- Pierre François Joseph Durutte
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Pierre François Joseph Durutte Naissance 13 juillet 1767
Douai (France)Décès 18 avril 1827 (à 59 ans)
Ypres (Belgique)Origine France Grade Général de division Distinctions Légion d'honneur
Comte de l'Empire
Chevalier de Saint-LouisHommages nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile:17 ème colonne. Autres fonctions Gouverneur d'Amsterdam modifier Pierre François Joseph Durutte, général de division français, né à Douai (Nord), le 13 juillet 1767 et décédé le 18 avril 1827 à Ypres (Belgique) où il est inhumé[1].
Biographie[2]
Issu d'une famille commerçante suffisamment aisée pour lui permettre de faire d'excellentes études, il s'engage volontairement en 1792 dans le 3e bataillon du Nord, et se distingue rapidement sous les murs de Menin, de Courtrai et à la bataille de Jemmapes. Devenu lieutenant, puis capitaine en récompense de la valeur qu'il déploie, en 1793, à l'assaut du fort de Klundert, Durutte, major de tranchée au siège de Willemstadt, obtient le grade d'adjudant-général, qu'il refuse, ne croyant pas l'avoir suffisamment mérité.
Il est chef d'état-major d'une division lors de la bataille d'Hondschoote, où il fait des prodiges de valeur. Chef d'état-major, en l'an II, du corps du général Michaud, Durutte occupa la ville d'Ypres; il passe ensuite avec le titre de sous-chef d'état-major à l'armée du Nord, sous les ordres de Moreau, combat peu de temps après sous ceux de Joseph Souham, dans l'Over-Yssel, la Frise et la Zélande, puis commande en l'an VII (1799) l'avant-garde de l'armée de Brune et Daendels dans la Hollande septentrionale.
Sa brillante conduite à la bataille de Bergen, à la retraite de Beverwijk, à la bataille de Castricum, lui valut le grade de général de brigade le 26 septembre 1799. Mœskirch, Biberach, Hohenlinden, furent également témoins de ses exploits.
Lors de la paix de Lunéville, il eut le commandement du département de la Lys, reçut les étoiles de général de division le 9 fructidor an XI (27 août 1803), malgré l'antipathie de Bonaparte pour les militaires de l'armée du Rhin. Il devint membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII (11 décembre 1803), et commandant de l'Ordre le 20 prairial de la même année (9 juin 1804).
Appelé au commandement du camp de Dunkerque à Rosendaël sous les ordres de Davout, il fut désigné par ce maréchal au chef de l'État comme l'ami de Pichegru et de Moreau et ces dénonciations furent admises sans examen. Durutte était a Bruges quand Napoléon exigea pour son élévation au souverain pouvoir l'assentiment de l'armée. Fidèle a sa conscience républicaine, il voulait signer non, n'ignorant pas que l'exil en serait la suite; mais tous les chefs de sa division déclarèrent qu'ils suivraient son exemple et il eut la générosité de ne pas entraîner leur perte.
En 1805, il commandait la 10e division militaire à Toulouse lorsque Davout, qui lui en voulait, lui fit donner le commandement de l'île d'Elbe, menacée, disait-on, par les Anglais et par les Russes. Cet exil dura trois ans après lesquels Durutte entra en Italie sous les ordres du prince Eugène et fit la campagne de 1809 contre les Autrichiens. L'Empereur l'avait alors créé baron de l'Empire.
Entré en Italie, sous les ordres du prince Eugène de Beauharnais, ce fut lui qui débloqua Venise, ouvrit les portes de Trévise à l'armée française, s'empara du fort de Malborghetto, culbuta à Saint-Michel (en) le corps de Gyulay, et concourut au succès de la bataille de Raab. Créé chevalier de la Couronne de Fer le 17 juillet 1809, il se signala de nouveau à la bataille de Wagram.
A l'époque où Napoléon Ier réunit la Hollande à la France, le général Durutte fut nommé gouverneur d'Amsterdam. Il organisa peu de temps après la 32e division militaire, mit en état de défense la côte, depuis le Texel jusqu'à l'Ems, se rendit dans le Mecklembourg, dans la Poméranie, et de là à Berlin, et reçut le titre de gouverneur de cette ville. Lorsque Durutte quitta ce gouvernement, le roi Guillaume lui fit don de son portrait comme un témoignage de satisfaction de la conduite pleine de mesure qu'il avait tenue pendant son séjour dans la capitale de la Prusse.
Appelé à Varsovie pour y organiser la 32e division de la grande armée, il franchit bientôt le Bug, opéra sa réunion avec le 7e corps et se porta avec Schwarzemberg sur la Bérésina.
Ce fut lui qui, au pont de Wolkowisk, soutint glorieusement pendant toute la nuit les attaques réitérées des colonnes ennemies, fortes de 33 000 hommes. Arrivé sur le Bug, après la retraite de Moscou, le général Durutte s'arrêta à Varsovie pour ranimer le moral des troupes affaissé par nos désastres.
L'épidémie qui régnait en Pologne l'ayant obligé de quitter ce royaume, il se dirigea sur Kalisch, où il contint le corps d'armée de Wintzingerode, sauva une division saxonne, et assura la retraite du 7e corps. Quand il pénétra dans Glogau, il n'avait rien perdu de son artillerie. Le 9 mars 1813, il parvint à recueillir un corps de Bavarois qui le suivit dans une retraite de quarante lieues qu'il fit de l'Elbe à la Saale. Cette retraite fit le plus grand-honneur à ses talents militaires.
