Martha Jane Canary

Martha Jane Canary

Calamity Jane

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Calamity Jane en 1895

Martha Canary plus connue sous le surnom de Calamity Jane[1] (1er mai (?)[2] 1856 près de Princeton, Missouri[3] - 1er août 1903, Deadwood, Dakota du Sud) est un personnage réputé de la conquête de l'Ouest.

Sommaire

Biographie

Les faits

Plus de cent ans après sa mort, Calamity Jane et sa vie dans le Far West constituent encore un sujet de controverses. Tant d'informations contradictoires et de légendes ont circulé au cours de sa vie et après sa mort en 1903, que les chercheurs les plus sérieux ont beaucoup de mal à séparer les faits de la légende.

Même son Autobiographie, qui semblait être une preuve tangible, est remplie d'imprécisions et d'erreurs qui ne concordent pas avec les faits. Elle-même alimentait son mythe en accumulant les récits débridés et imaginatifs[4].

Son nom est souvent cité comme Martha Jane Cannary (ou Canary), mais le Jane est sujet à caution : elle ne s'attribue pas ce prénom dans son Autobiographie, et il pourrait être un surnom.

Son Autobiographie est en fait une petite brochure qu'elle a distribué à partir de 1896 pour des spectacles organisés à Minneapolis, remplie d'imprécisions et d'actes héroïques inventés. Même son âge est sujet à caution : dans cette brochure elle dit être née « Marthy[5] Cannary à Princeton, Missouri, en mai 1852 », or sa première pierre tombale, au cimetière du mont Moriah, à Deadwood, était gravée « âgée de 53 ans », ce qui la ferait naître en 1850. Des chercheurs indiquent même une naissance au plus tard en 1847.

Dans cette brochure, elle dépeignait Wild Bill Hickock comme un « ami », mais il fallut attendre la sortie de lettres présentées comme authentiques de Martha à sa fille, en 1941, par Jean Hickok McCormick, se présentant elle-même comme la fille secrète de Calamity Jane et de Wild Bill Hickock pour qu'on imagine une histoire plus intime entre ces deux grandes figures de l'Ouest américain. Des historiens réputés ont depuis longtemps remis en cause l'authenticité de ces lettres. J. Leonard Jennewein, l'historien du Dakota du Sud, a notamment conclu après une recherche méticuleuse, au « canular complet du début à la fin » de ces prétendues lettres. Cela n'a toutefois pas empêché leur large diffusion et l'amplification du mythe de Calamity Jane.

Leur publication en français, avec peut-être un manque de mesure sur le rappel des doutes sur leur authenticité, a reçu un large écho.

La Légende

Ce qui suit est ce qu'on peut extraire de l’Autobiographie et des Lettres[6] de Calamity Jane, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune garantie d'authenticité des événements décrits.

Son véritable nom était Martha Jane Canary. Elle naît le 1er mai 1852 à Princeton au Missouri. Elle a deux frères et trois sœurs dont elle est l'aînée. Leurs parents les laissant souvent livrés à eux-mêmes, elle apprend très tôt à s'occuper d'eux. Enfant, elle aime beaucoup s'amuser à l'extérieur et apprend tôt à monter à cheval, arrivant à dresser bientôt les plus têtus d'entre eux.

En 1865, la famille part pour le Montana. Elle a alors treize ans. Pendant le voyage, qui dure cinq mois, elle participe à la chasse avec les hommes. Sa mère Charlotte Canary meurt pendant le voyage. La même année, la famille émigre à nouveau, cette fois pour Salt Lake City, Utah, où son père meurt en 1868.

Commence alors la vie aventureuse qui la rendra célèbre. Elle rejoint deux ans plus tard le général Custer en qualité de scout (guide, éclaireur). Elle fait campagne en Arizona contre les Indiens. Elle commence à porter des habits d'hommes. Elle exécute de dangereuses missions, participe à plusieurs campagnes et devient très habile au tir.

D'après ses mémoires, c'est pendant sa période scout qu'elle gagne le surnom de Calamity Jane. Dans le Wyoming, il lui est ordonné de partir avec un détachement. Parti pour plusieurs jours, le groupe de soldats subit plusieurs escarmouches indiennes au cours desquelles six soldats sont tués et de nombreux autres sérieusement blessés. De retour vers le fort, à quelques kilomètres seulement de celui-ci, le détachement tombe dans une embuscade. Le capitaine est blessé. Se retournant, Martha s'aperçoit que l'officier va tomber de son cheval. Elle galope alors vers lui et l'attrape avant qu'il ne tombe. Elle le hisse sur son cheval, devant elle, et le ramène au fort, lui sauvant la vie. Une fois guéri, le capitaine lui aurait dit, en plaisantant : « Je vous baptise Calamity Jane, l'héroïne des plaines. ». Ce surnom ne l'aurait plus jamais quittée.

