Marais de la Dombe

Marais de la Dombe

Dombes

Vue aérienne de la Dombes.

45°58′N 05°00′E / 45.967, 5

La Dombes est un des pays de l’Ain.

Sommaire

Localisation

La Dombes correspond à un plateau d'origine morainique (dépôt de sable, de cailloux et d'argile) situé dans le département de l'Ain au nord-est de Lyon. Elle est limitée à l'ouest par la vallée de la Saône et au Sud par la Côtière qui surplombe les plaines du Rhône. À l'est, c'est la rivière d'Ain qui la sépare du Bugey. La limite Nord est peu nette ; progressivement la Dombes entre en contact avec la Bresse.

Pays

A partir du mariage d'Humbert de Beaujeu et de Marguerite de Baugé, la Dombes, soit l'ensemble des territoires de la maison de Beaujeu, situés sur la rive droite de la Saône, également appelé à l'époque "Beaujolais à la part de l'empire", par opposition au Beaujolais propre vassal du royaume, forma une souveraineté, sur laquelle les princes exerçaient les droits régaliens (notamment battaient monnaie) et ne dépendaient pas du roi de France[1]. Cette souveraineté avait pour capitale Trévoux et correspondait à peu près à l'ancien arrondissement de Trévoux. La Dombes était formé de deux territoires non contigus avec onze châtellenies dont une partie était en Bresse (Trévoux, Thoissey, Saint-Trivier, Ambérieux, Beauregard, Villeneuve, Montmerle, Baneins), et les trois autres faisaient partie de l'autre Dombes (Chalamont, Lent, Le Chatelard) . Le territoire qui séparait les deux Dombes avec Villars et Châtillon était appelé le couloir bressan.

En 1762, lorsque la principauté de Dombes fut rattaché au royaume de France, elle devint un pays de France, compris dans le gouvernement général de Bourgogne, situé entre la Bresse, le Lyonnais, le Beaujolais et le Mâconnais.

De nos jours, la Dombes est, avec la Bresse, le Bugey, le Revermont et le Pays de Gex, un des « Pays de l'Ain ».

Caractéristiques

Les étangs, très nombreux (plus de mille), sont d'origine humaine. Ils ont été creusés - principalement par les moines, en mettant à profit les dépôts d'argile morainiques. En particulier, leur profil est maîtrisé et déterminé par le type de pêche, illustré sur la photo : à la différence des étangs du Forez, au fond plat, les étangs de la Dombes présentent une très légère pente, permettant à l'eau de s'écouler lentement et régulièrement vers l'émissaire (dénommé « thou ») lors de leur vidange à l'occasion de la pêche. Ils permettent une pisciculture importante depuis longtemps, mais jusqu'au XIXe siècle, la région souffrait d'un paludisme endémique.

L'alternance assec-évolage est une particularité culturelle et culturale locale, où culture céréalière et élevage du poisson sont intimement associés.

Sans oublier la célèbre grenouille des Dombes qui est une spécialité culinaire.

« La » ou « les » Dombes ?

La question de l'utilisation du pluriel ou du singulier pour nommer la région est sujette à discussion. Les Dombistes actuels utilisent aussi bien l'appellation « la Dombes », mais seule l'utilisation du singulier est correcte ; c'est d'ailleurs de cette manière qu'on reconnaît les Dombistes originaires.
On notera à ce sujet le nom de la commune du pays Villars-les-Dombes, qui prête à confusion. Ici, le “les” vient du latin latus et signifie “à côté” de la Dombes. Il faudrait d'ailleurs écrire Villars-lès-Dombes[2].

Etymologie

L’étymologie du mot Dombes est controversée : pour certains ce nom proviendrait d’un nom germanique Tumpel ou Dumpel ou Dumphfel signifiant étang, pour d’autres viendrait de Dumus signifiant buisson. Le nom apparaît au 7° siècle sous la forme de "Terra de Dumbis" (d'où le "s" final)


Communications

La région est traversée par la ligne de la Dombes et la route Lyon - Bourg-en-Bresse. La partie sud-ouest est devenue suburbaine de Lyon.

Histoire

Origines de la Dombes

La Dombes était au temps de Jules César peuplée par les Ambarres. Au Ve siècle, elle faisait partie du royaume des Burgondes. Lors du partage de Verdun en 843, elle revint à Lothaire Ier, c'est-à-dire à l'Empire. Mais l'éloignement du pouvoir causa la création de seigneuries qui s'érigèrent en seigneuries quasi-autonomes.

La Dombes dans le Saint Empire

À la fin du XIIe siècle, les sires de Baugé et de Thoire et Villars se partageaient la région. Le mariage du 15 juillet 1218 entre la fille du sire de Baugé et Humbert V de Beaujeu fit passer la Dombes dans le domaine des Beaujeu jusqu'en 1400, où leurs terres passèrent aux Bourbons. La partie sud de la Dombes appartenait, elle, aux sires de Thoire et Villars, également possessionnés dans le Bugey.

À partir de l'avènement d'Humbert V de Thoire et Villars en 1300, la seigneurie s'orienta progressivement vers la France (Humbert VI sera l'un des principaux artisans du rattachement du Dauphiné à la France en 1336 ; les trois derniers sires de Thoire et Villars servirent les rois de France durant la guerre de Cent Ans.

