Merlin (magicien)

Merlin (magicien)
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Merlin dictant un poème à l’historien Blaise[1]
Enluminure d’un manuscrit français du XIIIe siècle.

Merlin est un personnage légendaire généralement vu comme un magicien et un druide bénéfique, commandant aux éléments naturels et aux animaux. Il est surtout mentionné dans la mythologie brittonique qui couvrait la Bretagne continentale et l’actuelle Grande-Bretagne, jusqu'au sud de l’Écosse, et en particulier dans le cycle arthurien dont il est l'un des personnages principaux. Dans tous les textes où il est mentionné, c'est Merlin qui permet la naissance du Roi Arthur en usant de ses sortilèges, mais aussi l'accession de ce dernier au pouvoir. Il est le conseiller du roi et de ses chevaliers, prédit le cours des batailles et influe sur le déroulement de celles-ci, avant de se retirer dans la forêt à laquelle il est étroitement associé. Merlin fut mentionné très régulièrement dans des textes depuis le Moyen Âge et de nos jours, son nom est fréquemment associé à sa fonction d’« enchanteur », notamment depuis que ce terme a servi de titre à la version française du célèbre dessin animé de Walt Disney dans les années 1960, Merlin l'enchanteur.

Sommaire

Étymologie

Merlin est également connu sous la forme latine « Merlinus  », galloise « Myrddin » ou « Myrdhin », bretonne « Merzhin » ou « Mellin », ou cornique « Marzhin ». Ces noms viennent de « mori-dunon », « forteresse de la mer » en langue celte[2]. Ce même terme *mori se retrouve fort à propos dans Morgane, dérivant de Muirgen, issu du celtique "Mori Genos" : "né de la mer". La forme latine est une euphonie de la forme celtique, probablement pour le rapprocher du merle blanc, oiseau associé à la magie dans le monde celte et dans lequel Merlin, avec ses pouvoirs chamaniques, peut se métamorphoser[3].

Fables et mythes

Druide et enchanteur du Ve ‑ VIe siècle, selon la légende, il est né d'un Fætog : « homme fée » (en normand) et d'une jeune Druidesse[4], pseudo-christianisés en incube et nonne par le trouvère normand Robert de Boron. Certains le situent à l’époque des druides de l'Antiquité celtique. Ce que l’on sait, c’est que les noms « Merddin » et « Myrddin » furent utilisés successivement pour décrire un seul et même personnage. Le nom de « Merlin » sera adopté plus tard, sans doute aux environs du XIIe siècle. La légende de Merlin, dont le nom est associé à des qualificatifs divers tel que « enchanteur », « magicien » ou « l’Homme des bois », est très complexe. On ne sait pas si ce personnage a vraiment existé, les sources manuscrites de l’époque ayant disparu. La plupart des ouvrages qui parlent de Merlin, évoquent aussi Arthur et les chevaliers de la Table ronde. Ces textes datent du XIIIe siècle au XVIe siècle, mais des récits mettant en scène Merlin remontent à bien plus longtemps. Il apparaît qu’un certain Merlinus Ambroisius aurait réellement existé, de descendance royale. L’influence chrétienne au Moyen Âge aurait transformé les écrits de départ en légende : la mère de Merlin ayant enfanté d’un « antéchrist » aux grands pouvoirs. De plus, certaines femmes deviennent des sorcières s’en prenant aux hommes, même à Merlin. Bref, sa description varie au fil des époques jusqu’à ce qu’il devienne le Merlin que l’on connaît à travers les contes et les dessins animés : enchanteur, prophète, homme des bois, maître des animaux, sage, un magicien pur et proche de la nature, assez proche du dieu Pan de la mythologie grecque qui représente l'incarnation même de la nature. Sur le plan symbolique, Merlin représente la bonté et le rêve, la nature dans sa puissance originelle. C’est sans doute pour cela qu’il nous captive, car il est la représentation d'un archétype éternel. La légende de Robert de Boron la plus connue quant à son origine le fait fils d'une vierge et du Diable équipede, d'où le parallèle chrétien et la qualification d'antéchrist.

