Rigoletto (opéra)

Rigoletto (opéra)

Rigoletto

Rigoletto
Le baryton italien Titta Ruffo en Rigoletto, en 1912 à Chicago
Le baryton italien Titta Ruffo en Rigoletto,
en 1912 à Chicago

Genre Melodramma
Nb. d'actes 3
Musique Giuseppe Verdi
Livret Francesco Maria Piave
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Le roi s'amuse de Victor Hugo
Dates de
composition
28 avril 1850 - 5 février 1851
Création 11 mars 1851
Teatro La Fenice, Venise
Drapeau: Empire d'Autriche Royaume lombard-vénitien
Création
française
Janvier 1857
Théâtre-Italien, Paris
Personnages
  • Le duc de Mantoue (ténor)
  • Rigoletto, son bouffon bossu (baryton)
  • Gilda, fille de Rigoletto (soprano)
  • Sparafucile, un spadassin (basse)
  • Maddalena, sa sœur (contralto)
  • Giovanna, duègne de Gilda (mezzo-soprano)
  • Matteo Borsa, courtisan (ténor)
  • Le chevalier Marullo, courtisan (baryton)
  • Le comte Ceprano (basse)
  • La comtesse Ceprano, sa femme (mezzo-soprano)
  • Le comte Monterone (baryton)
  • Un huissier (basse)
  • Le page de la duchesse (soprano)
  • Courtisans, nobles dames, pages, serviteurs (chœur)
Airs
  • Air de Gilda « Gualtier Maldè... Caro nome » (acte I)
  • Air de Rigoletto « Cortigiani, vil razza dannata »(acte II)
  • Chanson du duc « La donna è mobile » (acte III)
  • Quatuor « Un di se ben rammentomi … Bella figlia dell’amore » (acte III)


Rigoletto est un opéra italien en trois actes et quatre tableaux de Giuseppe Verdi, sur un livret de Francesco Maria Piave, d'après la pièce de Victor Hugo Le roi s'amuse, créé le 11 mars 1851 au théâtre de la Fenice à Venise. Il s'agit du 17e opéra du compositeur, formant avec Le Trouvère (1853) et La Traviata (1853), la « trilogie populaire » de Verdi.

Centré sur le personnage dramatique et original d'un bouffon de cour, Rigoletto fit initialement l'objet de la censure de l'empire austro-hongrois. Le roi s'amuse avait subi le même sort en 1832, interdit par la censure et repris seulement cinquante ans après la première.

Ce qui, dans le drame d'Hugo, ne plaisait ni au public ni à la critique, était la description sans détour de la vie dissolue à la cour du roi de France, avec au centre le libertinage de François Ier. Dans l'opéra, le livret transfère l'action, par compromis, à la cour de Mantoue qui n'existe plus à l'époque, remplace le roi de France par le duc, et le nom de Triboulet par celui de Rigoletto.

Intense drame de passion, de trahison, d'amour filial et de vengeance, Rigoletto offre non seulement une combinaison parfaite de richesse mélodique et de pouvoir dramatique, mais il met en évidence les tensions sociales et la condition féminine subalterne dans laquelle le public du XIXe siècle pouvait facilement se reconnaître. La répétition constante, dès le prélude, de la note do en rythme pointé vient marquer le thème de la maledizione (« malédiction »).

Sommaire

Genèse

Lorsqu'en 1850 le théâtre de La Fenice de Venise lui commande un nouvel opéra, Verdi est déjà un compositeur auquel la notoriété autorise la liberté de choisir ses sujets. Il demande à Francesco Maria Piave, avec lequel il a déjà travaillé pour Ernani, I due Foscari, Macbeth, Il corsaro et Stiffelio, de se pencher sur la pièce de théâtre Kean d'Alexandre Dumas, mais il sent bien qu'il lui faudra un sujet plus « énergique » sur lequel travailler.

Verdi arrête vite son choix sur Le roi s'amuse de Victor Hugo. Il écrit à Piave : « Essayons ! Le sujet est noble, immense, et comporte un personnage qui est l'une des plus magnifiques créations dont le théâtre de tous les temps et de tous les pays puisse s'enorgueillir. »[1].

Verdi a composé la partition en quarante jours, ce qui est extrêmement rapide et stupéfiant vu les fortes qualités musicales et dramatiques de l'œuvre. Le compositeur lui-même déclara à la fin de sa vie que c'était sa meilleure composition.

