- Quartier des Épinettes
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Quartier des Épinettes
La Cité des FleursAdministration Pays France Région Île-de-France Arrondissement 17e Ville Paris Sociologie Population 44 352 hab. (2005) Transport Métro Géographie Coordonnées Superficie 1,378 km2 modifier Le quartier des Épinettes est le 68e quartier administratif de Paris situé dans le 17e arrondissement.
Il est délimité par l’avenue de Clichy à l'ouest, l’avenue de Saint-Ouen à l'est et les communes de Clichy-la-Garenne et Saint-Ouen au nord et peut être subdivisé en deux zones, d'une part Brochant/La Fourche/Guy Môquet au sud, et d'autre part Bessières au nord.
Sommaire
Histoire
L'origine du nom Épinettes pourrait venir des ronces présentes sur les terres à l'origine, ou d'un cépage de pinot blanc, l’épinette blanche[1]. Selon cette dernière hypothèse, le quartier abritait des vignes de ce cépage. La première mention du nom est notée en 1693 dans un contrat d'échange de terres[2].
Les Épinettes ont longtemps été un hameau, partie intégrante du village des Batignolles (alors encore dans la commune de Clichy créée à la Révolution), tout en conservant une forte dimension agricole. Quand le village des Batignolles et celui voisin de Monceau, très proches de Paris et qui commencent à se développer plus fortement, sont séparés de Clichy pour former transitoirement aux portes de Paris la nouvelle commune des Batignolles-Monceau ; le hameau des Épinettes est naturellement intégré dans cette nouvelle commune, avant de s'y développer lentement comme village lui aussi encore à dominante agricole.
Plus tard en 1840, quand les fortifications de Thiers autour de Paris enserreront tout ou partie des villages limitrophes de Paris, une bonne partie de la zone cultivée devient inconstructible et les fortifications qui s'y implantent isolent la totalité du village de Monceaux et la majeure partie du village des Batignolles (dont le hameau des Épinettes) du reste des Batignolles. La jeune commune est alors dissoute, son territoire étant presque totalement annexé dans Paris (y compris les fortifications et une partie de la zone inconstructible au delà), le reste encore très agricole et peu construit étant réintégré à la commune de Clichy (cette partie résiduelle, déjà coupée en deux par la ligne ferroviaire de Paris Saint-Lazare sera elle-même scindée lorsque Levallois-Perret se séparera de Clichy le long de cette ligne en 1868). Il en est de même d'une petite partie alors non construite au sud de la commune de Saint-Ouen, intégrée elle aussi dans les fortifications au nord des Épinettes, et qui viendra étendre ce quartier.
Le quartier devient à dominante industrielle au 19e siècle, avec l'implantion des usines Goüin (ancêtres de Spie Batignolles), aujourd'hui disparues, entre les actuelles rue Boulay et rue Émile-Level, ou la fabrique du malletier Moynat rue Balagny (actuelle rue Guy-Môquet).
Les deux villages des Batignolles intra-muros et de Monceaux deviendront des quartiers de Paris, à l'instar aussi du hameau des Épinettes qui dès lors commence aussi à se peupler par une population plus ouvrière, les trois quartiers étant groupés dans 17e arrondissement de Paris avec le quartier plus ancien des Ternes. Toutefois, le quartier des Épinettes ne se construit fortement qu’à partir des années 1850. La Cité des Fleurs voit alors le jour. Le lotissement de la majorité du quartier a lieu dans les années 1860, avec la construction de nombreux immeubles haussmanniens lors du rattachement à la commune de Paris.
Les industries quittent les Épinettes dans la première moitié du XXe siècle pendant que des logements les remplacent. Le quartier est habité par des employés ou des ouvriers qualifiés jusque dans les années 1960-1970, comme l'illustre par exemple le film Antoine et Antoinette de Jacques Becker en 1947.
Progressivement les classes populaires sont remplacées par des classes moyennes dans les années 1970-1980. Pascale Bessy-Pietri (INSEE) classe ainsi le quartier en 1988 comme « quartier des classes moyennes tertiaires »[3].
Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot notent par exemple dans Sociologie de Paris que le quartier s'est « embourgeoisé » et que le pourcentage de cadres et de professions intermédiaires est passé de 29,3 à 54,3% entre 1954 et 1999[4].
