Pierre Benoît (martyr du lycée Buffon)

Pierre Benoît (martyr du lycée Buffon)

Cinq Martyrs du lycée Buffon

Les Cinq martyrs du lycée Buffon sont cinq lycéens, du lycée Buffon, résistants fusillés par les nazis ; ils s'appelaient :

Sommaire

Histoire

Après la défaite et la signature de l'armistice le 22 juin 1940, des groupes de résistance naissent; des actes de résistance, individuels ou collectifs, se font de plus en plus nombreux.
Dans les facultés et les lycées parisiens, la rentrée scolaire s'effectue dans une atmosphère lourde. Des tracts commencent à circuler, des slogans anti-allemands apparaissent sur les murs.
Au lycée Buffon, mais également dans les autres lycées de la capitale, un mouvement de résistance se forme chez les enseignants mais également chez les élèves.
Le 11 novembre 1940, des lycéens sont présents dans le cortège des étudiants venus fleurir la tombe du Soldat inconnu lors de la manifestation patriotique organisée à l'arc de Triomphe.

Jean-Marie Arthus (15 ans en 1940), Jacques Baudry (18 ans), Pierre Benoît (15 ans), Pierre Grelot (17 ans) et Lucien Legros (16 ans), sont cinq adolescents de la « bourgeoisie » parisienne, fils de prof, de psychiatre et de fonctionnaire), cinq lycéens, cinq élèves sans histoire du lycée Buffon.
Ils s'efforcent de faire comprendre aux autres lycéens que la guerre n'est pas finie; qu'il faut lutter contre l'armée d'occupation.
Afin d'agir, de lutter contre l'occupant ils installent une petite imprimerie chez l'un d'entre eux et distribuent des tracts, collent des papillons. Le groupe s’organise, ils prennent des pseudonymes : "Marchand, André, Francis, Paul, Jeannot" et cachent également leurs premières armes.
Les services de renseignements généraux s'inquiètent des activités de ces jeunes gens dont ils ne connaissent pas encore l'identité.
En 1941, les groupes et les réseaux de résistance se développent; les attentats et les sabotages se multiplient contre l'occupant dont les mesures de répression s'intensifient. Les cinq lycéens décident de s'engager dans la résistance armée en adhérant aux Francs-tireurs et partisans (FTP).
En avril 1942, un professeur de lettres du lycée Buffon, Raymond Burgard, fondateur du mouvement de résistance "Valmy", est arrêté à son domicile par l'Abwehr.
La réaction de ses élèves est immédiate. Ils décident de protester publiquement. Durant les vacances de Pâques, ils organisent une manifestation qui se déroule le jeudi 16 avril 1942, jour de la rentrée. À la récréation du matin, une cinquantaine d'élèves d'autres établissements, conduits par Lucien Legros, force l'entrée du lycée Buffon et rejoint le groupe de Buffon, mené par Pierre Benoît, Jean-Marie Arthus, Jacques Baudry et Pierre Grelot. La manifestation d’une centaine de lycéen se dirige vers "la cour des grands" en criant : « Libérez Burgard » et en chantant la Marseillaise.
Dix minutes après les élèves commencent à se disperser mais un agent du lycée a fait fermer les issues et prévenir la police. Les cinq réussissent à s'enfuir, mais Lucien Legros et Pierre Benoît sont reconnus et dénoncés aux autorités. Ils sont désormais fichés comme « jeunes gens très dangereux » par les services de police, et obligés de vivre dans la clandestinité.
Loin de cesser, l'activité des cinq amis s'intensifie. Le groupe passe à la lutte armée.
En moins de trois mois, ils participent à deux attentats (rue de l'Armorique et quai Malaquais) sans faire de victimes.
Ils lancent des grenades (quai de Tokyo) contre un amiral allemand et ses invités au cours d'une réception occasionnant des dégâts minimes.
Les 3 et 4 juin 1942, Lucien Legros, Jean-Marie Arthus, Jacques Baudry et Pierre Grelot sont arrêtés sur dénonciation, par la Brigade Spéciale no 2 des Renseignements généraux.
Seul Pierre Benoît parvient à s'échapper.
Le 17 juin 1942, ils comparaissent devant le tribunal spécial de Paris pour avoir participé à la manifestation de la rue de Buci sous les accusations de « pillage, tentative d'homicide volontaire et association de malfaiteurs ». La sanction est sans appel : travaux forcés à perpétuité.
Toutefois étant compromis dans des attentats contre les troupes d'occupation, ils sont remis, aux autorités militaires allemandes.
Pierre Benoît rejoint un groupe FTP à Moret-sur-Loing, près de Fontainebleau (au camp de Calvaire) ou il poursuit la lutte.
Il participe à des sabotages des voies ferrées et désorganisation des convois allemands, récupération des tickets de ravitaillement dans les mairies et attentats contre des collaborateurs. Signalé par les renseignements généraux et les services de police comme « chef terroriste très dangereux, toujours armé et se sachant recherché », il est activement recherché dans toute la France. Pierre Benoît tombe entre les mains de la police française, le 28 août 1942, près de la gare Saint-Lazare. Après avoir été longuement interrogé et torturé, il est livré à la Geheime Feld Polizei. Il retrouvera ses quatre compagnons à la prison de la Santé

Le 15 octobre 1942, après un nouveau procès, les cinq jeunes sont condamnés à mort par le tribunal de la Luftwaffe et transférés à la prison de Fresnes. Jacques Baudry et Lucien Legros tentent à deux reprises de s'évader mais sont repris et mis aux fers. Le 8 février 1943, vers 11 heures du matin, les cinq lycéens sont fusillés au stand de tir de Balard (Paris 15e) et leur corps jetés dans une fosse commune du cimetière parisien d'Ivry-sur-Seine.

Les familles

En août 1942, les attentats se multiplient, le général Carl-Heinrich von Stülpnagel fait arrêter 100 personnes comme otages, dont les familles des cinq lycéens; le docteur Arthus, Madame Grelot et Jacques (son fils aîné), Monsieur Legros et Jean (son fils), Monsieur et Madame Benoît. Ils sont conduit au fort de Romainville. Ils ne doivent leur salut qu'a l'intervention immédiate d'un haut fonctionnaire ami de Monsieur Legros.
La famille Baudry absente de Paris échappe à cette rafle.
Le 11 août 1942, 88 otages sont fusillés au mont Valérien.

Après la guerre

Après la guerre, Jean-Marie Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros ont été décorés à titre posthume de la Légion d'honneur, de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance et cités à l'Ordre de la Nation.
En 1952, leurs corps sont incinérés et l'urne contenant leurs cendres est placée dans la crypte de la chapelle de la Sorbonne au côté de douze universitaires-résistants.

Mémoire

Il existe :

  • une place des cinq martyrs du lycée Buffon à cheval sur Paris 14e et Paris 15e :
  • une rue Jacques-Baudry à Paris 15e ;
  • une plaque à leur mémoire au lycée Buffon.

En 1959, la poste française a émis un timbre honorant les cinq lycéens.

En octobre 2007, le téléfilm La Vie sera belle passe à la télévision à une heure de grande écoute.

Liens internes

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