- Lignières (Cher)
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Lignières Administration Pays France Région Centre Département Cher Arrondissement Saint-Amand-Montrond Canton Lignières Code commune 18127 Code postal 18160 Maire
Mandat en coursÉlisabeth Barbier
2008-2014Intercommunalité rives du Cher et de l'Arnon Démographie Population 1 518 hab. (2008) Densité 69 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 153 m — maxi. 202 m Superficie 21,88 km2 Lignières anciennement Lignières-en-Berry, est une commune française, située dans le département du Cher et la région Centre.
Ses habitants sont appelés les Lignèrois(es).Sommaire
Géographie
La commune est assise sur l'Arnon, rivière qui à Lignières se divise en plusieurs bras, restes de la structure défensive de l'ancien château fort de la famille de Beaujeu. La ville s'est établie autour de ce castrum qui formait une importante place forte du Berry à la limite entre le Boischaut et la Champagne berrichonne.
Étymologie
Contrairement aux autres villes de ce nom celui-ci, anciennement graphié « linières », n'indique pas une activité liée au bois (la « ligne »), qui ne la singulariserait pas puisqu'elle se trouve dans le Boischaut, la partie du Berry réputée de longue date pour l'exploitation du bois, mais du lin, fabrication locale d'antan (une rue de la ville se nomme rue des lineris, des « champs de lin »).
Histoire
La ville est sise sur une zone d'occupation ancienne : on trouve dans cette zone des traces d'implantation remontant à l'époque gallo-romaine. Le village de Lignières s'est développé autour d’un château en 1040 construit à l’écart du village plus ancien de Saint-Hilaire-en-Lignières. Le nouveau village installé autour du château se développa et finit par devenir plus important que l’ancien, qui changea de nom en conséquence[1].
Le fief est tenu par les chevaliers de Lignières du XIe au XVe siècle jusqu'au mariage de la dernière héritière de la lignée avec Édouard de Beaujeu, attaché aux familles de Bourbon et d'Orléans, en 1431. Au XVIe siècle François Ier accorde l'apanage du fief à Catherine d'Amboise, veuve de Philibert de Beaujeu.
Du XVIe au XVIIIe siècle le domaine passa en diverses mains, par achat ou par héritage (Jérôme de Nouveau, la famille de La Rochefoucauld, la Princesse Palatine, Colbert et ses descendants), avant de venir par mariage à la famille de Bourbon-Busset, puis à la famille de Bourbon-Parme, qui est actuellement toujours propriétaire du château.
Si la ville eut une certaine importance stratégique et économique dans le Berry, du fait de sa position centrale entre Saint-Amand-Montrond et Issoudun (toutes deux à environ 25 km) et de Bourges et Châteauroux (à environ 45 km), les quatre principales ville du duché, elle est surtout connue par la présence de Jeanne de Valois, fille de Louis XI, connue comme sainte Jeanne de France (1464-1505), créatrice de l'ordre des sœurs de l'Annonciade, béatifiée en 1774 et canonisée en 1950.
Jeanne fut élevée au château de Lignières par sa sœur Anne de Valois, dite aussi Anne de France ou Anne de Beaujeu et l'époux de celle-ci, Pierre de Beaujeu, dit Pierre II de Bourbon, et passa une part importante de sa vie dans cette ville, y compris durant les 22 années où elle fut officiellement mariée à Louis d'Orléans, le futur Louis XII, mais où elle ne vit guère son époux.
Lors de la première des guerres de religion et à l'instar d'autres villes du duché, dont Bourges, la ville fut prise et saccagée par les huguenots en 1562 et à cette occasion, l'église fut pillée et incendiée.
Lignières fut un important centre du calvinisme, à l'époque où Jean Calvin, étudiant à l'université de Bourges, créait de nombreuses écoles réformées.
Ville de culture et d'élevage, Lignières a bénéficié à la fin du XIXe siècle d'un essor important grâce en particulier à la ligne de la société générale des chemins de fer économiques (réseau du Cher) traversant la commune. Elle était dotée à cette époque, de moulins, abattoirs, lavoirs, hospice, église et chapelle. Ses foires mensuelles étaient très réputées.
Au cours du XXe siècle et notamment après la Seconde Guerre mondiale elle perdit beaucoup de son importance économique au profit de communes proches (Saint-Florent-sur-Cher, La Châtre...), notamment du fait de la disparition de la ligne de chemin de fer.
Héraldique
Article connexe : armorial des communes du Cher.Les armes de Lignières se blasonnent ainsi :
D'or au chef de vair, au lion de gueules, couronné d'or, brochant sur le tout[2].
