- Pensionnat Jean-Baptiste de la Salle de Rouen
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Pensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle de Rouen
Pensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle de Rouen Localisation Localisation Rouen, France Informations Fondation 1874 Type Enseignement privé sous contrat Niveau école primaire, collège, lycée Site web www.jbsrouen.org Le pensionnat Jean-Baptiste de La Salle de Rouen est un établissement scolaire regroupant une école maternelle et élémentaire, un collège et un lycée d'enseignement général. Son directeur est Joseph Minguy. A la rentrée 2008, l'Etablissement accueillait 1560 élèves.
C'est un établissement privé catholique sous contrat d’association avec l’État, sous tutelle des Frères des Écoles chrétiennes.
Initialement fondé en 1874, rue de la Chaîne, il rejoignit sa localisation actuelle au 84 de la rue Saint-Gervais en 1881.
Sommaire
Brève histoire du Pensionnat
Fondé en 1874 par les Frères des Écoles Chrétiennes, le Pensionnat Jean-Baptiste de La Salle se rattache à un lointain passé tant historique que local. En effet, c’est à Rouen que Jean-Baptiste de La Salle lui-même a créé, en 1705, le Pensionnat de Saint-Yon en même temps que jeté les bases de son Institut qui rayonne à présent à travers le monde. Cette institution renommée devait disparaître avec la tourmente révolutionnaire en 1791. Les élèves et les Frères furent alors dispersés, leurs biens confisqués ; l’Institut des Frères ayant été supprimé par le décret du 18 août 1792.
L’Institut se reconstitua en France dès les premiers jours du rétablissement de la Paix religieuse en 1802. Mais ce n’est qu’en 1819, à la demande de la municipalité, que les Frères revinrent à Rouen. La ville de Rouen leur accorda d’abord la direction de nombreuses écoles municipales. En 1823, le Conseil Général de Seine-Inférieure leur confia la première École normale primaire officielle, pour la formation de jeunes instituteurs laïques et l’installait dans l’ancien couvent de Saint-Lô (aujourd’hui lycée Camille Saint-Saens). En 1860, outre l’École normale, Rouen comptait 9 écoles de Frères – dont l’aître Saint-Maclou et l’école Bellefonds - qui accueillaient plus de 3000 élèves sous la conduite d’une soixantaine de Frères.
Malgré leurs tentatives, les Frères ne purent récupérer les biens confisqués lors de la Révolution, en particulier le Manoir de Saint-Yon, transformé entre-temps en asile d’aliénés.
En 1873, des industriels et des commerçants rouennais manifestèrent le désir de voir s’ouvrir a nouveau un établissement où leurs fils recevraient, avec l’éducation religieuse, une culture appropriée aux carrières nouvelles nées du progrès technique. Sous la Direction du Frère Ambroisin, originaire du Pensionnat de Passy, le « Pensionnat Notre-Dame » ouvre ses portes le 20 octobre 1874 au 23, rue de la Chaîne. Les 16 garçons internes accueillis en 1874 furent bientôt 250 en 1879. L’ancien Hôtel de la rue de la Chaîne s’est vite révélé exigu, un transfert en des locaux plus vastes s’imposait. Le choix du Frère Directeur se porte alors sur une usine de tissage appartenant à la famille Gilles, rue Saint-Gervais. Le 4 octobre 1880, le nouvel établissement ouvre ses portes à 350 élèves et prend le nom de « Pensionnat des Frères des Écoles Chrétiennes ». Il gardera cette dénomination pendant cinq ans et en 1885, il est définitivement baptisé « Pensionnat Jean Baptiste de La Salle ».
En 1888, quand le pape Léon XIII béatifie Jean-Baptiste de La Salle, les Frères ont doté le Pensionnat d’une vaste chapelle néo-romane, œuvre de l’architecte rouennais Eugène Barthélémy, capable d’accueillir les élèves de l’Établissement, et d’abriter les reliques du Fondateur.
