Sainte-sévère-sur-indre

Sainte-sévère-sur-indre

Sainte-Sévère-sur-Indre

Sainte-Sévère-sur-Indre

Halle
Halle

Administration
Pays France
Région Centre
Département Indre
Arrondissement La Châtre
Canton Sainte-Sévère-sur-Indre
(chef-lieu)
Code Insee abr. 36208
Code postal 36160
Maire
Mandat en cours
Jean-Claude Beaudoin
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de La Châtre et Sainte-Sévère
Démographie
Population 874 hab. (2006)
Densité 34 hab./km²
Gentilé Sévérois
Sévéroises
Géographie
Coordonnées 46° 29′ 15″ Nord
       2° 04′ 19″ Est
/ 46.4875, 2.07194444444
Altitudes mini. 222 m — maxi. 342 m
Superficie 26,03 km²

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Sainte-Sévère-sur-Indre est une commune française, située dans le département de l'Indre et la région Centre.

Sommaire

Géographie

Situation

La commune est située dans le sud-est du département dans l'espace naturel du Boischaut-Sud.

La topographie, accidentée au sud du village, est au contraire assez plane au nord, en allant vers la Châtre. Dans un paysage de haies et de bouchures typique du Boischaut.

Les communes voisines

Voici les communes[1] voisines :

Sainte-Sévère-sur-Indre est situé[2] à environ :

Hydrographie

Elle domine la vallée de l'Indre qui prend sa source à quelques kilomètres en amont.

La commune comporte plusieurs étangs, dont le principal est celui de Rongères, au nord du bourg.

Histoire

Préhistoire

Les environs de Sainte-Sévère révèlent régulièrement d'assez nombreux éléments archéologiques indiquant une activité humaine préhistorique, sans toutefois permettre l'identification de sites occupés de longue durée, comme c'est le cas plus à l'Ouest, dans la vallée de la Creuse notamment. On peut noter que la région de Sainte-Sévère paraît propice à une vie préhistorique (nombreux vallons encaissés et rocheux, nombreux cours d'eau, faune et flore riches et variées).

Antiquité

La région de Sainte-Sévère livre également des vestiges de l'Âge du bronze, et recèle des sites pouvant remonter à cette période (entre autres à la période des Champs d'urnes — bien que leur identification, en l'absence de fouilles, demeure sujette à caution). Pendant la période celtique, Sainte-Sévère se situe à l'extrême sud de la civitas des Bituriges Cubi, dont elle fait partie. En l'absence de données fermes sur cette période, on peut toutefois affirmer que le site gaulois ne se situe pas à l'emplacement de l'actuel village, mais à quelques centaines de mètres au sud, sur un oppidum aux dimensions restreintes (il s'agit d'un éperon barré par une levée de terre, dit du Montcourault, d'une superficie d'environ 3 hectares). Sainte-Sévère fait alors probablement partie de ces vingt villes bituriges que mentionne Jules César dans "La guerre des Gaules". De petite taille et à l'écart des grandes voies de circulation, la cité biturige ne doit, dans tous les cas, pas être d'une grande importance. Après la conquête romaine, Sainte-Sévère ne se mue pas en cité gallo-romaine, éclipsée par sa puissante voisine Châteaumeillant. On relève seulement, à proximité de l’oppidum, ce qui semble être le tracé d'un fanum et, dans la région, les traces d'assez nombreuses petites exploitations agricoles gallo-romaines.

Moyen Âge

Les périodes mérovingienne et carolingienne laissent Sainte-Sévère dans l'ombre. C'est toutefois vers 630 que la tradition situe la venue dans la région de l'abbesse Sévère, sœur de l'archevêque de Trèves, qui y fonde un monastère. Ce n'est que bien plus tard, ayant récupéré des reliques de la sainte, que la ville se placera sous son patronage (le nom de "Sainte-Sévère" est attesté au XIe siècle). La ville, qui s'est déplacée sur son site actuel dominant la vallée de l'Indre, n'en reste pas moins d'importance secondaire dans le pagus carolingien. C'est la "mutation féodale" des Xe et XIe siècles qui fait de cette place militairement puissante à la frontière du Berry et du Limousin, le siège d'une seigneurie et d'une famille influentes. Sainte-Sévère disposait ainsi, avec la vicomté de Brosse, et les seigneuries de Châteaumeillant et de Charenton, du droit de battre monnaie dans le sud du Berry. Hélie de Sainte-Sévère, en 1068, est le premier membre connu de la famille de Sainte-Sévère, proche parente des seigneurs d'Huriel, et certainement intégrée à la clientèle des princes de Déols qui dominent l'ensemble du Bas-Berry. Sainte-Sévère passe à la fin du XIIe siècle à la famille marchoise des Palesteau, que l'héritière Guiburge Palesteau apporte à son époux Hugues, vicomte de Brosse (près de Saint-Benoît-du-Sault), vers 1240. La famille de Brosse, d'origine limousine, conservera la seigneurie jusqu'au début du XVIe siècle, et comptera dans ses rangs quelques personnages importants, tel Jean de Brosse (mort en 1433), seigneur de Sainte-Sévère, maréchal de France et compagnon de Jeanne d'Arc sous Charles VII. Sainte-Sévère est érigée en baronnie pour Jean II de Brosse, vers 1470.