"Il y a bien longtemps, l’Esprit Malin voulut tromper les hommes. Pour cela il enfanta une jeune femme vierge, Myrdhin naquit de cette union. Contrairement au dessein de l’Esprit Malin, merdin utilisa ses pouvoirs, non pas pour faire le mal mais le bien ! Alors que sa mère allait être brûlée vive comme toutes les filles-mères de cette époque, Myrdhin bien qu’âgé de seulement neuf mois pris la parole et sa défense avec persuasion : elle fut innocentée ! Il continua à exercer ses pouvoirs fabuleux contre l’Esprit Malin. À la fin de sa vie, il tomba éperdument amoureux de la fée Viviane. La légende dit qu’il lui aurait appris le pourvoir d’emprisonner et de se lier à un homme pour l’éternité. Viviane, ignorant la puissance de cette magie aurait enfermé Myrdhin pour toujours. On dit que maintenant encore, Myrdhin est enfermé dans ce lieu en pleine foret de Broceliande."

D'autres légendes (rapportées par Stephen R. Lawhead dans son Cycle de Pendragon), très douteuses néanmoins, lient son existence à la légende de l'Atlantide, d'où sa mère serait native (Charis, fille du Roi Avallach d'Atlantide), alors que son père serait breton (Taliesin fils d'Elphin, roi de Caer Dyvi), selon la légende du Cycle de Pendragon. Ces divergences d'origine viennent du fait qu'aucune histoire réelle n'a encore été découverte, et, de ce fait, toute version est possible.

Merlin conseillant Arthur, illustration de Gustave Doré pour Idylles du roi de Lord Alfred Tennyson (1868).

Selon la légende il vivait dans une petite tour sur une grande colline en Angleterre à Wells ou en Bretagne Armoricaine.

Il était encore possible au XIXe siècle de recueillir en Bretagne Armoricaine des chansons et des contes sur Merlin. La Villemarqué et Luzel, qui furent d'abord sceptique à ce sujet, en ont publié plusieurs. Cette matière date dans sa grande majorité du XIIIe siècle[5].

Merlin et Arthur

Son rôle dans la Légende arthurienne est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne ou royaume de Logres (La Loegrie) (royaume regroupant l'actuelle Angleterre, le pays de Galles et l'Armorique continentale (comprenant la Bretagne administrative actuelle, une partie de la Basse Normandie et de la région Pays de la Loire)). Grâce à une sagesse légendaire, il devient l'ami et le conseiller du roi Uther Pendragon. À la mort de celui-ci, il organise le défi de l'épée Excalibur qui permet à Arthur, fils illégitime d'Uther, de succéder à son père. Puis il incite Arthur à instituer la Table ronde afin que les chevaliers qui la constituent puissent se lancer dans des missions relevant du mythe, notamment la fameuse quête du Graal. À la fin de sa vie, et malgré toutes ses connaissances, Merlin ne pourra rien contre la destinée du royaume de Bretagne et la fin tragique du roi Arthur.

La légende de Merlin n'est pas à l'origine intégrée dans le cycle arthurien. Le personnage sera en quelque sorte « christianisé » par la suite pour pouvoir y figurer, mais on peut y reconnaître l'archétype du druide : proximité avec la nature, pouvoirs magiques, connaissance surnaturelle, sagesse, longue vie, rôle de guide et de conseiller des puissants. Dans un monde chrétien alors en plein essor, il représentait ce qui restait de la tradition ancienne : le monde druidique moribond.