« Le sujet est noble ». Soit, mais c'est aussi un sujet hautement controversé et Hugo lui-même a déjà eu des ennuis avec la censure en France, qui a banni la production de sa pièce après sa première représentation vingt ans plus tôt et devait poursuivre l'interdiction durant encore treize ans. L'Italie du Nord est alors contrôlée par l'Autriche. Ce sont donc les foudres de la censure autrichienne que Verdi va d'abord subir.

Dès le début, Verdi, autant que Piave, sont conscients des risques. Une lettre a été retrouvée dans laquelle Verdi écrit : « Prends tes jambes à ton cou, cours à travers la ville et trouve-moi une personne influente qui m'obtienne la permission de faire “Le roi s'amuse” ». Suit une correspondance entre le prudent Piave et un Verdi déjà en possession de la commande, d'où il ressort que tous les deux sous-estimaient malgré tout la puissance et les intentions des Autrichiens. Même Guglielmo Brenna, l'amical secrétaire de La Fenice qui leur avait promis qu'ils n'auraient pas de problèmes avec la censure, est dans l'erreur.

Au début de l'été 1850, des rumeurs commencent à se répandre à propos d'une probable interdiction de cette production par la censure autrichienne. Celle-ci considérerait que l'œuvre d'Hugo friserait le crime de lèse majesté et ne permettrait jamais à une œuvre aussi scandaleuse d'être représentée à Venise.

En août, Verdi et Piave se retirent prudemment à Busseto pour continuer la composition et préparer une stratégie défensive. Ils écrivent au théâtre, assurant que les doutes des censeurs à l'égard de la moralité de l'œuvre ne sont pas justifiés mais que vu le peu de temps accordé, très peu pourrait être fait. L'œuvre est secrètement appelée par ses auteurs La Maledizione (« la malédiction »). Ce titre officieux, porté à sa connaissance par ses espions, est utilisé par le censeur autrichien de Gorzkowski pour renforcer, si besoin était, les termes violents de la lettre par laquelle il refuse définitivement de consentir à la production.

Afin de ne pas gâcher tout leur travail, Piave essaye de revoir le livret et arrive même à en tirer un autre opéra Le Duc de Vendôme dans lequel un duc est substitué au souverain et où le bossu et la malédiction disparaissent. Verdi est complètement opposé à cette solution et préfère encore négocier directement avec les censeurs et discuter chaque point de l'œuvre.

À ce moment, Brenna intervient en qualité de médiateur dans le conflit et montre aux Autrichiens des lettres et autres articles dépeignant le mauvais caractère mais la grande valeur de l'artiste. À la fin les parties s'accordent pour déplacer l'action de l'opéra de la cour du roi de France vers celle d'un duché, de France ou d'Italie, et pour renommer les personnages. La scène dans laquelle le souverain se retire dans la chambre de Gilda doit être supprimée et la visite du duc à la Taverna n'est plus intentionnelle mais provoquée par une ruse. Le bossu Triboulet devient Rigoletto (du français familier « rigolo »). Le titre de l'œuvre est également modifié.

Création

Pour la première, Verdi a Felice Varesi pour le rôle de Rigoletto, le jeune ténor Raffaele Mirate pour celui du duc et Teresina Brambilla pour Gilda (bien que Verdi eût préféré Teresa De Giuli Borsi). Teresina Brambilla était une célèbre soprano issue d'une famille de musiciens ; l'une de ses nièces, Teresa Brambilla, était l'épouse d'Amilcare Ponchielli.

En raison des risques de copie, Verdi avait exigé le secret de tous ses chanteurs et musiciens. Mirate n'a pu disposer de sa partition que quelques jours avant la première et fut forcé de jurer qu'il ne chanterait ni même ne sifflerait l'air de La donna è mobile.

Giulia Cori, la fille de Varesi, a relaté ainsi la performance de son père lors de la première : la fausse bosse qu'il devait porter était réellement inconfortable ; il était tellement mal à son aise que, quoiqu'il fût un chanteur tout à fait expérimenté, il eut une crise de panique au moment d'entrer en scène. Verdi, réalisant immédiatement qu'il était paralysé, le poussa rudement, de sorte qu'il apparut sur scène en se rattrapant maladroitement. Le public, croyant voir là un jeu de scène, eut une réaction amusée.