Démographie
En 1856, la commune comptait 2 686 habitants, 2 174 en 1926. Au recensement de 1990, il restait 1 650 habitants[3].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1989 mars 2001 Marcel Gourlier Chef d'entreprise mars 2001 Élisabeth Barbier DVD Économie
Expérience de Monnaie locale
Le village fut le théâtre dans les années 1950 d'une expérience de monnaie locale tout à fait originale dont se fit largement écho la presse de l'époque[4],[5].
George Lardeau et Pierre Tournadre, pour faire face à l'exode rural et au dépérissement économique, déclarèrent le 26 avril 1956 « la commune libre de Lignières-en-Berry ».
Décidés à faire redémarrer l'activité économique, ils se mettent à distribuer gratuitement des bons de ristourne les jours de foire et les lundis de marché. Ils seront le révélateur du problème économique dont souffrait Lignière : une mauvaise circulation monétaire, car les bons, comme l'argent, étaient thésaurisés. Sur les conseils d'un ancien joaillier, Soriano, qui s'inspirait des théories de Silvio Gesell, inventeur de la monnaie franche, ils introduisirent des bons d'achats, qui avaient la particularité de se déprécier une fois par mois afin d'encourager sa circulation, dans l'économie locale, ce qui dopa les échanges économiques.
Une inspection des services financiers de la Police Judiciaire sur demande de la Banque de France vint enquêter sur l'affaire mais ne trouva rien d'illégal, les bons étant couverts par un dépôt en Banque. En moyenne il circulait à Lignières 50 000 anciens francs (500 francs nouveaux ou 76 euros) en bons d'achats. L'expérience de Lignières rejoint les expériences de la mise en place du Wara des années 1930 ainsi que celles qui en furent inspirées, par exemple l'expérience de Wörgl.
Lieux et monuments
* L’église Notre-Dame de Lignières (consacrée en 1450 sous le nom de Notre-Dame de l'Assomption), inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques (arrêté du 2 mars 1926), fait partie des nombreuses églises du style roman tardif avec des éléments de style gothique qu'on trouve en Berry. L'édifice initial a été construit aux XIe et XIIe siècles mais dans son aspect actuel elle comporte essentiellement des parties bâties aux XVIIe et XIXe siècles plus quelques éléments du XVIIIe siècle.
Elle fut construite à l'emplacement de la chapelle Sainte-Marie, dépendant originellement de l'église de Saint-Hilaire de Bornes (actuellement Saint-Hilaire-en-Lignières) puis rattachée au château, par décision du Pape Pascal II, en 1115. Probablement du fait de l'établissement d'un village aux abords de la place forte, la chapelle fut agrandie vers 1170. Elle connut plusieurs aménagements et réfections jusqu'au XVIe siècle mais en 1563, lors de la première guerre de religion, elle fut gravement endommagée, pillée, incendiée et en partie détruite.
De cette époque jusqu'au milieu du XIXe siècle connut plusieurs modifications, puis en 1860 fut décidée une restauration complète de la nef, commencée en 1863 d'après les plans de MM. Duchemin, architecte, et Gallicher, ingénieur, qui comme souvent à l'époque fut une complète transformation et durant laquelle furent ajoutés deux bas-côtés. Le dernier aménagement d'importance se fit en 1877 avec la construction d'un clocher en remplacement d'un dôme bâti lui-même en 1635 pour remplacer l'ancienne flèche, très délabrée alors.
* L'actuel château de Lignières, classé monument historique (arrêté du 27 juin 1935) avec ses dépendances, la cour d’honneur, les douves, les bâtiments des communs et le parc, fut construit entre 1654 et 1660 à l'emplacement de l'ancien château-fort, par François Le Vau, frère de Louis Le Vau, à l'initiative de Jérôme de Nouveau, surintendant général des Postes et Relais de France, qui avait acquis la place en 1653.
Ce bâtiment est très représentatif du classicisme français ; il est plus sobre encore dans ce style que ne l'imaginait son concepteur, lequel avait prévu l'adjonction d'éléments décoratifs (statues, bustes, bas-reliefs, etc.) qui ne furent jamais installés.
Si pour l'essentiel le château correspond au bâtiment initial, certaines parties furent aménagées au cours des siècles, notamment la galerie, qui fut transformée en filature au XIXe siècle pour être reconstruite dans son état initial vers 1920.
* La place du marché comporte une halle datant du XVIe siècle où se tiennent encore les marchés, qui ont lieu le lundi et le jeudi et qui accueille aussi certaines manifestations, notamment certains spectacles du festival L'air du temps.