Merlin et la fée Viviane

Devin et druide, Merlin tomba, selon la légende, éperdument amoureux de la fée Viviane, à qui il confia le secret pour se lier un homme à jamais. La fée Viviane entreprit donc de réaliser cette magie, traçant les « neuf cercles » autour de Merlin endormi. La magie étant puissante, Merlin fut enfermé pour l'éternité dans sa geôle, au grand regret de la fée Viviane qui ne croyait pas que la chose fût possible. On dit aussi que même maintenant, il est encore enfermé. Ainsi, dans la forêt de Paimpont, souvent identifiée comme étant également la forêt de Brocéliande, il y a une stèle sur laquelle il est écrit « ici a été enfermé Merlin l'enchanteur par la fée Viviane »[réf. nécessaire].

Merlin et Grisendole

Selon la légende, Merlin se rend à Rome dans la cour de César où la femme de l'empereur romain est suivie de douze demoiselles (en fait des hommes aux cheveux longs barbouillés nuitamment d'onguents pour empêcher la pousse des poils). Il y rencontre une princesse d'Allemagne déguisée en écuyer, Grisendole[6] (vierge dont le nom de baptême est Avenable), devenue sénéchal de l'empereur. Un soir, César rêve d'une grosse truie à longues soies roses couronnée d'un cercle d'or et caressée par douze louveteaux. L'empereur s'éveille effrayé, part à la messe et reste silencieux pendant tout le banquet. Voyant cela, Merlin se transforme en cerf, court au palais dans la salle du banquet, y casse tout et s'agenouille devant César en lui disant : « Cesse de ruminer ton rêve. Attend l'homme sauvage ». L'empereur donne la mission à Grisendole de trouver cet homme sauvage. Elle le cherche en forêt, y rencontre le cerf qui lui dit : « Avenable, fait un pâté de porc avec du miel, du poivre, du lait et du pain chaud et mets la table près du feu avec ce pâté ». Grisendole s'exécute, ce qui fait apparaître l'homme sauvage, noir et hirsute. Ce dernier dévore le pâté et, repu, s'endort. Grisendole le ligote et le ramène à César. L'homme sauvage interprète alors le rêve : la truie, c'est l'impératrice et les douze louveteaux, ses demoiselles. « Qu'on les déshabille » crie César, ce qui fait éclater la vérité : les demoiselles sont en fait des hommes. L'impératrice et ses douze jeunes gens sont immédiatement brûlés sur un bûcher. « Et maintenant, qu'on déshabille Grisendole, et on va voir » crie l'homme sauvage. Devant la découverte de sa féminité, César se signe et demande conseil à l'homme sauvage qui lui propose de l'épouser car c'est une noble valeureuse. César voulant savoir qui est le cerf, l'homme sauvage trace des caractères hébreux qui brûlent une porte, puis s'en va. César épouse Avenable et un jour un messager déchiffre ces lettres : le cerf et l'homme sauvage ne font qu'un, Merlin[7].

Cette légende montre les capacités de métamorphose et de syncrétisme (histoire de l'empire romain, hébraïque) de Merlin.

Merlin dans les œuvres culturelles

Les premières références littéraires à Merlin sont galloises. Différents textes établissent clairement la différence entre deux personnages nommés Merlin. Les Triades galloises, par exemple, font état de trois bardes : Taliesin, chef des bardes, Myrddin Wyllt et Myrddin Emrys. Si les deux bardes appelés Myrddin étaient à l'origine les variantes d'un même personnage, leur histoire est devenue si différente dans les premiers textes que nous possédons à leur sujet qu'il convient d'en traiter séparément, même si certaines péripéties appartiennent aux deux.

Merlinus Caledonensis, Myrddin Wyllt

(« Myrddin the Wild » : le sauvage) Ce Myrddin n'a rien à voir avec Arthur et apparaît avant la période arthurienne. Les premiers poèmes gallois concernant la légende de Myrddin le présentent comme un fou vivant une existence misérable dans la forêt calédonienne, ruminant sur sa triste existence et sur le désastre qui l'a précipité si bas : la mort de son seigneur Gwenddolau, au service duquel il était barde. Les allusions faites dans ces poèmes servent à montrer les évènements de la bataille d'Arfderydd, où Rhydderch Hael, roi de Strathclyde, massacre les forces de Gwenddolau, tandis que Myrddin devient fou en regardant la défaite. Les Annales Cambriae datent cette bataille en 573 et nomment les adversaires de Gweddolau Gwrgi et Peredur, fils d'Eliffer.

