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Louis Claude Monnet de Lorbeau
Pour les articles homonymes, voir Monnet.Louis Claude Monnet de Lorbeau Naissance 1er Janvier 1766
MougonDécès 8 juin 1819 (à 53 ans)
ParisLouis Claude Monnet de Lorbeau, né à Mougon (Deux-Sèvres), le 1er janvier 1766, est un militaire français.
Il commanda la garde nationale de Sainte-Néomaye pendant les années 1789, 1790, 1791 et 1792; mais il ne commença à servir que le 28 mars 1793, comme capitaine dans le 36e bataillon des Deux-Sèvres et Charente, surnommé le Vengeur.
Il fit les campagnes des ans II, III, IV et V dans la Vendée. Toujours au poste le plus périlleux, il se distingua et mérita la confiance des généraux.
En l'an II, à l'affaire de Fontenay, l'armée républicaine, forte de 4 000 hommes, ayant été attaquée par 30 000 hommes, la brigade dont Monnet faisait partie fut un instant ébranlée par le feu terrible de l'artillerie ennemie; mais bientôt, n'écoutant que son courage, il s'élance des rangs et se précipite sur cette artillerie; enflammées par son exemple, les troupes le suivent, et des pièces de canon tombent au pouvoir des soldats de la République française. Ce coup hardi fit battre en retraite les insurgés.
En l'an III, il acquit une gloire nouvelle aux combats de Luçon, Mortagne, Châtillon, Saint-Florent, Angers, Laval, d'Antzin, et surtout à l'affaire de Saint-Denis où, avec 600 combattants, il battit Charette, fort de 6 000 hommes. Monnet, en cette occasion, montra la plus grande valeur; il n'hésita pas à marcher au pas de charge contre un ennemi dix fois plus nombreux, et le mit dans la déroute, la plus complète avant que la division du général Broussard eût eu le temps de seconder cette attaque hardie. Hoche le combla d'éloges et le nomma chef de bataillon le 4 frimaire an IV; il lui confia alors le commandement d'une colonne mobile, à l'effet de poursuivre sans relâche les débris de l'armée de Charette.
Le Directoire exécutif, informé de sa belle conduite, le nomma chef de la 31e demi-brigade par arrêté du 5 thermidor. Monnet continua à poursuivre les insurgés de la Vendée, marcha par les chemins les plus difficiles et sut pourvoir à la subsistance de ses troupes dans un pays dévasté; il battit partout l'ennemi, soumit les districts de Montaigu et de la Roche-sur-Yon, dont les habitants rendirent les armes, et termina sa mission par la prise de Charette et de treize chefs des révoltés, dans la forêt de Grasla : il contribua donc puissamment à la pacification de la Vendée.
Appelé au commandement du département des Deux-Sèvres, il rendit de nouveaux services et s'attacha à purger ce pays de quelques bandes de brigands qui l'infestaient encore.
En l'an V, il passa avec sa brigade à l'armée du Rhin, et fit partie l'année suivante, du corps d'armée du général Schaenbourg, destiné à pénétrer en Helvétie.
Monnet se trouva au combat de Berne et se couvrit de gloire à l'affaire de Sion. L'ennemi gardait le pont du défilé de la Morga, occupait les positions qui le dominent, et s'était retranché derrière le torrent qui bordait son camp. Le combat durait depuis la pointe du jour, l'ennemi faisait une résistance opiniâtre et défendait avec 6 pièces de canon le pont qui coupait la route, Monnet, impatient de la victoire, se porte sur la droite du torrent avec le 1er bataillon de la 31e, le traverse presqu'à la nage, à la tête de ses troupes, sous le feu le plus terrible, gravit la montagne, débusque l'ennemi de position en position, fait tourner de suite le pont par ses grenadiers, s'empare de 6 pièces de canon qui le défendaient, et ouvre ainsi un passage à la colonne française.
Il emporta d'assaut, avec deux bataillons sous les ordres du général Lorge, la ville de Sion, défendue par 6 000 hommes. Cette affaire fût décisive, tout le haut-Valais se soumit et rendit les armes; et cette action valut à Monnet une lettre de félicitations de la part du Directoire exécutif.
Les hostilités ayant recommencé en l'an VII, entre la France et l'Autriche, Monnet passa le mont Saint-Bernard avec sa demi-brigade pour se rendre en Italie, sous les ordres de Brune.
Le 6 germinal il se trouva à l'affaire de Bassolingo; l'ennemi occupait le plateau de Paulo, adossé à l'Adige, où il était retranché dans une triple ligne d'ouvrages; mais cette position formidable ne pouvait arrêter l'intrépidité française, et tous les retranchements, malgré la plus vigoureuse défense, furent successivement enlevés à la baïonnette. L'ennemi opérait sa retraite sur deux ponts qu'il avait jetés sur l'Adige; Monnet s'en aperçoit, il se précipite avec sa demi-brigade pour la lui couper, passe les ponts de l'Adige pêle-mêle avec l'ennemi et s'en empare. Le sang-froid et l'audace de cet officier contribuèrent puissamment au succès de cette journée, qui livra 3 000 prisonniers aux français.
