Maximin Isnard

Maximin Isnard
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Maximin Isnard
Maximin Isnard
Maximin Isnard

Naissance 16 novembre 1755
Grasse
Décès 12 mars 1825 (à 69 ans)
Grasse
Nationalité Drapeau de France France
Profession Homme politique, commerçant
Autres activités Député du Var

Président de la Convention

Maximin Isnard, né à Grasse, le 16 novembre 1755, mort au même lieu le 12 mars 1825, était un homme politique français qui fut notamment député du Var à la Convention nationale.

Sommaire

Avant la Révolution

Isnard est né à Grasse en 1755. Il est le fils cadet de Maximin Isnard et de Anne Thérèse Fanton, négociants. Il devient lui-même commerçant parfumeur à Draguignan avant de crée une manufacture de soie et de savon.

Sous la Révolution

À la Législative

Isnard embrasse très vite les idées nouvelles au début de la Révolution. Le 9 septembre 1791, ce patriote exalté est élu à l'Assemblée législative, par le département du Var, avec 237 voix sur 478 votants.

Isnard se lie très vite avec Brissot et siège à gauche de l'Assemblée. Il est l'un des orateurs les plus violents, requérant sans cesse des mesures répressives contre les émigrés et les Prêtres réfractaires, déclarant que ces derniers sont « des pestiférés qu'il faut envoyer dans les lazarets de Rome et d'Italie ». En décembre 1791, il appuie la mise en accusation des frères du roi. Dans le même temps, il soutient la campagne des brissotins en faveur d'une guerre contre les puissances extérieures.

Après la déclaration de guerre en mars 1792, il attaque violemment le roi, la Cour, les ministres et La Fayette. Il soutient la mise en accusation de Lessart, bête noire de la gauche. Fin juin, il va même jusqu'à proposer l'abolition de la royauté.

Le 20 juin 1792, il est envoyé contenir le peuple qui envahit le palais des Tuileries. Il fait ensuite un rapport qui égratigne le pouvoir royal. Le 5 août, il attaque une nouvelle fois Louis XVI, l'accusant de ne pas respecter la Constitution. Le 9 août, à la veille de la chute de la royauté, il déclare: "Vous voulez réprimer le peuple. Ah ! si le Ciel, qui connaît le secret des consciences, se chargeait de punir, les coupables, c'est sur La Fayette, c'est sur le département de Paris, c'est sur la cour que tomberaient les premières vengeances. "[1] Il est ensuite accusé de prêcher l'insurrection par les Feuillants.

À la Convention

L'orateur girondin

Isnard est réélu à la Convention nationale le 5 septembre 1792. Effrayé par la poussée des sans-culottes parisiens, il s'oriente vers la droite et siège avec les Girondins, défendant le conservatisme social.

Il est tout d'abord envoyé à Nice en tant que commissaire de la République. Il annonce la prise de Sospel avant de revenir à Paris à la fin de l'automne.

Il devient membre du Comité de défense générale, ancêtre du Comité de Salut public, institué le 3 janvier 1793. Lors du procès de Louis XVI, il vote pour l'appel au peuple, pour la mort et contre le sursis. Devenu porte-parole des éléments les plus conservateurs de la Gironde, il soutient la création du Tribunal révolutionnaire, espérant ainsi prévenir les troubles populaires. Il refuse pourtant de voter la mise en accusation de Marat. Le 5 mars 1793, il se fait remarquer en qualifiant la Convention de "machine à décret" placée entre les mains de la faction montagnarde.

Lors du débat sur la future constitution, il soutient le projet de Condorcet et se prononce en faveur du fédéralisme. Début avril, il soutient avec Barère la création du Comité de Salut Public, mais n'y est pas élu à son grand dépit.

La présidence de la Convention

Le 16 mai 1793, Isnard est élu président de la Convention contre le candidat montagnard Thuriot. Au "perchoir", il se distingue par ses excès de langage.