Une version de cette légende est préservée dans un manuscrit de la fin du XVe siècle, dans une histoire intitulée Lailoken et Kentigern. Dans ce récit, saint Kentigern de Glasgow rencontre en un endroit désert un fou nu et échevelé dénommé Lailoken, que d'aucuns appellent Merlynum ou Merlin, qui lui déclare être condamné à errer en compagnie des bêtes sauvages à cause de ses péchés. En outre, il dit avoir été la cause de la mort de toutes les personnes tuées durant la bataille « en la plaine entre Liddel et Carwannok ». Après avoir raconté son histoire, ce fou s'éloigne et fuit la présence du saint pour retourner à son état sauvage. Il apparaît encore plusieurs fois dans le récit jusqu'à ce qu'il demande finalement les derniers sacrements au saint, prophétisant être sur le point de mourir d'une triple mort. Après quelque hésitation, le saint exauce le souhait du fou ; alors les bergers du roi Meldred le capturent, le frappent à coups de bâton, le jettent dans la rivière Tweed où son corps fut percé par un pieu, sa prophétie se trouvant ainsi accomplie.

La littérature galloise comporte nombre d'exemples de littérature prophétique, prédisant la victoire militaire de tous les peuples celtes de Grande-Bretagne qui se rassembleraient pour rejeter les Anglo-Saxons — et par la suite les Normands — à la mer. Certaines de ces œuvres ont été interprétées comme les « prophéties de Myrddin », exceptée celle nommée les Armes Prydein.

Geoffroy de Monmouth a également parlé de ce Merlin sauvage et prophétique dans sa Vita Merlini, qui semble être une adaptation très proche de nombreux « poèmes de Myrddin ».

Merlin Ambrosius, Myrddin Emrys

Dans la première moitié du XIIe siècle, ce fut Geoffroy de Monmouth qui introduisit Merlin dans le cycle du roi Arthur. Si Geoffroy est principalement connu pour son personnage d'Arthur, c'est surtout de Merlin qu'il a traité, faisant du barde prophétique de la tradition galloise un personnage central de ses trois livres : Prophetiae Merlini, Historia regum Britanniae, et Vita Merlini. À la suite de son second livre, où Merlin apparaît dans le conte du roi Vortigern, Ambrosius Aurelianus et Uther Pendragon, dont le règne précéda immédiatement celui d'Arthur ; Merlin devient aussi dans plusieurs œuvres ultérieures un personnage des contes du roi Arthur.

Geoffroy narre seulement trois contes de Merlin. Dans le premier, l'auteur attribue à Merlin l'histoire du garçon sans père que rapporte Nennius à propos d'Aurelius Ambrosius. Merlin est issu de la fille d'un roi (peut-être la reine d'Irlande Medb, épouse de Ailill mac Máta) et d'un démon, et l'épisode a lieu à Carmathen au pays de Galles, patrie de Myrddin. Geoffroy mentionne simplement que Merlin était aussi dénommé Ambrosius, camouflant ainsi le changement qu'il opère par rapport au récit de Nennius. Une longue suite de prophéties est alors ajoutée. Le second conte rapporte comment Merlin crée Stonehenge, ayant pour fonction d'être la sépulture d'Aurelius Ambrosius. Le troisième conte narre comment Merlin transforme l'apparence d'Uther Pendragon, lui permettant ainsi d'entrer dans le château de Tintagel pour y engendrer son fils Arthur.