Époque moderne

Donnée en règlement de dot à l'occasion du mariage d'Isabeau de Brosse avec Jean IV de Rieux, important seigneur breton, Sainte-Sévère ne demeure pas longtemps à ce personnage, puisqu'elle est vendue en 1517 à François de Blanchefort, seigneur de Saint-Jeanvrin, qui la transmet à son fils Gilbert de Blanchefort. La vente de Sainte-Sévère à Louis II de Bourbon, duc de Montpensier, en 1578, marque la fin des seigneurs de proximité, et fait désormais passer la seigneurie dans les domaines nombreux (et jamais visités) de grandes familles princières. La petite fille du duc de Montpensier apporte ses biens à son époux Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, en 1626. Passée à sa fille la Grande Mademoiselle, puis à Philippe d'Orléans frère de Louis XIV, en 1693, la seigneurie de Sainte-Sévère circule entre de nombreuses mains au cours de la première moitié du XVIIIe siècle. Durant toute cette période, la seigneurie tout entière est affermée à des bourgeois de Sainte-Sévère, les officiers seigneuriaux jouant un rôle de moins en moins présent dans la ville. Sainte-Sévère est finalement rachetée, en 1766, par un officier descendant de la famille de Brosse, Pierre-Michel, vicomte de Brosse. Celui-ci, ayant acquis le comté de Châteaumeillant, vend enfin la seigneurie à la famille de Villaines, à la veille de la Révolution.

Révolution et Empire

Intégrée par les discussions administratives de la Révolution dans le nouveau département de l'Indre comme chef-lieu d'un petit canton de dix communes, Sainte-Sévère (devenue un temps Indre-Source pour suivre un décret de la Convention (An II)[3]) mène désormais la vie paisible d'un modeste chef-lieu administratif rural, seulement troublée par les guerres napoléoniennes dans lesquelles plusieurs Sévérois combattirent.

Époque contemporaine

Le percement de routes durant le XIXe siècle contribua à rompre l'isolement du bourg que notait George Sand (notamment la route de Boussac en 1848), de même que le passage d'une ligne de chemin de fer à Champillet, dans la seconde moitié du siècle. Les guerres de 1870, mais surtout de 1914-1918 et 1939-1945, comme dans tous les villages de France, créèrent des saignées démographiques et morales qui symbolisèrent aussi la fin de la civilisation rurale. La baisse démographique sera dès lors une tendance générale et régulière jusqu'à nos jours. La création de la Communauté de communes de La Châtre et Sainte-Sévère en 2001 marque la volonté de contrebalancer ce déclin par la mutualisation des ressources communales.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 réélu en 2008[4] Jean-Claude Beaudoin

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
1 061 1 032 1 034 1 039 939 899 874[5]
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Économie

