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Bituitos
Bituitos est un roi des Arvernes du IIe siècle av. J.-C. Il a succédé sur le trône à son père Luernios. Il fut vaincu par les Romains en -121. On peut aussi trouver son nom sous les formes de Betultich, Betultus ou Bituit. La racine de son nom bitu aurait le sens de « monde ».
L'état fragmentaire de nos sources, et leur caractère parfois difficilement conciliable, sinon contradictoire, rend le récit de la confrontation de Bituitos aux Romains en partie incertain.
Sommaire
L'irruption de la puissance romaine en Gaule
En -125, appelés à l'aide par leurs alliés Marseillais contre les Salyens, les Romains commencent des campagnes militaires en Gaule du Sud. Assez rapidement la zone de belligérance s’étend par contiguité, engageant des peuples puissants comme les Voconces puis les Allobroges et leurs alliés Arvernes, qui se trouvaient en position hégémonique en Gaule.
En 122 av. J.-C. le consul Gnaeus Domitius Ahenobarbus pénètre en Gaule avec son armée. Les chefs Salyens se réfugient chez les Allobroges. Bituitos envoie alors une ambassade à Domitius Ahenobarbus, afin d’obtenir une paix. Appien nous a gardé la description de cette ambassade fastueuse avec chiens de garde et bardes, même s’il identifie de manière erronée Bituitos au roi des Allobroges[1]. Domitius Ahenobarbus refuse cependant de traiter. Par ailleurs les Arvernes se portent contre les Éduens, alliés des Romains.
Les défaites gauloises de 121 avant J.-C.
Une seconde armée, commandée par Fabius Maximus rejoint celle de Domitius. Les Gaulois sont battus par les Romains en 121 av. J.-.C. Les Allobroges d’abord sur la Sorgue par Domitius, puis Bituitos et ses troupes dans une bataille dont la localisation serait à proximité du confluent Rhône-Isère. Bituitos et ses alliés avaient alors rassemblé deux cent mille hommes dont de nombreux archers Rutènes selon Strabon. Les Gaulois marchent alors contre le consul Quintus Fabius Maximus qui était à la tête de trente mille hommes et d’éléphants. Ils lui livrent la bataille du confluent, et sont vaincus. Les deux chefs romains érigent ensuite des trophées sur les lieux de leur victoire, coutume qui n’est pas alors familière aux Romains[2].
La capture
Après la défaite Bituitos tente de négocier. À cette fin il conseille aux Allobroges de se rendre à Fabius et envisage de faire de même. Ce faisant, il irrite Domitius qui est encore en Gaule et voit sa victoire déniée au profit de son collègue. Selon Valère Maxime, prétextant une entrevue, Domitius rencontre Bituitos et le fait prisonnier. Selon le résumé de Tite-Live c'est après s'être rendu en ambassade au sénat qu'il aurait été capturé. Le roi arverne est alors emmené en triomphe à Rome. Il aurait été, selon Florus, l’élément le plus spectaculaire du triomphe avec ses armes bariolées, son char d’argent dans son équipement de combat. Le Sénat ne voulant pas approuver l’acte de traîtrise de Domitius, mais craignant par ailleurs Bituitos, il fut décidé, selon Valère Maxime, qu'il ne retournerait pas dans son pays mais resterait en détention libre dans la ville d'Albe avec son fils Congentiatos. La raison d'état l'emportait sur la fides (bonne foi) romaine.
La fin de l'hégémonie arverne
Cette défaite des Arvernes induit le caractère définitif de la présence romaine en Gaule du sud, future province de Gaule narbonnaise. Les Allobroges entrèrent dans la domination romaine, la puissance Arverne fut brisée et la monarchie ne tarda pas à être remplacée par une assemblée de magistrats, une partie du peuple Rutène se trouva compris dans la Provincia romana, sous le nom de Rutènes provinciaux[3].
Notes et références
- ↑ Appien, Keltiké, 12
- ↑ Strabon, Géographie, IV, 1, 11
- ↑ Alexandre Albenque situe ce remembrement sur un territoire correspondant à celui de département du Tarn (A.Albenque, Les Rutènes,1948, Rodez.).Selon André Soutou la zone d'installation des Ruteni Provinciales se trouverait au sud du Tarn (rivière) (A.Soutou, Approches du problème des Rutènes Provinciaux, 1974.)
Bibliographie
Sources
- Fastes Capitolins, (année 634 de Rome)
- Tite-Live, Epitome, 61
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 1, 11 et IV, 2, 3
- Valère Maxime, IX, 6, 3
- Florus, I, 37 (III, 2)
- Appien, Celtique, 11
- Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 2, 2
- Orose, V, 14
Travaux contemporains
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et dictionnaire, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6)
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, Éditions Ouest-France, Rennes, 1986, (ISBN 2-85882-920-9)
- Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1994, (ISBN 2-228-88838-9)
- Stephan Fichtl, Les peuples gaulois, IIIe-Ier siècles av. J.-C., Éditions Errance, Paris, 2004, (ISBN 2-87772-290-2)
- Danièle et Yves Roman, Histoire de la Gaule, Fayard, Paris, 1997.
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