À la fin du XIIe siècle, le poète Robert de Boron remanie cette matière dans son poème Merlin, mais en y ajoutant de nombreux détails altérés et dénaturés d'une manière suggérant que la version de Wace, qui avait adapté le récit de Geoffroy en français, était désormais entrée dans la tradition orale et que celle-ci était ce dont Robert de Boron avait connaissance, ainsi que d'autres contes de Merlin. Seules quelques lignes de ce poème nous sont parvenues. Mais la version en prose qui en fut issue devint populaire et fut plus tard incorporée dans le Petit cycle du Graal (Joseph d'Arimathie, Merlin, Perceval) et dans le cycle Vulgate ou Lancelot-Graal (Estoire del Saint Graal, Merlin, Lancelot, Queste del Saint Graal, Mort du roi Arthur).

Dans le récit de Robert de Boron, Merlin est engendré par un démon surgi de l'enfer et une vierge, tel un antéchrist. Mais sa mère, enceinte, conseillée par son confesseur Blaise qui s'était aperçu de la situation, avait fait baptiser l'enfant à sa naissance pour faire échouer ce complot satanique. Quoi qu'il en soit, Merlin, moitié homme et moitié démon, avait des pouvoirs magiques extraordinaires comme la connaissance du passé, du présent et de l'avenir, cette dernière étant un don de Dieu.

Robert de Boron parle avec beaucoup d'emphase du pouvoir de Merlin de se transformer, de son caractère facétieux et de son rapport avec le Graal. Ce texte introduit également Blaise, le maître de Merlin, dépeint comme transcrivant la geste de Merlin que Merlin lui dicte lui-même, expliquant comment cette geste devra être connue et préservée. Ce texte relie également Merlin au Graal.

La Suite Vulgate (1230') du Merlin explique comment le magicien tombe amoureux de Viviane. Merlin instruit Viviane en magie et, pour jouir pleinement de son amant, l'élève, qui a dépassé son maître, l'enferme dans une prison d'air. Merlin disparaît ainsi du monde des hommes.

Tandis que le mythe arthurien s'étoffait et s'embellissait, les aspects prophétiques de Merlin perdaient parfois leur emphase afin de faire de lui un magicien, le mentor et le confident d'Arthur. D'autre part, il est dit dans le Lancelot en prose que Merlin n'avait jamais été baptisé ni n'avait jamais rien fait de bon dans sa vie, sinon des œuvres démoniaques. Les contes arthuriens médiévaux abondent en ce sens.

Dans Lancelot en prose (1220') et d'autres récits plus tardifs, la chute de Merlin est causée par son amour pour la dame du Lac, qui lui extorque ses secrets magiques, les retournant contre lui. Les textes évoquent le nom de Nimue ou de Viviane, autre personnage clé du cycle arthurien. Merlin serait tombé fou amoureux d'elle et, à sa demande, lui aurait appris plusieurs sorts, dont celui d'emprisonner un homme à tout jamais. Viviane l'emprisonna pour le garder auprès d'elle, soit dans une grotte où il mourut, soit dans un palais magique où il vivrait encore, ce palais étant parfois situé dans la forêt de Brocéliande, en Petite Bretagne.

Il y a ainsi trois récits de Merlin à l'époque d'Arthur qui couvrent aussi les premiers temps de son règne. Le plus ancien, connu sous le nom de Vulgate Merlin, inclut le Merlin de Robert de Boron. Il peut être considéré comme une sorte de préfiguration des trois romans du Cycle de Lancelot. Il existe également une variante incomplète connue sous le nom de Livre d'Arthur. Le second est le plus souvent intitulé Suite de Merlin. Il s'agit d'un long roman en prose qui ne nous est pas parvenu intact mais qui nous est maintenant connu sous le nom de Livre du Graal, conçu comme l'entière histoire du Graal et d'Arthur et ses chevaliers. Ce livre inclut également le Merlin de Robert de Boron. Le troisième enfin s'appelle Les prophéties de Merlin et contient donc les prophéties du personnage (la plupart relatives à des évènements politiques de l'Italie du treizième siècle), tandis que d'autres sont révélées par son fantôme après sa mort. Ces prophéties sont intercalées avec des épisodes relatant les faits et gestes de Merlin et diverses aventures arthuriennes dans lesquelles Merlin n'apparaît pas du tout.

