- Monts d'Or
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Monts d'Or
Carte de localisation des monts d'Or au sein du Massif central.Géographie Altitude 625 m, Mont Verdun Longueur 10 km Administration Pays France Région Rhône-Alpes Géologie Roches Roches sédimentaires et métamorphiques modifier Les monts d'Or (ou « le mont d'Or ») sont un petit massif situé au nord-ouest de Lyon, qui s'étend du nord au sud sur une dizaine de kilomètres, limité à l'est par la Saône, à l'ouest par une légère dépression qui le sépare de la partie nord des monts du Lyonnais.
Sommaire
Toponymie
L'usage actuel privilégie l'utilisation du pluriel dans la dénomination du massif (« les monts d'Or »). Cependant, l'utilisation du singulier (« le mont d'Or ») est attestée dans un usage plus ancien[1] et se retrouve, par exemple, dans les toponymes des communes du massif ou dans le nom de la rue du Mont d'Or dans le 9e arrondissement de Lyon. Les deux sont attestés dans la littérature scientifique, Paul Berthet évoquant en 2005 « Les Monts d'Or pour les promeneurs et les géographes, le Mont d'Or pour les géologues... »[2]. L'Institut géographique national utilise le nom au singulier[3].
Étymologie
L'étymologie du nom mont d'Or ne vient pas de la couleur de la pierre jaune d'or extraite du massif, mais du mot celte « dwr » (prononcé dour) qui désigne l'eau. Le mont d'Or a toujours été connu pour la qualité de son eau, captée au moins depuis l'époque romaine, et ses très nombreuses sources[4].
Géographie
Il s'agit d'un massif calcaire d'origine secondaire à socle cristallin (gneiss et granite). À l'est, il présente un flanc abrupt, séparé de la Saône par une « plage » de quelques centaines de mètres. À l'ouest et au nord-ouest, ses pentes sont douces, quoiqu'entaillées de profonds ravins. Son relief est marqué par deux grandes failles d'orientation NE/SW :
- la faille de Limonest/Poleymieux, la plus importante, sépare 2 lignes de crêtes de même orientation : à l'ouest la Croix Rampaux, le mont Py et le mont Verdun, à l'est le crêt d'Albigny, le mont Thou, le mont Narcel et le mont La Roche.
- la faille de Saint-Cyr/Saint-Romain, qui isole le mont Cindre du reste du massif.
Les monts d'Or présentent un paysage de bocage en cours de fermeture, du fait du recul des activités agricoles traditionnelles. La flore et la faune sont cependant relativement préservées. Elles présentent de nombreuses espèces d'intérêt national ou régional, comme Genista horrida, l'un des genêts dits hérisson, ou le tichodrome échelette (Tichodroma muraria).
Sommets
Le massif culmine au mont Verdun (altitude 625 mètres). Les autres sommets sont :
- le mont Thou (609 m),
- le mont Narcel (582 m),
- le mont Py (565 m),
- la Roche, ou mont La Roche (529 m),
- le mont Cindre (469 m), le plus proche de Lyon, traditionnel rendez-vous du dimanche pour les Lyonnais, site d'émetteurs de télévision
- la Croix des Rampeaux, ou Croix Rampau (463 m)
- le crêt d'Albigny (423 m).
- la crête de Saint-Fortunat (prolongement du Narcel).
Plusieurs d'entre eux sont occupés par les installations militaires de la Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun.
Hydrographie
Les monts d'Or possèdent de très nombreuses sources. Des captages ont été effectués depuis l'Antiquité par les populations locales. Les Romains les utilisèrent pour l'un des aqueducs alimentant Lugdunum.
Il existe trois ruisseaux, tous affluents de la Saône : le Thoux au cœur du massif, les ruisseaux d'Arche et de Rochecardon au Sud.
Patrimoine
Les monts d'Or sont occupés depuis une période très ancienne. Les vestiges archéologiques comportent des silex taillés du néolithique, ainsi que des poteries et tegulae (tuiles) de l'époque romaine.
L'aqueduc du mont d'Or
Les Romains construisirent dans les monts d'Or un aqueduc destiné à l'alimentation de Lyon. Daté entre -30 et + 150 de notre ère, long de 26 kilomètres, il prenait sa source dans le vallon de Poleymieux, au lieu dit hameau des Gambins, et contournait le massif par l'est (son tracé est visible par endroits à Curis, Albigny, Couzon et Saint-Romain[5],[6]).
Construit à flanc de colline aux alentours de 300 m, il avait une pente de 1 à 1,5 mm par m. Son volume intérieur était d'environ 50 x 60 cm, pour une emprise extérieure d'environ 1,50 x 1,90 m, ce qui assurait un débit théorique maximum de 12 000 m3 par 24 heures[7].
Il comportait deux ouvrages d'art : le pont-siphon du vallon des Rivières, qui franchissait le ruisseau de Rochecardon entre Saint-Didier et Champagne-au-Mont-d'Or au lieu-dit Le Bidon, et celui d'Écully, qui franchissait le ruisseau des Planches au lieu-dit Les Massues. Ils ont commencé à être démantelés dès les grandes invasions, pour récupérer les pierres et le plomb des conduites. Les derniers vestiges du siphon d'Écully ont disparu au début du XIXe siècle.
Article détaillé : Aqueducs de Lugdunum.Les carrières
De nombreuses carrières de pierres ont été exploitées depuis l'époque romaine jusqu'à la fin du XXe siècle. On a surtout extrait :
- la « pierre grise » (calcaire à gryphées du sinémurien)
- la « pierre jaune de Couzon » (calcaire à entroques de l'aalénien aussi connu sous le nom de « pierre dorée du Beaujolais »)
- la « pierre de Lissieu » (calcaire oolithique du bathonien, aussi connu sous le nom de « pierre de Lucenay »).
