- Peine de l'enfer
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Enfer
Pour les articles homonymes, voir Enfer (homonymie).L’enfer est, selon de nombreuses religions, un état de souffrance extrême de l'esprit humain après sa séparation du corps, douleur expérimentée après la mort par ceux qui ont commis des crimes et des péchés graves dans leur vie terrestre. Selon les religions, l'enfer est éternel ou temporaire.
Dans la mythologie grecque
Article détaillé : Enfers grecs.Selon le judaïsme
Chez les juifs anciens, comme au sein des autres nations sémites, l'existence dans le shéol était considérée comme une perpétuation fantomatique de la vie terrestre, pendant laquelle les problèmes de cette vie terrestre prenaient fin. Le shéol était conçu comme un lieu souterrain où les morts menaient une vie léthargique. Plus tard, la prédiction du prophète du judaïsme Isaïe dans sa satire sur la mort du roi de Babylone, s'adressant en ces termes au tyran : « Te voilà tombé au shéol, dans les profondeurs de l'abîme » (Isaïe, XIV, 15), donna naissance à l'idée selon laquelle il existerait plusieurs profondeurs au Shéol, en fonction du degré de récompense ou de châtiment mérités.[1]
Selon le christianisme
Les premiers écrivains chrétiens utilisèrent le terme enfer pour désigner les limbes des pères, dans lesquels les âmes des justes décédés avant l'avènement du Christ attendaient leur rédemption, et qui sont mentionnés dans le Symbole des Apôtres, « Il [Christ] descendit aux enfers », le purgatoire, lieu de purgation des péchés véniels et qui conduit toujours au ciel, et enfin le lieu de châtiment de Satan et des autres anges déchus ainsi que de tous les mortels morts sans s'être repentis de leurs péchés graves. Cette dernière interprétation est la plus acceptée de nos jours.
La croyance dans l'existence de limbes pour les jeunes enfants non baptisés, où ils auraient joui d'une félicité naturelle mais où le bonheur suprême de voir Dieu leur était refusé, n'a jamais été officialisée par l'Église catholique avant d'être définitivement balayée le 19 avril 2007, comme contraire à l'universalité du salut offert par le Christ à tous ceux qui le veulent[1].
La durée des châtiments en enfer a fait l'objet de controverses depuis les premiers temps du christianisme. L'écrivain et théologien chrétien du IIIe siècle Origène et son école, l'école d'Alexandrie, enseignaient que ces châtiments avaient pour but de purifier des péchés, et qu'ils étaient proportionnels à l'importance des fautes commises. Origène soutenait qu'avec le temps l'effet purificateur serait obtenu chez tous, même les mauvais, que le châtiment finirait par cesser et que ceux qui se trouvaient en enfer pourraient enfin avoir droit au bonheur. Cette doctrine fut condamnée par le IIe concile de Constantinople en 553, et la croyance en un châtiment éternel en enfer devint caractéristique des Églises orthodoxe et catholique. Elle passa également dans les symboles des Églises réformées, mais la doctrine de l'enfer fut rejetée par les penseurs les plus radicaux de la Renaissance.
Les croyances et citations bibliques
D'après l'Apocalypse de Jean, les démons sont des anges rebelles, qui ont été précipités des cieux sur la terre, à la suite d'une révolte, puis de là, en enfer, qui est l'abîme de feu.
Un tiers des « étoiles du ciel » se seraient ainsi perdues, sous la direction du diable ou Satan ou encore le grand dragon rouge-feu.
Et les hommes qui suivent « l'antéchrist », c'est-à-dire ceux qui refusent de reconnaître Jésus-Christ, partageraient le sort de Satan et de ses anges. Ce serait pour eux la « seconde mort ».
Ce que dit la Bible à ce sujet :
Le shéol
Il s'agit du terme hébreu de l'Ancien Testament désignant le séjour des morts, les enfers. Il représente un lieu sombre et silencieux où les morts sont endormis, couchés dans la poussière.
Dans le livre de l'Ecclésiaste (ou Qohélet), chap. 9 vv. 5-10 (version T.O.B., œcuménique), il est dit :
Les vivants savent en effet qu'ils mourront, mais les morts ne savent rien du tout... car il n'y a ni œuvre, ni bilan, ni savoir, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas.
Selon le Psaume 146:4, « Leur souffle partira, en ce jour ils retournent à leur poussière, et ce jour-là, c'est la ruine de leurs plans » (T.O.B.) ou « ruine de leurs pensées » (Bible de Jérusalem – traduction catholique).