* La ville possède une salle de spectacle sans caractère particulier, mais qui joue un rôle important dans le tissu culturel de la région depuis sa prise en main par l'association Les Bains-Douches (anciennement Rencontres et Loisirs) en 1978.
* Sur le canton, se trouve le Pôle du cheval et de l'âne, sis à La Celle-Condé mais à l'initiative de l'association française de l'âne grand noir du Berry (AFANGNB), créée par l'association folklorique Les Thiaulins de Lignières en Berry. Ce pôle regroupe un ensemble de bâtiments, le domaine des Amourettes, et l'hippodrome de Lignières, inauguré en 2006 et remplaçant l'ancien champ de courses situé sur la commune de Lignières, qui aura organisé 11 réunions hippiques en 2008.
Personnalités liées à Lignières
- Henri IV ;
- le duc de Clermont Tonnerre ;
- le duc de Maillé ;
- la Grande Duchesse de Luxembourg et son époux le prince Félix (frère du prince Xavier de Bourbon-Parme) ;
- la dernière impératrice d'Autriche, reine de Hongrie (sœur du Prince Xavier) ;
- la reine Juliana des Pays-Bas et le comte Bernhard zur Lippe Biesterfeld ;
- Lignières est le village natal du chanteur Florent Marchet, qui s'en est inspiré pour dresser le portrait d'une petite ville de la France rurale dans son album-concept Rio Baril (le Riaul-Baril est un ruisseau traversant la commune et le nom d'un lieu-dit).
- Sainte Jeanne de France, première épouse de Louis XII
Évènements et activités culturelles
- En 1946 Roger Pearron (qui se prononce « Pierron ») fonda l'association Les Thiaulins, une association attachée à faire vivre la culture populaire du Berry, qui s'installa au Château du Plaix, sur la commune de Saint-Hilaire-en-Lignières, après que la famille Goin-Berthier lui en fit don en 1961 et y établit un musée d'arts et traditions paysannes.
Outre son fondateur et Mic Baudimant, son actuel président, qui sont tous deux, en plus de musiciens accomplis, des collecteurs reconnus pour leur travail sur la musique et le chant du Boischaut et de la Brenne, deux membres des Thiaulins ont acquis une réputation nationale ou internationale : Gilles Chabenat, vielleux réputé et inventif et Frédéric Baudimant, violoniste qui a collaboré entre autres avec le précédent et avec Florent Marchet. - La foire aux ânes créée dans les années 1980, à l'initiative des Thiaulins, était destinée à l'origine à la promotion et la sauvegarde de l'âne grand noir du Berry, mais qui s'est depuis élargie à la présentation d'autres races d'ânes et à celle de mulets et bardots.
- L'association Les Bains-Douches programme, depuis 1978, des saisons culturelles et organise un festival annuel L'air du temps pendant la semaine de l'Ascension.
- Cinémobile
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- site de l'Office de Tourisme du canton de Lignières
- Lignières sur le site de l'Insee
- Extrait du magazine Bioscope n°4, janvier 1979, par Robert Schreiner
Sources
Bibliographie
- L'Église de Lignières, Cher, par P. Deshoulières, brochure tirée des Mémoires de la Société des antiquités du Centre, tome XXXIX, édité par l'imprimerie Veuve Tardy-Pigelet et fils, 1921 ;
- Châteaux et Manoirs du Berry, par Philippe Seydoux, Éditions de la Morande, Paris, 1992 ;
- Jeanne de France (1464-1505), duchesse de Berry, fondatrice de l'ordre de l'Annonciade, ouvrage collectif à l'initiative de la Bibliothèque municipale de Bourges, à l'occasion de l'exposition du même nom, éditeur Direction du livre et de la lecture et Fédération française pour la coopération des bibliothèque, collection (Re)découvertes, série « Images du Moyen-Âge », 2002 ;
- Science et Vie n°488, mai 1958, La monnaie accélérée, sous-titré 50'000 francs font vivre tout un village, par Etienne Dugue.
Notes et références
- Archives départementales de l’Indre, Berry médiéval : à la découverte de l’Indre au Moyen Âge, catalogue d’exposition, Châteauroux, Archives départementales de l’Indre, 2009, p. 53-54
- Gaso. Consultation : février 2009. Le blason de la commune sur
- Insee et Science et Vie n°488, mai 1958, La monnaie accélérée, sous-titré 50 000 francs font vivre tout un village, par Étienne Dugue
- Extrait du magazine Bioscope n°4, janvier 1979, par Robert Schreiner
- Science et Vie n°488, mai 1958, La monnaie accélérée, sous-titré 50'000 francs font vivre tout un village, par Etienne Dugue
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