- République helvétique
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République helvétique
Helvetische Republik (de)Drapeau et Sceau
Découpage en cantons de la République helvétique à la fin de 1798
Informations générales Statut République sœur de la République française Capitale Lucerne, puis Berne, puis Lausanne Langue Allemand, Français, Italien Religion Christianisme Monnaie Franc Histoire et évènements 12 avril 1798 Création 10 mars 1803 Dissolution (acte de médiation) Entités précédentes :
La République helvétique est le nom qu'ont pris les cantons helvétiques, transformés en république unitaire, entre 1798 et 1803. Cette période de l'histoire de la Suisse est aussi appelée l'Helvétique. Son début marque la fin de l'Ancien Régime en Suisse et le début de la modernisation politique du pays.
Dépendante de l'appui des soldats révolutionnaires français, la République helvétique fut un échec : le 19 février 1803 les Suisses obtiennent de Bonaparte une nouvelle constitution organisée selon un modèle fédéral : l'Acte de médiation.
Sommaire
Origine
Son apparition découle d'un processus entamé dès la Révolution française. Elle est en partie le résultat des luttes menées dans les cantons suisses contre les oligarchies urbaines. Mais elle est avant tout un régime politique imposé par la France voisine du Directoire.
En 1797, Pierre Ochs et Frédéric-César de La Harpe tentent de convaincre le général Bonaparte de susciter une révolution en Suisse. Les appels à la révolution venus de France ont peu d'échos dans les cantons helvétiques. Seul Vaud se soulève partiellement. Le 24 janvier 1798, la « République lémanique » est instaurée à Lausanne après un soulèvement pacifique.
Peu après, suite à un incident mineur, les troupes françaises pénètrent en Pays de Vaud, puis occupent toute la Suisse.
Le 28 mars 1798, le commissaire français Lecarlier convoque à Aarau une assemblée nationale chargée d'adopter la constitution, ou livret helvétique (Helvetisches Büchlein), calquée sur le modèle français. L'époque de l'Helvétique s'étend du 12 avril 1798 au 10 mars 1803.
Les institutions
- Un parlement bicamériste (deux chambres)
- Un gouvernement (directoire)
- Une cour de justice supérieure
Membres du directoire
- David Ludwig Bay
- Johann Dolder
- Pierre-Maurice Glayre
- Frédéric-César de La Harpe
- Lukas Legrand
- Urs Viktor Oberlin
- Peter Ochs
- Alphons Pfyffer
Ministres
- Hans Konrad Finsler, finance
- Albrecht Rengger, intérieur
- Philipp Albert Stapfer, arts et sciences
Structure du territoire
Aux termes de l'article 15 de la Constitution du 28 mars 1798, le territoire de la République helvétique était divisé « en cantons, en districts, en communes & en sections ou quartiers des grandes communes ».
Aux termes de son article 18, les cantons étaient « provisoirement au nombre de vingt-deux », savoir :- Le canton du Valais (chef-lieu : Sion)
- Le canton du Léman ou Pays-de-Vaud (chef-lieu : Lausanne)
- Le canton de Fribourg (chef-lieu : Fribourg) : « y compris les bailliages de Payerne, d'Avenches, jusqu'à la Broye, & de Morat »
- Le canton de Berne (chef-lieu : Berne) : « sans le Pays-de-Vaud & l'Argovie »
- Le canton de Soleure (chef-lieu : Soleure)
- Le canton de Bâle (chef-lieu : Bâle) : « y compris ce qui pourrait lui être cédé dans le Fricktal »
- Le canton d'Argovie (chef-lieu : Aarau) : « à commencer par Aibourg & Zofingue »
- Le canton de Lucerne (chef-lieu : Lucerne)
- Le canton d'Unterwald (chef-lieu : Stantz) : « y compris l'Engelberg »
- Le canton d'Uri (chef-lieu : Altdorf) : « y compris le val d'Urseren »
- Le canton de Bellinzona (chef-lieu : Bellinzona) : « comprenant les quatre bailliages italiens supérieurs ; savoir : le val Lepontin, Bollenz, Riviera & Bellinzona »
- Le canton de Lugano (chef-lieu: Lugano) : « comprenant les quatre bailliages italiens inférieurs ; savoir : Lugano, Mendrilio, Locarno & Val-Maggia »
- Le canton de Rhétie ou des Grisons (chef-lieu : Coire)
- Le canton de Sargans (chef-lieu : Sargans) : « y compris le Rheinthal, Sax, Gams, Werdenberg, Gasteren, Utznach, Rapperschweil & la Marche »
- Le canton de Glaris (chef-lieu : Glaris)
- Le canton d'Appenzell (chef-lieu : Appenzell, « ou alternativement » Hérisau)
- Le canton de Thurgovie (chef-lieu : Frauenfeld)
- Le canton de Saint-Gall (chef-lieu : Saint-Gall) : « comprenant la ville & le territoire de l'abbé, affranchi de tout droit régulier de la part du dit abbé »
- Le canton de Schaffhouse (chef-lieu : Schaffhouse)
- Le canton de Zurich (chef-lieu : Zurich) : « y compris Winterthour & Stein »
- Le canton de Zoug (chef-lieu : Zoug) : « y compris les sujets de la ville, le comté de Baden & les bailliages libres »
- Le canton de Schwyz (chef-lieu : Schwyz): « y compris Gersau, Kusnacht, Notre-Dame des Hermites & les Fermes »
Dans la République helvétique, les cantons, pratiquement souverains avant cela, ont été réduits à de simples régions administratives. Afin de démanteler les anciennes structures, de nouvelles frontières cantonales ont été établies.
- le canton de Berne fut amputé d’un nombre de territoire formant respectivement l’Oberland, Léman et l’Argovie.
- Le canton de Waldstätten est créé par réunion de Uri, Schwyz, Unterwald et Zoug.
- Le canton de Linth est créé à partir de Glaris et de ses « bailliages communs » (Gaster, Sargans, Werdenberg).
- Le canton du Säntis est créé à partir de Appenzell (Rhodes-Intérieures et Rhodes-Extérieures), de ses pays alliés et de Saint-Gall.
- Baden, Bellinzone, Lugano et la Thurgovie sont issus d'autres « bailliages communs ».
À noter également que de février 1802 à février 1803 (Acte de médiation) fut constitué le Canton de Fricktal par annexion de territoires de la région de Brisgau, en Autriche antérieure, situés au sud du Rhin.
Les communes sont dégradées au rang d'unités administratives. Leurs droits sont uniformisés et les prérogatives des communes urbaines démantelées.
La République helvétique introduit également les districts, unités administratives à haute importance pour les analyses statistiques jusqu'en 1950.
Monnaie de la république helvétique
Article principal : Monnaie de la république helvétique.Cartes
- Structure territoriale de la République helvétique jusqu'à l'annexion des Grisons en avril 1799
- Structure territoriale de la République helvétique après la Deuxième Constitution helvétique 1802
Références
- Amman Hektor & Karl Schib, Atlas historique de la Suisse, Sauerländer, Aarau, 1958.
- Pascal Delvaux, La République en papier : circonstances d'impression et pratiques de dissémination des lois sous la République helvétique (1798-1803), 2 tomes, Genève : Presses d'Histoire Suisse, 2004. (ISBN 2-9700461-1-3)
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