- Pierre-Mathieu Joubert
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Pierre-Mathieu Joubert Biographie Naissance 16 novembre 1748
Angoulême
Angoumois,
Royaume de FranceDécès 26 avril 1815 (à 66 ans)
ParisÉvêque de l'Église catholique Consécration
épiscopale27 mars 1791
Notre-Dame de ParisCuré de la paroisse Saint-Martin d'Angoulême Du 1789 (avant) au 1791 Évêque constitutionnel de la Charente Du 8 mars 1791 au 1793 Philippe-François d'Albignac de Castelnau
(Évêque d'Angoulême)Dominique Lacombe
(Évêque d'Angoulême)modifier Pierre-Mathieu Joubert (né le 16 novembre 1748 à Angoulême - mort à Paris le 26 avril 1815), est curé lorsqu'il est élu député du clergé du bailliage d'Angoulême le 28 mars 1789. Il est élu Évêque constitutionnel de la Charente le 8 mars 1791.
Sommaire
Biographie
Fils d'un médecin d'Angoulême, Pierre-Mathieu Joubert entra dans les ordres. Il était curé de la paroisse Saint-Martin d'Angoulême, lorsqu'il fut élu, le 28 mars 1789, député du clergé du bailliage de cette ville aux États généraux de 1789.
Député & évêque
Il prit une part importante aux débats de cette assemblée, et, dans les discussions préliminaires de la chambre de son ordre, soutint, contre son évêque, que « les pouvoirs qui lui ont été donnés, qui lui sont communs avec M. l'évêque et qui ont paru à ce dernier impératifs pour le vote par ordre, ne sont purement qu'indicatifs ; que leur cahier leur prescrit formellement le vote par tête dans les questions d'intérêt général ».
Le 16 juin 1789, il se réunit au tiers état, et prononça à cette occasion le discours suivant :
« Messieurs, pénétrés de la grandeur de notre caractère, connaissant toute l'étendue des obligations qu'il nous impose, nous n'avions pas besoin d'être entraînés par l'exemple de ceux de nos confrères qui nous ont précédés dans la noble carrière du patriotisme; intimement persuadés que la force de la raison, la solidité des principes, et surtout l'intérêt de la nation exigeaient que la vérification des pouvoirs fût faite en commun, soyez persuadés, Messieurs, que l'espèce de délai que nous avons apporté à notre démarche a été le sacrifice le plus douloureux à notre cœur et n'a été motivé que par l'espérance de réunir à notre opinion tous ceux que nous avons vus avec la plus amère douleur faire les plus grands efforts pour consacrer d'iniques usages qui perpétueront les abus que nous sommes venus détruire. Pressés par les mouvements de notre conscience, altérés du bonheur public, effrayés des funestes conséquences que produiraient infailliblement les irrésolutions perpétuelles de la chambre du clergé, honorés ainsi que vous, Messieurs, du titre glorieux de députés de la nation française à ses Etats-Généraux, nous vous apportons nos titres, nous soumettons nos pouvoirs à votre vérification en vous priant de nous donner également connaissance des vôtres, et d'être intimement convaincus que notre seule ambition, le désir le plus cher à notre cœur, est de coopérer éfficacement avec vous au grand œuvre de la félicité de la nation. »
Le 4 juillet, il attaqua la protestation de l'évêque d'Angoulême contre le vote par tête :
« Notre cahier, dit-il, est pour le vote par tête. Ce vœu a été exprimé par le clergé d'Angoulême de la manière la plus formelle. À l'instant où la question du vote par ordre ou par tête fut agitée, plus de trois cents personnes de notre assemblée se levèrent et déclarèrent qu'elles étaient prêtes à voter par tête. Il est donc bien étonnant que M. l'évêque l'ait regardé comme impératif. À la vérité on a ensuite voté par ordre, mais cela n'est pas un mandat impératif ; ce n'est pas une condition sine qua non. »
L'évêque ne répondit pas.