Le 25 mai, il réplique ainsi à une députation de la Commune, venant dénoncer l'arrestation d'Hébert par la Commission des Douze : « Si jamais la Convention était avilie, si jamais par une de ces insurrections qui depuis le 10 mars se renouvellent sans cesse, et dont les magistrats n'ont jamais averti la Convention [...] Si par ces insurrections toujours renaissantes il arrivait qu'on portât atteinte à la représentation nationale, je vous le déclare, au nom de la France entière, Paris serait anéanti...», ajoutant que « bientôt, on chercherait sur les rives de la Seine la place où cette ville aurait existé ». Il conclut, menaçant les "anarchistes": " Le glaive de la loi, qui dégoutte encore du sang du tyran, est prêt à frapper la tête de quiconque oserait s'élever au-dessus de la représentation nationale. " [2] Ces propos suscitent de vives protestations sur les bancs Montagnards. Marat et Danton attaquent le président et prennent la défense des pétitionnaires. Violemment injurié par les tribunes, il doit quitter son fauteuil au profit de Hérault de Séchelles.

Le 28, Isnard crée un nouveau tumulte. A un groupe de sectionnaires réclamant la libération de Dobsen il répond sévèrement: "La Convention pardonne à votre jeunesse, mais elle ne se laisse influence par aucune portion du peuple. Elle dira toujours: guerre aux aristocrates et aux anarchistes !" Cette déclaration suscite une nouvelle protestation de la Montagne et Isnard est personnellement menacé par certains députés. La suite de la séance est si tumultueuse qu'il doit à nouveau quitter le "perchoir" avant la clôture.

Isnard fugitif

Son mandat de président se termine le 30 mai, c'est-à-dire à la veille des Journées du 31 mai et du 2 juin 1793. Le 31 mai, il s'attaque à la Commune et s'élève contre l'action des sections parisiennes. Il résilie aussitôt ses fonctions de lui-même « par amour de la patrie » et se met sous la sauvegarde du peuple. Cela lui permet de ne pas être arrêté le 2 juin avec ses amis girondins. Le 28 septembre 1793, le rencontrant dans la rue, le juré Léopold Renaudin du Tribunal révolutionnaire tente, de sa propre autorité, de l'arrêter. Isnard parvient cependant à s'échapper. Il est mis en accusation le 12 vendémiaire an II (3 octobre 1793) et se cache jusqu'au 9 thermidor an II (27 juillet 1794). Durant cette période, le bruit de sa mort courut, ce qui lui permit de se soustraire aux recherches de la police.

La réaction thermidorienne

Isnard est réintégré à la Convention le 14 frimaire an III (4 décembre 1794). Il devient alors un des chefs du mouvement réactionnaire contre les Jacobins et les membres des Comités de l'an II. Le 22 mars 1795, il réclame la mise en accusation de Lindet qui défend les Journées du 31 mai et du 2 juin 1793.

En mai 1795, il est envoyé en mission dans les Bouches-du-Rhône et les Basses-Alpes et il fait la chasse aux terroristes jacobins, laissant massacrer ceux qui étaient détenus au fort Saint-Jean de Marseille.

Cette rigueur le fait suspecter de royalisme, mais il parvient à s'en défendre.

Sous le Directoire

Le 22 vendémiaire an IV (13 octobre 1795), Isnard est réélu député au Conseil des Cinq-Cents par le département du Var. Il y siège avec la droite réactionnaire et volontiers royaliste. Peu après cette élection, il est dénoncé comme l'un des responsables de la Terreur blanche et réplique en attaquant les Jacobins.

Il se fait peu remarquer au cours de la législature et quitte son poste en 1797. Maximin Isnard fait ensuite partie de l'administration de son département et sombre dans le mysticisme.

Sous la Consulat et le Premier Empire

Il se rallie à Napoléon Bonaparte qui le fait baron de l'Empire en 1813.

En 1802, il publie un petit traité : De l'Immortalité de l'âme.

Le comte de Fortia de Piles raconte [réf. nécessaire] que, chaque année, le 21 janvier, Maximin Isnard allait prier sur la Place de la Concorde à l'endroit où Louis XVI avait été exécuté. Ce remords ostentatoire évite à ce régicide d'être proscrit à la Restauration.

Lorsque celle-ci intervient en 1814, il se rallie à Louis XVIII et n'est ainsi pas inquiété.

Il meurt dans l'anonymat à Grasse en 1825.

Bibliographie

Notes et références

Liens internes

Liens externes

  • Voir biographie sur site de l'Assemblée nationale.
Précédé par Maximin Isnard Suivi par
Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède
Président de la Convention nationale
(16 - 30 mai 1793)
François Mallarmé



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