Palais de la légion d'honneur

Palais de la légion d'honneur

Palais de la Légion d'honneur

48°51′38″N 2°19′28″E / 48.86056, 2.32444

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Cour d'honneur de l'hôtel de Salm

Le Palais de la Légion d'honneur, ou hôtel de Salm, est un hôtel particulier d'architecture néoclassique dans lequel se trouve le siège de l'ordre national de la Légion d'honneur, ainsi que le Musée national de Légion d'honneur et des ordres de chevalerie. Il est situé à Paris, dans le 7e arrondissement, entre le quai Anatole-France, la rue de Lille, la rue de Bellechasse et la rue de Solférino. L'entrée principale se trouve au 64 rue de Lille.

Sommaire

Histoire

La construction de l'hôtel de Salm. Paris, Musée Carnavalet.

Le prince Frédéric III de Salm-Kyrburg (1746-1794) (chef d'une branche de la Maison de Salm), qui s'était installé à Paris en 1771, avait hérité d'une vaste fortune qui fut encore augmentée en 1781 par la dot de sa femme, la princesse Françoise de Hohenzollern-Sigmaringen. De 1782 à 1787, il fit construire sur les plans de l'architecte Pierre Rousseau un magnifique hôtel particulier sur les bords de la Seine. Criblé de dettes, le prince ne put jamais payer les factures de la construction. Il avait même songé – selon la Gazette des Deux-Ponts – à marier son neveu, poitrinaire et qui ne pouvait raisonnablement espérer avoir d'enfants, à la fille de son entrepreneur Thévenin, dans l'espoir qu'un titre de princesse en apaiserait les exigences financières.

Arrêté sous la Révolution, il fut guillotiné le 26 juillet 1794 en même temps qu'Alexandre de Beauharnais, avec qui il était lié. Sa sœur, la princesse Amélie, épouse du prince souverain Aloys Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, était de son côté l'amie de Joséphine de Beauharnais et, au moment de l'arrestation de celle-ci, avait recueilli à l'hôtel de Salm, ses enfants Eugène et Hortense : « Trop enfants pour nous rendre compte des événements qui se passaient autour de nous, écrit cette dernière, nous causions sur ces grandes terrasses du palais de Salm avec la joie et l'abandon du jeune âge. Cependant, à l'heure où, chaque jour, nous voyions de loin le peuple se rassembler sur la place Louis XV et entourer une estrade élevée que nous devinions bien être un lieu de supplice, nous rentrions dans l'appartement, tristes, oppressés. Nos larmes coulaient même en pensant que des malheureux expiraient. Mais que nous étions loin d'imaginer que nos parents dussent éprouver le même sort ! Sûrs de leur innocence, nous attendions impatiemment l'heure de leur délivrance. »

À la mort du prince, le palais fut saisi mais les créanciers obtinrent qu'il soit restitué à son jeune fils et placé sous l'administration d'un syndic. Ce dernier mit l'hôtel en location. Une partie fut donnée à bail à un fournisseur aux armées, le sieur Lieuthraud, qui se faisait appeler le marquis de Beauregard. Lieuthraud – qui avait également acquis le château de Bagatelle et à qui Mlle Lange coûtait, dit-on, 10.000 livres par jour – y donna des fêtes somptueuses avant d'être envoyé en 1798 au bagne de Toulon où il mourut. Une autre partie de l'hôtel abrita en 1797 le Club constitutionnel dit « Club de Salm », animé par Colin Lacombe et dont Mme de Staël était l'égérie.

À Lieuthraud succéda la Société de Zéphyr, bal par abonnements qui se déroulait les 3 et 7 de chaque décade. Mais celui-ci fut rapidement fermé par la police car on s'y livrait à la prostitution. C'est d'une des fenêtres que le futur général Junot assista, en compagnie de sa fiancée Laure Permon, au passage du cortège emmenant aux Invalides les cendres de Turenne.

L'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte marqua, pour la famille de Salm-Kyrbourg, un retour de faveur grâce à l'amitié de Joséphine pour la princesse Amélie. En 1804, l'État fit l'acquisition de l'hôtel de Salm pour y installer l'ordre de la Légion d'honneur, nouvellement créé. Celui-ci y est installé depuis.

Durant la Commune, en 1871, le palais fut incendié en même temps que le palais d'Orsay voisin. Il fut restauré par l'architecte Anastase Mortier grâce au produit d'une souscription lancée auprès des membres de la Légion d'honneur et des titulaires de la Médaille militaire.

Architecture

L'architecte original de l'hôtel de Salm, Pierre Rousseau, s'est inspiré du projet d'hôtel de Condé publié par Marie-Joseph Peyre en 1765. Le résultat est un chef d'œuvre du style Louis XVI. La décoration sculptée est due à Philippe-Laurent Roland et Jean Guillaume Moitte. Le plafond du salon en rotonde, dit « salon d'Apollon » (détruit par l'incendie de 1871), avait été exécuté par Pierre-Jean Bocquet.

En 1804, au moment de l'affectation du palais à l'ordre de la Légion d'honneur, le palais est remanié intérieurement par Antoine-François Peyre dit « le jeune », frère du précédent. Un bâtiment à usage de bureaux est construit le long de la rue de Solférino, ouverte en 1866. Un bâtiment est construit, dans le même style, sur la rue de Bellechasse pour abriter les écuries puis le musée de la Légion d'honneur à la suite de l'adaptation de 1922 à 1925, de cette aile du Palais par l'architecte Jean de la Morinerie.

La campagne de restauration menée après l'incendie de 1871 affecte peu l'aspect extérieur du bâtiment, miraculeusement épargné, en dehors de la coupole, plus importante désormais que dans le dessin originel. Les intérieurs, en revanche, ravagés par les flammes, sont entièrement refaits par des artistes comme Jean-Paul Laurens, Théodore Maillot, Victor Navlet, Achille-Louis-Joseph Sirouy et François Ehrmann. Cette décoration forme un ensemble significatif de l'art officiel sous la IIIe République.

L'aspect général de l'hôtel a été altéré par le percement du quai Anatole-France, qui l'a amputé de son jardin, qui s'étendait jusqu'à la Seine, et l'exhaussement de la chaussée, qui a dissimulé les substructures.

Postérité

Le palais de la Légion d'honneur a depuis l'origine été très largement admiré et souvent imité :

Le Musée

Le Musée national de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie est un des plus important musée du monde dans son domaine.

Il est situé:

Voir aussi

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