- Timbales (musique classique)
-
Pour les articles homonymes, voir Timbale.
Les timbales sont des instruments à percussion constitués d'un fût en cuivre couvert d'une peau. L'instrumentiste en joue en frappant la peau avec des baguettes spéciales. Le joueur de timbales est appelé un timbalier. La principale caractéristique des timbales est la possibilité de les accorder afin d'obtenir des hauteurs précises. À l'aide d'une pédale ou de clefs, la tension de la peau peut être augmentée ou diminuée, influençant le son produit. Chaque timbale est d'un diamètre différent afin d'obtenir un plus large registre: le timbalier peut ainsi changer de note rapidement en jouant d'une timbale à l'autre, et préparer les futures notes en réglant les pédales. Initialement conçues comme des tambours militaires (utilisées notamment dans les armées turques), les timbales sont devenues un instrument de base de l'orchestre classique au XVIIe siècle. Elles sont très utilisées dans tous les types de formations dont les marching bands ou même les groupes de rock.
Le compositeur Carl Orff et son ami luthier, Klaus Becker, vont développer cet instrument au sein de la société studio 49, afin de l'adapter aux enfants. Cet instrument fait à présent partie intégrante de la pédagogie musicale active le Orff-Schulwerk.
Acoustique
La particularité de ces instruments est de fournir une note de hauteur donnée, ce qui est plutôt rare pour les instruments de percussion à membrane. En effet, les pédales permettent de tendre ou de détendre la peau ce qui rend la note grave ou aiguë. Seulement pendant la période baroque; la pédale n'existait point. Alors, on utilisait des clefs qui selon le même principe tendaient ou pas la peau. Les membranes, contrairement aux cordes ou colonnes d'air, ne présentent pas de fréquence de résonance suivant une série harmonique. L'origine de cette faculté d'accordage vient du fait que le premier mode de vibration (fondamental) est finalement très vite amorti (par entraînement de l'air autour de la membrane) et rayonne peu. Les modes faisant intervenir les diamètres nodaux rayonnent beaucoup plus efficacement et sont, pour les premiers d'entre eux, proches d'une série harmonique. Le couplage avec la cavité a pour effet de décaler certains modes de la membrane, rendant ces fréquences encore plus proches d'une série harmonique. Les quatre ou cinq premiers modes sont alors "accordés". Les timbaliers veillent donc à exciter de façon minimale le premier mode, en frappant la membrane environ à deux tiers ou la moitié du rayon, ce qui approprie les modes à diamètre nodaux.
Étymologie
L'étymologie de ce mot vient du latin « tympanum » qui désignait un tambour phrygien en usage dans les orgies et les mystères de Cybèle. Elles produisent un son grave et profond, comparé à celui du tambour. Grâce aux différentes baguettes, on obtient une riche variété de timbres et d'intensités sonores. La plupart des baguettes sont en bois (on en trouve également en bambou ou en aluminium)tandis que leur extrémité est recouverte de feutre, de flanelle, de bois, de liège, d'éponge, ou d'autres matériaux. La tête des baguettes peut également être de différentes tailles. Le timbalier peut aussi assourdir le son des timbales en plaçant un morceau de tissu sur la peau. Lorsqu'on désire obtenir une note courte, on peut arrêter la vibration de la membrane tendue avec la main, en étouffant la timbale. Pour jouer une note longue, en revanche, le timbalier utilise de petits coups très rapprochés de sorte qu'ils ne paraissent pas discontinus(roulement ou trémolo).
La partition de timbales est écrite en clef de fa. Pour régler la note de sa timbale, le timbalier modifie la position de la pédale qui est indiquée par une aiguille, laquelle est placée dans un petit cadran avec des repères pour chaque note écrite en lettres, selon le système anglo-saxon. Ainsi, le timbalier peut utiliser ce cadran pendant le réglage pour visualiser la note de sa timbale.
Pièces célèbres
- Symphonie n° 9 de Beethoven, 2e mouvement (1824). La timbale frappe régulièrement un rythme de sicilienne tantôt au sein de l'orchestre, tantôt seule où elle interrompt la course du Scherzo. C'est, historiquement, la première fois où la timbale sort de son rôle habituel de simple "renfort" rythmique (elle intervient parfois seule) et joue autre chose que la tonique et la dominante (la médiante ici).
- La Grande Messe des morts de Berlioz (1837) n'utilise pas moins de 10 musiciens pour 16 timbales.
- Also sprach Zarathustra de Richard Strauss (1896), célèbre pour ses solos de timbales (l'introduction en particulier). Cette pièce est utilisée dans le film : « 2001 : A Space Odyssey » de Stanley Kubrick.
- Symphonie n° 3 de Mahler, 6e mouvement (1896). La péroraison finale avec ses gigantesques accords lumineux est vigoureusement scandée par des coups de timbales particulièrement sonores.
- Symphonie n° 1 de Chostakovitch, 4e mouvement (1925). Solo de quatre timbales.
Catégories :- Membranophone
- Instrument de musique classique
Wikimedia Foundation. 2010.