- André Chesnot
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Hédé
Hédé Administration Pays France Région Bretagne Département Ille-et-Vilaine Arrondissement Saint-Malo Canton Hédé (chef-lieu) Code Insee abr. 35130 Code postal 35630 Maire
Mandat en coursJanine Feudé
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays de la Bretagne Romantique Démographie Population 1 711 hab. (2006[1]) Densité 76 hab./km² Aire urbaine 28 115 hab. Gentilé Hédéen, Hédéenne Géographie Coordonnées Altitudes mini. 39 m — maxi. 122 m Superficie 22,43 km² Hédé (Hazhoù en breton) est une commune française, située dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne.
Ses habitants sont appelés les Hédéens.
Sommaire
Géographie
La petite ville de Hédé est située à 24 kilomètres au nord de Rennes, à l'intersection des routes allant à Saint-Malo et à Dol. Elle n'a qu'une étendue d'environ 23 hectares. Hédé est placé sur un plateau de la chaîne des collines venant de Normandie et qui forment le commencement des petits reliefs de Bretagne. Cette petite ville se situe donc à la limite géographique du partage des eaux entre la Manche et l'océan, et domine d'environs quarante mètres une vaste plaine qui se déroule au-dessous d'elle dans la direction de la mer. L'immense horizon qu'on y découvre s'étend presque sans limites, au nord-est plus loin que Dingé, au nord-ouest jusqu'au-delà de Dinan.
Du point de vue de la richesse de la flore, Hédé fait partie des communes du département possédant dans leurs différents biotopes le plus de taxons, soit 524 pour une moyenne communale de 348 taxons et un total départemental de 1373 taxons (118 familles). On compte notamment 51 taxons à forte valeur patrimoniale (total de 207) ; 20 taxons protégés et 41 appartenant à la liste rouge du Massif armoricain (total départemental de 237) [2].
Les étangs de la Bézardière et du Bourg se rangent parmi les étangs oligo-mésotrophes d'Ille-et-Vilaine[3]
Histoire
Hédé était très certainement peuplé, au nord et à l'est de la commune, à l'époque préhistorique. Pour s'en convaincre il suffit de se référer aux vestiges encore visibles : le tumulus près de l'étang de la Bézardière, l'alignement mégalithique de Brignerault, et aussi les pierres à cupules situées elles en St Symphorien. À l'est de la commune, comme le confirment les dernières découvertes archéologiques de la Ville-Allée, nous sommes certains d'une occupation du village à l'époque romaine. Après la mise à sac de la Gaule et de l'Armorique par les Saxons au Ve siècle de notre ère, le siècle suivant fut celui du repeuplement de la Bretagne par les personnes fuyant l'invasion des Angles et des Saxons en Grande-Bretagne. Le clan des « Haduc » s'installa à cette période à Hédé, vers le lieu-dit de la Ville-Allée. Il contribua à enraciner définitivement une population, sur la commune. Le nom de Hédé vient donc de « Haduc », du nom de ces bretons.
Au Moyen Âge, Hédé fut une place de guerre, le siège d'une cour ducale, puis royale. Treize paroisses relevaient de sa Juridiction. Chef-lieu d'une subdélégation de l'Intendance, Hédé possédait une communauté de ville et avait l'honneur de figurer parmi les quarante deux villes de Bretagne, qui avaient le droit d'envoyer des députés aux États de Bretagne, pour prendre part avec les deux ordres du clergé et de la noblesse, à la gestion des affaires de la Province. Hèdé eût donc au Moyen Âge son heure d'importance et une situation prédominante sur les paroisses qui l'entouraient. Puis la ville garda en partie cette influence jusqu'à la révolution.
Déchu par la révolution, qui détruisit brusquement l'ancienne organisation politique et administrative de la France, la révolution lui enleva d'un seul coup toutes les institutions dont elle jouissait. Elle tomba alors au rang de simple chef-lieu de canton, et ne conserva que son important marché local. La ville de Hédé vit totalement disparaître toute son influence, quand peu de temps après la Révolution , ce marché partit à Rennes. Aujourd'hui il ne lui reste donc plus que sa vieille église très mal restaurée à la fin du XIX|eme sièce, et les ruines de son vieux château médiéval dont la masse imposante résiste encore aux attaques du temps; cette forteresse n'a plus désormais qu'une fonction de lieu de rencontre lors des festivals d'été, ou de repère des adolescents à chaque génération, leur permettant de refonder le monde en partant à la recherche de leur avenir[4].
