Ramatoulaye Yade

Ramatoulaye Yade

Rama Yade

Rama Yade
Rama Yade 2007 05 23 n1.jpg
Rama Yade, interrogée par un journaliste de La Chaîne Parlementaire en juillet 2007, à Paris.
Secrétaire d’État aux Sports
Actuellement en fonction
Depuis le 23 juin 2009
Président(s) Nicolas Sarkozy
Gouvernement(s) François Fillon II
Prédécesseur(s) Bernard Laporte
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme
18 mai 2007 - 23 juin 2009
Président(s) Nicolas Sarkozy
Gouvernement(s) François Fillon I et II
Prédécesseur(s) Poste crée
Successeur(s) Poste supprimé
Biographie
Nom de naissance Mame Ramatoulaye Yade
Date de naissance 13 décembre 1976 (32 ans)
Lieu de naissance Sénégal Dakar
Nationalité Française
Parti politique UMP
Conjoint Joseph Zimet
Ministère de la Santé et des Sports

Rama Yade, nom usuel de Mame Ramatoulaye Yade, née le 13 décembre 1976 à Dakar[1] (Sénégal), est une femme politique française. Elle est membre de l'UMP. Elle a été secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, à partir du 19 juin 2007. Le 23 juin 2009, elle a été nommée secrétaire d'État chargée des Sports au gouvernement François Fillon II.

Sommaire

Biographie

Origines, études et famille

Elle est issue d'un milieu aisé et proche du monde politique sénégalais : sa mère est professeur et son père, professeur d’histoire et diplomate[2], fut le bras droit et secrétaire particulier du président socialiste Léopold Sédar Senghor. D'origine léboue et de confession musulmane, elle a été éduquée dans un collège catholique, l'Institution Jeanne-d'Arc de Colombes (dans les Hauts-de-Seine). Après la séparation des parents, la mère de Rama Yade et ses quatre filles vivent dans des conditions économiques délicates[2]. Rama Yade poursuit ses études en hypokhâgne au lycée Paul-Valéry et sort diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris en 2000.

Ramatoulaye Yade est mariée avec Joseph Zimet, conseiller au cabinet du secrétaire d'État Jean-Marie Bockel et fils du chanteur yiddish Ben Zimet.

Parcours politique

Administratrice du Sénat à partir de 2002, elle commence sa carrière à la commission des Affaires sociales de la haute assemblée, où elle est chargée de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'Outre-Mer. Elle est ensuite détachée auprès de Jean-Pierre Elkabbach à la Chaîne parlementaire Public Sénat, au début de l'année 2005, où elle devient directrice adjointe des programmes puis directrice de la communication[2].

En 2005, elle rejoint l'Union pour un mouvement populaire. Elle explique que ce ralliement doit surtout à la personne de Nicolas Sarkozy dont elle déclare admirer le charisme, plus qu'aux valeurs de la droite[3]. Rama Yade mentionne aussi parfois la politique de discrimination positive promue par Sarkozy ainsi que l'incendie d'un immeuble occupé par des familles africaines dans le XIIIe arrondissement de Paris[2].

En 2006, elle réintègre les cadres du Sénat comme administratrice au sein du service des collectivités territoriales, où elle est en charge des aspects sociaux de la décentralisation.

Le 6 mars 2006, elle fait partie des douze femmes promues dans les instances de l'UMP, où elle est nommée secrétaire nationale chargée de la francophonie.

Elle apparaît le 14 janvier 2007 lors du congrès d’investiture de Nicolas Sarkozy, où elle s'en prend au parti socialiste, qu'elle accuse de cécité, et aux « prétendues » élites de gauche « sans projet, sans idée, sans vision », qu'elle accuse d'avoir instauré une « République du guichet » en accordant aux enfants de l'immigration « de la pitié au lieu du respect »[4],[5]. Dans ce discours, elle attribue à Jacques Chirac la nomination du premier membre du gouvernement issu de l'immigration[6] et décrit Gaston Monnerville comme le premier parlementaire noir.

Durant la campagne présidentielle, elle apparaît lors de meetings de Nicolas Sarkozy, partageant également avec Rachida Dati les faveurs des médias[7].

