Malus domestica

Malus domestica

Pommier domestique

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Pommier domestique
 Malus pumila
Malus pumila
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Rosales
Famille Rosaceae
Genre Malus
Nom binominal
Malus pumila
Mill., 1768

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Le pommier domestique, ou pommier commun, est une espèce d'arbre fruitier appartenant à la famille des Rosaceae, largement cultivé pour ses fruits, les pommes. Il en existe environ 20000 variétés (sous-espèces et cultivars) dont la moitié d'origine américaine, environ 2000 anglaises et 2000 chinoises [1]. Les pommiers sont le plus souvent cultivés dans des vergers.

Sommaire

Origine

Nikolai Vavilov l'avait supputé dès les années 1930 mais l'origine réelle du pommier domestique n'a été confirmée qu'en 2001. Après analyse de l'ADN, on sait aujourd'hui qu'une espèce asiatique, Malus sieversii[2] est l'ancêtre de notre pommier domestique (Malus pumila), espèce endémique de la zone allant des Balkans au nord des montagnes de l'Altaï. On sait également que cette espèce est un proche parent de deux autres espèces de la région : Malus baccata et Malus kirghizorum.

Nom scientifique

Le nom scientifique du pommier domestique prête lui aussi à controverse. On l'a appelé successivement Malus domestica Borkh. (1803), Malus communis - Poir. (1804), etc. (Voir synonymes plus bas) mais selon une étude de 2001[3], le nom scientifique du pommier domestique est finalement celui donné dés 1768 par Philip Miller Malus pumila (« pommier nain » selon la traduction littérale du latin). Nos pommiers domestiques actuels en sont donc des cultivars et doivent être nommés par exemple Malus pumila 'Granny Smith'.

Pommier en fleurs

Pommier paradis et doucin

Deux variétés de pommier sont très répandues en Europe depuis le XVIe siècle, le pommier Paradis et le pommier Doucin (ou douçain). Ces noms vernaculaires furent longtemps utilisés. On pensait à l'origine qu'il s'agissait d'espèce à part entière de pommier mais il s'agit en fait de variétés de Malus pumila « standard » mais disposant de caractéristiques spécifiques qui les rendent particulièrement adaptés à l'usage en porte-greffe.

Si le Doucin peut être de différentes tailles, le pommier Paradis est toujours un arbre de petite taille (Le qualificatif spécifique latin, pumilus=nain, prend ici son sens) dont la racine casse comme du verre. Il donne une pomme très médiocre en grosseur et en qualité, mais qui mûrit de très bonne heure, c’est-à-dire à la fin de juillet; elle est jaunâtre, ponctuée de brun et rayée de rouge du côté du soleil.

Origine du nom Paradis

« Les poètes latins nous apprennent que la pomme dans laquelle Eve et Adam mordirent avec tant de convoitise, appartenait précisément à cette variété, d'où vient qu'ensuite on lui donna le nom du lieu alors habité par eux, le Paradis terrestre.[4] »

Utilisation

Le pommier Paradis est souvent utilisé en porte-greffe car il a l'avantage de « mettre à fruit » très rapidement. Ainsi, dans de bonnes conditions, un semis de pommier paradis produit généralement ses premiers fruits vers 3 ou 4 ans. Un greffon posé sur un porte-greffe 'Paradis' mettra à fruit selon la variété soit la seconde année de la greffe, soit au plus tard la troisième ou quatrième année.

L'observation prouve, de plus, que les variétés greffées sur paradis donnent des fruits beaucoup plus gros et meilleurs. Il semble donc qu'il est de l'intérêt des cultivateurs de ne plus greffer que sur cette variété même si les arbres qui en résultent vivent peu de temps et produisent chaque année beaucoup moins de fruits que ceux qui sont greffés sur franc ou que les pleins-vents [5].

Les célèbres porte-greffes de la série Malling (M.7, M.9, M.26) sont pour la plupart issus de Paradis ou de Doucin.

Sa taille naine en fait également une espèce adaptée pour la formation en bonsaï.

Description du pommier domestique actuel

Le pommier domestique est un arbre hermaphrodite à feuilles caduques. Selon les variétés, il mesure de 2 à 15 mètres et peut être soumis à la taille ou élevé en plein-vent. Il fleurit en mai (fleurs roses) et donne des fruits acides (pommes à cidre) ou sucrés (pommes à couteau ou de table).