La Dombes souffrit de guerres entre les comtes de Savoie et les sires de Thoire et Villars (alliés au Dauphin et au comte de Chalon contre la Savoie) à partir de la fin du XIIIe siècle. En voulant aider Édouard, comte de Savoie contre Guigue V dauphin de Viennois, Humbert Ier de Beaujeu fut fait prisonnier à Varey en Bugey en 1325, durant la bataille de Varey. Il fut contraint de prêter hommage pour les seigneuries de Meximieux, Miribel et Bourg-Saint-Christophe à l'Est de la Dombes, et demanda au comte de Savoie un dédommagement. Les terres des sires de Thoire et Villars subirent, quant à elles, plusieurs chevauchées parties des terres des comtes de Savoie, jusqu'à ce que le climat ne s'apaise, aux alentours de 1355. Humbert VII de Thoire et Villars, n'ayant pas vu son fils unique lui survivre et se trouvant menacé par le duc de Bourgogne à qui il refusait de prêter hommage, vendit ses terres en 1402, les partageant entre les ducs de Savoie et de Bourbon (qui avaient obtenu le Beaujolais du dernier sir de Beaujeu en 1400 et pouvaient ainsi agrandir leurs terres vers l'est), se plaçant ainsi sous la protection de ces grands princes. Humbert VII de Thoire et Villars garda toutefois l'usufruit de ses terres jusqu'à sa mort en 1423.

Rattachement progressif au royaume de France

En 1523, François Ier accusa le connétable de Bourbon de félonie, en vertu de quoi il confisqua ses terres dans le royaume de France et dépêcha une armée pour confisquer la partie de la Dombes lui appartenant, bien que, ces terres se trouvant côté Empire, la Saône fît frontière entre le royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique. Il institua alors un Parlement afin d'administrer la Dombes en son nom : le parlement de Dombes qui siégea d'abord à Lyon, par « territoire emprunté ».

En 1560, François II rendit leurs possessions aux ducs de Bourbon qui récupérèrent également leurs possessions de Dombes. L'empereur n'ayant pas eu l'ambition de contrer le roi de France lorsqu'il avait confisqué ce territoire relevant pourtant de sa juridiction, les ducs de Bourbon érigèrent la Dombes en petite souveraineté indépendante dont Trévoux devint, suite logique à l'ampleur prise par la ville à la fin du Moyen Âge, la capitale.

On rassembla dès lors dans cette cité tous les organes nécessaires à la bonne administration d'un petit Etat: un hôpital y fut fondé par Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Bourbon-Montpensier, sous l'impulsion de Claude Cachet de Garnerand, conseiller au parlement de Dombes.

Elle céda ensuite à Louis XIV, son cousin germain, la souveraineté de Dombes contre la libération du duc de Lauzun, dont elle était amoureuse.

Louis XIV ne rattacha pas la Dombes à la France, il l'attribua directement au duc du Maine, son fils illégitime avec Madame de Montespan qui en devint donc prince souverain. Le duc du Maine fit transférer le parlement de Dombes de Lyon à Trévoux, faisant bâtir à partir de 1696, un palais pour l'accueillir, que l'on peut encore visiter de nos jours. Il favorisa, de plus, l’imprimerie implantée à Trévoux où ne s'exerçait pas la censure du royaume de France, autorisant les Jésuites à y imprimer leurs Mémoires (journaux d'information et de critique scientifique, théologique, littéraire...). Plusieurs éditions du dictionnaire de Trévoux y furent également imprimées.

En 1762, le fils du duc du Maine, le comte d'Eu, échangea la souveraineté de Dombes à Louis XV contre des terres en Normandie où il était, par ailleurs, possessionné. Elle fut dès lors définitivement rattachée au royaume de France.

Au milieu du XIXe siècle des moines créèrent l'abbaye de Notre-Dame-des-Dombes au Plantay, afin d'aider à assainir la région marécageuse et limiter les effets de la malaria.

Industrie

À l’époque de la souveraineté de Dombes, l'étirage de l'or et de l'argent en vue d'en faire des fils propres à décorer les tissus précieux était un monopole royal en France. Pour tréfiler, il fallait passer par les argues royales (machines servant à l'étirage du métal) de Lyon ou de Paris. Or, Trévoux étant situé à seulement 25 km au nord de Lyon et bénéficiant d'immunités fiscales puisque située en dehors du royaume de France, les tireurs d'or comprirent rapidement l'intérêt qu'ils auraient à s'y établir. Ils s'installèrent en masse à Trévoux et y implantèrent durablement une industrie qui prospéra jusqu'à la seconde guerre mondiale. À la fin du XIXe siècle, les trévoltiens se spécialisèrent dans la fabrication de filières (pièce à travers laquelle on passe le métal en force afin de l'affiner) en diamant, faisant de Trévoux la capitale mondiale de la filière en diamant.

Milieu naturel

D'un point de vue ornithologique, la Dombes est la zone biogéographique présentant la plus grande diversité spécifique de la région Rhône-Alpes : elle possède 131 espèces d'oiseaux nicheurs. C'est une zone humide d'importance internationale pour les oiseaux migrateurs, classée en ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux). L'ensemble des étangs est proposé au réseau Natura 2000.

Parmi les espèces emblématiques de la Dombes, on peut citer :

Économie piscicole

La Dombes abrite à elle seule près de 18 % de la surface nationale des étangs exploités. Ces piscicultures extensives sont gérées par quelques 300 pisciculteurs qui produisent 21% de la production piscicole nationale (1600 t) dont :

La moitié de la production est destinée au marché et l’autre au repeuplement des étangs par les société de pêche. On constate aussi le développement de l'élevage de truites et une multiplication des étangs et lacs consacrés exclusivement à la pratique de la pêche à la mouche.

Cette économie a été perturbée en 2006 par l'apparition du virus Influenza 1 H5N1 HP dans la région, qui a justifié une interdiction d'approcher les berges, ce qui a empêché certains pisciculteurs de travailler.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Source partielle

« Dombes », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

Références

  1. C.-F. de Poleins, Histoire de la Souveraineté de Dombes, Editions du Bastion,
  2. etangs.ifrance.com/histoire2.htm
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