Bien que ces passages indiquent une inactivité, d'autres passages montrent que les vivants sont en mesure de faire revenir les morts de l'au-delà pour les interroger, les réveiller. Dieu dans le Pentateuque interdit à son Peuple de le faire. Le premier roi d'Israël selon la Bible, Saül, fait interroger par une médium à En-Dor, le prophète Samuel, décédé depuis peu, sur l'issue d'une bataille. (1 Samuel [ou 1 Rois dans certaines versions], chapitre 28)
Cette ambivalence entre le sommeil des morts dans les Enfers et leur capacité à se réveiller et à effrayer les vivants, se retrouve dans la vision babylonienne de la mort de laquelle la cosmogonie biblique s'est inspirée. Le héros de l'Épopée de Gilgamesh déclare après la mort de son ami Enkidou :
« L'ami que j'aimais est maintenant comme de l'argile.
Moi aussi, ne vais-je pas connaître le même sort, me coucher,
Et ne plus jamais me lever pour l'éternité ? »Gilgamesh aussi compare la mort à un sommeil dans un autre passage de cette épopée, alors que dans le même temps les récits sur la visite des Enfers peuplent ces lieux de tout un tas d'êtres étranges et que les morts prennent plaisir à venir déranger les vivants.
L’hadès
C’est le terme grec équivalent du mot sheol, utilisé dans l'ancien Testament. Repris et illustré dans le nouveau Testament, il désigne le Séjour des morts. Dans ce sens "séjour des morts" l'Hadès correspond plus à l'au-delà, voire au purgatoire et non à l'enfer Judéo-Chrétien.
Dans Luc 16 (vv. 19 à 31), un homme riche y séjourne, tourmenté dans les flammes, quoique selon certains théologiens, le séjour des morts mentionné dans ce passage fait en fait référence à l'enfer et non aux enfers.
Jésus de Nazareth est aussi descendu dans l'hadès, séjour des morts durant 3 jours, pour prêcher aux esprits en prison (voir T.O.B., note en bas de page), les incrédules de l’époque de Noé (1Pierre 3:18-20), c'est-à-dire l'humanité pécheresse morte avant le Christ.
La géhenne
Vient de Gehinnon, ou Hinnom, vallée située au sud-ouest de la vieille ville de Jérusalem (Jos. 15:8) où furent sacrifiés des enfants au dieu Moloch. (2Chroniques 28:3 ; 33:6 ; Jérémie 7:31-32).
Ce lieu fut transformé en décharge publique par le roi Josias (Yoshiya) pour empêcher ce culte (2Rois 23:10). À l'époque de Jésus on y jetait les détritus, mais aussi les cadavres d'animaux morts, ainsi que les corps des criminels exécutés, les jugeant indignes d'une sépulture décente. Ceci pour préserver la ville de toute souillure par rapport au culte rendu au Temple et pour lequel la ville devait rester pure.[2]
Pour entretenir ce feu continuellement afin de se débarrasser des immondices et éviter les épidémies, on versait régulièrement du soufre qui rendait ce feu perpétuel.
La géhenne fut ainsi associée au feu qui ne s'éteint jamais. « Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la Vie que de t'en aller avec tes deux mains dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint pas. » (Marc 9:43).
Jésus se servit de ce lieu pour expliquer à ses contemporains que la géhenne symbolisait le châtiment définitif.
L'étang de feu
Lieu du feu éternel où, après le Jugement dernier, seront jetés le diable (appelé également Satan, c’est-à-dire « l'Adversaire ») et ses anges (Matthieu, chapitre 25, verset 41). Le livre de l'Apocalypse (chapitre, 20 versets 10 à 15) explique :
« Et le diable […] fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète ; et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles. Et je vis un grand trône blanc […]. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la mort et l'hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs œuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu : c’est ici la seconde mort, l’étang de feu. Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu. »
Représentations artistiques médiévales
Les représentations iconographiques de l'Enfer sont présentes dans les églises (tympans sculptés témoignant du Jugement Dernier, chapiteaux, fresques…), dans les manuscrits et sur les peintures. L'enfer apparaît comme un endroit de torture, bouillonnant et chaud, où s'activent des dizaines de démons. C'était un thème récurrent de l'iconographie pieuse du Moyen Âge, essentiellement dans le catholicisme.
Conceptions selon les mouvements chrétiens
La notion d'un enfer où l'on brûle éternellement est tirée de l'interprétation au premier degré de certains passages du Nouveau Testament. Néanmoins, certains mouvements se disant chrétiens (comme l'adventisme, une déclinaison du protestantisme, ou les Témoins de Jéhovah), généralement issus des doctrines de William Miller (1782–1849), ne partagent pas cette croyance.