Dix ans plus tard, conçue par le même architecte, une nouvelle aile qui prolonge le bâtiment de l’usine Gilles jusqu'à la rue du Roi, enjambant la rue « Chasse-Marée »[1] est inaugurée. Cette aile abrite actuellement la majorité des classes du Collège et de l’École primaire.
Le 7 juillet 1904 une loi retire aux congrégations enseignantes l’existence légale. Au Pensionnat, quelques Frères optent pour l’exil ; d’autres, de demeurer sur place en « sécularisés ». Le Pensionnat étant la propriété d’une société anonyme, put cependant rouvrir ses portes avec un personnel « non congréganiste » constitué en partie de Frères « sécularisés ». À la même époque, le reliquaire du Fondateur, conservé dans la chapelle, prend également le chemin de l’exil, après un passage en Belgique, les reliques seront transférées en 1937 à Rome à la Maison Généralice, via Aurelia.
Pendant la Première Guerre mondiale, une grande partie des locaux est réquisitionnée par l'hôpital auxiliaire n°1 pour y soigner les blessés de guerre.
Après la Première Guerre mondiale, l’esprit est à la réconciliation nationale, une certaine tolérance s’installe peu à peu, les congrégations enseignantes furent de nouveau autorisées, et les Frères, à Rouen comme ailleurs, purent à nouveau exercer ouvertement leurs ministères auprès des jeunes sans être inquiétés.
Pendant les deux guerres mondiales, les locaux seront en grande partie, réquisitionnés : par la Société Française de Secours aux Blessés militaires en 1914, par la Wehrmacht en 1940. Néanmoins, à chaque fois, la vie scolaire continue avec un nombre restreint d’élèves et de grandes difficultés. Les bombardements de Rouen en 1944 n’épargnèrent pas le Pensionnat, le bâtiment dit de « l’infirmerie », (ancienne demeure de la famille Gilles) fut très endommagé, il sera démoli en 1950 et la terrasse réduite de moitié.
Dans les années 1960, un nouveau bâtiment avec foyer et des chambres individuelles apportait aux élèves de Terminales des commodités jusqu’alors inconnues, cependant que la salle des fêtes, située au rez-de-chaussée de chapelle, se transformait en salle de sport et que les laboratoires se dotaient d’un matériel moderne.
Au début des années 1980, le nombre des élèves augmentant considérablement pour avoisiner les 1 500, la construction de nouvelles classes s’impose ; le « bâtiment Rouge » est construit sur la cour du haut, en bordure de la rue Legendre. Le temps des grands dortoirs est révolu et dans la mesure du possible, au fil des années, les conditions d’hébergement sont modifiées et modernisées. Des maisons sont acquises en périphérie de l’Etablissement et aménagées en maisons d’internes. L’internat atteindra son apogée dans les années 1990 et accueillera jusqu'à 350 internes.
En 1989, la bibliothèque (actuellement le CDI) et ses 12 000 ouvrages prennent place dans les 300 m² d’un ancien dortoir. La même année, le Pensionnat adopte le principe de la mixité.
En 1994, se présente l’opportunité d’acquérir les anciens locaux de l’École nationale de la Boulangerie située rue d’Herbouville et d’y développer un enseignement post-bac. Des classes préparatoires sont ainsi ouvertes au sein d’une structure spécialement créée : l’Association CYPRESI Jean Baptiste de La Salle qui accueille les classes préparatoires de l’ESIGELEC (200 étudiants en 2008-2009).
Parallèlement les locaux de la rue d’Herbouville deviennent une annexe d’un Lycée dont les effectifs vont croissants, de plus en plus à l’étroit dans le site historique du Pensionnat. Dans un premiers temps, les laboratoires de sciences physiques et de chimie y sont aménagés. D’importants travaux reprendront en 2007, permettant l’aménagement d’un pôle SVT moderne, en adéquation avec les exigences pédagogiques actuelles.
