- Liguriens
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Ligure
Pour les articles homonymes, voir Ligure (homonymie).ligure
ligureParlée en Italie France Région Ligurie et régions voisines Typologie SVO
SyllabiqueClassification par famille (Dérivée de la classification SIL) Codes de langue IETF (en) lij ISO/DIS 639-3 (en) lij
SIL LIJ modifier Le ligure, ou ligurien, est un ensemble de parlers gallo-italiques (appartenant aux langues romanes), parlé en Ligurie, dans les zones limitrophes du Piémont, de l'Émilie et de la Toscane et du Comté de Nice (Roya), ainsi que dans les enclaves de Monaco, de Bonifacio (Corse) et des îlots de San Pietro et Sant'Antioco (Sardaigne).
Le ligure est aussi appelé :
- ligurien, dénomination préférable parce qu'elle permet de le distinguer de l'ancienne langues des Ligures), avec laquelle il n'a pas de parenté directe (voir ci-dessous). Mais cette distinction de termes n'existe que chez les linguistes francophones : en ligure et en italien standard, on dit ligure dans les deux sens.
- génois est le nom du dialecte principal de la ville de Gênes (en ligure zenéize, en italien standard genovese), caracterisé par la presence d'une riche littérature.
- tabarquin (en ligure tabarchìn, en italien tabarchino), est le mot qui désigne l'isolat ligure de Sardaigne.
Sommaire
Parlers ligures
Le dialecte ligure comprend divers parlers utilisés depuis la fin de l'antiquité romaine en Ligurie et dans quelques régions proches. L'aire de diffusion dialectale dépasse cependant les frontières administratives de la région italienne parce qu'elle inclut également des communes françaises (parler royasque, notamment autour de Tende), l'enclave linguistique Monaco (monégasque), une partie du Piémont, la vallée du Tanaro, la Scrivia et quelques communes de la Toscane jusqu'à Massa). Certains isolats comme le ligure tabarquin remontent à des anciennes occupations génoises en Tunisie ou en Crimée. Il en subsiste l'original parler tabarquin de Sardaigne.
Les dialectes ligures, comme ceux parlés en Émilie, Piémont ou Lombardie, appartiennent au groupe gallo-italique, bien que la Ligurie n'ait pas subi de domination celte directe, au sens de la Gaule cisalpine dont elle ne relevait pas (mais filtrée par la vallée du Pô). Même la domination romaine, jusqu'à Auguste, est restée assez superficielle sur ce territoire où l'on parlait une langue indo-européenne mal documentée appelée leponzia, rattachée au parlers celtiques. Les locuteurs des parlers ligures seraient donc les descendants, romanisés de ces peuples lépontiques — et non des Ligures qui les ont précédés et qui ne semblent pas appartenir aux langues indo-européennes.
L'influence gallo-italique a toutefois laissé des traces, comme la prononciation française du u ([y]) pour certains mots ; la diphtongue [uo] de l'italien est devenue 'eu' ([œ]), comme pour övu (en italien, uovo, en français œuf) ; la diphtongue [ei] en lieu et place du é fermé comme peive au lieu de pepe (poivre).
La chute des voyelles finales (apocope) ressemble parfois à l'évolution du français (pour les mots en -no, en -ne, en -ni : comme san au lieu de sano (sain) ; can au lieu de cane (chien) ; sen pour sani). Pour les mots qui finissent par -mo et -mi, il y a un changement de la voyelle finale : ramu au lieu de ramo (rameau) ; lüme au lieu de lume (lampe). La plupart des voyelles finales même quand elles subsistent sont atones.
À ces caractéristiques phonétiques typiques du gallo-roman, s'ajoutent des caractères qui rassemblent aux traits du siciliens. Le l ajouté à des groupes consonantiques s'adoucit : gianda (gland). Les groupes avec une consonnante labiale sont proches du sicilien comme cian (plan, en italien piano) ou giancu (blanc, en italien bianco). Les influences du provençal se voient dans des mots comme noite ou nöte (alors qu'en lombard on trouve noc) ou comme dans père et mère qui se disaient paire e maire et désormais puaire e muaire.
