- Miserable failure
-
Bombardement Google
Le bombardement Google (Google bombing en anglais) est une technique de référencement visant à influencer le classement d'une page dans les résultats du moteur de recherche Google. Elle exploite une caractéristique de l'algorithme PageRank qui accorde un certain poids au texte avec un hyperlien vers une page. Si plusieurs sites utilisent le même texte pour pointer sur la même cible, Google additionne ce poids et il devient possible de faire apparaître la page cible dans les résultats d'une recherche sur le texte contenu dans les liens pointant vers elle.
Par exemple, une personne enregistre de nombreux noms de domaine, puis les fait pointer vers un même site en utilisant le même texte : « ... est une légende vivante ». Toutes les personnes recherchant le texte « légende vivante » verront le site visé, même si ce texte n'y apparaît pas.
Ce comportement du moteur Google a été exploité principalement au sein des réseaux informels d'auteurs de blogs pour agir collectivement sur le classement d'un site. Selon des résultats empiriques, une poignée de blogs seulement serait nécessaire pour réaliser un bombardement Google. Son efficacité augmente avec le nombre croissant de sites qui publient ou dissimulent l'expression à détourner.
Ce phénomène ne relève ni du piratage ni d'une quelconque faille, il exploite la manière dont Google organise les résultats de recherche sur ses pages.
La technique a été la première fois détaillée le 6 avril 2001 dans un article d'Adam Mathes[1] (La phrase « Google bombing » a été introduite dans le New Oxford American Dictionary en mai 2005), puis utilisée à maintes reprises à des fins ludiques, politiques et économiques par des internautes.
Mais certains utilisateurs voyaient dans ces bombardements l'opinion personnelle de la société ou d'un de ses employés. C'est pourquoi le 25 janvier 2007 [2] la société a mis en place un nouvel algorithme pour limiter cette pratique qui prenait de l'ampleur. Quand il détecte un bombardement, celui-ci propose des liens ayant un rapport avec cette technique plutôt que le site original. Si l'algorithme fonctionne pour les exemples les plus célèbres, certains mot-clés renvoient toujours aux pages humoristiquement ciblées.
Bien que nommée ainsi, la technique de bombardement Google est également observable sur d'autres moteurs de recherche tels que Yahoo! et Live Search.
Les meilleurs résultats sont obtenus en employant le bouton « J'ai de la chance » de l'interface du moteur Google qui oriente automatiquement l'utilisateur au premier résultat.
Il ne semble pas évident pour Google de parvenir à désamorcer cette technique sans pour autant compromettre le fonctionnement automatique et « impartial » de son moteur[3].
Sommaire
Exemples Actuels
- Trouver Chuck Norris En recherchant sur Google Trouver Chuck Norris avec l'outil « J'ai de la chance », Google renvoie un résultat qui est une page identique à une page de résultat Google, qui indique que Google ne peut pas trouver Chuck Norris car c'est lui qui vous trouvera. Cette page n'a cependant aucun lien avec Google, elle a été créée par Kyro.
- french military victories (victoires militaires françaises) renvoyait vers une fausse page d'erreur ressemblant en tout point à celle renvoyée par Google en cas d'absence de réponses. Ce bombardement Google a été initiée par les partisans du gouvernement de George Bush suite à la menace de veto français au Conseil de sécurité des Nations unies de l'avant-guerre en Irak de 2003. La page d'erreur suggère de rechercher french military defeats (ce lien pointant vers une liste des défaites militaires françaises).
Exemples déchus
- worst failure ever avait pour premier résultat le site officiel de la maison blanche.
- Programme Ségolène (sous-entendu, le programme électoral de la candidate à l'élection présidentielle de 2007 en France Ségolène Royal) renvoyait en second résultat l'article Vide de Wikipédia.
- Nouveau Centre : Le nom de ce parti renvoyait, en quatrième réponse, un lien sur la page wikipédia de Judas, en référence à la dissidence du Nouveau Centre par rapport à François Bayrou, souvent interprétée par ses détracteurs comme une traîtrise.