Il peut vivre plus de 100 ans mais les arbres cultivés en verger sur des porte-greffes nains (type M9) sont généralement remplacés tous les 15 ans car leur fécondité commence à baisser. Les arbres de haute tige peuvent, eux, bien produire jusqu'à l'âge de 30 ans.

La pomme est en partie vrai-fruit pour le trognon comprenant les pépins, organes de reproduction, et faux-fruit pour la chair qui dérive du réceptacle floral.

Les feuilles du pommier sont simples, à limbe denté et à disposition alterne.

Chaque bouton à fleurs donne une inflorescence de 5 fleurs hermaphrodites à symétrie radiaire disposant chacune de cinq pétales blancs, un calice composé de 5 sépales, environ 20 étamines et un pistil se divisant en 5 styles. L'ovaire a 4 carpelles contenant 2 ovules, ce qui donne généralement 10 pépins mais certains cultivars en ont davantage. 'Liberty' et 'Northern Spy', par exemple, produisent entre 12 et 18 pépins et le porte-greffe 'Ottawa 3' donne souvent entre 20 et 30 pépins.

L'écorce du pommier et les pépins de pommes renferment un hétéroside, le cyanure, qui est toxique à haute dose mais totalement inoffensif pour l'homme en cas d'ingestion de quelques pépins.

Variétés du pommier

Le très grand nombre de variétés de pommier domestique s'explique par la structure génétique hétérozygote de l'espèce. En effet, le génome des pommiers est composé de chromosomes disposant d'allèles spécifiques d'auto-incompatibilité nommés allèles S1. Ainsi, dés qu'un S1 croise un autre S1 identique, la fécondation est bloquée. Le pommier doit donc toujours trouver des partenaires porteurs d'allèles compatibles pour pouvoir se reproduire. C'est ce phénomène qui aurait entraîné le développement d'une telle diversité de cultivars. C'est aussi pour cette raison que lorsqu'on sème des pépins même issus d'une même pomme, on peut obtenir des pommiers très différents les uns des autres.

Sélection de variétés anciennes

Sélectionnées par le Centre de Recherches Agronomiques de Gembloux (en Belgique) à l’intention des particuliers, les anciennes variétés de fruits certifiées « RGF » (pour « Ressources Génétiques Fruitières ») affichent une faible sensibilité aux maladies ainsi que de hautes qualités fruitières. Les planter au jardin est une bonne façon de participer à la préservation de la biodiversité.

Culture

La culture du pommier peut varier selon les variétés.

Propagation

Il est possible de multiplier un pommier par semis de pépin de pommes mais on obtiendra pas la variété d'origine car le pommier est hétérozygote. Si on souhaite obtenir une variété précise, on doit procéder à une greffe.

Le semis peut donner des francs utilisables comme porte-greffe. On peut semer dés l'automne ou à la fin de l'hiver et la levée s'effectue dés le début du printemps. Si on préfère semer au printemps, les pépins devront être conservés dans un environnement humide à 10% pendant au moins deux mois à une température de 2 à 6°C (stratification).

Après un à deux ans de pépinières et avant la plantation en pleine terre, les variétés de pommes sélectionnées sont greffées sur des porte-greffes parfaitement adaptés aux conditions climatiques et culturales locales (pommier franc, pommier Doucin ou pommier Paradis).

Certains cultivars tels que 'Cox’s Orange Pippin', 'Red delicious', 'Elstar', 'Gala', 'Jonagold', 'Rome Beauty', ou 'Winesap' ont tendance à générer des rameaux mutants (sport) alors que la majorité des cultivars sont plus stables.

Pollinisation

Article détaillé : Pollinisation des pommiers.

Le pommier est souvent autostérile et ne produira pas (ou très peu) de fruit s'il n'est pas cultivé en association avec une autre espèce de pommier en mesure de féconder ses fleurs.

Port et structure de l'arbre

Article détaillé : Taille des arbres fruitiers.

Périodes de récolte

Les différentes variétés de pommier sont divisées en trois groupes dépendant de la période de maturité des fruits.

  • Phase 1 : Pommes mures en juillet ou en août dans l'hémisphère Nord. Quoique très colorées, parfumées, juteuses et sucrées, ces pommes précoces à peau fine sont assez fragiles et donc difficilement commercialisables. Parmi les variétés de phase 1, on trouve par exemple, l'astrakan rouge ou la James Grieve.
  • Phase 2 : Les pommes de phase 2 sont moins colorées et parfumées, à peau plus épaisse mais leur chair est plus ferme et elles se conservent mieux comme par exemple la Cox's Orange Pippin ou la Ribston pippin.
  • Phase 3 : Au début de l'automne arrivent des pommes rustiques au goût plus prononcé. Elles sont moins sucrées et juteuses. Leur peau est souvent d'aspect grossier et elles se conservent très longtemps. On y trouve par exemple des variétés comme la Belle de Boskoop ou la Granny smith.