En 2007, la commune de Hédé s'est vue amputée d'une partie de son territoire communal suite au rétablissement de la commune de Saint-Symphorien[5], tandis que, le 1er juin 2009, Bazouges-sous-Hédé, autre commune associée, fusionne avec Hédé[6].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2001 2005 Roger Lelièvre 2005 Janine Feudé[7] Retraitée Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[8])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 1560 1555 1432 1422 1500 1822 1435 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Le château
La ville de Hédé s'est formée à l'ombre de son château, qui est cité dès le XIe siècle. L'emplacement du château primitif était au nord-est de la ville, sur le bailliage des Guibarets, à la jonction des routes de Guipel et de Combourg ; il portait le nom de la Motte-Jouhan... Une nouvelle forteresse fut construite peu après à l'ouest de la ville, sur le sommet d'un promontoire élevé qui descend à pic vers le nord, l'ouest et le sud, et d'où l'on jouit d'une vue étendue : ce promontoire pourrait avoir servi de castellum romain. Les Français s'en emparèrent sans résistance en 1488 après leur victoire à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier ; Mercœur s'en rendit maître en 1597, et Henri IV le fit démolir l'année suivante sur demande de la population. La base de sa vaste enceinte et les ruines de son donjon massif sont les seuls restes actuels de cette importante place forte.
L'église
L’église paroissiale date de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe siècle ; elle fut donnée promptement par le duc de Bretagne à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes qui en fit un prieuré, et elle resta priorale jusqu'à la révolution. On ne sait si elle a été paroissiale à l'origine, mais elle n'était au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle qu'une trêve de Bazouges sous Hédé, et fut érigée en paroisse en 1792 seulement. Elle comprend une nef, deux collatéraux, un transept et une abside demi-circulaire. Son pignon ouest présente une porte en plein cintre, et à double archivolte, percée sous un fronton triangulaire que soutiennent quatre colonnes engagées ; cette porte est surmontée d'une fenêtre romane, et flanquée de quatre contreforts plats et de deux fenêtres en meurtrières éclairant les collatéraux. On a placé à l'extérieur de la porte des fonts du XVIe siècle (classés monuments historiques), octogonaux et pédiculés en granit, et un bénitier analogue ; la partie inférieure des fonts est romane.
La ville close
Le duc François II de Bretagne, ordonna en 1464, d'enclore la ville de remparts mais on se contenta de l'entourer de douves au sud et à l'est, l'escarpement du rocher et le château la protégeant suffisamment des deux autres côtés. Ces douves partaient du donjon, traversaient la Grande-Rue à 25 mètres environ au Sud de la place centrale, longeaient l'ancienne Rue de la Fonderie, près de l'emplacement de la Maison Rouge et de l'ancien couvent des Ursulines, passaient à l'est de la rue du Chaussix, et atteignaient, au nord de l'église et de la ville les vallons des Guibarets. Ces douves furent ensuite abandonnées… Les ducs Jean IV de Bretagne et Jean V de Bretagne exemptèrent la ville de l'impôt des fouages. Hédé était une des 42 villes de Bretagne députant aux États de Bretagne.
Habitat écologique
Bazouges-sous-Hédé possède un lotissement écologique, les courtils. Le forum Habitat sain et économies d'énergies / La construction d'un habitat écologique y est organisé[9]. Le magazine mensuel La Maison écologique y est également édité.
Personnalités liées à la commune
Alfred Anne-Duportal
Né dans la Grande-Rue (actuelle rue Jean-Boucher), à Hédé le 21 août 1837, fils d'Alfred Joseph, né en 1804, percepteur des contributions directes à Hédé (décédé à Hédé en 1852). Il épouse Marie-Thérèse Boscher des Ardillets le 1er octobre 1878, il aura trois enfants : Ludovic, Alfred -Charles, Marie.
En 1870, il est capitaine des gardes mobiles d'Ille-et-Vilaine. Il résidera ensuite à Saint-Brieuc, où il décèdera le 9 mars 1916, à l'âge de 79 ans.
Membre de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine depuis 1863, il y œuvra pendant plus de cinquante ans, jusqu'en 1914. On retrouve, lors d'une séance en 1913, un bel hommage, de la part de ses collègues, pour ses 50 ans de travaux dans cette société savante. Il a publié entre 1885 et 1915, beaucoup de textes relatifs à ses travaux sur Hédé et sa région. Toute la matière historique concernant la ville de Hédé aura été traitée dans ses travaux : les origines, les châteaux, les Templiers, l'église, l'hôpital, le couvent, les écoles, la seigneurie… Les dernières découvertes archéologiques à la Ville Allée ne feront que renforcer une partie de ses analyses.
En 2005, la ville a donné son nom à une des rues de la ville.
André Chesnot
Né à Paris le 18 avril 1922. Une plaque est apposée sur la maison de ses parents à Hédé. Il a été décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme. Jeune patriote engagé dans la résistance armée, sergent FTPF du groupe Victor-Hugo dont les activités se situaient en région parisienne (sabotages, déraillements de trains ennemis, attaques de convois allemands…).