Au cours de ses campagnes, elle est la première femme blanche à pénétrer dans les Black Hills, alors contrôlées par les Sioux, dont ce sont les montagnes sacrées. Elle doit ensuite rejoindre le général Custer à Little Big Horn. Durant son voyage, elle est contrainte de traverser à la nage la rivière Platte, à la suite de quoi elle tombe malade. Elle est rapatriée au Fort Fetterman, où elle reste quatorze jours. Puis, ayant récupéré, elle se met en route pour Fort Laramie. Là, elle rencontre William Hickok. Elle fait la route avec lui jusqu'à Deadwood. Puis elle assure la liaison, en qualité de courrier, entre Custer, encore dans les Black Hills, et Deadwood. Un jour d'août 1876, son ami Wild Bill Hickok est tué d'une balle derrière la tête dans un saloon de Deadwood. Bien que l'on prête à Calamity Jane une aventure avec ce dernier, il semblerait qu'ils n'aient été en fait que de très bons amis, sans plus, et que le père de son enfant (Janey) ne soit autre qu'un lieutenant avec qui elle aurait eu une liaison quelque temps.

Elle serait alors partie à la recherche de l'assassin, un nommé Jack McCall, et l'aurait attrapé pour le livrer à la justice. Mais celui-ci se serait échappé. Il a été repris quelque temps plus tard, jugé puis pendu.

Elle quitte Deadwood en 1877 avec le septième de cavalerie. L'année suivante, elle fait un peu de prospection. Puis elle fait des navettes entre différents forts et villes avec un attelage de bœufs, les animaux les plus résistants pour ce genre de trajets dans cette région précise. Elle ne cesse de changer d'activité et de voyager, allant du Wyoming, vers l'Oregon, ou encore vers la Californie, élevant du bétail ou le convoyant.

En 1885, à El Paso, elle rencontre Charley Burke (ou Charlie Burke), un Texan avec qui elle se maria, voulant enfin s'arrêter quelque part. Deux ans plus tard, elle met au monde une petite fille. La famille part alors pour le Colorado, où ils ouvrent un hôtel. Puis ils voyagent encore de ville en ville pour revenir à Deadwood, dix-sept ans après le départ de Martha. Ses anciens amis sont ravis de la revoir ; certains veulent mettre par écrit ses aventures et d'autres lui proposent de les jouer. Entre temps son mari la quitte. Elle est alors engagée au Palace Museum de Minneapolis en 1896. Elle participe ensuite à plusieurs spectacles centrés sur le mythe de l'Ouest américain (Wild West Shows), en vogue à l'époque.

Elle meurt le 1er août 1903. Deux de ses amis transportent son corps de la ville de Terry à Deadwood, où les membres de la Société des Pionniers des Black Hills organisent ses funérailles. Habillé de blanc, placé dans un cercueil capitonné, son corps est exposé dans l'arrière-salle d'un saloon, où tous les habitants de Deadwood peuvent venir lui faire un dernier adieu.

Elle est enterrée à Mont Moriah Cemetery (Deadwood), à côté de Wild Bill Hickok, selon sa volonté.

Œuvre écrite

Calamity Jane étant considérée comme analphabète par certains, la paternité des rares œuvres écrites qui lui sont attribuées est contestée. Il reste envisageable qu'elle ait dicté certains textes.

Autobiographie : Life and Adventures of Calamity Jane

Ce court texte en anglais[7], publié en 1896, est considéré par beaucoup comme une fiction[8].

Lettres à sa fille

Ce qui suit provient en partie d'un texte dont l'authenticité est très souvent remise en question, sans apporter de distance ni de réserve :[9]

Les lettres de Jane à sa fille Jane Hickok Burkhardt Mc Cormick (du nom de son 3e mari) s'étalent sur 25 ans. Elles éclairent le personnage d'un jour différent. Elle révèle une autre facette de sa personnalité, celle de l'amour maternel, très touchant dans ces lettres. Calamity Jane a toujours voulu garder le contact avec sa fille, alors même qu'elle ne les a jamais envoyées.

Selon ces lettres, Jane Hickok Burkhardt Mc Cormick naquit en 1873 de Calamity Jane et Wild Bill Hickok (James Butler Hickok). Elle fut confiée par sa mère à un couple d'origine anglaise, Jim O'Neil et son épouse. Jim O'Neil reçut les lettres de Calamity Jane avant sa mort, en 1912, et les remit à Jane Hickok. Son acte de naissance était inscrit sur une page de la Bible. Sa fille travailla dans un musée de la région. On croyait les lettres manuscrites perdues, après une 1re publication en 1941, quand la fille de Calamity Jane les avait lues pour la 1re fois à la radio pour la fête des mères. Ce n'est qu'à sa mort, en 1951, lorsque le musée ferma, qu'une dame récupéra les lettres et les garda jusqu'à ce que quelqu'un s'y intéresse.