Autres œuvres artistiques

Merlin et Viviane
Photo de Julia Margaret Cameron, 1874
  • Le personnage de Merlin a souvent été repris à travers les siècles, notamment sur des représentations graphiques romantiques au XIXe siècle, surtout dans les pays anglo-saxons et celtiques,
  • Myrdhin, second opéra de Paul Ladmirault (1902-1909).
  • 1963, dessin animé long métrage intitulé Merlin l'enchanteur, œuvre des studios Walt Disney et réalisé par Wolfgang Reitherman.
  • Les nombreux livres et films autour de la légende arthurienne font souvent apparaître Merlin, tel en 1981 dans le film Excalibur de John Boorman où il est incarné par Nicol Williamson.
  • Merlin, téléfilm de 1998 réalisé par Steve Barron avec Sam Neill dans le rôle de Merlin.
  • C'est également devenu l'un des personnages réguliers de la série humoristique Kaamelott, qui le présente plutôt comme un enchanteur incompétent, de mauvaise foi et sans disposition magique apparente, soit tout l'opposé des légendes arthuriennes classiques. Ses capacités se révèlent surtout en tant que druide, son rôle d'origine.
  • Dans la série de livres-jeux Quête du Graal, Merlin est un personnage récurrent qui est le mentor bougon du héros, Pip.
  • Merlin est le nom d'un "super-vilain" (avec une barbe noire) dans un numéro de Thor, de la maison d'édition Marvel Comics, mais se révéla être en fait un mutant du nom de Warlock.
  • Dans la série de science-fiction Stargate SG-1, Merlin est un personnage prépondérant dans la lutte contre les Ori. C'est un membre de la race des Anciens.
  • Il est aussi, pour certains, le modèle du personnage de Gandalf, le « bon » mage du livre Le Seigneur des anneaux publié par J. R. R. Tolkien en 1954.
  • Merlin fait également l'objet d'un roman au complet nommé comme le personnage, dans la saga du Cycle de Pendragon écrite par Stephen Lawhead, où il est cité comme étant Merlin, Myrddin Bach et Myrddin Emrys.
  • Dans le roman de Laurence Carrière on y raconte l'enfance et l'adolescence du jeune Merlin: Tome 1: Merlin à l'école des druides et tome 2: L'épée des rois, chez LER.
  • En 2008, la série télévisée britannique Merlin, diffusée sur BBC One, raconte les aventures d'Arthur et de Merlin jeunes.
  • Dans le livre d'Irene Radford : Les Descendants de Merlin (Tome I), est racontée l'histoire de Wren, la fille de Merlin et d'une grande prêtresse de Dana, conçue sur le site de Stonehenge et amie d'enfance d'Arthur.
  • Merlin, fils de Corwin et de Dara, est également le personnage principal dans le deuxième cycle des Neuf Princes d'Ambre, écrit par Roger Zelazny.
  • Dans les romans de Harry Potter écrits par J. K. Rowling, Merlin est connu comme le plus grand et célèbre sorcier de tous les temps. Il est d'ailleurs le fondateur de l'Ordre de Merlin.[réf. nécessaire]
  • Dans les œuvres de Pierre Bottero, notamment dans les deux trilogies sur Ewilan, Merlin serait Alavirien, le plus grand dessinateur de tous les temps et s'appellerait en réalité Merwyn Ril'Avalon.
  • Dans Merlin l'Ange Chanteur, le tome 3 du cycle Quand les dieux buvaient de Catherine Dufour Merlin serait un Archange dégénéré et griffu se nourrissant de foi brisée et de souffrance humaine.
  • Merlin est aussi une bande dessinée dont le scénario est signé Jean-luc Istin publiée chez l'éditeur Soleil. Cette décalogie retrace la jeunesse de Merlin.
  • Dans la série Azilis, de Valérie Guinot, Azilis ou Niniane, qui n'est autre que la future fée Viviane, connaît Myrddin et devient son élève dans le tome 2, sans pour autant accepter d'avoir une liaison avec lui.