Le 16, il commandait l'avant-garde de l'armée à la bataille de Vérone; il soutint avec 1 800 hommes le choc de 15 000 Autrichiens, débloqua le village qui renfermait l'ambulance de l'armée, et fit mettre bas les armes à plusieurs bataillons. L'ennemi ayant reçu des renforts considérables, Monnet opéra sa retraite avec tant d'ordre qu'il ne perdit pas un homme. Bientôt la division française se rallia, et tous les généraux étant blessés, Monnet en prit le commandement, marcha au pas de charge sur l'ennemi, l'enfonça et l'obligea à se retirer dans le plus grand désordre sous les murs de Vérone. La victoire et 2 000 prisonniers restèrent aux Français.
Le courage et le dévouement de Monnet lui méritèrent le grade de général de brigade sur le champ de bataille.
Monnet se trouva ensuite au siège de Mantoue, où il se distingua par son zèle et sa bravoure, mais il fut fait prisonnier de guerre à la prise de cette ville le 12 thermidor.
L'année suivante, il rentra en France, et le gouvernement le confirma dans son grade de général de brigade le 26 vendémiaire an IX.
Il passa au corps d'observation de la Gironde, destiné pour l'expédition de Portugal, prit le commandement de l'avant-garde, forte de 8 000 hommes, et combina ses dispositions avec tant d'habileté, qu'il tint en échec l'armée portugaise qui comptait 22 000 combattants.
La paix se fit alors avec le Portugal, mais les troupes françaises restèrent campées; Monnet y maintint la plus exacte discipline et se montra rempli d'égards pour les alliés de la France. Cette conduite lui valut les éloges les plus flatteurs de la famille royale d'Espagne, à laquelle il fut présenté au palais de l'Escurial.
Mis en disponibilité le 12 ventôse an X, il obtint de l'emploi le 28 du même mois, dans la 13e division militaire, à Rennes.
Le 10 germinal an XI, il passa en Batavie. La guerre étant sur le point d'éclater entre la France et l'Angleterre, le premier Consul rappela le général Monnet à Paris et lui conféra, par arrêté du 16 floréal, le commandement supérieur de Flessingue et de l'île de Walcheren, qu'il mit en état de siège.
Dans le mois de messidor, Napoléon Bonaparte étant venu visiter cette place importante, les magistrats lui en présentèrent les clefs; il les prit et les donna au général Monnet, en lui disant qu'elles ne pouvaient être remises à quelqu'un qui eût plus sa confiance. Le premier Consul le félicita ensuite sur l'activité qu'il avait, déployée pour mettre l'île dans le meilleur état de défense possible le nomma général de division le 9 fructidor suivant, ntembre et commandeur de la Légion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, et électeur du département des Deux-Sèvres.
Monnet fit les campagnes des ans XI, XII, XIII et XIV en Hollande, et se vit de nouveau appelé au commandement de Flessingue et de Walcheren le 19 juillet 1806.
Le 29 juillet 1809, une flotte anglaise de 4 frégates et 130 autres bâtiments de transport, faisant voile au nord de l'île de Walcheren, fut signalée au général Monnet. Le système de défense qu'adopta le gouverneur en cette circonstance était déplorable, il n'opposa à l'ennemi qu'une faible partie des troupes sous ses ordres, et ne put empêcher le débarquement de 18 ou 20 000 Anglais.
Article détaillé : Expédition de Walcheren.La reddition de Flessingue causa un vif mécontentement à Napoléon Ier. Il soumit les circonstances du siège à un conseil d'enquête qui se prononça contre le général Monnet. Un conseil de guerre, saisi de l'affaire, déclara Monnet coupable de lâcheté et de trahison, et le condamna à mort par contumace.
Ce général rentra en France, en mai 1814, au retour des Bourbons et crut devoir appeler de ce jugement devant Louis XVIII. Le comte Dupont, ministre de la guerre, adressa au roi un rapport sur cette affaire, et proposa de faire rétablir cet officier général sur la liste des lieutenants-généraux en activité, et de faire lever le séquestre mis sur ses biens. À une époque où toutes les trahisons envers l'Empire étaient des titres de faveur, la disculpation de Monnet devait être favorablement accueillie, aussi fut-il réintégré le 24 juillet dans son grade et dans ses honneurs, nommé chevalier de Saint-Louis et créé baron.
Le 13 avril 1815, l'Empereur ordonna sa radiation du tableau des officiers généraux; mais l'ordonnance du 1er août suivant annula cette disposition.
Compris comme disponible dans l'organisation du 30 décembre 1818, ce général mourut à Paris le 8 juin 1819.
Source partielle
« Louis Claude Monnet de Lorbeau », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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