Au début de l’année 2007, la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique confie à la Direction de l’établissement la reprise de deux classes de maternelles de l’école Sainte-Madeleine.
La chapelle du Pensionnat
Jean-Baptiste de La Salle meurt, à 68 ans, le Vendredi Saint 7 avril 1719 à Saint-Yon, sur la Rive Gauche de Rouen. Il est alors inhumé dans l’église Saint-Sever.
À la Révolution sa sépulture n’échappe pas à la profanation, tandis que le pensionnat de Saint-Yon est fermé et la communauté des Frères dispersée, leurs biens confisqués.
En 1888, quand le pape Léon XIII béatifie Jean-Baptiste de La Salle, les Frères ont doté le pensionnat d’une vaste chapelle néo-romane capable d’accueillir les élèves de l’Établissement, et d’abriter les précieuses reliques du Saint Fondateur à l’époque de sa béatification, en effet selon toute vraisemblance, le Pensionnat ne possèderait pas une si belle chapelle s’il n’avait eu l’insigne honneur de garder ces reliques. De 1888 à 1900, elles reposèrent sous l’autel de la petite chapelle, à gauche en entrant dans la nef.
Le parchemin qui relate la pose de la première pierre (19 juillet 1887) nomme d’abord l’architecte rouennais M. Eugène Barthélémy (1841-1898). C’est lui-même qui décrit son œuvre - la chapelle - de la façon suivante :
« Le plan et les détails de l’édifice ont été inspirés par le plus beau type de l’époque romane. Le monument entier construit en pierre de taille repose sur un soubassement à l’usage de salle de conférence privée.
Il présente sur la place Saint-Gervais un portail flanqué deux grandes pyramides carrées, rappelant quelques souvenirs de l’Abbaye Saint-Georges de Boscherville.
La porte à voussures chevronnées, est ornée, dans son tympan, du Sacré-Cœur en bas relief, entouré des anges chargés des emblèmes de la Passion du Christ. Au-dessus, deux étages de fenêtres géminées éclairent le vestibule et la tribune. Plus haut, la statue du Bienheureux, sur un pignon avec arcatures et corbeaux variés, et couronné de la croix nimbée.
Lorsqu’on monte le perron, un escalier à rampe ajourée donne accès à cette chapelle, et tout d’abord au sanctuaire du Bienheureux dont les murailles ont reçu des décorations spéciales à l’encadrement des ex-voto.
L’édifice est d’une seule nef, en forme de croix latine, accompagnée d’ambulatoires qui permettent une facile circulation en dehors des piliers, et les deux bras servent de porches d’accès pour les élèves du Pensionnat.
Le chœur, de forme circulaire, est pavé en mosaïque, décoré d’arcatures, frises et corbeaux variés.Dans le fond, un édicule avec voussure et imbrications devra supporter un reliquaire. Au-dessus s’élève la statue du Sacré-Cœur.
La nef et le chœur 1ere moitié du XXe siècle A droite, l’oratoire privé, conçu dans le même style, est relié au sanctuaire par deux grandes arcades, et la sacristie termine en hémicycle le pourtour absidal.
L’ensemble de cette chapelle offre une longueur de 42 mètres sur une largeur de 14,40 m et une hauteur sous voûte de 14 mètres.
Elle présente une série d’arcades plein cintre, surmontées d’un triforium, le tout assez sobre d’ornemantation, mais d’une grande variété dans la sculpture des frises, chapiteaux et nervures des voûtes à pointes de diamant, signes caractéristiques de l’époque.La tribune s’élève au-dessus de la première travée de la nef, supportée par des colonnes monolithes et couronnée d’une balustrade à jour.