Interprètes de la création

  • Raffaele Mirate (primo tenore) : Le duc de Mantoue (ténor)
  • Felice Varesi (primo basso [baritono]) : Rigoletto, son bouffon bossu (baryton)
  • Teresina Brambilla (prima donna, soprano) : Gilda, fille de Rigoletto (soprano)
  • Feliciano Pons (basso profondo) : Sparafucile, un spadassin (basse)
  • Annetta Casaloni (primo contralto) : Maddalena, sa sœur (contralto)
  • Laura Saini (seconda donna, mezzosoprano) : Giovanna, duègne de Gilda (mezzo-soprano)
  • Andrea Bellini (secondo basso) : Le comte Ceprano (basse)
  • Luigia Morselli (seconda donna, mezzosoprano) : La comtesse Ceprano, sa femme (mezzo-soprano)
  • Paolo Damini (secondo baritono) : Le comte Monterone (baryton)
  • Angelo Zuliani : Matteo Borsa, courtisan (ténor)
  • Francesco de Kunerth (secondo baritono) : Le chevalier Marullo, courtisan (baryton)
  • Antonio Rizzi (basso) : Un huissier (basse)
  • Annetta Modes Lovati (soprano) : Le page de la duchesse (soprano)
  • Courtisans, dames, pages, hallebardiers, serviteurs (chœur)
  • Orchestre et chœurs du Teatro nuovo, Rimini
  • Maestro al cembalo : Giuseppe Verdi
  • Premier violon et directeur d’orchestre : Gaetano Mares
  • Chef de chœur : Luigi Carcano
  • Direttore di scena : Francesco Maria Piave
  • Décors : Giuseppe Bertoja

Argument

Bref prélude. Le thème menaçant de la malédiction (avec la répétition entêtante du do) en croche pointée double d'abord aux cornets va en crescendo jusqu'à exploser à l'orchestre dans un tutti dramatique suivi par un court passage déchirant aux cordes. Tout s'éteint mais les cornets continuent sinistrement leur motif inexorable jusqu'aux derniers accords éclatants de fureur.

Acte I

Premier tableau

La scène se passe dans une grande salle du palais où le duc de Mantoue donne un bal. Le duc entre en scène en compagnie de Borsa, un des ses courtisans : il lui fait des confidences au sujet d'une jeune fille d'une grande beauté qu'il a aperçue à l'église (« Della mia bella incognita borghese »[2]). Il a découvert où elle demeure et de loin, lui fait la cour ; toutefois, il ignore qui elle est et réciproquement.


Air du duc « Questa o quella per me pari sono » [3]
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Borsa attire l'attention du duc sur un groupe de dames, parmi lesquelles se trouve la comtesse Ceprano (« Quante beltà... mirate »)[4]. Le duc s'approche d'elle, et lui exprime son regret qu'elle quitte la cour pour rentrer à Ceprano. Il lui offre son bras pour la reconduire ; le comte Ceprano qui, de loin, a remarqué ce manège, est pris à partie par Rigoletto, le bouffon de la cour, bossu et difforme, qui le nargue de ce qu'il ne peut empêcher le duc de courtiser sa femme (« In testa che avete ? »).

Rigoletto sort. Entre alors Marullo, un autre courtisan : il annonce (« Gran nuova! »)[5] qu'il vient de découvrir que le bouffon a une maîtresse (« Quel mostro? Cupido? Cupido beato! »)[6].

Le duc, suivi de Rigoletto, revient. Il est en colère à cause de la présence de Ceprano qui empêche toute intrigue avec la comtesse. Rigoletto lui suggère alors d'enlever cette dernière et d'éliminer le comte. Puis il se moque du comte et le duc lui conseille d'être moins impertinent. Borsa et d'autres courtisans se promettent, avec Ceprano, de se venger du bouffon. Rigoletto fanfaronne au motif que nul n'osera porter la main sur lui.

Soudain, le vieux Monterone fait irruption dans la salle (« Ch'io gli parli ») : le duc ayant séduit sa fille, il vient, devant toute la cour, dénoncer les mœurs du duc. Rigoletto, tout claudicant, se glisse auprès du vieillard et le tourne en dérision (« Voi congiuraste contro noi, signore »)[7]. Ne supportant pas les propos de Monterone, le duc le fait arrêter ; Monterone lance alors une malédiction contre Rigoletto. Les courtisans commentent la malédiction qui vient de s'abattre sur Rigoletto (« Oh tu che la festa audace »).