Le 19 juin 2007, elle est nommée secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme, dans le gouvernement François Fillon II. Elle fait plusieurs visites à l'étranger, mais elle est critiquée lors de son premier déplacement avec Nicolas Sarkozy en Tunisie pour n'avoir pas sollicité de rencontrer des opposants politiques dans ce régime non pluraliste[8]. Le 6 septembre 2007, elle est critiquée pour avoir soutenu à Aubervilliers des squatteurs dont l'évacuation avait été décidée par la justice suite à la demande de la mairie communiste. Elle est convoquée le soir même par le Premier ministre, qui lui rappelle qu'un membre du gouvernement ne saurait s'opposer à une décision de justice exécutée par un préfet.

Elle dénonce énergiquement l'opération au Tchad de l'association Arche de Zoé quand le 25 octobre 2007, plusieurs bénévoles et responsables de ladite association, qui accompagnaient un groupe de 103 enfants sur le point de quitter le Tchad, sont arrêtés par les autorités du pays[9]. Interrogée sur l'inefficacité de l'action gouvernementale pour récupérer les membres emprisonnés de l'Arche de Zoé au Tchad avant leur jugement, elle déclare à l'Assemblée nationale que « l'Afrique de papa, c'est terminé »[10]. Elle participe au côté de Nicolas Sarkozy au rapatriement en France et en Espagne des journalistes et des membres de l'équipage accompagnant les membres de l'association.

Le 10 décembre 2007, elle s'en prend avec virulence au colonel Khadafi la veille de sa visite officielle en France, déclarant qu'il doit « comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort[11]. » Accompagnant la délégation française à Tripoli quelques mois plus tôt, dans le cadre de la médiation relative à l'affaire des infirmières bulgares, Rama Yade avait serré la main du Colonel Khadafi, avant de déclarer en présence de journalistes : « Certains gestes donnent envie de se laver les mains[12] ». Suite à ses déclarations du 10 décembre 2007, elle est convoquée le jour même à l'Élysée pour un entretien, à l'issue duquel le président de la République lui réitère sa confiance[13]. Par la suite, elle ajoutera que « c’est par le dialogue que nous souhaitons que la situation des droits de l’homme en Libye s’améliore (...) c’est cela la nouvelle politique étrangère de notre pays, fermeté sur les principes, défense de nos intérêts (...) et dialogue avec tout le monde[14] ».

À la demande de Nicolas Sarkozy et de Patrick Devedjian[2], elle annonce en novembre 2007 sa candidature sur la liste du maire UMP sortant Nicole Goueta lors de l'élection municipale de 2008 de Colombes[15]. Au second tour, le 16 mars 2008, la liste de droite, sur laquelle Rama Yade est en troisième position, est battue par la liste d'union de la gauche menée par Philippe Sarre[16]. Élue conseillère municipale d'opposition, elle est souvent absente des réunions du conseil municipal[17],[18].
Le 20 février 2008, Rama Yade a prétendu devant une caméra du Parisien.fr : « Cette gauche qui dit défendre les modestes, les minorités et les immigrés, c’est cette gauche qui s’en prend à moi, parce que je suis noire. » Le candidat Philippe Sarre (PS) et Marie-George Buffet (PCF) exigent des excuses publiques, l'accusant de se victimiser sans motif[19].

Restée d'abord silencieuse sur l'affrontement israélo-palestinien à Gaza fin 2008-début 2009, puis soutenant l'idée d'une résolution contraignante du Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu[20], ce n'est que le 11 janvier qu'elle s'exprime sur la situation à Gaza, sur Radio J, tenant le Hamas pour responsable du déclenchement des hostilités, tout en critiquant la situation humanitaire causée par la violence de l'armée israélienne : « La deuxième semaine de guerre vient de s'achever. Le Hamas est en grande partie responsable de cette situation, mais Israël n'est pas tout à fait innocent et je crois qu'il est normal qu'on demande que la martyrisation de Gaza cesse » ; « Ce que j'observe, c'est les conséquences du comportement du Hamas, un comportement impardonnable, un comportement irresponsable et un comportement criminel qui conduit à la situation humanitaire désastreuse de la population actuellement (...) Mais si le Hamas est responsable, Israël n'est pas non plus tout à fait innocent »[21] ; « Si les morts se poursuivent, si Gaza demeure encore une prison à ciel ouvert, où on ne peut pas rentrer, où on ne peut pas sortir, où on ne peut pas circuler, ça ne peut pas ne pas avoir de conséquences »[22].