La chaire et les bancs des élèves sont en bois de chêne, les lampadaires en bronze, les grilles en fer forgé, le tout dans le même style. »
Si on regarde l’édifice vers son chevet extérieur, on remarque la statue de la Vierge-Mère, qui en domine la partie supérieure et le poinçon de l’abside est surmonté d’un ange en bois recouvert de plomb martelé et doré.
Le mobilier se compose de trois autels, des statues du Sacré-Coeur, de la Sainte-Vierge, de Saint-Joseph et de l’archange Saint-Michel et d’un chemin de croix, le tout en pierre blanche et fine.L’historien rouennais, Charles de Robillard de Beaurepaire, ayant guéri au cours d’une grave maladie à la suite de l’invocation de Jean-Baptiste de La Salle, offrit à la communauté un fragment de la pierre tombale qui avait échappé aux destructions révolutionnaires de la chapelle de Saint-Yon où le sépulcre se trouvait précédemment.
En voici le texte restitué :
« Ici repose Messire Jean-Baptiste de La Salle, prêtre, docteur en théologie, ancien chanoine de l’église Notre-Dame de Reims, instituteur des Frères des Écoles chrétiennes, qui a brillé dans la pratique de toutes les vertus, surtout par la charité qui l’anima pour tous ses Frères. »De nombreux ex-votos témoignent de la piété des fidèles et de leur confiance en l’intercession de saint Jean-Baptiste de La Salle.
Mgr Jourdan de la Passardière consacra les autels en 1890 ; et en 1900, on inaugura l’orgue offerte par souscription.
La châsse passa dans l’église Saint-Gervais au moment des lois de séparation des Églises et de l'État en 1905 qui chassèrent de France les religieux enseignants. Après divers transferts, elle suivit la Maison généralice à Rome en 1937. À cette occasion une relique importante fut concédée par les Supérieurs à la communauté des Frères de Rouen. Elle est maintenant visible derrière l’autel, dans le chœur de la chapelle.
La Seconde Guerre mondiale épargna miraculeusement l’édifice alors qu’une aile de l’immeuble du 84 fut sévèrement touchée. Les bombardements détruisirent les vitraux, ils furent rétablis entre 1951 et 1956 par le maître verrier Gabriel Loire de Chartres. En tout 220 m2 de vitraux (90 baies) suivant la technique de la dalle de verre (22 mm d’épaisseur est un verre coloré dans la masse) taillée à la marteline (sorte de marteau) et sertie par un mortier.
Événements marquants
- 6 janvier 2004 : messe en mémoire des victimes de l'accident d'avion de Charm el-Cheikh, dont deux élèves de l'établissement et leur famille.
- 12 septembre 2008 : messe en mémoire de Valentin, 16 ans, élève de 1reES1 s'étant suicidé.
Anciens élèves
- Georges Lanfry (1884-1969), entrepreneur, Président de la Fédération française du bâtiment (FFB) de 1946 à 1950 ;
- Michel Frechon, (1892-1974), artiste-peintre ;
- Jean Lecanuet (1920 - 1993), ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice, maire de Rouen de 1968 à 1993 ;
- Robert Lecourt (1908 - 2004), homme politique français ; président de la Cour de justice des Communautés européennes à Luxembourg, de 1967 à 1976 ;
- Raymond Pichard (1913 - 1992), prêtre dominicain, fondateur en 1949 de l'émission Le Jour du Seigneur;
- Patrick Herr (né en 1945), homme politique français, Président de l'association Armada, Rassemblement de grands voiliers de Rouen ;
- François Hollande (né en 1954), ancien premier secrétaire du Parti socialiste ;
- Pascal Wintzer (né en 1959), évêque auxiliaire de Poitiers ;
- Christophe Profit, alpiniste français ;
- Tony Parker (né en 1982), joueur de basket-ball.
Ancien surveillant
- Grégoric Bouly, rugbyman du Stade Aurillacois Cantal Auvergne.
Voir aussi
Références
- ↑ Actuellement rue Guy-de-Maupassant
Liens externes
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