Il a été arrêté le 23 octobre 1943, par la Brigade spéciale des Renseignements Généraux de la Préfecture de Police de Paris, sur dénonciation d'un agent de la Gestapo infiltré dans les rangs de son organisation. Livré aux autorités allemandes quelques jours après son arrestation et emprisonné à la prison de Fresnes, il est resté quatre mois au secret le plus absolu, avant d'être fusillé le 7 mars 1944 au Mont-Valérien en même temps que quinze camarades. Extrait de ses derniers écrits : « Vous pouvez être assurés que je saurai me conduire en homme et en français devant les fusils allemands ; tous mes camarades ont un moral aussi inébranlable que le mien ».
Depuis septembre 2003, son nom figure sur la cloche du Mont-Valérien qui comporte les 1008 noms de résistants identifiés fusillés en ce lieu tragique.
Jean Boucher
Il est né à Cesson-Sévigné (35) le 20 novembre 1870. Remarqué jeune pour ses dessins, il suit l'école des beaux-arts de Rennes puis celle de Paris dans la section sculpture où il enseignera après la Première Guerre mondiale. Son temps est partagé entre Paris et Hédé où il possède un atelier. Membre de l'académie des beaux-arts en 1936, il meurt le 17 juin 1939 et est inhumé au cimetière de l'est à Rennes. Le monument aux morts, la Marianne en bronze à la mairie ainsi qu'une sculpture en l'église sont ses sculptures conservées à Hédé.
Événements
- Bazouges fait son cinéma, festival de cinéma [10].
- Jazz aux Écluses, festival de jazz [11].
- Festival de Poche, festival de théâtre [12].
Jumelages
Hédé est jumelée depuis 1991 avec Badbergen (Allemagne), et Wortham (Grande-Bretagne).
Bibliographie
(travaux universitaires)
- Martine Collet, Étude économique et sociale des cantons de Saint-Méen-le-Grand et Hédé en 1921 et 1935 à partir des déclarations de succession, Rennes, 1990, 170 p., (Archives d'I&V - Mémoire 2 J 862).
- Nicolas Toussenot - Maîtrise d'histoire - Rennes 2 - 2002-2003 Pouvoirs et politisation : Hédé et son canton 1785 - An II " http://patrice.bonjour.free.fr/hede/toussenot/index.html
- Gaëlle Codrus - Maîtrise d'histoire - Rennes 2 - 1991 - 95 p. Monographie d'une ville de Haute-Bretagne : Hédé 1739 - 1792. http://patrice.bonjour.free.fr/hede/codrus/gaelle0.html
- Régine Dalnoky - Thèse d'histoire - EHESS Paris -1979 La vie quotidienne dans une ville bourgade de Haute-Bretagne : Hédé 1737 - 1792.
- Philippe Landuré - Maîtrise d'histoire - Rennes 2 - 1995 - 141 p. Les Exploitants agricoles au pays de Hédé à la fin du XVIIIe siècle : étude réalisée à partir d'une centaine d'inventaires après décès de la juridiction du Châtellier et de la Sénéchaussée Royale de Hédé (1775 - 1790 ).
- Stéphanie Ledéan - Maîtrise d'histoire - Rennes 2 - 1997 - 2 volumes. Étude archéologique d'un bourg castralet de son terroir au Moyen Âge : Hédé et les paroisses proches de Bazouges sous Hédé et Saint-Symphorien.
- Élisabeth Larsonneur-Marjot - Maîtrise d'histoire Rennes 2 -1987 - 341 p. Criminalité & délinquance dans la Sénéchaussée Royale de Hédé (1694 - 1789). http://patrice.bonjour.free.fr/hede/marjot/index.html
- Yoann Vignier - Maîtrise d'histoire - Rennes 2 - 1997 - 133 p. Douze écluses pour un canton : le canal d'Ille & Rance et le canton de Hédé. Transformation et effets d'une voie d'eau artificielle sur un canton rural breton.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- ↑ données officielles 2006 sur le site de l’INSEE
- ↑ Louis Diard, La flore d'Ille-et-Vilaine, Atlas floristique de Bretagne, Rennes, Siloë, 2005, carte p. 170.
- ↑ Louis Diard, La flore d'Ille-et-Vilaine, Atlas floristique de Bretagne, Rennes, Siloë, 2005, p. 64.
- ↑ d'après Alfred Anne-Duportal - Les Origines
- ↑ Philippe Mathé, « Saint-Symphorien, 353e commune du département », 2007, Ouest-France
- ↑ Arrêté préfectoral du 21 avril 2009
- ↑ « Ils ont été élus maires hier soir », dans Ouest-France (éd. Rennes), no 19320, 22-23 mars 2008, p. 7 (ISSN 0999-2138)
- ↑ Hédé sur le site de l'Insee
- ↑ Habitat sain et économies d'énergies / La construction d'un habitat écologique
- ↑ Site officiel de Bazouges fait son cinéma
- ↑ Site officiel de Jazz aux Écluses
- ↑ Site officiel du Festival de Poche
Liens externes
- Histoire de Hédé
- Hédé sur le site de l'Institut géographique national
- Inventaire préliminaire de la DRAC
- Portail de la Bretagne
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