- weapons of mass destruction (armes de destruction massive) renvoyait une page d'erreur typique de domaine (du navigateur Internet Explorer) critiquant les raisons d'entrée en guerre des États-Unis contre l'Irak en 2003.
- miserable failure (échec lamentable) renvoyait la biographie officielle de George W. Bush, et en seconde place Jimmy Carter et en troisième place Michael Moore (fin 2008, cette recherche mène à des articles consacrés au bombardement même). Tandis que great president renvoyait à une fausse biographie de George W. Bush.
- waffles (gaufre) renvoyait vers le site de John Kerry.
- litigious bastards (connards procéduriers) est une fausse page d'accueil de la société SCO initiée par la communauté GNU/Linux.
- magouilleur renvoyait vers la page du Président Jacques Chirac.
- gros balourd renvoyait vers une brève biographie de Jean-Pierre Raffarin, 1er ministre du gouvernement français en 2004. [4]
- député liberticide conduisait au site web de Jean Dionis du Séjour, député français de Lot-et-Garonne, impliqué dans le débat sur la loi sur l'économie numérique.
- insignifiant et mouton insignifiant renvoyaient vers la biographie de Jean Charest, Premier ministre du Québec.
- Ministre blanchisseur renvoyait à une page de RTL du 16 février 2004 faisant état de la condamnation à 15 000 euros d'amende de Renaud Donnedieu de Vabres pour blanchiment d'argent.
- Nicolas Sarkozy renvoyait vers le site officiel du film Iznogoud de Patrick Braoudé. Ce renvoi faisait référence aux ambitions présidentielles de l'ancien ministre de l'Intérieur. Le bombardement avait été lancé en réponse à une campagne de promotion du projet de cette personnalité par courrier électronique, dans des conditions controversées. La recherche inverse sur Iznogoud renvoyait quant à elle à la biographie officielle de Nicolas Sarkozy.[4]
- le site officiel de Christy Walton.com menait à un article en vente sur Amazon.com "AntiChrist cx: The First Journal" de Michael Kappel.
- Le lobby Microsoft renvoyait à la fiche senat.fr de Michel Thiollière, rapporteur au sénat du projet DADVSI.
- vizirette renvoyait vers la page de Rachida Dati sur le site du premier ministre [5]
- trou du cul du web[6] renvoyait vers le site vitrine de Nicolas Sarkozy, ceci semblait être une allusion au fait que ce dernier souhaite le vote[7] d'une loi sur le téléchargement illégal : la loi Hadopi.
- inadmissible incompétence, pointait le site officiel du catalogue 3 Suisses[8] Ce bombardement a été lancé par un petit groupe de bloggeurs ayant commandé un téléviseur avec une réduction de 90% et qui ont par la suite été informés par la direction des 3 Suisses que c'était une erreur.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Article sur 01net.com au sujet d'un bombardement visant le président des États-Unis
- (fr) Article sur VNUnet.fr à propos d'un bombardement visant Nicolas Sarkozy
Références
- ↑ (en) Article Google Bombing d'Adam Mathes, consulté le 15 juin 2009.
- ↑ (fr) Génération Nouvelles Technologies, consulté le 15 juin 2009.
- ↑ (fr)Communiqué officiel du centre de Presse de Google
- ↑ a et b (fr) Billet sur la fin de ce 2 bombardements, consulté le 15 juin 2009.
- ↑ (fr) Article "Vizirette à la place du Vizir" de Benjamin Lemaire, consulté le 15 juin 2009.
- ↑ Trou du cul du Web : nouveau Google Bombing contre Nicolas Sarkozy, article d'Olivier Andrieu, consulté le 24 juillet 2009
- ↑ (fr) Hadopi: Sarkozy ira jusqu'au bout, extrait du Figaro.fr consulté le 24 juillet 2009.
- ↑ 3 suisses.
- Portail de la sécurité informatique
Catégories : Google | Spam | Phénomène internet | Référencement
Wikimedia Foundation. 2010.