- Antoine Anderledy
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Anton Anderledy
Anton Maria Anderledy, né le 3 juin 1819 à Berisal dans le Valais (Suisse) et mort à Fiesole, près de Florence en Italie, le 18 janvier 1892, était un prêtre jésuite suisse. Elu vicaire général avec droit de succession en 1883, il devint effectivement le 23e Supérieur général de la Compagnie de Jésus en 1887, à la mort de Pierre-Jean Beckx.
Sommaire
Biographie
Anton Maria Anderledy est le fils d'Anton Anderledy, administrateur de Postes, et de Genovefa Seiler. Il fait ses études secondaires au collège jésuite de Brigue, avant d'entrer dans la Compagnie en 1838. Au terme de ses études, il enseigne le latin deux ans au collège de Fribourg avant d'entamer des études de philosophie et de théologie à Rome en 1844 qu'il poursuit à Fribourg pour raisons de santé. Les jésuites sont expulsés de Suisse en novembre 1847. Il se rend alors à Chambéry pour poursuivre ses études mais suite à révolution française de 1848 il s'exile, avec une cinquantaine de jésuites, cette fois aux États-Unis où il termine sa théologie à l'université jésuite de Saint-Louis du Missouri avant d'être ordonné prêtre le 29 septembre 1848.
Il est en charge des émigrés européens de Green Bay sur le Lac Michigan et, en 1850, revient en Europe pour accomplir son Troisième An qui achève sa formation, à l'abbaye de Tronchiennes[1], près de Gand, en Belgique. Il parcourt l’Allemagne pour des missions populaires en compagnie du jésuite Pierre Roh mais des ennuis de santé l’obligent à se reposer. Il prononce ses derniers vœux en 1855 à Cologne, en Allemagne et devient recteur du théologat de Cologne[2] entre 1853 et 1859.
En 1859, il est nommé Provincial d'Allemagne. Il y stimule les études supérieures, fonde une maison de formation théologique et philosophique, le Collegium maximum dans l'ancienne abbaye de Maria-Laach, près de Bonn en 1863 et crée les revues de prestige international Collectio Lacensis et Stimmen aus Maria-Laach. Professeur de théologie morale entre 1866 et 1870 puis recteur à partir de 1869, il est appelé à Rome en 1870 par le Supérieur Général Pierre-Jean Beckx qui le nomme son Assistant pour les provinces germanophones.
Généralat
En 1883, la 23e Congrégation Générale, convoquée par Beckx pour lui donner un Vicaire-Successeur, se réunit à Fiesole et élit Anderledy comme 'Vicaire général de la Compagnie avec droit de succession'. La même congrégation émet par ailleurs un décret condamnant le Libéralisme dans l'Église. Dès 1884 il relaie Pierre-Jean Beckx qui, âgé, se retire de la vie active. Anderledy lui succède automatiquement après son décès le 4 mars 1887.
Son généralat coïncide avec une période difficile pour la Compagnie à cause des troubles que traverse l'Europe : les jésuites sont expulsés ou dispersés à différentes reprises de plusieurs pays par des gouvernements anticléricaux et voient leurs collèges et scolasticats supprimés en France et en Italie. La curie généralice a d'ailleurs du s'exiler de Rome à Fiesole. Il soutient fermement le pape Léon XIII dont il appuie la condamnation dans l'encyclique Humanum Genus de la franc-maçonnerie. Léon XIII confirmera les droits et privilèges de la Compagnie dans son bref Dolemus inter[3]. Présenté comme un homme de caractère, on a pu reprocher à Anderledy sa défense rigoriste des Constitutions, des règles et de la discipline de la Compagnie.
Anton Anderledy s'efforcera de rassembler les jésuites dispersés par les révolutions en France et en Italie ce qui a pour effet indirect de développer les missions : la mission du Canada devient autonome[4], de nouvelles missions sont fondées en Moldavie (1885), à Pune en Inde (1886) ou encore à Al Minya en Égypte (1887).
Il contribue à la promotion de la formation scientifique des scolastiques et de l’activité scientifique et littéraire des jésuites. Différents établissement, théologats et université, sont également créés : à Enghien par les jésuites français exilés en Belgique, à Los Gatos en Californie, à Kurseong en Inde, à Tananarive à Madagascar, ...
Durant ce bref généralat - il dura à peine six ans - le nombre des Jésuites passa de 11 840 à 13 275[5].
En 1892, quelques heures avant sa mort Anton Anderledy nomme Luis Martín Vicaire Général, le chargeant ainsi de convoquer après sa mort, la 24e Congrégation générale. Anderledy s'éteint le 18 janvier 1892 à Fiesole où il est enterré.
Anton Anderledy est l'auteur d'une réédition annotée du manuel de théologie morale du XVIIIe siècle Neo-Confessarius du jésuite Johann Reuter.
Notes et références
- ↑ ou Drongen en néerlandais
- ↑ transféré plus tard à Paderborn
- ↑ 13 juillet 1886, texte sur le site Documenta Catholica Omnia (it)
- ↑ elle dépendait jusque-là du Royaume-Uni
- ↑ Friedrich Wilhelm Bautz, article ANDERLEDY, Anton Maria, in Lexikon für Theologie und Kirche, Tome I , col. 162, 1990, article en ligne
Bibliographie
- Diccionario histórico de la Compañía de Jesús, t. II, Institutum Historicum S.I., Roma 2001, pp. 1675-1676
Sources
- Pierre Emonet, Un valaisan supérieur général de la Compagnie de Jésus, sur le site Jésuites en Suisse, article en ligne
- (de) Friedrich Wilhelm Bautz, « Anderledy, Anton Maria », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL) , Band 1, Hamm 1975 (ISBN 3-88309-013-1), Sp. 162.
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