- Rue de la Roquette
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11e arrtRue de la Roquette
Arrondissements 11e arrondissement Quartiers Roquette Début 8, place de la Bastille
1, rue du Faubourg Saint-AntoineFin 21, boulevard de Ménilmontant Longueur 1 505 m Création déjà présente sur le plan de Rochefort (1672) Images et documents sur Wikimedia Commons Vue de la partie haute de la rueLa rue de la Roquette, très ancienne rue des faubourgs de l'est de Paris, permettait de rejoindre le couvent de la Roquette depuis la Porte Saint-Antoine. Aujourd'hui dans le 11e arrondissement, elle relie la place de la Bastille au cimetière du Père-Lachaise.
Ce site est desservi par les stations de métro Bastille et Voltaire.
Sommaire
Origine du nom
La rue a été nommée d'après un lieu-dit local. Le nom de la « roquette » (ou « rochette ») proviendrait d'une petite plante à fleurs jaune pâle ou blanchâtres veinées de violet et qui poussait « dans les décombres », dérivé du nom latin eruca, qui signifie « chou ».
Autre explication possible : Le nom de la roquette viendrait du mot « roc » (dans le sens de « rocher »).
Histoire
La Roquette
Au milieu des marécages
Au XVe siècle, les faubourgs de l'est de Paris ne rassemblent que quelques masures et, surtout, marais et marécages inondés par les ruisseaux descendant des collines de Ménilmontant ou de Champ-l'Evêque. Au sud, le quartier entourant l'Abbaye Saint-Antoine-des-Champs se développe depuis l'an 1200. À quelques centaines de mètres au nord, Popincourt commence à prendre de l'ampleur. Tout près, on retrouve un hameau nommé La Croix-Faubin.
C'est sous le règne d'Henri II que furent construites au milieu des roquettes les premières demeures. Y vécurent ensuite de nombreuses personnalités qui appréciaient la proximité de la capitale, leurs propriétés étant généralement fort éloignées :
- Germain Teste, receveur de la ville de Paris, fit construire vers 1545 l'une des premières maisons de plaisance ;
- Nicolas Séguier, échevin de Paris, secrétaire du roi ;
- Florimont Robertet, baron de Bury, secrétaire d'État et trésorier de France sous Charles VIII, Louis XII et François Ier ;
- les Rocquet de la Tribouille, dont la concordance homophonique avec le lieu serait pure coïncidence ;
- Philippe Hurault, comte de Cheverny, garde des Sceaux d'Henri III
Ce dernier vendit sa demeure à la Duchesse de Mercœur en 1599, qui y fit construire deux maisons qu'elle transforma en petit monastère.
- Alexandre Dumas nomme l'endroit Bel-Esbat dans son livre Les Quarante-Cinq.
Les Hospitalières de Notre-Dame
Thomas Morant, baron du Mesnil-Garnier, conseiller au Grand Conseil du Roi, acquiert la propriété en 1611, puis la revend en 1636 aux Hospitalières de la Charité Notre-Dame de l'ordre de Saint-Augustin, qui y installent en 1639 une succursale pour femmes ayant essuyé quelque revers de fortune. Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, marquise de Maintenon, s'y retire avec sa servante en 1660, sa pension étant prise en charge par la reine-mère, Anne d'Autriche. L'établissement hospitalier y emploiera 80 religieuses et comportera 17 lits en 1690, année où elles deviendront les « Filles de Saint-Joseph », se séparant ainsi de leurs consœurs de la Place Royale.
Le domaine des religieuses n'occupait pas moins de 50 arpents. Les bâtiments étaient entourés de jardins cultivés, avec, entre autres, des vignes et une orangerie. Un petit cimetière était situé sur l'actuelle rue Léon-Frot.
À la suite de l'incendie de l'Hôtel-Dieu en 1772, point de départ d'une longue série de mesures, Lavoisier est chargé d'examiner les projets relatifs à la création de quatre nouveaux hôpitaux parisiens. Il propose, en 1787, la « maison de la Roquette » comme hôpital pouvant desservir les paroisses de Saint-Paul et Sainte-Marguerite, arguant de ce que l'établissement est déjà un hôpital et que les religieuses sont dévouées au service des malades. Mais la révolution lui accordera une toute autre destination, car en l'an III, l'administration des Hospices en fait une filature, les religieuses ayant dû abandonner le domaine en 1790.
