- L'Oiseau De Feu
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L'Oiseau de feu
Pour les articles homonymes, voir Oiseau de feu (homonymie).L’Oiseau de feu (en russe : Жар-птица, Jar-ptitsa) est un conte dansé en deux tableaux d’après un conte national russe dont la musique a été composée par Igor Stravinski en 1909-1910 sur la commande de Serge de Diaghilev. Il a été créé à l’Opéra de Paris le 25 juin 1910 par les Ballets russes sur une chorégraphie de Michel Fokine et sous la direction de Gabriel Pierné.
Il s’agit du premier grand ballet du musicien, qui le rendit instantanément célèbre. Diaghilev renouvela par la suite régulièrement ses commandes pour Stravinski jusqu’en 1928. Les premiers ballets à suivre L’Oiseau de feu ont été Petrouchka en 1911 et Le Sacre du printemps en 1913.
Sommaire
Historique
Serge de Diaghilev entendit Stravinski pour la première fois le 6 février 1909, jour où furent créés son Scherzo fantastique et son Feu d’artifice. Diaghilev fut très impressionné par cette dernière œuvre. Ayant déjà monté une saison de ses Ballets russes qui rencontra de grands succès à Paris en 1909, il désirait répéter l’expérience l’année suivante avec, entre autres, une œuvre inédite inspirée de la légende de l’Oiseau de feu. Anatoli Liadov devait initialement écrire la partition mais, étant un compositeur lent et méticuleux, il lui faudrait un an pour achever la pièce. Diaghilev fit donc appel au jeune Stravinski, alors âgé de vingt-sept ans, pour le remplacer.
Michel Fokine réglait la chorégraphie au fur et à mesure que Stravinski écrivait la partition, débutée en décembre 1909 et terminée le 18 mai 1910. Le 7 juin 1910, Stravinski se rend à Paris pour assister aux dernières répétitions de l’Oiseau de feu. Il y est accueilli en triomphe. « Notez-le bien. C’est un homme à la veille de la gloire. », dira Diaghilev durant une répétition.
L’Oiseau de feu fut créé le 25 juin 1910 à l’Opéra de Paris, sous la direction de Gabriel Pierné. À l’exception des costumes de la Princesse et de l’Oiseau, qui sont de Léon Bakst, les décors et les costumes sont d’Alexandre Golovine. Tamara Karsavina danse le rôle-titre.
Le succès de l’œuvre est immédiat. Claude Debussy est le premier à montrer son enthousiasme en allant directement le féliciter. Maurice Ravel, Manuel de Falla, Florent Schmitt et Erik Satie montrent tous des signes d’admiration. Diaghilev ne tardera pas à commander un second ballet à Stravinski : Petrouchka.
Stravinski révisera la partition de l’Oiseau de feu en 1919. C’est presque exclusivement cette version qui est jouée de nos jours.
Argument
Le ballet est divisé en dix-neuf « numéros », qui, par leurs titres, rendent assez bien compte de l’argument. Toutefois, il y a plusieurs manières d’interpréter le tout et de créer des histoires différentes à partir de ces numéros. La première source d’information pour cette histoire est le programme rédigé par les Ballets russes lors de la création du ballet le 25 juin 1910 :
« Ivan Tsarevitch voit un jour un oiseau merveilleux, tout d’or et de flammes ; il le poursuit sans pouvoir s’en emparer, et ne réussit qu’à lui arracher une de ses plumes scintillantes. Sa poursuite l’a mené jusque dans les domaines de Kachtcheï l’Immortel, le redoutable demi-dieu qui veut s’emparer de lui et le changer en pierre, ainsi qu’il le fit déjà avec maint preux chevalier. Mais les filles de Kachtcheï et les treize princesses, ses captives, intercèdent et s’efforcent de sauver Ivan Tsarevitch. Survient l’Oiseau de feu, qui dissipe les enchantements. Le château de Kachtcheï disparaît, et les jeunes filles, les princesses, Ivan Tsarevitch et les chevaliers délivrés s’emparent des précieuses pommes d’or de son jardin.[1] »Toutefois, le chorégraphe Michel Fokine, élabore déjà davantage le récit. Ivan Tsarevitch réussit en fait à capturer l’Oiseau de feu dans l’arbre aux pommes d’or du jardin de Kachtcheï et, en échange de sa liberté, l’Oiseau de feu donne une de ses plumes enflammées à Ivan en lui disant qu’elle lui sera utile. La porte du château de Kachtcheï s’ouvre et treize Princesses sortent, dont la Princesse de la Beauté Sublime. Elles jouent avec les pommes d’or et celle de la Princesse de la Beauté Sublime tombe dans un buisson derrière lequel s’est caché Ivan. En la récupérant, elle le voit et ils tombent amoureux. Les Princesses retournent dans le palais et Ivan, ne pouvant vivre sans la Princesse de la Beauté Sublime, tente d’entrer dans le château, ce qui déclenche le carillon magique. Il est capturé par les gardiens de Kachtcheï, qui arrive et le questionne, mais Ivan lui crache au visage. Il est alors placé contre un mur de pierre et Kachtcheï débute l’incantation qui le changera en pierre. Soudainement, Ivan se souvient de la plume de l’Oiseau de feu. Il l’agite et l’oiseau apparaît, rompant le sortilège de Kachtcheï. Ivan et la Princesse sont mariés et couronnés Tsar et Tsarine[2].