Transports et voies de communications

Réseau routier

Desserte ferroviaire

Bus

Lieux et monuments

  • Donjon (XIIIe siècle). Il s'agit du seul vestige du château de pierre édifié au XIIIe siècle. Située sur sa motte, la "tour des fiefs" ou "grosse tour", dont il ne subsiste plus qu'une moitié, est encore partiellement couronnée de mâchicoulis. Après avoir porté une horloge au XVIIIe siècle, sa moitié la plus menaçante fut abattue vers 1840. Un second éboulement réduisit encore la portion subsistante, vers 1900. Si des travaux de consolidation ne sont pas entrepris, cet élément important de l'histoire et de la physionomie de Sainte-Sévère est appelé à disparaître.
  • Porte de ville (XVe siècle - IMH). Durant la période médiévale, cette porte constituait l'entrée du château proprement dit, qui possédait son enceinte distincte de celle de la ville. Au XVIe siècle, autorisation fut donnée aux habitants de s'installer à l'intérieur de cette enceinte: ce quartier fut alors appelé "ville neuve". La porte a conservé les logements des bras de ses deux pont-levis. Elle comportait à l'origine un étage supérieur, probablement constitué par un chemin de ronde sur mâchicoulis.
  • Maisons à tourelle(XVe siècle). Près du château se voient deux maisons avec tourelles d'escalier. Celle qui donne sur la place du marché était la résidence aménagée pour Jean II de Brosse, ou plus probablement celle destinée à son officier.
  • Maisons de ville (XVIe siècle). On relève la présence de plusieurs bâtiments remontant partiellement ou totalement au XVIe siècle, en sortant du village sur la route de la Châtre, ainsi que dans la vieille ville.
  • Calvaire(XVIe siècle - IMH). Il a été édifié par Gilbert de Blanchefort, baron de Sainte-Sévère, en 1543, peut-être en hommage à son père décédé l'année précédente. Présentant le Christ sur une face, et la Vierge sur l'autre, elle fut restaurée au XIXe siècle.
  • Halle (fin XVIIe siècle - IMH). Située sur la place du marché, elle a été édifiée en 1696. Cent ans plus tard, elle se trouvait en état de délabrement avancé, et fit l'objet d'une restauration vers 1795.
  • Château (XVIIIe siècle). Edifié au pied du donjon par Pierre-Michel de Brosse, baron de Sainte-Sévère, pour lui servir de résidence dans les années 1770, il est ensuite modifié par l'adjonction de deux ailes par la famille de Villaines au XIXe siècle, qui fait également figurer ses armes sur la façade nord. C'est cette famille qui fit aussi aménager un vaste parc (partiellement conservé) sur la pente descendant vers l'Indre, et qu'appréciait George Sand. Le château est actuellement occupé par la maison de retraite Le Castel.
  • Église (XIXe siècle). Elle a succédé aux deux églises médiévales de Sainte-Sévère: l'église Sainte-Sévère, important bâtiment détruit en 1794, et l'église Saint-Martin, ancienne chapelle castrale, qui lui succéda comme lieu de culte jusqu'à sa destruction en 1876. Edifiée par l'architecte bourbonnais Jean-Bélisaire Moreau, elle reprend le sobre style roman bourguignon. De vastes dimensions, elle comporte une nef voûtée flanquée de collatéraux. Le cœur ouvre sur une vaste abside semi-circulaire flanquée de chapelles. On peut voir à l'intérieur l'ancienne cloche de l'église de Rongères, datée de 1572.
  • Maisons de maître (XIXe siècle). On peut voir quelques maisons de maître dans l'ancienne ville, ainsi qu'une vaste maison à la sortie de Sainte-Sévère sur la route de la Châtre, édifiée après 1794 sur l'emplacement et avec les pierres de l'église Sainte-Sévère.

Personnalités liées à la commune

  • Humbaud de Sainte-Sévère, seigneur de Sainte-Sévère après son père Hélie, se fit élire évêque de Limoges en 1087 en s'appuyant sur une faction armée de la ville. Déposé par le Pape, il falsifia cette décision en confirmation: ce n'est qu'en 1095 qu'il fut déposé par le Pape Urbain II en personne. Il continua pourtant à occuper le siège épiscopal deux années encore, avant de rentrer à Sainte-Sévère, où il se livra à des brigandages nombreux qui indisposèrent contre lui les seigneurs du Berry. Le roi Louis VI le Gros vint alors attaquer Sainte-Sévère, en 1108. Après un court combat non loin de la ville, Sainte-Sévère se rendit, et Humbaud fut emmené prisonnier à Étampes. Il en revint, et vécut encore longtemps. Il est dès lors surtout connu pour ses actes de charité envers l'Église.
  • Bertrand du Guesclin (1320-1380), connétable de France sous le roi Charles V, vint assiéger la ville à la tête des troupes français, en juin et juillet 1372. Ce siège mémorable, et l'assaut qui le conclut, sont relatés en détail par la "Chronique de Bertrand du Guesclin" du trouvère Cuvelier, mais également par Jean Froissart et Jean Cabaret d'Orville.
  • George Sand (1804-1876), célèbre écrivain du Berry, a décrit Sainte-Sévère (à 15 km de Nohant) dans ses Promenades autour d'un village, et mentionne le village dans sa correspondance. Elle y a situé la majeure partie de son roman Mauprat (l'action se déroulant notamment au château de Sainte-Sévère et à la Tour Gazeau).
  • Jacques Tati (1907-1982), cinéaste français, a tourné son premier film Jour de Fête (1949) à Sainte-Sévère, rebaptisée pour l'occasion Follainville. Les habitants formèrent le gros des figurants.

Culture

  • Durant l'été 1947, Jacques Tati débarqua avec une petite équipe technique et tourna 6 mois durant son premier long métrage, Jour de fête[6], un film de 75 minutes tourné en Thomsoncolor. Chaque habitant participa avec enthousiasme, à ce qui allait devenir un des plus grands moments de l'histoire de leur village. Un scenovision ouvert depuis le 04 avril 2009, dédié à l'œuvre de Jacques Tati, est proposé aux visiteurs de Sainte-Sévère-sur-Indre.

Notes et références

  1. La commune de Sainte-Sévère-sur-Indre sur le site communes.com
  2. La distance entre Sainte-Sévère-sur-Indre et les grosses communes du département avec Mappy.fr
  3. Charles Bouyssi, Communes et paroisses d’Auvergne, mis en ligne en 2002 [1], consulté le 18 novembre 2008
  4. Site de la préfecture, consulté le 23 octobre 2008
  5. Recensement complémentaire de l’INSEE, disponible en ligne [2], consulté le 28 novembre 2008
  6. Site officiel de la société de production "La Prod est dans le pré".

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes


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