Second tableau

De nuit, Rigoletto rentre chez lui tout en repensant à la malédiction de Monterone (« Quel vecchio maledivami »)[8]. Au moment où il va franchir la porte d'entrée de sa maison, il est accosté par un tueur à gages, Sparafucile, qui lui propose ses services. Bien qu'il n'en ait pas besoin pour le moment, Rigoletto lui demande son nom et où on peut le trouver. Une fois l’assassin parti, le bouffon s'engage dans un soliloque au cours duquel il dresse un parallèle entre leurs professions respectives, l'un ayant pour arme sa langue et l'autre vivant de son épée.


Air « Pari siamo! » [9] (Rigoletto)
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Il déplore sa situation à la cour et exprime sa haine des courtisans, qui ne cessent de le haïr et de le mépriser.

Il ouvre sa porte et se trouve accueilli par sa fille Gilda.


Duo « Figlia... Mio padre »[10] (Rigoletto / Gilda)
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Elle lui demande de lui parler de leur famille. Il l'interrompt et lui recommande de ne jamais sortir de la maison ; elle le rassure en disant qu'elle ne sort que pour aller à l'église. Comme elle insiste pour qu'il lui parle de sa mère morte, Rigoletto lui demande de ne pas l'obliger à se souvenir de son bonheur perdu. Gilda essaie de le persuader de lui révéler quelque chose de son pays, de sa famille et de ses amis, mais en vain.

Toujours soupçonneux, Rigoletto appelle Giovanna, la gouvernante, et lui ordonne la plus grande vigilance (« Veglia, o donna, questo fiore »)[11]. Il croit entendre quelqu'un à l'extérieur et sort. Alors que le bouffon scrute la ruelle, le duc se faufile à l'intérieur de la cour. Rigoletto revient et demande à Giovanna si Gilda et elle-même ne sont jamais suivies lorsqu'elles vont à l'église. Elle lui assure que non. Il lui ordonne de toujours bien verrouiller la porte. Rassuré, il dit au revoir à sa fille et s'en va, laissant le duc stupéfait de ce qu'il vient de découvrir. Gilda éprouve du remords quant au fait d'avoir caché à son père qu'à la sortie de la messe, un jeune homme l'a suivie, et elle confie à Giovanna qu'elle en est devenue amoureuse (« Giovanna, ho dei rimorsi »).

Le duc sort de sa cachette, fait signe à Giovanna de disparaître et se jette aux pieds de Gilda. Celle-ci, surprise, appelle à l'aide mais ne résiste plus quand le duc lui chante tendrement son amour.


Duetto « E il sol dell’anima »[12] (Duc / Gilda)
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Il se dit être un pauvre étudiant du nom de Gualtier Maldè mais avant qu'il ne puisse parler davantage, Giovanna vient signaler qu'elle a entendu marcher dans la ruelle. Gilda lui demande de faire sortir le duc. Avant de se quitter, ils échangent d'ardentes paroles (« Addio... speranza ed anima »).

Restée seule, Gilda rêve sur le nom de son bien-aimé.


Air « Gualtier Maldè... caro nome »[13] (Gilda)
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Borsa, Ceprano et d'autres courtisans, prenant Gilda pour la maîtresse de Rigoletto s'apprêtent à réaliser leur projet d'enlèvement quand Rigoletto vient vers eux (« Zitti, zitti, moviamo a vendetta »)[14]. Ils lui font croire qu'ils sont là pour enlever la femme de Ceprano et lui proposent de les assister dans leur entreprise en lui mettant un masque ; ils lui demande alors de tenir l'échelle. Le bouffon croit que c'est l'obscurité qui l'empêche d'y voir. Certains courtisans parviennent à enlever Gilda qui appelle au secours. Rigoletto, assourdi par le bandeau, n'entend pas cet appel. Il arrache tout de même son masque, se rue dans la maison et comprend que Gilda a été enlevée. Il commence à croire à la malédiction de Monterone.

« Ah ! la maledizione »

Acte II

Le second acte se passe dans le salon du duc. Celui-ci est seul et très affecté par l'enlèvement de celle qu'il aime.