Ces pierres ont servi à construire de nombreux édifices de la région. À Lyon, la Basilique Saint-Martin d'Ainay, la Primatiale Saint-Jean, l'Église Saint-Nizier et le Palais Saint-Pierre sont en pierre de Lissieu. L'église de Couzon est en pierre de Couzon.
Même si la plupart des carrières ont été plus ou moins remblayées, cette exploitation a laissé des traces un peu partout dans le paysage, à commencer par les grands fronts de taille de Curis et Couzon. L'exploitation fut particulièrement intense au XIXe siècle, d'abord à Curis, puis à Couzon à partir de 1830. 115 000 m3 de pierre furent extraits sur le territoire cette commune, pour la seule année 1842. Pour poursuivre cette exploitation dans certains vallons étroits, les carriers construisirent des structures en pierre sèche appelées tunnels de carrière. Il s'agit d'un ensemble de murs de soutènement massifs et de tunnels permettant le transport des pierres vers la Saône, tout en limitant la nécessité d'évacuer les « mauvais bancs ». Certains de ces tunnels atteignaient des longueurs considérables (700 m pour l'un d'eux à Albigny-sur-Saône). Quelques-uns sont encore visibles au lieu-dit Vinouve, dans les bois au-dessus de Couzon[8].
Les autres activités traditionnelles étaient l'agriculture, la viticulture et l'élevage des chèvres en stabulation. Il y eut plus de 20 000 chèvres à certaines périodes. Elles étaient nourries avec du chou et des feuilles de vigne fermentées, produisant un fromage de goût particulier.
Les cabornes
Les cabornes sont de petites constructions en pierre sèche parsemant toute la région. Il en resterait environ 400. Elles sont déjà citées dans le Pantagruel de François Rabelais, bien que beaucoup soient probablement de construction plus récente (XIXe siècle). Elles servaient d'abri à tout le petit peuple des bergers, ouvriers agricoles et carriers des Monts d'Or.
De forme carrée, circulaire ou diverse, elles possèdent une voûte en pierre qui peut être en encorbellement ou en claveaux.
Il existe deux circuit piétonniers permettant de découvrir des cabornes, un à Poleymieux et l'autre à Saint-Didier.
Pour en savoir plus :
Les forts
Le fort du mont Verdun date de 1874. Aujourd'hui, il abrite la base 942 de contrôle aérien de l'armée de l'air (Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun). Une partie de la base est souterraine. De Lyon, on peut apercevoir certaines installations, en particulier les volumineux radômes qui se trouvent au sommet du mont Thou et du mont Verdun.
La batterie des Carrières, construite à Limonest à la même date, est aujourd'hui désaffectée et en cours de réhabilitation.
Communes des Monts d'Or
- Albigny-sur-Saône
- Champagne-au-Mont-d'Or
- Chasselay
- Collonges-au-Mont-d'Or
- Couzon-au-Mont-d'Or
- Curis-au-Mont-d'Or
- Limonest
- Poleymieux-au-Mont-d'Or
- Saint-Cyr-au-Mont-d'Or
- Saint-Didier-au-Mont-d'Or
- Saint-Germain-au-Mont-d'Or
- Saint-Romain-au-Mont-d'Or
À l'exception de Chasselay, ces communes font partie de la Communauté urbaine de Lyon.
Jouissant d'un cadre exceptionnel et d'une proximité directe avec la ville de Lyon, les communes des Monts d'Or accueillent principalement une population aisée.
Annexes
Bibliographie
- Michel Garnier, Carriers et carrières du Mont d'Or lyonnais, Éditions Connaissance du Mont d'Or, (3 tomes), Saint-Didier-au-Mont-d'Or, 2001.
- Laurent Michel, Le Mont d'Or lyonnais et son Val de Saône, JPM éditions, 2005, ISBN 2-84786-033-9.
- Louis Rulleau et Bruno Rousselle, Le Mont d'Or ...une longue histoire inscrite dans la pierre, édité par l'Espace Pierres Folles et la Société linnéenne de Lyon, avril 2005, ISBN 2-9517463-4-2.
Liens externes
- (fr) Syndicat mixte des Monts d'Or
- (fr) Le Coteaux du Lyonnais, Vins d'Appellation d'origine contrôlée.
- (fr) Tracé de l'aqueduc du Mont d'Or au format .kml (google earth)
Notes et références
- Nicolas de Nicolaï, Description de la ville de Lyon, 1573
- ISBN 2-9517463-4-2), p. 4. Paul Berthet, préface à : Louis Rulleau, Bruno Rousselle, Le Mont d'Or... une longue histoire inscrite dans la pierre, Espace Pierres Folles et Société Linnéenne de Lyon, avril 2005 (
- Carte IGN 1:25000 Villeurbanne-Mont d'Or
- Docteur Gabour, Saint Cyr et les Monts d'or, Éditions Egé, mai 1968, p 8 et 9.
- ISBN 2-84147-063-6), pp. 86 à 89. Guide des aqueducs romains de Lyon, par Jean Burdy, Éditions lyonnaises d'art et d'Histoire, 1999, (
- Fiche signalétique de l'aqueduc romain du Mont-d'Or, consulté le 4 mars 2011
- ISBN 2-9507706-0-6), pp. 115 à 117. Souterrains et captages traditionnels dans le Mont d'Or lyonnais, Michel Garnier et Philippe Renault, juin 1993, (
- ISBN 2-9517463-4-2), p. 154-155. Louis Rulleau, Bruno Rousselle, Le Mont d'Or... une longue histoire inscrite dans la pierre, Espace Pierres Folles et Société Linnéenne de Lyon, avril 2005 (
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