Merlin « historique »

La confusion de ces personnages a donné naissance au fantasmatique Merlin l'Enchanteur, capable de traverser le temps et l'espace. Et pour cause : puisqu'il est plusieurs personnes à la fois.

On peut rapprocher l'empereur d'Occident Julius Nepos du Jules César des romans arthuriens, qui n'aurait donc rien à voir avec Caius Julius Caesar (Jules César). En effet Julius Nepos a été césar, c'est-à-dire vice-empereur, pour l'Occident, du 9 février 474 au 24 juin 474, après quoi il est devenu auguste, c'est-à-dire empereur, jusqu'à septembre 475.

L'identification du Jules César des légendes, recoupée avec celle d'Ariadne, impératrice de Constantinople, reprise dans les romans sous le nom d'Adrian de Constantinople, placerait donc un hypothétique Merlinus « historique » au Ve siècle.

Il y aurait donc lieu, ainsi, de bien différencier le personnage Merlinus, contemporain de Vortigern, Ambroise Aurèle, et Julius Nepos (le césar), du Martinus / Myrdhin, contemporain de Taliesin, un siècle plus tard. Ce ne sont pas les mêmes personnes.

De plus, selon certains, Myrddin n'était, à l'origine, pas un nom mais un titre qui aurait été attribué à plusieurs personnes, dont certains auraient inspiré la légende de Merlin.

Notes

  1. He learnt his craft from a master, Bleise, portrayed here as an historian recording the deeds of Arthur's reign, as reported by Merlin. (Manuscript illustration, c.1300.), dans Arthur Cotterell, The Encyclopedia of Mythology, Lorenz Books/Anness Publishing Limited, 1996-1999, p. 114 (ISBN 1-85967-164-0).
  2. Article Merlin sur MSN Encarta.
  3. Martin Aurell, émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 6 avril 2011.
  4. (en) Katharine Mary Briggs, An Encyclopedia of Fairies, Hobgoblins, Brownies, Boogies, and Other Supernatural Creatures, New York, Pantheon Books, 1976 (ISBN 978-0-394-73467-5), p. 440 .
  5. Goulven Peron, Mutation d'une légende bretonne : La Santirine, Revue du C.G.H.P., no 24, 2009.
  6. Orthographiée aussi Grisandole, elle est séparée de son père, un duc allemand, suite à un bannissement.
  7. (en) The story of Grisandole: a study in the legend of Merlin L'histoire de Grisandole : une étude d'une légende de merlin.

Bibliographie

Textes médiévaux :

  • Le livre du Graal. Dir. Daniel Poirion et Philippe Walter. Paris : Gallimard, Pléiade, 3 volumes (Estoire, Merlin, Suite Vulgate, Lancelot, Queste, Mort Artu). (texte original et traduction)
  • Jean Markale, Le cycle du Graal (coffret, 4 vol.), La naissance du roi Arthur, les chevaliers de la Table Ronde, Lancelot du lac, la Fée Morgane), J'ai lu, 2000. (traduction)
  • Théophile Briant, " Le Testament de Merlin", (préface de Fernand Guériff), éditions Champion-Slatkine, Paris, 1985.
  • Geoffroy de Monmouth, La Vie de Merlin (1148), Climats, 1996. (traduction)

Textes modernes :

En jeu

  • le jeu de cartes HerosDeï : Les Chevaliers de la Table Ronde d'Arnaud Chapalain en 2005

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