Scène et air « Ella mi fu rapita! (...) Parmi veder le lagrime » [15] (le duc)
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Arrivent les courtisans qui lui racontent ce qui s'est passé.

Scène et chœur des courtisans « Duca! Duca! » [16]
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Le duc exprime sa joie que Gilda soit retrouvée et il sort pour aller la rejoindre (« Possente amor mi chiama »)[17]. À ce moment, entre Rigoletto. Il sait que sa fille doit être dans le palais, et, tout en feignant l'indifférence, il se met à sa recherche (« La rà, la rà, la la... »). Lorsqu'il entend un page répondre qu'il ne faut pas déranger le duc, il commence à avoir des soupçons ; il implore alors les courtisans de lui rendre sa fille.


Air « Cortigiani, vil razza dannata » [18] (Rigoletto)
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Ceux-ci sont stupéfaits de découvrir cette parenté entre le bouffon et Gilda.

Soudain, une porte s'ouvre et Gilda sort en courant de l'appartement du duc (« Mio padre ! - Dio ! Mia Gilda ! »). Rigoletto, tout heureux, la serre dans ses bras, mais, la voyant en larmes, il se retourne furieux contre les courtisans et leur enjoint de sortir. Restée seule avec son père, Gilda raconte toute l'aventure avec le duc ainsi que l’enlèvement.


Duo « Tutte le feste al tempio... »[19] (Rigoletto / Gilda)
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Rigoletto essaie de la consoler et lui promet qu’ils vont quitter la cour lorsque passe Monterone qu'on conduit en prison. Ce dernier s'arrête devant le portrait du duc pour déplorer que sa malédiction soit restée sans effet sur le libertin. Rigoletto décide alors de se venger et lui promet qu'il sera vengé, malgré la demande contraire de Gilda.


Air de la vengeance « Sì, vendetta, tremenda vendetta! »[20] (Rigoletto)
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Acte III

La scène se passe de nuit près d'une auberge délabrée, sur les rives du Mincio, par une nuit d'orage. Dehors, Gilda supplie encore son père d'épargner le duc (« E l'ami ? - Sempre »). Rigoletto la conduit à un mur où, par une fente, on peut voir dans l'auberge. Là, il l'invite à regarder : en voyant son amoureux entrer dans l'auberge et demander une chambre à Sparafucile, elle est horrifiée. Le duc commande du vin et, cynique, proclame l'inconstance des femmes.


Chanson « La donna è mobile » [21] (le duc)
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Pendant ce temps, Sparafucile, discrètement, sort dire à Rigoletto que le duc est là. Rigoletto réplique qu'il va revenir pour tout régler. La sœur de Sparafucile, Maddalena, dont ils se sont servis pour attirer le duc dans l'auberge, vient retrouver celui-ci dans la pièce où il est en train de boire. Gilda est alors anéantie en découvrant l'infidélité de son bien-aimé.


Quatuor : « Un di se ben rammentomi » - « Bella figlia dell’amore » [22]
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Rigoletto veut éloigner sa fille : il lui demande de revêtir un costume masculin et de s'enfuir à Vérone.


Duo « V'ho ingannato, colpevole fui »[23] (Gilda / Rigoletto)
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Il verse ensuite un acompte à Sparafucile, tout en promettant de lui donner le solde quand Sparafucile lui aura remis le cadavre du duc. L'assassin regagne alors l'auberge.

Maddalena, qui trouve le duc beau, commence à regretter le projet de Sparafucile.

Au plus fort de l'orage, Gilda revient, travestie en homme et s'approche de l'auberge : elle entend Maddalena demander à son frère d'épargner le bel inconnu. Sparafucile accepte un compromis : à la place, il tuera la première personne qui se présentera à l'auberge avant minuit. À ces mots, Gilda décide de se sacrifier pour celui qu'elle aime toujours malgré son infidélité. Elle frappe à l'auberge et demande à entrer. Quand Maddalena lui ouvre, un terrible coup de tonnerre retentit, couvrant les cris de la malheureuse au moment où l'assassin la frappe.