Avec le renchérissement du prix des logements dans la capitale, le quartier accueille davantage de cadres et professions libérales, dans le sud (La Fourche, Brochant) plus que le Nord (Bessières)[5]. Le quartier connait ainsi une hausse marquée de ses prix immobiliers depuis une dizaine d'années : les prix au mètre carré ont ainsi cru de +56 % entre début 2006 et fin 2010, contre +38 % pour Paris en moyenne[6].
Le Figaro souligne en 2010 que le quartier, en particulier autour de Guy Moquet, « tend à s'embourgeoiser »[7] tandis que d’autres parlent de « gentrification »[8], avec « de plus en plus de jeunes cadres »[9].
Lieux et monuments remarquables
On y trouve l’église Saint-Joseph-des-Épinettes, le square des Épinettes, la Cité des Fleurs, sans oublier le cimetière des Batignolles (qui abrite les tombes d'André Breton, Paul Verlaine, Blaise Cendrars, Ray Ventura ou Benjamin Peret) ou l'église Saint Michel des Batignolles et le Square Boulay-Level.
On trouve également les Ateliers Berthier ou le théâtre de la Jonquière.
Transports en commun
Le quartier des Épinettes est desservi par les lignes 2 (Place de Clichy) et 13 du Métro de Paris (Place de Clichy, La Fourche, Brochant, Guy Môquet, Porte de Clichy, Porte de Saint-Ouen), ainsi que par le RER C (Porte de Clichy)
Par ailleurs, plusieurs projets en cours doivent augmenter la desserte du quartier :
- prolongement de la ligne 14 à Mairie de Saint-Ouen via Pont-Cardinet et Porte de Clichy. Ce prolongement est prévu pour 2017[10].
- extension de la ligne 3 est du tramway d'Île-de-France dans le nord du quartier (Porte d'Asnières, Porte de Clichy, Porte Pouchet), prévue elle aussi pour 2017. La concertation publique pour ce prolongement a en outre mis en lumière la demande pour un prolongement ultérieur jusqu'à Porte Maillot.
Personnages célèbres associés
- Paul Brousse, médecin et homme politique français du XIXe siècle
- La féministe Maria Deraismes résida avenue de Clichy[11], et une statue en sa mémoire se trouve au square des Épinettes, à proximité de l'avenue de Saint-Ouen.
- Fréhel, chanteuse de l'entre-deux-guerres, qui naquit au 2 boulevard Bessières
- Ernest Goüin (1815 - 1885), ingénieur et entrepreneur français, fondateur de Ernest Goüin et Cie
- Le poète Jules Laforgue résida au 66 de la rue des Moines
- Jean Leclaire (1801 - 1872), chef d'entreprise engagé dans le catholicisme social
- Émile Level (1839 - 1905), ancien maire du 17e arrondissement
- Henri Maret, conseiller municipal, élu en 1878, ré-élu en 1881, radical
- Prosper Môquet (1897-1986), député du 17e arrondissement (circonscription du quartier des Épinettes) du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940.
- Guy Môquet (1924-1941), fils de Prosper Môquet, résida rue Baron[12] et fut élève du lycée Carnot. Une rue et une station de métro portent son nom.
- Alfred Sisley, peintre britannique du mouvement impressionniste résida à la Cité des Fleurs, d'où il peignit sa Vue de Montmartre, depuis la Cité des Fleurs aux Batignolles[13].
Notes et références
- Site de la mairie du 17e
- En bordure des quartiers populaires, Lycée Honoré de Balzac
- lire en ligne] « Le renouvellement de la population parisienne entre 1975 et 1990 », Patrick Simon, Population, 1995, [
- Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Sociologie de Paris, Éditions La Découverte, 2004
- En bordure de quartiers populaires
- Épinettes sur lavieimmo.com
- Le Figaro, 20 octobre 2010. « Sur la piste des bonnes affaires »,
- Les Épinettes, conservatoire d’architecture
- Immobilier Paris, 17ème arrondissement : Immobilier, le nord du 17ème (encore) abordable
- La ligne 14 n'ira pas à Roissy
- Les chemins buissonniers des temps modernes
- Guy Môquet, un symbole, Centre national de la documentation pédagogique, octobre 2007. Note parvenue aux archives centrales de la préfecture de police de Paris, le 16 octobre 1940, publiée par Patrick Thiébaut dans
- L'Impressionnisme de France et d'Amérique. Monet, Renoir, Sisley, Degas ...
Liens externes
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