- Maine (France)
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Comté du Maine
Le comté du Maine est une province historique française. En 1790, il a donné naissance aux départements de la Sarthe et de la Mayenne. Sa capitale en était la ville du Mans.
Sommaire
Le comté du Maine et le duché du Mans au Haut Moyen Âge
Le gendre de Charlemagne, Rorgon (ou Roricon) Ier, est attesté comte en 833 et 839. Dans la seconde moitié du IXe siècle, le comté prend une importance stratégique en raison des incursions normandes et bretonnes. Le fils de Rorgon, Gauzfrid, comte du Maine, combat le roi des Bretons Salomon et participe à la bataille de Brissarthe (866) contre les Normands, aux côtés de Robert le Fort.
Parallèlement, au VIIIe et IXe siècles, il existe un duché du Mans (ducatus Cenomannicus) qui sert d'apanage pour plusieurs princes carolingiens. Apparemment, ce duché est une sorte de marche, regroupant peut-être plusieurs comtés dont celui du Maine. Il s'étend en Basse-Normandie, jusqu'à la Seine. En 748, le maire du palais Pépin le Bref donne ce duché à son demi-frère Griffon. En 790, Charlemagne fait de même en faveur de son fils Charles le Jeune. Le futur Charles le Chauve et le jeune Louis le Bègue sont aussi duc du Mans grâce à leur père. Au plus fort des invasions scandinaves, un certain Ragenold, mort en 885, est connu avec ce titre (Ragnoldus dux Cinnomanicus)[1].
Vers 895, le comté du Maine est arraché aux Rorgonides par Roger, gendre de Charles le Chauve et alliés des Robertiens.
Un État tampon entre Normandie et Anjou
Le roi Raoul Ier aurait donné le comté en 923 au duc de Normandie Rollon[2].
Au XIe siècle, le comté du Maine est un enjeu entre les deux puissances montantes de l'époque : le comté d'Anjou et le duché de Normandie. Hugues III doit reconnaître la suzeraineté du comte Foulque III d'Anjou mais sans enfant, Herbert II est forcé de désigner dans son testament Guillaume le Conquérant comme son successeur.
En 1063, ce dernier s'empare effectivement du Maine malgré l'opposition de plusieurs seigneurs (Hubert de Sainte-Suzanne, Geoffroy II de Mayenne). Son fils Robert Courteheuse est marié avec Marguerite du Maine († 1063), sœur d'Herbert II du Maine et devient, nominalement, comte du Maine après la mort de sa femme. Mais c'est Guillaume le Conquérant qui contrôle le territoire.
Une dynastie vicomtale existait à la même époque au Mans.
Les Normands tiennent difficilement le Maine. Ils se heurtent à l'opposition des barons locaux comme Geoffroy II de Mayenne et à l'influence du comte d'Anjou Foulque le Réchin.
En 1070, les Normands sont chassés par une révolte qui porta au pouvoir Azzo d'Este, le mari de Gersende du Maine, fille de Herbert Ier du Maine. Ils reviennent temporairement dans la capitale en 1073, en 1088, en 1098 et 1099. Élie de Beaugency, le neveu de Gersende du Maine, finit par s'imposer comme comte. Sa fille épouse le comte Foulque V d'Anjou qui récupère le Maine en 1110 à la mort d'Élie. Henri Beauclerc accepte de le reconnaître comte du Maine en contrepartie de la reconnaissance de la suzeraineté de la Normandie sur le Maine.
Foulque V transmet le comté à son fils Geoffroy Plantagenêt. À la mort de Geoffroy, en 1151, son fils Henri déjà duc de Normandie depuis 1150, réunit enfin les trois régions.
Un apanage capétien
En 1204, le roi Philippe Auguste s'attaque à l'empire Plantagenêt dirigé par Jean sans Terre. Le duché de Normandie est pris tandis que le sénéchal Guillaume des Roches s'empare pour le compte du roi de France de l'Anjou, de la Touraine et du Maine.
En 1331, le comté du Maine est érigé en comté-pairie.
Après la bataille de Verneuil en 1424, les Anglais occupent le Maine, et Jean de Lancastre en prend le titre comtal. Les Anglais n'abandonnent le Maine qu'en 1448.
Le comté de Laval a été créé en 1429, indépendamment du comté du Maine, par le roi Charles VII, avec une dépendance directe au royaume de France.
Article détaillé : Comté de Laval.En 1481, Charles V, comte du Maine et de Provence, lègue à sa mort ses états au roi de France Louis XI. Après la Bourgogne, ce dernier rattache ainsi un nouvel apanage à la Couronne de France.