L'orage s'apaise peu à peu. Une horloge sonne minuit. Rigoletto revient chercher le cadavre du duc. Il frappe à la porte. Sparafucile sort en traînant un sac. Le bouffon lui tend une bourse. Resté seul, Rigoletto traîne le sac vers le bord de l'eau, quand il entend soudain la voix du duc chanter au loin La donna è mobile. Tremblant, il déchire le sac, et, horrifié, y trouve sa fille mourante. Éperdu de douleur, il la prend dans ses bras : tous deux chantent alors des adieux déchirants. Au moment où elle expire, il comprend alors que la maledizione (la « malédiction ») de Montérone s'est réalisée.


Verdi Rig III 9.jpg

Analyse

Orchestration

Pour cet opéra, Verdi a multiplié les moyens musicaux, utilisant, outre les treize solistes chanteurs :

  • un chœur d'hommes, ténors et basses (il n'y a pas de chœur féminin) ;
  • le quasi habituel orchestre de fosse (à noter la présence du cimbasso souvent remplacé par le tuba) ;
  • un orchestre à vent sur scène ;
  • un orchestre à cordes (parties de violons I et II, altos et contrebasses) sur scène ;
  • en coulisses : une grosse caisse, deux cloches tubulaires et une machine à tonnerre.


Orchestre en fosse de Rigoletto
Cordes
Premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses,

Bois
1 piccolo jouant la 2e flûte, 1 flûte traversière,

2 hautbois, le 2e jouant le cor anglais

2 clarinettes en ut, en si b et en la, 2 bassons,

Cuivres
4 cors en mi b, en ré, en la b, en sol et en fa,

2 trompettes en do, en ré et en mi b,

3 trombones, 1 cimbasso

Percussions
2 timbales, grosse caisse

Réception

La représentation est un triomphe et, dès le lendemain, l'air du duc cynique, l'aria La donna è mobile, est sur toutes les lèvres.[réf. nécessaire]

La critique

Le public

Représentations successives

Annexes

Discographie sélective

Filmographie

Bibliographie

  • Gilles de Van, Elisabeth Giuliani, Jean-Michel Brèque, Alain Arnaud, Catherine Lépront, Jean-François Labie, Michel Orcel, Arnaud Laster, Jean Cabourg, Pierre Flinois, Elisabetta Soldini, Rodolfo Celletti, Rigoletto dans L'Avant-Scène Opéra, Éditions Premières Loges, Paris, 2001, 176 p. (ISBN 2-84385-092-4)
  • Isabelle Moindrot, Rigoletto dans Guide des opéras de Verdi, Jean Cabourg, directeur de la publication Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, pp. 391-456 (ISBN 2-213-02409-X)
  • Gustave Kobbé, Rigoletto, dans Tout l'opéra, de Monteverdi à nos jours (Kobbé), Robert Laffont, collection Bouquins, 1993, pp. 382-386 (ISBN 2-221-07131-X)
  • Piotr Kaminski, Rigoletto, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 2004, pp. 1595-1598 (ISBN 978-2-213-60017-8)

Notes et références

  1. Cité par Pierre Milza, Verdi, pp. 186 à 190
  2. « De ma belle roturière inconnue »
  3. « Celle-ci ou celle-là, pour moi ce sont les mêmes »
  4. « Toutes ces beautés ... regardez »
  5. « Grande nouvelle ! »
  6. « Ce monstre? Cupidon? Heureux Cupidon! »
  7. « Vous avez conspiré contre nous, Monseigneur. »
  8. « Ce vieillard m'a maudit »
  9. « Nous sommes pareils »
  10. « Ma fille ... Mon père »
  11. « Veille, ô femme, sur cette fleur »
  12. « Il est le soleil de l'âme »
  13. « Gualtier Maldè... nom adoré »
  14. « Chut, chut, nous allons faire vengeance »
  15. « Elle m'a été enlevée ! (...) Il me semble voir ses larmes »
  16. « Duc ! Duc ! »
  17. « L'amour puissant m'appelle »
  18. « Courtisans, vile race damnée »
  19. « Tous les dimanches au temple... »
  20. « Oui, vengeance, terrible vengeance ! »
  21. « La femme est changeante »
  22. « Un jour, je m'en souviens si bien... Belle fille de l'amour »
  23. « Je vous ai trompé, j'étais coupable »

Sources

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Rigoletto ». (introduction)
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rigoletto ». (histoire de la composition)
  • Istituto di Studi Verdiani.
  • Ouvrages cités.

Articles connexes

Liens externes

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