- Raoul Le Mouton De Boisdeffre
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Raoul Le Mouton de Boisdeffre
Raoul Le Mouton de Boisdeffre Naissance 6 février 1839
AlençonDécès 24 août 1919 (à 81 ans)
ParisOrigine France Grade général de division Service 1858 - 1898/1904 Conflits Algérie
Guerre de 1870Commandement régiment d'infanterie
10e DivisionDistinctions Grand officier de la Légion d'honneur, Commandeur de l'ordre de Sainte Anne (Russie), Croix de Saint Alexandre Nevski avec diamants (Russie), Commandeur de l'ordre de la Couronne de Chêne (Pays-Bas), etc. Autres fonctions Conseiller d'Etat Famille petit-fils de Louis René Le Mouton de Boisdeffre, général français Raoul François Charles Le Mouton de Boisdeffre, né en 1839 à Alençon et mort en 1919 à Paris, est un militaire français.
Fils cadet d'Adolphe Le Mouton de Boisdeffre et d'Élisa Bauny de Récy, Raoul de Boisdeffre se destine très jeune à la carrière militaire et rejoint l'ESM en 1858.
Nommé sous-lieutenant au 31e régiment d'infanterie de ligne en 1860, il suit les cours du Corps d’État-Major en 1863.
Promu capitaine au 48e régiment d'infanterie de ligne en 1866, il sert en Algérie sous les ordres du général Chanzy, de 1865 à 1867, puis de 1868 à 1870.
En 1870, après une courte et désastreuse campagne sous les ordres du général Vinoy, il se retrouve dans Paris assiégé. Constatant l'inutilité de la défense de la ville, il demande à rejoindre Chanzy et l’armée de la Loire et est envoyé en mission avec le ballon monté « le Lavoisier » par le gouverneur de Paris, le général Trochu, auprès du gouvernement de la défense nationale.
En qualité de chef de bataillon, il suit le général Chanzy, gouverneur de l’Algérie de 1873 à 1879.
Il est maintenu auprès de Chanzy quand il est nommé lieutenant-colonel en 1878, puis le suit quand ce dernier devient ambassadeur de France en Russie.
Il y occupe les fonctions d’attaché militaire de 1879 à 1882 et fait la connaissance du sous-chef d'Etat-major général, le général Nicolas Obroutchev[1] avec lequel il se lie d'amitié.
Colonel en 1882, général de brigade en 1887, général de division en juillet 1892, il est à chaque étape l'un des plus jeunes officiers généraux de sa génération.
A son retour de Russie, le général Chanzy le conserve auprès de lui à l'Etat-Major du 6° corps. Celui-ci l'engage à prendre un régiment, dans son corps, à la fin de 1882, mais il meurt dès janvier 1883.
De 1883 à 1887, il commande le 106° RI à Châlons. Il rencontre dans ce poste le nouveau commandant du 6° corps, le général de Miribel, dont il devient ensuite chef d'Etat-Major. Il le suit à Paris lorsque ce dernier est nommé en 1890 chef d'État-major général de l'armée et il devient sous-chef d'État-major général. Sous ses ordres il travaille à l'élaboration du plan XIII et à une alliance avec la Russie, qui devait permettre de sortir la France de son complet isolement diplomatique.
En 1890, il est invité personnellement par le ministère du Tsar Alexandre III[2] pour représenter la France aux Grandes Manoeuvres impériales Russes. Cette invitation avait été lancée pour faire pièce au Kaiser Guillaume II qui s'était invité, après avoir renvoyé Bismarck et refusé de renouveler le traité de réassurance. C'est cette occasion qui permit de relancer toute l'opération diplomatique souhaitée par l'Etat-Major.
Sous le contrôle partiel du ministère des Affaires Étrangères, il négocie avec le ministre russe Nicolas de Giers, et surtout avec Obroutchev, venu passer l'été 1891 chez sa femme en France. L'aboutissement fut un échange de lettres entre les deux ministres, Alexandre Ribot et Nicolas de Giers à la fin août.
A la demande de son chef et en raison de sa position de négociateur, il est nommé Conseiller d'Etat "en service extraordinaire de l'armée" par décret du 19 novembre 1891.
L'été suivant, il se rend à nouveau aux Grandes Manoeuvres en Russie et, à l'issue de longues tractations supervisées par le tsar, signe avec Obroutchev le 17 août 1892 l'accord militaire secret qui donne naissance à l'alliance franco-russe. Cet accord était purement défensif, à la demande expresse des Russes.
Miribel, qui voyait en lui un successeur, voulut qu'il prenne, pendant quelques années, un commandement opérationnel. Nommé au commandement de la 10° Division d'infanterie le 26 août 1893, celle-ci étant envoyée en province, il prend le commandement de la 9° DI le 11 septembre, parce qu'elle est stationnée près de Paris. 17 jours plus tard, il est rappelé le 28 septembre 1893 après le décès subit de Miribel, comme chef d'État-major général de l'armée.
En 1896, il est nommé ambassadeur extraordinaire au couronnement de Nicolas II, où il négocie le raffermissement de l'Alliance (encore secrète à cette époque) et une visite d'État du couple impérial en France (octobre 1896).
C'est à son initiative que les bicyclettes sont introduites dans l'armée.
Plus préoccupé de diplomatie que du fonctionnement interne de son service, il se laisse, comme beaucoup, dépasser par l’affaire Dreyfus.
À la découverte du « faux Henry », le 2 septembre 1898, il démissionne et se retire de la vie publique.
Seuls les officiels russes, y compris Nicolas II qui le reçoit à deux reprises lors de ses passages en France, lui conservent un rôle semi-officiel.
Notes et références
- ↑ Obroutchev, dont la femme était française, ce qui facilita les contacts entre lui et l'Etat Major français; mourut au château de Jaure, en Dordogne, en 1904
- ↑ avec lequel il avait fait connaissance alors qu'il était Grand-Duc héritier, ayant même été, après son avènement, une fois invité à sa table "dans l'intimité"
François de Boisdeffre "Les Le Mouton" Paris 2007 (978-2-9531165-1-9)
Archives de Boisdeffre
Archives de l'Armée de Terre dossiers 9Yd166 (personnel), 7N1467, 7N1468, 7N1469 (dépèches de Russie)- Portail de la France
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