Le prolongement et les prisons
La rue de la Roquette commence à la porte Saint-Antoine et se rend jusqu'aux portes du couvent, sur une petite place intitulée « Basse-cour », la rue transversale se dénommant rue des Murs-de-la-Roquette. Le démantèlement, au début du XIXe siècle, des anciens bâtiments conventuels, permet le raccordement de la rue Saint-André, qui part alors de l'arrière du couvent pour rejoindre, en tournant vers le sud, la rue de Charonne[1].
En 1830, l'architecte Hippolyte Lebas construit une prison pour jeunes détenus sur la partie nord de la rue. Six ans plus tard est inaugurée juste en face une seconde prison, nommée « Dépôt de condamnés », qui recevra surtout les futurs bagnards et les condamnés à mort. 69 personnes sont guillotinées devant la porte de la « Grande Roquette ». Cette dernière est fermée et détruite en 1900. La Petite Roquette, elle, deviendra une prison pour femmes en 1920 jusqu'à sa fermeture en 1974.
Article détaillé : Prisons de la Roquette.Les chevaliers de l'Arquebuse
L'effectif de la Compagnie Royale des Chevaliers de l'Arbalète et de l'Arquebuse de la ville de Paris, créée à l'initiative de Saint-Louis, est fixé à 200 par le futur Charles V en 1359. Les francs-archers menaient alors leur entraînement le dimanche, à l'intérieur de l'enceinte de Philippe Auguste, tout près du rempart, d'abord entre les rues Saint-Denis et Mauconseil, puis entre la porte Saint-Antoine et la porte du Temple. Mais au fil du temps et de l'agrandissement de leur corps, les exercices durent prendre place à l'extérieur de la porte Saint-Antoine. Par une concession accordée en 1673, ils abandonnèrent le site pour laisser place au nouveau boulevard et s'installèrent jusqu'à la Révolution à l'angle de la rue de la Roquette.
La mairie du onzième
De 1860 à 1865, la mairie occupait l'emplacement du no 65 de la rue de la Roquette. Elle fut ensuite transférée sur l'actuelle place Léon-Blum (place Voltaire avant 1957), entre l'avenue Parmentier et le boulevard Voltaire. La construction de cette mairie commença en 1862 sous la direction de Gancel, sur les directives de l'architecte Bailly, qui, chargé par Haussmann de créer une mairie idéale, avait mis ses idées en pratique dans le IVe arrondissement. La façade de l'édifice, composé d'un rez-de-chaussée et de deux étages, est ornée de sculptures réalisées par Henri-Charles Maniglier représentant la justice, le mariage et l'étude. Au-dessus de la corniche se trouvent deux statues d'enfants réalisées par le même sculpteur et entourant le blason de Paris, lui-même surmonté d'une horloge. Dans la salle des fêtes occupant la partie arrière du bâtiment est présenté un décor de Victor Prouvé, de l'école de Nancy, peint en 1907 et intitulé « Séjour de paix et de joie ».
Durant la Commune de 1871, le Conseil de Paris dut fuir l'hôtel de ville en flammes et s'installa provisoirement dans la mairie du 11e arrondissement à la fin du mois de mai 1871.
Sites particuliers
- Au début de la rue de la Roquette, le passage du Cheval-Blanc était, au XVIIe siècle, un entrepôt de bois. Aujourd'hui patrimoine protégé, il comprend encore des cours portant des noms de mois. On peut aussi y trouver les studios de la radio rock parisienne Oui FM.
- Au no 47, la nouvelle église Notre-Dame-d'Espérance de l'architecte Bruno Legrand complétée en 1997.
- Au no 70, la fontaine de la Roquette, inscrite depuis 1992 sur la liste des Monuments historiques[2]
- Au no 76 de la rue se trouve le théâtre de la Bastille, une importante salle parisienne dédiée à la création contemporaine de théâtre et de danse.
- Au no 168, le square de la Roquette à l'emplacement de l'ancienne prison de la Petite Roquette.
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La fontaine de la Roquette, classée au MH.
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Face au n°143, fontaine Wallace
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Entrée du square de la Roquette
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Devanture de boulangerie églomisée
Notes et références
- Dictionnaire historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, éditions de Minuit, p.364
- Notice no PA00086559, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
Lien externe
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