Pierre-Mathieu Joubert Mandats Royaume de France
Député du clergé du bailliage d'Angoulême aux États généraux5 mai 1789 – 17 juin 1789 Élection 28 mars 1789 Monarque Louis XVI de France Député du clergé du bailliage d'Angoulême à l'Assemblée constituante 17 juin 1789 – 30 septembre 1791 République française
Préfet du Nord11 ventôse an VIII – janvier 1801 Président Napoléon Bonaparte Biographie Parti politique Société des amis de la Constitution Conjoint Marie Geneviève Evrard Enfants Nicolas Roch Joubert
Claire BazardProfession Évêque Religion catholique romaine Liste des députés aux États généraux de 1789
Liste des membres de l'Assemblée constituante
Liste des préfets napoléoniens
Liste des préfets du Nordmodifier Le 11 août 1790, Joubert fit décréter l'approvisionnement du duché de Bouillon ; le 19, il présenta un rapport sur les troubles de Tarascon. Il prêta le serment civique le 27 décembre, fit admettre (17 mars 1791) le serment des ecclésiastiques non remplacés, et demanda (21 août) l'arrestation de Fauchet, évêque du Calvados.
Il avait été élu, le 8 mars précédent, évêque constitutionnel de la Charente. Sacré à Notre-Dame de Paris le 27 mars, il fit son entrée à Angoulême le 3 avril, présida, le 9, la Société des amis de la Constitution, où il fit un pompeux éloge de Mirabeau qui venait de mourir, et prit le lendemain possession de la cathédrale, à la porte de laquelle il fut harangué par le maire, Perrier de Gurat (ou « Périer de Gurat »).
Après avoir prêté le serment exigé par la loi du 15 juin 1790, il dit la messe, et lut un mandement qui n'était que l'apologie de la constitution civile du clergé, et qui débutait ainsi :
« P. M. Joubert, par la miséricorde divine et le choix du peuple dans la communion du Saint-Siège apostolique, évêque du département de la Charente, etc. »
Sécularisé & marié
En 1793 il se sécularise, et le 8 ventôse an I il est membre du conseil de préfecture de la Seine. Le 28 octobre 1798 il est nommé régisseur de l'Octroi de Paris, tout juste rétabli (18 octobre).
La même année il se marie avec Marie Geneviève Evrard. On lui connait deux enfants :
- Nicolas Roch, qui épousera successivement Louise Adéone Drölling (1797–1831), peintre (fille et élève de Martin Drolling), puis Annette Paméla[1], fille cadette de Georges Cabanis ;
- et Claire, qui se marie avec Saint-Amand Bazard.
Le 11 ventôse an VIII (2 mars 1800), il devient le premier préfet du Nord. En 1802 (8 ventôse an IX) il est de retour à la préfecture de la Seine comme membre du conseil de préfecture, fonctions qu'il exerça presque jusqu'à sa mort.
Pierre-Mathieu Joubert meurt à Paris le 26 avril 1815.
Annexes
Bibliographie
- « Joubert (Pierre-Mathieu) » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
- J.-P.-G. Blanchet, Le clergé charentais pendant la Révolution, Imprimerie M. Despujols, 1898, 621 p. [lire en ligne] ;
Notes et références
- Auteuil, le 25 mars 1800, décédée à Paris le 6 février 1880). Elle était veuve, en premières noces, de Louis Charles Mercier Dupaty (1771-1825), sculpteur français, membre de l'Institut de France (Académie des Beaux-Arts, 21 mars 1816).
- Source
- Société positiviste, La Revue occidentale philosophique, sociale et politique: organe du positivisme..., Paris, Aux bureau de la Revue, 1890 [lire en ligne]
Annette Paméla Cabanis (née à
Voir aussi
Articles connexes
- Assemblée constituante de 1789 ;
- Constitution civile du clergé ;
- Église constitutionnelle ;
- Évêque constitutionnel ;
- Liste des évêques d'Angoulême ;
- Club des Jacobins ;
- Décret contre les prêtres réfractaires ;
- Claire Bazard ;
- Saint-Amand Bazard ;
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1748
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