- Maria Deraismes
-
Maria (raccourci pour Marie Adélaïde) Deraismes est une féministe et femme de lettres française née le 17 août 1828 à Paris et décédée le 6 février 1894 à Paris XVIIe[1]. Elle est la première femme à avoir été initiée à la franc-maçonnerie en fin du XIXe siècle.
Sommaire
Biographie
Le hasard lui donne l'occasion de mettre en valeur ses dons naturels d'oratrice : les rédacteurs du journal L’Opinion nationale, M. Labbé et Léon Bicher, organisateurs des conférences du Grand Orient de France, l'invitent à y prendre la parole. De 1866 à 1870, Maria Deraismes développe dans de multiples conférences des sujets divers sur la morale, l'histoire, la littérature,...
Considérée comme une apôtre de l'émancipation féminine, elle fonde et préside l'Association pour le droit des femmes en 1869, avec Paule Minck, Louise Michel et Léon Richer. Après la guerre de 1870, Maria Deraismes, vaillante propagandiste de la jeune République défend les idées démocratiques, et en 1876, elle fonde la Société pour l'amélioration du sort de la femme. Elle entreprend alors une nouvelle série de conférences sur les Droits des Enfants, le Suffrage Universel... En 1881, elle organise, avec Victor Poupin, le 1er Congrès anticlérical au G.O.D.F. Victor Schoelcher lui laisse diriger l'essentiel des travaux.
Vie maçonnique
En janvier 1882, une loge maçonnique régulièrement constituée, Les Libres-Penseurs à l'Orient du Pecq, membre de la « Grande Loge symbolique écossaise », se prépare à l'initier. La GLSE ayant refusé de donner son accord, cet atelier proclame son autonomie le 9 janvier pour procéder son initiation le 14 janvier. Pour ne pas causer d'ennuis à ses frères précurseurs , elle se retire ensuite, et la loge du Pecq rejoint, sans elle, son obédience d'origine peu de temps après[2]. Mais Maria Deraismes ne reste pas pour autant inactive: le docteur Georges Martin, ardent féministe et cherchant à faire admettre les femmes dans la maçonnerie, l'aide dans cette tâche.
Onze ans après, Maria Deraismes réunit chez elle, les 1er juin 1892 et 4 mars 1893, seize dames de la bourgeoisie républicaine à qui elle va donner la Lumière Maçonnique. Assistée de Georges Martin, elle leur confère le premier grade symbolique d' apprenti-maçon le 14 mars 1893; celui de compagnon le 24 mars et celui de maître le 1er avril. En tant que Vénérable fondatrice, elle fait procéder le 4 avril à l'élection des officiers et à la lecture des articles de la Constitution déposée au Ministère de l'Intérieur et à la Préfecture de Police, articles qui furent adoptés par vote[2]. La « Grande Loge Symbolique Écossaise "Le Droit Humain" » est ainsi définitivement constituée qui deviendra, très vite l' Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain ».
Maria Deraismes ne verra pas le couronnement de son œuvre. Le mal dont elle souffrait l'emporte le 6 février 1894. La tâche d'organisation et de développement du Droit Humain reviendra alors au docteur Georges Martin.
Reconnaissance posthume
Une statue, hommage public inauguré en 1898, lui est dédié dans le square des Épinettes (17e arrondissement). Cette œuvre de Louis-Ernest Barrias fut détruite par l'occupant allemand en 1943 pour récupération des métaux non ferreux à destination de l'armement. La statue a été refondue en 1983 par la fonderie de Coubertin[3] et ré-érigée dans le square.
Une des rues longeant ce square porte son nom.Elle possédait une maison à Pontoise, alors en Seine-et-Oise, et un buste la représentant se trouvait dans le quartier de l'Hermitage. Ce buste avait subi le même sort que la statue du square des Epinettes. Il a été ré-érigé en octobre 2000, grâce à l'action de l'Association laïque des Amis de Maria Deraismes.
En 1894, la rue Maria-Deraismes dans le 17e arrondissement de Paris prend son nom et vers 1980, un lycée professionnel situé au no 19 de la même rue lui rend hommage.
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article
- Françoise Jupeau-Réquillard, La Grande Loge Symbolique Écossaise 1880-1911 ou les avant-gardes maçonniques, Éditions du Rocher, 1998, 316 p. (ISBN 2-268-03137-3).
- Daniel Ligou et al., Histoire des Francs-Maçons en France, vol. 2, Privat, 2000 (ISBN 2-7089-6839-4)
Autres sources de l'article
Ouvrages de M. Deraismes en éditions modernes
- Eve dans l'humanité, articles et conférences de Maria Deraismes, Préface d'Yvette Roudy, éd. Abeille et Castor, Angoulême, 2008
- Les Droits de L'enfant : Conférence de Maria DERAISMES, Éd. Mario Mella, Lyon, 1999
- Ce que veulent les femmes, articles et discours de 1869 à 1894, éd. Syros, 1980
Ouvrages de M. Deraismes en éditions originales
- Nos principes et nos mœurs,éd. Michel Lévy frères, Paris, 1868
- L’Ancien devant le nouveau, Librairie nationale, Paris, 1869
- Lettre au clergé français, éd. E.Dentu, Paris, 1879
- Les Droits de l’enfant, éd. E.Dentu, Paris, 1887
- Épidémie naturaliste [Émile Zola et la science, discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880] par Maria Desraimes, éd. E.Dentu, Paris, 1888
- Ève dans l’humanité, éd. L. Sauvaitre, Paris 1891
Articles connexes
Liens externes
- site de l'Ordre maçonnique mixte international "Le Droit Humain"
- Site de la Fédération française du Droit Humain
- Les Obédiences Françaises
- Association laïque des Amis de Maria Deraismes
- site officiel Droit Humain - France
- Maria DERAISMES publiée par les Editions Abeille et Castor textes et portrait de l'auteur
Notes et références
- acte de décès sur les archives en ligne de Paris. Les tables décennales du XVIIe arrondissement ont répertorié Maria de manière erronée à Deraisons Marie Adélaïde. Voir son
- Daniel Ligou et al. 2000, p. 154-155) (
- La signature du fondeur et la date de la fonte sont lisibles sur le socle de la statue.
Catégories :- Féministe française du XIXe siècle
- Personnalité de la franc-maçonnerie française
- Le Droit humain
- Femme de lettres française
- Pédagogue français
- Pédagogue du XIXe siècle
- Naissance en 1828
- Naissance à Paris
- Décès en 1894
Wikimedia Foundation. 2010.