Les dialectes ligures ont subi de profonds changements au Moyen Âge, avec un éloignement progressif des autres langues gallo-romanes. Les variantes dialectales sont nombreuses entre le Ponent (comme l'intémélien) et le Levant, avec au milieu Gênes dont son parler genovese (génois) constitue la norme généralement adoptée. En général, les parlers de l'arrière-pays sont plus archaïques.
Exemples de vocabulaire
u péi, « la poire » ; u méi, « la pomme » ; u setrun, « l'orange » (ce mot est sans doute à l'origine du mot citron en français, a remplacé limon) ; u fîgu, « la figue » ; u pèrsegu, « la pêche ; u rîbes, »le cassis« ; u mandarin, »la mandarine« ; u franbuâse, »la framboise« (mot clairement d'origine française) ; a sêsgia, »la cerise« ; u mêlu, »la fraise ; a nûsge, « la noisette ; l'arbicòca, »l'abricot« ; a brünja, »la prune« ; a nisöa, »la noix ; a muìa, « la myrtille » ; l'üüga, « le raisin » ; l asginélu, « le raisin » (le fruit seul dans une grappe) ; a nèspua, « la nèfle ; u pinjöö, »le pignon de pomme de pin ; smangiâ, « to itch » ; u pursému, « le persil » ; u sélou, « le céléri » ; case, « tomber »; scarligà, « glisser » ; spatisâ, « to squash »; arvî, « ouvrir » ; serâ, « fermer » ; u cèeu, « la lumière ; a cà, »la maison, « le foyer » ; l öövu, « l'œuf »; l ögiu, « l'œil » ; a buca, « la bouche ; a tésta, »la tête ; a schèn-a, « le dos ; u cüü, »le cul ; u brasu, « le bras » ; a ganba, « la jambe » ; u cöö, « le cœur ».
Pour des exemples de « littérature » et de prononciation du génois, le chanteur italien Fabrizio De André a enregistré un de ses albums, Crêuza de mä, en génois. Les textes du livret sont donnés en génois et en italien standard.
Le ligure et la Côte d'Azur
Le monégasque parlé à Monaco est nettement un dialecte ligure. La frontière linguistique ne coïncide pas exactement avec la frontière politique entre la France et l'Italie, notamment dans la vallée de la Roya et de la Bévéra — même si les parlers de Vintimille et de Bordighera ont un caractère nettement plus ligure que le mentonasque proprement dit.
Bibliographie critique pour P. Bec :
La langue occitane (collection Que sais-je ? n°1059), 1963, 6e édition corrigée, 1995, 128 pages, PUF, Paris. Cet ouvrage compact, appartenant à une célèbre collection, indique avec netteté les limites géographiques de la langue d'oc.Bibliographie
- Fiorenzo Toso, Dizionario etimologico storico tabarchino, Le Mani, Udine, 2004 — Vocabolario delle parlate liguri (1985-1992) — Storia linguistica della Liguria (1995) — Frammenti d'Europa: guida alle minoranze etnico-linguistiche e ai fermenti autonomisti (1996) — Thèse de doctorat à l'université de Pérouse sur le ligure tabarquin (Il tabarchino) ;
- Circolazioni linguistiche e culturali nello spazio mediterraneo. Miscellanea di studi (sous la direction de Vincenzo Orioles et Fiorenzo Toso).
Voir aussi
Liens internes
- linguistique
- dialecte monégasque
- dialecte royasque
- dialecte mentonasque
- Pays niçois
Liens externes
- Dictionnaire Freelang - Dictionnaire ligure-français/français-ligure.
- Graphie Officielle du ligure, de l'Académia Ligùstica do Brénno.
- Culture et Histoire du païs mentounasc, Vocabulaire Mentounasc
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