En février 2009, elle prend la tête des personnalités politiques préférées des Français, avec 60% de bonne opinion selon le baromètre Ipsos/Le Point [23]

Le 23 juin 2009, elle est nommée secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé et des Sports, chargée des Sports, dans le gouvernement François Fillon II.

Convictions politiques et engagements

Ses positions s'écartent parfois de la ligne officielle de l'UMP[24]. Ainsi, Rama Yade s'est prononcée contre le projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe en 2005 et ne s'est pas opposée à l’intervention américaine en Irak, estimant toutefois « le résultat pas vraiment à la hauteur des attentes[25] ».

L'ancien ministre Luc Ferry considère que Rama Yade « est souverainiste, elle est sur la ligne Dupont-Aignan, elle a voté contre le traité européen[26] »

Elle est membre du conseil d'administration[27] du Club XXIe siècle qui milite en faveur de la diversité et membre du club Averroès qui regroupe des professionnels pour promouvoir les « minorités actives » dans les médias français.

Le 26 juin 2009 à Bruxelles, elle a reçu des mains de la princesse Astrid de Belgique le prix de la fondation du Forum de Crans-Montana.

Mandat en cours

Conseillère municipale de l'opposition à la mairie de Colombes (depuis mars 2008).

Œuvres

  • Noirs de France, les Nouveaux Neg'marrons, Récit d'un rendez-vous manqué entre la République et les Afro-antillais, Calmann-Lévy, 2007 (ISBN 9782702137611)
  • Les droits de l'homme expliqués aux enfants de 7 à 77 ans, Editions du Seuil, 2008 (ISBN 9782020988292)

Notes et références

  1. « Rama Yade, la belle étoile de Sarkozy », Libération, 20 juin 2007.
  2. a , b , c , d  et e « Retour attendu de Rama Yade à Colombes », Le Monde, 21 septembre 2007.
  3. Article du Point du 19 juin 2007.
  4. Article de Atlasvista Maroc
  5. Vidéo du discours du 14 janvier 2007
  6. Cependant voir Kofi Yamgnane, ancien ministre français.
  7. Article de l'Express.
  8. Antoine Guiral, « À Tunis, Sarkozy bénit Ben Ali », Libération, 12 juillet 2007.
  9. La Croix, édition du 28 octobre 2007 : Enfants du Darfour : Chronologie.
  10. Assemblée nationale, deuxième séance du mardi 30 octobre 2007, questions au gouvernement.
  11. Le Parisien, 10 décembre 2007, pages 2 et 3
  12. « Rama Yade, secrétaire d'Etat d'âme », Le Monde, 11 décembre 2007.
  13. « Sarkozy a parlé droits de l'Homme et contrats avec le colonel Kadhafi », Le Nouvel observateur, 11 décembre 2007.
  14. Yade que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, Agoravox, 14 décembre 2007.
  15. Journal du dimanche, 11 novembre 2007.
  16. Résultats sur le site du ministère de l'Intérieur
  17. Excuse bidon pour Rama Yade
  18. Rama Yade, toujours absente
  19. Quand Rama Yade reprochait à Ségolène Royal sa "victimisation", Rue 89
  20. Gaza: Rama Yade plaide pour l'adoption d'une résolution intégrant le plan de paix franco-égyptien, 8 janvier 2009, NouvelObs.com
  21. Pour Rama Yade, il faut que cesse "la situation humanitaire désastreuse" de Gaza, 11 janvier 2009, Agence France Presse
  22. Il faut que cesse la "martyrisation" de Gaza, dit Rama Yade, 11 janvier 2009, L'Express
  23. Rama Yade, personnalité politique préférée des Français, 9 février 2009, Métro
  24. Article du Monde du 19 juin 2007
  25. « Rama Yade l'insaisissable », Le Point, 25 juillet 2007.
  26. Entretien avec Dominique Souchier le 9 mai 2009 sur Europe 1.
  27. Club XXIe Siècle | Organigramme

Voir aussi

Liens externes

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