- Parc de la Poudrerie de Sevran
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Poudrerie nationale de Sevran-Livry
La Poudrerie impériale puis nationale de Sevran-Livry fonctionna tout juste un siècle, de 1873 à 1973. Elle compta jusqu'à 3300 ouvriers et produisit jusqu'à 28 tonnes de poudre par jour.
Aujourd'hui, l'ancienne Poudrerie nationale de Sevran-Livry, est un parc urbain de 137 ha situé sur le territoire des communes de Sevran, Villepinte, Livry-Gargan et Vaujours (Seine-Saint-Denis), ouvert au public à partir de 1973 et traversé par le canal de l'Ourcq.
C'est le seul site classé du département de la Seine-Saint-Denis en 1994.
Sommaire
1873 : début de la poudrerie
Le 27 décembre 1865, Napoléon III signe le décret créant la Poudrerie impériale de Sevran, pour la fabrication des poudres de commerce ne laissant à l'artillerie que cinq lieux de production sur la douzaine installée en France (les sept autres servant à des usages civils).
Le site de Sevran est choisi pour sa situation géographique, près du canal de l'Ourcq, près d'une ligne de chemin de fer, et éloigné de plus de deux kilomètres des villes de Sevran et Livry-Gargan, offrant ainsi une certaine sécurité. La construction de la poudrerie impériale débute en 1868, mais elle est interrompue par la guerre franco-allemande de 1870. Celle-ci achevée, les travaux reprennent et se terminent en 1873. La particularité de la poudrerie est qu'elle est à vapeur (au lieu d'être hydraulique), grande innovation de Gustave Maurouard, et que les bâtiments sont disposés en demi-cercle, à 110 mètres du centre du moteur.
En 1878, la poudrerie intègre une nouvelle organisation : la commission des substances explosives (CSE).
Lorsque la Grande Guerre éclate en 1914, plus de six cents ouvriers travaillent à la Poudrerie de Sevran. Par la suite, quelques 1200 personnes y fabriquent des munitions et des engins incendiaires. Sur ce site, se trouve également un laboratoire de recherche sur les différents mécanismes d'explosion et de balistique.
La Seconde Guerre mondiale donne un nouvel élan à la poudrerie. En avril 1940, les ouvriers sortent huit tonnes de poudre de guerre par jour, augmentées de huit tonnes supplémentaires appelée "perles" utilisées pour les mitrailleuses. Ils arrivent à une production de 500 tonnes en mai 1940. Dès le 13 juin 1940, les Allemands occupent la manufacture. Ils la dépouillent de la plupart des machines. En mai 1941, Louis Ménard, nouveau directeur de la poudrerie, conserve l'usine chimique, travaillant essentiellement pour des sociétés telles que Kodak ou Truffaut. La section militaire est conservée par les Allemands, qui emploient 1200 personnes à travers la société Firma Buck. Louis Ménard et son équipe participent activement à la Résistance, fournissent des réseaux et sauvent Sevran en évitant la destruction de l'arsenal Firma Buck, voulue par les Allemands.
En 1946, la poudrerie reprend la fabrication de poudre de chasse.
En 1967, le dispositif de mise à feu est mis au point dans ce laboratoire.
Les différentes structures
Les différents bâtiments étaient éloignés les uns des autres afin d'éviter toute propagation d'une éventuelle explosion. Ils étaient reliés entre eux par des rails.
- le bâtiment central de la poudrerie (aujourd'hui reconverti en musée) ;
- le forum : trois bâtiments disposés en U ; le premier étant l'atelier de carbonisation, le second et le troisième étant des hangars de stockage ;
- la cartoucherie : bâtiment utilisé pour la fabrication des poudres noires ;
- la conciergerie : deux bâtiments encadrent l'entrée de la poudrerie. Elle abritait un cantonnement militaire et une infirmerie ;
- La presse : une presse était utilisée pour extruder les poudres de nitroglycérine. Aujourd'hui, il ne subsiste que le mur protégeant cette presse ;
- les Merlons : ce sont des buttes de terre artificielles qui parsèment le parc. Ils servaient à isoler les ateliers de fabrication, et de stockage, afin d'éviter la propagation d'explosions accidentelles ;
- les mares : quatre mares recueillaient près de 120 000 mètres cube d'eau pluviale. Elles servaient de réservoir pour le cas d'incendies.
1973 La fin de la Poudrerie
La décision fut prise par le gouvernement français de procéder à la réforme du Monopole des Poudres dans le cadre du Traité de Rome et d'en profiter pour restructurer l'appareil de production du Service des Poudres.
Il fut décidé de fermer entre autres la Poudrerie Nationale de Sevran-Livry avec transfert des fabrications de poudres propulsives et de propergols pour moteur fusée à Bergerac, Saint-Médard-en-Jalles et Pont-de-Buis et des laboratoires au Centre de Recherches du Bouchet (Essonne).
Les usines et les laboratoires de la Poudrerie de Sevran-Livry s'arrêtèrent les uns après les autres de 1969 à 1971, à l'exception du Laboratoire de la Commission des Substances Explosives. Pendant cette période, l'établissement fut appelé Poudrerie et Laboratoires de Sevran puis Etablissement Central des Poudres et Explosifs.
Le Laboratoire de la Commission des Substances Explosives ferma ses portes en 1973, soit exactement 100 ans après le démarrage de la Poudrerie, son transfert eut lieu au Centre d'Etudes et de Recherches des Charbonnages de France à Verneuil-en-Halatte.
Le dernier directeur de la Poudrerie a été l'Ingénieur Général des Poudres René Amiable, actuel conservateur du Musée des Poudres.
René Amiable et quelques autres personnes, dont l'historien Jean Astruc ancien président de la Société Historique du Raincy et du Pays d'Aulnoye, oeuvrèrent pour que le territoire boisé de la Poudrerie, d'une superficie de 137 ha, soit préservé.
Ils parvinrent à sauvegarder certains vestiges (bâtiments, arcs de transmission).
1974 Le Parc National Forestier de la Poudrerie
Ce parc, longé par le Canal de l'Ourcq, est l'un des plus fréquentés d'Île-de-France et s'étend sur 161 hectares. Sa forêt est composée notamment de chênes pédonculés, de charmes et de frênes. Il possède une piste cyclable, qui se prolonge hors du parc, à Sevran et vers la Gare du Vert-Galant.
Il comprend notamment le Bois de la Tussion, espace départemental de 25 hectares composé de hauts boisements et de vastes prairies. Il est actuellement fermé au public suite à des effondrements entraînés par des dissolutions de gypse. Le chemin latéral donnant accès au bois des Sablons est accessible.
Depuis 2006, le Parc national forestier est classé Natura 2000 [1].
Le Musée technique des poudres d'armement
En 1982 fut créé le Musée de la Poudrerie, transformé en 1990 en Musée technique des poudres d'armement à l'initiative de René Amiable, Jean Astruc, Marius Bœuf et Suzanne Rigal-Herbin.
Abritées par un bâtiment conservé de l'ancienne usine, plus de dix salles témoignent de l'importance stratégique du site de Sevran : de la poudre noire aux propergols solides, en passant par les cartouches de chasse et à la poudre « B », dite poudre sans fumée inventée en 1884 par l'ingénieur Paul Vieille. Une salle est également consacrée aux ouvriers de la Poudrerie [2].
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Les Amis du Parc Forestier de la Poudrerie
- IAURIF - Espaces verts et sécurité : étude pilote au parc de la Poudrerie [pdf]
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