- Introduction
- Première scène : Le jardin enchanté de Kachtcheï
- Apparition de l’Oiseau de feu poursuivi par Ivan Tsarevitch
- Danse de l’Oiseau de feu
- Ivan Tsarevitch capture l’Oiseau de feu
- Supplications de l’Oiseau de feu
- Apparition des treize Princesses enchantées
- Jeu des Princesses avec les pommes d’or (Scherzo)
- Brusque apparition d’Ivan Tsarevitch
- Khorovode des Princesses
- Lever de jour
- Carillon magique — apparition des monstres gardiens de Kachtcheï — capture d’Ivan Tsarevitch
- Arrivée de Kachtcheï l’Immortel — son dialogue avec Ivan Tsarevitch — intercession des Princesses
- Apparition de l’Oiseau de feu
- Danse de la suite de Kachtcheï sous l’enchantement de l’Oiseau de feu
- Danse infernale de Kachtcheï et de ses sujets
- Berceuse (l’Oiseau de feu)
- Réveil de Kachtcheï — mort de Kachtcheï — ténèbres
- Deuxième scène : Écroulement du palais de Kachtcheï et dissolution des enchantements — animation des guerriers pétrifiés — allégresse générale
Analyse
Orchestration
Le ballet est écrit pour un orchestre symphonique de très grande dimension, dans la tradition post-romantique.
Instrumentation de L’Oiseau de feu Cordes 16 premiers violons, 16 seconds violons, 14 altos,
8 violoncelles, 6 contrebassesBois 4 flûtes, les deuxième et troisième jouant les piccolos, 3 hautbois,
1 cor anglais, 3 clarinettes et la, la troisième jouant aussi la clarinette en ré,
1 clarinette basse, 3 bassons, le troisième jouant le deuxième contrebasson, 1 contrebassonCuivres 4 cors, 3 trompettes en ut, 3 trombones, 1 tuba Percussions timbales, triangle, cymbales, grosse caisse, tam-tam,
glockenspiel, xylophone, 3 harpes, 1 piano, 1 célestaLes suites de concert
Stravinski retoucha la partition à plusieurs reprises pour en extraire des suites ou en faire des arrangements, entre autres pour violon et piano. Ces suites présentent différentes variantes dans l’orchestration et incluent de cinq à dix « numéros ». Le premier mouvement de chaque suite est parfois séparé en deux ou trois mouvements.
La suite de 1911
Cette première suite comporte cinq mouvements, gardant l’orchestration du ballet original identique.
- Introduction — Les jardins de Kachtcheï — Danse de l’Oiseau de feu
- Supplications de l’Oiseau de feu
- Jeu des Princesses avec les pommes d’or
- Khorovode des Princesses
- Danse infernale de Kachtcheï et de ses sujets
La suite de 1919
Cette seconde suite comporte également cinq mouvements, toutefois différents. Cependant, son orchestration est réduite à celle d’un orchestre de concert standard, c’est-à-dire les bois par deux remplacent les bois par quatre du ballet d’origine.
- Introduction — Danse de l’Oiseau de feu — Variations de l’Oiseau de feu
- Khorovode des Princesses
- Danse infernale de Kachtcheï et de ses sujets
- Berceuse
- Finale
La suite de 1945
Cette dernière suite, dite Suite de ballet, a été composée aux États-Unis. La plus longue des trois suites, elle comporte l’essentiel du ballet, en dix « numéros », et dure près d’une demie-heure. L’orchestration reste sensiblement la même que celle de la suite de 1919.
- Introduction — Danse de l’Oiseau de feu — Variations de l’Oiseau de feu
- Pantomime I
- Pas de deux : l’Oiseau de feu et Ivan Tsarevitch
- Pantomime II
- Scherzo : danse des Princesses
- Pantomime III
- Khorovode des Princesses
- Danse infernale de Kachtcheï et de ses sujets
- Berceuse
- Finale
Discographie
- L’enregistrement du ballet complet par Stravinski que l’on retrouve dans son intégrale sur Sony Classical a été enregistré en 1961 avec le Columbia Symphony Orchestra. Il s’agit de la version révisée de 1919. Il a également enregistré la suite de 1945 en 1967 avec le même orchestre.
- Robert Craft a réalisé le premier enregistrement de la version originale de 1910 en 1996 avec l’Orchestre Philharmonia. L’enregistrement est maintenant disponible sur Naxos.
Bibliographie
- André Boucourechliev, Igor Stravinsky, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », France, 1982 (ISBN 2-213-02416-2).
- François-René Tranchefort, Guide de la musique symphonique, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », France, 1986 (ISBN 2-213-01638-0).
- Notes de Robert Craft pour le disque de Naxos 8.557500.
Notes et références
Voir aussi
- La créature légendaire l’oiseau de feu, qui a servi d’inspiration pour le ballet.
- La musique a été adaptée en dessin animé dans le film Fantasia 2000.
Liens externes
Vidéos
- Stravinski dirige la berceuse et la finale de L’Oiseau de feu (Voir)
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