Récemment l'acteur et réalisateur français Grégory Monro a retrouvé le manuscrit original des lettres de Calamity Jane et les a fait publier avec ses corrections et des lettres inédites. Passionné par Calamity Jane, Grégory Monro a conçu une exposition hommage pour un musée parisien, dans laquelle était exposé en exclusivité mondiale, le fameux manuscrit. Grégory Monro réalise un documentaire sur la légende de Calamity Jane et travaille également sur un long métrage pour l'instant tenu secret.[réf. souhaitée]

Calamity Jane dans les œuvres de fiction

Films

Série télévisées

Romans

Bandes dessinées

  • Dans la série de bandes dessinées Lucky Luke, Calamity Jane apparaît brièvement dans un album de Lucky Luke contre Joss Jamon, représentée, de manière incorrecte, comme une criminelle. Elle réapparait, sous un aspect très différent, dans un autre album, Calamity Jane, dont elle tient la vedette avec Lucky Luke, puis dans un autre album, Chasse aux fantômes. Dans ses apparitions, Jane est décrite comme une femme plutôt masculine et au langage peu distingué ; mais elle est aussi présentée comme indépendante, courageuse et déterminée, en faisant au final un personnage très sympathique.
  • Une bande dessinée intitulée Calamity (texte et dessin de Sylvie Fontaine, BFB éditions, Paris, 2004) retrace, en s'inspirant librement des Lettres à sa fille, la vie de l'aventurière. C'est à travers les yeux de sa fille, devenue adulte et partie enquêter sur la vie de sa mère, que l'histoire est retracée.
  • En janvier 2008 sort Martha Jane Cannary : Les années 1852-1869. La vie aventureuse de celle que l'on nommait Calamity Jane (dessin : Matthieu Blanchin ; récit : Christian Perrissin, éditions Futuropolis, 1 tome paru). Les auteurs se sont penchés sur les écrits de Calamity Jane, les Lettres à sa fille, et sur de nombreux autres écrits pour nous raconter la vie de cette aventurière célèbre.
  • Calamity Jane est également parodiée dans le premier album de la série Cotton Kid où la caricature des albums de Lucky Luke est reprise et poussée à l'extrême : le personnage est tellement grossier, laid, peu féminin et désagréable qu'il fait l'unanimité contre lui, alors qu'il est l'un des seuls à voir clair dans le jeu de dupes du concours truqué.

Dessins animés

Disques

  • Anne Sylvestre a consacré un album de chansons au récit de la vie de Calamity Jane.
  • Au début du siècle dernier, le chanteur country Vernon Dalhart et Adelayne Hood ont fait une chanson intitulée « Calamity Jane ».
  • En 2002, le groupe Supreme Beings of Leisure a aussi fait une chanson avec le même titre.
  • En 2006, Chloé Mons entourée d'Alain Bashung et de Rodolphe Burger a sorti un CD, La ballade de Calamity Jane (Dernière Bande), composé d'extraits lus du livre Calamity Jane, lettres à sa fille (éd. Payot et Rivages) et de chansons inspirées par ce texte.

Voir aussi

Lien interne

Liens externes

La plupart des textes sérieux, non hagiographiques et distanciés par rapport à la légende sont écrits en anglais :

Notes

  1. Les surnoms en Joe et Jane sont très fréquents, et on connait même d'autres Calamity Janes, dont au moins une Mattie Hamilton (ou Young), citée en avril 1875 dans un journal de Pueblo (Colorado), quelques mois avant la première mention écrite de la Calamity Jane sujet de cet article (Calamity Jane, The Woman and the Legend, James D. McLaird, 2005)
  2. Aucune source n'atteste cette date, on garde par habitude la date indiquée par Calamity Jane elle-même
  3. Un recensement établi en 1860 dans le comté de Mercer, indique sans ambigüité la présence de R.W. Canary, trente-cinq ans, fermier venant de l'Ohio, de Charlotte, sa femme, vingt ans, et de leurs trois enfants, Martha, quatre ans, Cilus, trois ans et Lana, un an (Calamity Jane, The Woman and the Legend, James D. McLaird, 2005)
  4. Christian Perrissin : « Avec Calamity Jane, la difficulté c'est surtout qu'elle a raconté tellement de choses fausses sur son compte que personne ne sait vraiment ce qu'a été sa vie. Pour ne pas trop inventer, il a fallu faire des recoupements entre divers bouquins qui parlent d'elle ou d'autres personnages comme Wild Bill Hickok, ou Custer, et voir si ce qu'elle raconte concorde avec les dates et les lieux. C'est rarement le cas. » [1]
  5. sic : Marthy, et non Martha
  6. Calamity Jane, Lettres à sa fille, Seuil, coll. Point-Virgule, 1979.
  7. Consultable notamment sur le projet Gutemberg, ou encore ici
  8. Une étude succincte en anglais est disponible ici
  9. On se méfie... sur evene.fr
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