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- Voir aussi : Annihilationisme
Dans le catholicisme
Le Catéchisme de l'Église catholique (1992) s'appuie sur les Écritures et sur le raisonnement : L'enseignement de l'Église affirme l'existence de l'enfer et son éternité. (N° 1033). Il se réfère à l'Évangile. Jésus parle souvent de la « géhenne », du « feu qui ne s'éteint pas » (Mt 5:22-29; 13:42-50; Mc 9:43-48).
Il n'y a là aucun fatalisme: Dieu ne prédestine personne à l'enfer ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu. (N° 1037) et seul un refus, volontaire, libre et pleinement conscient de Dieu et de l'amour du prochain amène en Enfer de même que seul le choix de Dieu, de l'amour du prochain mène au Paradis : " c'est sur l'amour que vous avez donné que vous serez jugés". C'est sur ce point comme sur celui de l'incompatibilité entre faire le mal et déclarer choisir Dieu, qu'insiste le Catéchisme de l'Église catholique :
N°1033: Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui " (1 Jn 3, 15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer"
La dernière phrase c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer" résume à elle seule la notion d'enfer dans le catholicisme :
C'est un état et non un lieu, dans lequel se plonge automatiquement celui qui a choisi lui-même et en pleine connaissance de cause, de ne pas être en communion avec Dieu et l'amour du prochain. Pour la philosophie et la théologie catholiques, cela ne révèle pas un côté vindicatif ou une jalousie (au sens moderne du terme) de Dieu, mais il s'agit de la conséquence de ce qu'il n'y a pas de biens indépendants mais une unicité du Bien. Le Bien et Dieu se confondent. Dieu est tout ; Dieu est Amour donc tout ce qui vient de l'Amour vient de Dieu. Choisir l'un est choisir l'autre, même inconsciemment au départ : celui qui veut le Bien ne peut que le reconnaître dès qu'il comprend Dieu. Car cherchant le Bien véritable et absolu, il se réjouit de le trouver en Dieu, et court vers lui. Au contraire celui qui dit vouloir le bien mais ne se réjouit pas de le trouver en Dieu mais désire vivre séparé de lui en parallèle, s'intéresse davantage à lui qu'au bien et recherche sa propre gloire.
Ainsi, celui qui dit avoir cherché le bien mais refuse de reconnaître qu'il ne le trouvera qu'en Dieu se sépare de lui comme celui qui n'a recherché que le mal et a refusé Dieu, dès le départ.
N°1035 : "La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire."
Selon la Théologie catholique, Dieu étant l'Amour, la Vérité, la Vie, celui qui le rejette, rejette tout cela et se retrouve dans la Haine, le Mensonge et la Mort.
Enfin les catholiques de l'Antiquité en même temps qu'une grande majorité d'autres confessions chrétiennes, distinguaient l'enfer des enfers. L'enfer est le lieu de la damnation, le lieu éternel sans Dieu. Au contraire "les enfers" sont le séjour des morts, qu'on appelle aussi les Limbes, où ceux qui sont décédés avant le Christ ont attendu sa venue. Le terme "les enfers" n'est d'ailleurs plus usité par le catholicisme contemporain afin d'éviter toute confusion à l'exception de la prière du Credo, qui a gardé la formulation antique. Ainsi selon les Credo oriental et romain, dire que le Christ est descendu aux enfers, signifie qu'il est descendu libérer ceux qui avaient vécu avant lui dans la justice et qui l'attendaient.
Chez les adventistes du septième jour
Les adventistes du septième jour ne croient pas que les mauvais souffrent pour l'éternité dans l'enfer, mais acceptent à la place la doctrine du sommeil de l'âme de Martin Luther, en plus d'une punition finale par le feu pour les mauvais. En acceptant la mort de Jésus Christ, les individus sont reconnectés à Dieu et auront la vie éternelle. Ceux qui choisissent de ne pas être réconciliés avec Dieu, considéré comme la source de vie, ont choisi la mort par défaut. Les adventistes du septième jour croient que les descriptions dans la Bible parlant d'une punition pour les méchants par le feu décrivent en fait le destin final des pécheurs après l'avènement du Christ.
Lors de l'avènement, le Christ ressuscitera les justes qui sont morts et les emmènera au ciel. Dieu détruira les mauvais, laissant seulement Satan et ses anges tombés sur terre. Après le millénium, le Christ reviendra encore sur terre. Puis, Dieu détruira de manière permanente Satan, ses anges, et les humains qui ne se repentent pas par le feu. Le point de vue des Adventistes sur l'enfer est désigné souvent sous le terme d'annihilationisme.