En 1508, on termine la rédaction de la coutume du Maine. Le président du Parlement de Paris vint en personne au Mans lire le texte devant les trois états.
Article détaillé : Coutume du Maine.Subdivisions
- Au IXe siècle, il est composé des condita - subdivisions - suivantes : condita de Saosnes, c. de Cormes, c. de Ceaucé, c. de Beaufay, c. de Javron, c. de Jublains, c. de Sougé, c. de Vivoin.
- Au XIe siècle et au début du XIIe siècle, une partie du Maine (le Saosnois) appartient à la famille de Bellême et les comtes du Maine ne purent jamais contrôler durablement leur seigneurie.
- Du XIe siècle au XIVe siècle, la famille de Beaumont-au-Maine détient la vicomté de Beaumont, Fresnay et Sainte-Suzanne. Hubert II de Beaumont résiste victorieusement durant quatre ans (1083-1086) à un siège de Guillaume le Conquérant à Sainte-Suzanne (Mayenne).
Article détaillé : Liste des vicomtes du Maine.- Un acte de 1484, signale que, à cette date, la baronnie de Mondoubleau relevait du comté du Maine.
- La baronnie de Château-Gontier offre la particularité historiquement intéressante que sa limite nord était comme indécise entre le Maine et l'Anjou. L'autorité civile et féodale du comte d'Anjou avait empiété par droit de conquête sur le territoire manceau, avant le XIe siècle, mais à une époque où les paroisses étaient déjà constituées. Aussi l'évêque du Mans avait-il maintenu sa juridiction sur l'étendue de son diocèse. C'est ainsi, du moins, que l'abbé Angot croit devoir comprendre et expliquer ce phénomène anormal.
- La famille de Laval est une famille qui a marqué l'histoire de France. Elle avait la particularité d'être importante aussi bien dans le comté du Maine que dans le duché de Bretagne. Elle y intervenait étant vassale du Duc de Bretagne de par sa seigneurerie de Fougères. La maison des Laval était d'ailleurs, avec celles des Rohan et des Clisson, la plus puissante au duché de Bretagne.
Notes et références
- ↑ Elisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, la Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Rennes, Ouest-France, 2002, p. 276 et p.389
- ↑ Les Annales de Flodoard explique que Rollon reçut Cinomannis et Baiocae que les historiens ont traduit par le Bessin et le Maine. Parmi eux, Lucien Musset estime peu probable que le Maine fut concédé. Il pense qu'il s'agissait juste de la partie du Maine que les Normands contrôlaient déjà, en l'occurrence l'Hiémois. En tout cas, selon l'historien normand François Neveux, "cette hypothétique cession du Mans et de sa région aux Normands servit cependant plus tard, dans le courant du XIe siècle, à étayer les prétentions des ducs sur le Maine (François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Rennes, Ouest-France, 1998, p.31)
Voir aussi
Articles connexes
Articles connexes : Liste des comtes du Maine, Liste des vicomtes du Maine et Liste historique des comtés français.Bibliographie
- Patrice Morel, "Les Comtes du Maine au IX siècle", in Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, 2005, 4° série T.5, tome CLVI de la Collection, p. 177 - 264 (avec Index des principaux personnages ; Bibliographie).
- Robert Latouche, "Les premiers comtes héréditaires du Maine", in Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, 1959, tome CXV de la Collection, p.37 - 41
- Robert Latouche, Histoire du Comté du Maine pendant le X° et XI° siècles, Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, Paris, 1910.
- Gérard Louise, « La seigneurie de Bellême Xe-XIIe siècles », dans Le pays bas-Normand, 1990, n°3 (199), p. 161-175
- Jean-Pierre Brunterc'h, « le duché du Maine et la marche de Bretagne » dans La Neustrie. Les Pays au nord de la Loire de 650 à 850, colloque historique international publié par Hartmut Atsma, 1989, tome 1.
- François Neveux, la Normandie des ducs aux rois Xe-XIIe siècle, Rennes, Ouest-France, 1998
- Auguste Bry, Le Maine et l'Anjou, historiques, archéologiques et pittoresques. Recueil des sites et des monuments les plus remarquables sous le rapport de l'art et de l'histoire des départements de la Sarthe, de la Mayenne et de Maine-et-Loire, Nantes et Paris, 1856-1860 ;
- Abbé Angot, « Les vicomtes du Maine », dans Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1914, n° 30, p. 180-232, 320-342, 404-424.
Article mis en ligne par les archives départementales de la Mayenne.
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