- Studiolo d'Isabelle d'Este
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Le Studiolo d'Isabelle d'Este est un cabinet de curiosités conçu pour Isabelle d'Este, à l'intérieur du palais ducal de Mantoue, d'abord à l'étage noble (piano nobile) du Castello San Giorgio, puis, en 1523, dans les appartements de la Corte Vecchia.
Sommaire
Histoire
Isabelle d'Este épousa le 12 février 1490 François II de Mantoue. Elle s'installa dans les appartements situés à l'étage noble du Castello di San Giorgio de Mantoue (non loin de la Chambre des Époux peinte par Mantegna). Elle aménagea deux petites pièces de cette suite d'appartements pour un usage tout à fait personnel. L'une servit de studiolo (sans doute dès 1490). Isabelle d'Este y recevait ses hôtes parmi les allégories peintes par Andrea Mantegna, le Pérugin, le Corrège et Lorenzo Costa. L'autre petite pièce, la grotta (mentionnée pour la première fois en 1498), imitait une grotte souterraine[1].
Isabelle d'Este collectionna dans son studiolo, selon la mode du temps dans les cours en Italie, des objets qui animaient sa passion et sa curiosité, et les tableaux allégoriques qu'elle commande à Mantegna. Elle sollicita vainement le concours de Giovanni Bellini, de Léonard de Vinci et de Francesco Francia ; elle n’obtint, en 1505, que le tableau du Pérugin, La Lutte entre l'Amour et Chasteté. À la mort de Mantegna, qui n'exécuta qu'une partie de commandes, c'est Lorenzo Costa qui se chargea de produire les œuvres sur les thèmes chers à Isabelle d'Este en finissant même certains tableaux comme l'Allégorie de la cour d'Isabelle et Le règne de Comus.
En 1523, Isabelle d'Este quitta les appartements qu’elle occupait, à l’étage noble du Castello di San Giorgio pour s’installer dans un autre bâtiment du palais ducal de Mantoue, la Corte Vecchia. Le second studiolo comportait cinq pièces et permit d'étendre les domaines de collections (médailles, marqueterie, décorations d'art grotesque, …).
En 1627, Charles Ier d’Angleterre parvint à acquérir une grande partie de la collection des Gonzague, notamment l'Allégorie des Vertus et l'Allégorie des Vices du Corrége, qui provenaient du studiolo d'Isabelle d'Este. Les autres tableaux du studiolo furent achetés par Richelieu, sans doute la même année[2]. Ils firent l'objet ensuite d'une saisie révolutionnaire pour être transférés au musée du Louvre[3].
Œuvres exposées
Du premier studiolo
- Le Parnasse et Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu, d'Andrea Mantegna
- La Lutte entre l'Amour et Chasteté, du Pérugin
- L'Allégorie de la cour d'Isabelle dit aussi Le Couronnement d'Isabelle d'Este (1506-1507), et Le règne de Comus commencés par Mantegna et terminés par Lorenzo Costa
- l'Allégorie des Vertus et l'Allégorie des Vices du Corrège.
Augmentées des suivantes pour le second
- les portes de marbre sculpté,
- les marqueteries des frères Mola,
- les grotesques de Lorenzo Leonbruno,
- les réductions de statues antiques célèbres de Pier Jacopo Alari Bonacolsi dit l'Antico (env. 1460 – 1528), comme la Venus Felix[4] (conservée aujourd'hui au Kunsthistorisches Museum de Vienne).
- ses collections de monnaies, de bas-reliefs et de bustes antiques
Voir aussi
Bibliographie
- Alberta De Nicolò Salmazo, chapitre sur les différents tableaux in Mantegna (1996), traduit de l'italien par Francis Moulinat et Lorenzo Pericolo (1997), coll. Maîtres de l'art, Gallimard Electa, Milan (ISBN 2 07 015047 X)
Articles connexes
- Le studiolo de Frédéric IIIe de Montefeltro
- Le studiolo de François Ier
- Le studiolo de Cosme Ier
- Le cabinet de curiosités
- La Chambre des Époux
Liens externes
Sources
- Salmazo
- Ernst Gombrich
- Verheyen
Notes et références
- Françoise Viatte, Léonard de Vinci : Isabelle d'Este, RMN, 1999.
- Francis Haskell, Conservation et dispersion du patrimoine artistique italien in l’Amateur d’art, 1997.
- Informations relevées sur la notice de la base Joconde du Musée du Louvre
- Notice du musée de Vienne
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