Chez les Témoins de Jéhovah
Tout comme la mouvance adventiste dont ils sont issus, les Témoins de Jéhovah rejettent l'idée d'un enfer de feu qui serait un lieu de souffrance éternelle après la mort.
Pour les Témoins de Jéhovah, la Bible enseigne que les morts sont inconscients et que l'âme humaine n'est pas immortelle ; ils citent souvent à cet égard les passages d'Ecclésiaste 9:5, 10 et d'Ézékiel 18:4. Ainsi, dans leur doctrine, les méchants comme les bons vont dans le shéol. Ils seront dans le shéol jusqu'au jour du jugement divin (de Jéhovah). De plus l'existence d'un enfer de feu où les humains seraient tourmentés après leur mort est incompatible avec les qualités de Dieu, notamment son Amour (1 Jean 4:8).
Selon l'islam
De nombreux passages du Coran décrivent l'enfer ; par exemple :
- Sourate 78, versets 21 à 26 : « L'Enfer demeure aux aguets, refuge pour les transgresseurs. Ils y demeureront pendant des siècles successifs. Ils n'y goûteront ni fraîcheur ni breuvage, hormis une eau bouillante et un pus comme rétribution équitable. »
- Sourate 15, versets 43 à 44 : « La Géhenne sera sûrement pour eux tous leurs rendez-vous. Elle a sept portes: un groupe d'entre eux se tiendra devant chaque porte. »
- Sourate 39, verset 71 : « Et ceux qui avaient mécru seront conduits par groupes à l'Enfer. Puis quand ils y parviendront, ses portes s'ouvriront et ses gardiens leur diront: "Des messagers [choisis] parmi vous ne vous sont-ils pas venus vous récitant les versets de votre Seigneur et vous avertissant de la rencontre de votre jour que voici?" Ils diront: si, mais le décret du châtiment s'est avéré juste contre les mécréants. »
Les appellations des différents degrés de la demeure de la perdition sont tous citées dans le Coran mais dispersées dans plusieurs sourates et des dizaines de versets selon leur contenu. Leur ordre serait peut-être comme suit, du plus haut degré (châtiment moindre) au plus bas degré (châtiment énorme) :
- le Feu de la Géhenne à destination provisoire des musulmans pécheurs,
- le Brasier à destination des chrétiens,
- le Houtama à destination des juifs,
- le Saqar à destination des partisans de Ibliss (Satan),
- le Feu ardent,
- la Fournaise à destination des mécréants,
- l'Abîme à destination des hypocrites,
Selon le bouddhisme
Dans la tradition bouddhiste transmise par les tibétains, les enfers sont un des six modes de la sphère des passions. La cosmologie traditionnelle décrit 18 enfers : 8 enfers brûlants, 8 enfers glacés, des enfers périphériques et des enfers éphémères. Il est dit que des renaissances dans ces états infernaux sont induites par des actes négatifs produits sous l'influence de la colère.
Par qui et comment sont produites
Les armes des habitants des enfers ?
Qui fait leur sol de métal brûlant ?
Et d'où viennent leurs brasiers ?
Le bouddha enseigna que tous ces phénomènes
Sont la production d'un esprit en proie aux passions
Shantideva, Bodhicharyavatara. [3]Yanluowang (閻羅王) (le roi Yanluo) est un dieu chinois d'origine bouddhiste, gardien et juge de l'enfer. C'est une divinité secondaire également présente au Japon sous le nom de Yemma.
Selon l'ésotérisme moderne
D'après les ésotéristes modernes, à savoir la théosophie d'Helena Blavatsky, l'anthroposophie de Rudolf Steiner, Omraam Mikhaël Aïvanhov et tant d'autres, il y a, après la mort du corps physique, survivance de certains corps subtils, puis réincarnation après un temps plus ou moins long. L'enfer, ou plus précisément le purgatoire, serait une période de purification, après la mort, au cours de laquelle l'entité se débarrasserait de ce qui la retient encore au monde terrestre tout en prenant conscience des fautes qu'elle a commise au cours de sa vie sur terre.[4]
Selon Aïvanhov
Aïvanhov écrit : à la mort, vous quittez « les différents corps dont vous devez vous libérer les uns après les autres : d'abord le corps physique, puis, quelque temps après, une semaine ou deux, le corps éthérique ; ensuite, le corps astral, et, là, c'est beaucoup plus long, parce que, dans le plan astral, sont entassés les passions, les convoitises, tous les sentiments inférieurs. Et c'est cela l'Enfer : le plan astral et le mental inférieur le corps mental où l'on doit rester quelque temps pour se purifier. Ensuite, vous vous libérez du corps mental, et c'est là que commence le Paradis, avec le premier ciel, le deuxième ciel, le troisième ciel. La tradition rapporte qu'il y en a sept. Et c'est le retour de l'homme sur la Terre, la naissance de l'enfant. » [5]
Selon Allan Kardec
Selon le fondateur du spiritisme, l'enfer n'est pas un lieu circonscrit. L'enfer désigne l'état de souffrance dans lequel les esprits imparfaits se trouvent en raison des défauts personnels qu'ils n'ont pas encore corrigés. Cet état n'est pas éternel et dépend de la volonté des esprits à progresser[6].