Ennemis du pommier

Les principaux ennemis du pommier sont les suivants :

Maladies

Les maladies les plus répandues chez les pommiers sont :

  • la tavelure (Venturia inaequalis); se maîtrise avec des fongicides du mois de mars au mois de juin.
  • l'oïdium (Podosphaera leucotricha); se contrôle avec du soufre (mouillable ou fleur).
  • le chancre du collet (Phytophtora cactorum); se traite grâce à la « bouillie bordelaise » appliquée à la fin de l'automne (chute des feuilles) et à la fin de l'hiver.
  • le feu bactérien, dû à Erwinia amylovora, heureusement rare; cette maladie est incurable et nécessite la brûlure complète des arbres atteints.
  • la maladie des taches liégeuses;
  • la mosaïque du pommier;
  • le monilia -ou moniliose- (monilia fructigena).
  • la prolifération du pommier ou phytoplasme du pommier

Ravageurs

Contre certains insectes, il est possible d'utiliser des insecticides naturels qui s'avèrent efficaces. Les pucerons peuvent être combattus par une lutte dite « intégrée » à base de larves de coccinelles. Le carpocapse peut se contrôler avec des « pièges à phéromones ».

  • le carpocapse (Cydia pomonela et C. janthinana), communément appelés « ver du fruit »

Bien d'autres insectes peuvent, ici ou là, provoquer des dégâts, d'autant plus redoutables et importants que la densité des vergers de pommiers est grande.

Carences

Elles apparaissent surtout en sols calcaires. Les pommiers sont, selon leurs porte-greffes, sensibles au manque de : zinc, magnésium, manganèse, bore, fer. Les éléments principaux (azote, phosphore, potassium) sont quelquefois aussi la cause de symptômes de carences -en général, décoloration assez caractéristique d'une zone de la feuille.

Histoire

Le pommier est un arbre autochtone en Europe et particulièrement en France où son existence est attestée depuis la plus haute antiquité.

C'est le « Mayflower », bateau transportant les puritains anglais qui fondèrent Plymouth, au Massachusetts, en 1620, et apporta le premier pommier en Amérique. Il y a eu plusieurs légendes et croyances autour du pommier et une des plus connues est probablement la légende américaine de « Johnny Appleseed » de son vrai nom, John Chapman. Cet homme, né en 1774, s'était donné une mission : celle de planter, d'élever et de propager les pommiers. Il aurait planté plus de 35 vergers à travers l'Ohio, l'Indiana et l'Illinois. Il se promenait en donnant ses semences de pommes dans l'espoir de voir se multiplier cet arbre à l'infini. C'est en 1650 que le Canada a découvert le premier arbre à fruit rouge, vert ou jaune.

Synonymes

  • Malus communis Poir.
  • Malus dasyphylla Borkh.
  • Malus domestica ou Malus ×domestica
  • Malus niedzwetzkyana Dieck
  • Malus paradisiaca (L.) Medik.
  • Malus praecox (Pall.) Borkh.
  • Malus pumila var. niedzwetzkyana (Dieck) C. K. Schneid.
  • Malus pumila var. paradisiaca (L.) C. K. Schneid.
  • Malus sylvestris var. mitis
  • Malus sylvestris var. niedzwetskyana (Dieck) L. H. Bailey
  • Malus sylvestris var. praecox (Pall.) Ponomar.
  • Pyrus malus var. paradisiaca L.
  • Pyrus niedzwetzkyana (Dieck) Hemsl.
  • Pyrus praecox Pall.

Références

  1. The story of the apple de Barrie E. Juniper et David J. Mabberley - Editions Timber Press - 2006 - (ISBN 0881927848)
  2. Taxonomic classification par James J. Luby et On the Origin of the Edible Apple
  3. The name of the apple - D.J. Mabberley, C.E. Jarvis and B.E. Juniper - 2001
  4. Extrait de "De Historia stirpium commentarii insignes" de Leonhart Fuchs, Bâle, 1542
  5. Pomologie physiologique ou Traité du perfectionnement de la fructification d'Augustin Sageret

Liens externes

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