Arrivé à Iéna le 1er avril, le général Durutte rejoignit le prince Eugène de Beauharnais dans le Hartz, prit position avec les 3 000 hommes qui lui restaient, à Elbrengade, où ses troupes furent bientôt renforcées par 6 000 recrues et une division saxonne. À la bataille de Lützen, il concourut à la diversion décisive faite par le prince Eugène, combattit avec sa valeur accoutumée dans les champs de Bautzen, et reçut l'ordre d'aller camper sur les frontières de la Saxe et de la Bohême.
Ce fut à cette époque que Napoléon lui conféra le titre de comte de l'Empire. Aussitôt que les hostilités eurent recommencé, sa division résista avec succès, â Wistoch, à la cavalerie ennemie. L'échec qu'il éprouva à la bataille de Dennewitz, livrée le 6 septembre 1813, ne l'empêcha pas de soutenir seul à Leipzig, au moment où il venait d'être abandonné par les Saxons, , les efforts réunis de l'armée suédoise et du corps de Wintzingerode. Après avoir sauvé à Freygbourg la presque totalité de l'artillerie de l'armée, Durutte arriva sous les murs de Haguenau le jour même où les Prussiens venaient d'attaquer le maréchal Marmont. Quand ces deux généraux se furent repliés sur Metz, en 1814, Durutte défendit vaillamment cette ville contre 40 000 alliés qui la cernaient. Il entretint, malgré des forces aussi importantes, des communications libres entre Luxembourg, Thionville, Sarrelouis, Sarrebruck, Bitche, etc. S'il avait été secondé par quelques-uns des chefs sous ses ordres, nul doute qu'il n'eût pris en flanc, comme il en avait conçu le projet, l'armée ennemie qui couvrait les plaines de la Champagne.
Le bruit ayant couru à cette époque que Metz s'était rendu, Napoléon demanda vivement à l'un de ses aides-de-camp : « Qui commande dans cette ville? — C'est Durutte, lui fut-il répondu. — Je n'ai jamais fait de bien à cet homme-là : Metz est toujours à nous. » En effet, les troupes étrangères n'y pénétrèrent pas.
Dès que le général Durutte eut reconnu le gouvernement de Louis XVIII, ce souverain le confirma, dans son commandement de la 3e division, le créa chevalier de Saint-Louis le 27 juin, puis grand officier de la Légion d'honneur le 23 août de la même année. Le maire de Metz se rendit ensuite à la tête du corps municipal, accompagné d'un nombreux cortège d'officiers de la garde municipale, chez le commandant de la 3e division militaire, pour lui offrir, au nom de la ville, une épée d'or, en reconnaissance des services éminents que ce général lui avait rendus pendant le blocus.
Le général Durutte n'hésita point à se prononcer en faveur de Napoléon lors de son retour de l'île d'Elbe. « L'apparition de Napoléon, dans les circonstances présentes, est un malheur, dit-il à haute voix devant son ètat-major, cependant, il n'y pas à balancer : le pays est menacé d'une nouvelle invasion, notre devoir est de vaincre ou de mourir. »
L'Empereur lui ayant confié le commandement de la 4e division du premier corps formant l'avant-garde de la grande armée, le comte Durutte déploya un grand courage à Waterloo, où il reçut un coup de sabre qui lui fit une large blessure à la tête, et un autre qui lui abattit le poignet droit.
Mis à la retraite après le second retour des Bourbons, il se retira dans une propriété qu'il possédait en Flandre, et y mourut le 18 avril 1827, à la suite d'une longue et douloureuse maladie.
Notes et références
- Google Books Page203- Fastes de la Légion d'Honneur par A. Lievyns,Jean -Maurice Verdot,Pierre Bégat -Publié en 1844 -archivé à l'université du Wisconsin-Madison - numérisé par
- Hippolyte-Romain-Joseph Duthillœul-imprimé par Adam Aubers à Douai en 1884 -archivé à la Bibliotheca Bodletana numérisé par Google Books Page 150- Galerie Douaisienne ou Biographie de la Ville de Douai par
Bibliographie
- « Durutte (Joseph-François, comte) » dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
- « Durutte (Joseph-François) » dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes, 2e éd., 1843-1865 [détail de l’édition]
- Général Herment, « Notice sur le Général Durutte », dans Mémoires de la Société centrale d'agriculture, sciences et arts du département du Nord, Douai, 4e série, vol. 1, 26 juin 1914, p. 283-406 (ISSN 11570784) [texte intégral (page consultée le 24 février 2011)]
- M. Maillard, « Quelques lettres du général Durutte : 1792-1800 », dans Mémoires de la Société centrale d'agriculture, sciences et arts du département du Nord, Douai, 3e série, vol. 5, 1895, p. 105-136 (ISSN 11570784) [texte intégral (page consultée le 24 février 2011)]
Catégories :- Général de la Révolution française promu en 1799
- Général du Premier Empire
- Naissance en 1767
- Naissance à Douai
- Décès en 1827
- Baron de l'Empire
- Comte de l'Empire
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Chevalier de l'ordre napoléonien de la Couronne de fer
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