Références littéraires
Thème récurrent en littérature, l'enfer a inspiré de nombreux écrivains.
- Dante Alighieri décrit la descente aux enfers dans La Divine Comédie écrite (entre 1308 et 1321).
- Honoré de Balzac compare Paris à un enfer dans La Fille aux yeux d'or (1835).[7]
- Maurice Joly dans Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (1864), montre Machiavel et Montesquieu descendus aux enfers qui débattent de politique.
- Victor Hugo, Choses vues, 1887[8]
- Jean-Paul Sartre, Huis Clos, 1944[9]
Notes et références
- ↑ « Les enfants morts sans baptême eux aussi destinés au « paradis » », ZENIT, 23 avril 2007. Consulté le 3 octobre 2008.
- ↑ Smith's Dictionary of the Bible, Tome 1.
- ↑ Kyabdjé Kalou Rinpoché, La voie du Bouddha, Éditions du Seuil, coll. « Points Sagesse », juin 1993 (ISBN 2-02-01877-0)
- ↑ Rudolf Steiner, La science de l'occulte, 1910, Éditions Triades, Paris.
- ↑ Aïvanhov, La réincarnation, 1966, in L'homme à la conquête de sa destinée, Éditions Prosveta, 1981, p. 161-162).
- ↑ "Un lieu circonscrit dans l'univers est-il affecté aux peines et aux jouissances des Esprits, selon leurs mérites ? Nous avons déjà répondu à cette question. Les peines et les jouissances sont inhérentes au degré de perfection des Esprits ; chacun puise en soi-même le principe de son propre bonheur ou malheur ; et comme ils sont partout, aucun lieu circonscrit ni fermé n'est affecté à l'un plutôt qu'à l'autre. Quant aux Esprits incarnés, ils sont plus ou moins heureux ou malheureux, selon que le monde qu'ils habitent est plus ou moins avancé. Le livre des Esprits"
- ↑
« Peu de mots suffiront pour justifier physiologiquement la teinte presque infernale des figures parisiennes, car ce n’est pas seulement par plaisanterie que Paris a été nommé un enfer. Tenez ce mot pour vrai. Là, tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s’évapore, s’éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consume. Bibliothèque de la Pléiade, 1977, t.V, p. 1032 (ISBN 207010849X). »
- ↑
« Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. À en croire les religions, Dieu est né rôtisseur. »
- ↑
« Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres. Poche n° 1132, p.75 »
Annexes
Articles connexes
- Hadès (mythologie grecque)
- Hel (mythologie nordique)
- Satan ou Lucifer et Belzébuth (Christianisme)
- Damnation
- démon
- Monde des esprits
- Jour du jugement
- Paradis
- La Divine Comédie de Dante
- Le Phédon de Platon
- Huis clos de Jean-Paul Sartre
- Vie après la mort
- Limbes
Bibliographie
- Article "Enfer" dans le Dictionnaire de théologie catholique, Paris, Letouzey, 1913.
- Article "Enfer" dans le Dictionnaire de théologie chrétienne, Paris, Desclée de Brouwer, 1977.
- Hulin (M.), La face cachée du temps. L'imaginaire de l'au-delà, Paris, Fayard, 1985.
- Delumeau (Jean), Le péché et la peur. La culpabilisation en Occident (XIIIe-XVIIe siècle), Paris, Fayard, 1983.
- Le Goff (Jacques), La naissance du purgatoire, Paris, Gallimard, 1993.
- Minois (Georges), Histoire de l'enfer, Paris, PUF, Coll. Que sais-je? 2823, 1994; "Histoire des enfers", Fayard, 1991.
- Berti, (Giordano), "Enfer", dans "Les mondes de l'Au-Delà", Gründ, Paris 2000.
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