Kénose

Kénose
La kénose reprend l'idée évangélique du grain qui tombe en terre pour germer.

La kénose est une notion de Théologie chrétienne exprimée par un mot grec provenant de lÉpître de Paul aux Philippiens (Ph 2,7).

« Philippiens 2, 6 : Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit (εκένωσεν) lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! »

Cette notion a suscité de nombreux développements dune théologie qui insiste beaucoup sur labaissement de Dieu. Par amour, Dieu se dépouille de ses autres attributs divins comme la toute-puissance, la gloire, limpassibilité, la perfection, lauto-suffisance, la Providence qui gouverne le monde. La théologie de la kénose aborde le mystère du mal en affirmant que cest dabord Dieu qui souffre et non lhomme : « mais non, Dieu ne permet jamais le mal, il en souffre, il en meurt, il en est dabord la victime[1] ». Cette théologie entre en opposition avec les Pères de l'Église, qui selon la tradition philosophique grecque, attribuaient à Dieu limpassibilité[2], et avec une certaine vision de lAncien Testament, Dieu manifeste quil est Tout-puissant[3].

Sommaire

Étymologie

Kénose vient du verbe grec kénoô (κενόω), qui signifie « vider », « se dépouiller de soi-même ». Ce terme exprime le fait que Dieu se dépouille de certains attributs de sa divinité, selon une interprétation de lÉpître aux Philippiens ci-dessus. Un autre mot de la langue française a la même racine : akène, une sorte de fruit ou de graine qui ne peut pas souvrir (se vider) tout seul. Cette idée de grain et de fruit apparaît régulièrement[4] dans les Évangiles : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais sil meurt, il donne beaucoup de fruit[5] ». Le concept de dépouillement peut aussi sappliquer à limage évangélique et biblique de la cruche qui se brise, et qui perd leau quelle contenait.

Applications théologiques de la notion de kénose

Kénose de l'incarnation

La Montée au Golgotha par Arent de Gelder

Sappuyant sur le verset de Paul de Tarse cité en introduction, la théologie de la kénose affirme que le Verbe a renoncé en sincarnant à la totalité ou une partie de ses privilèges divins. Cette kénose atteint la nature divine du Christ elle-même : Dieu sest dépouillé de sa joie et de sa toute-puissance. Pour nous révéler lamour dont il nous comble, Dieu a accepté de souffrir en la Personne du Fils. Ainsi, François Varillon écrit : « Dans lordre de lêtre, la souffrance est une imperfection. Dans lordre de lamour, elle est le sceau de la perfection »[6]. Pour Moltmann, « un Dieu qui nest que tout-puissant est un être imparfait en lui-même, car il ne peut éprouver la faiblesse de limpuissance. La toute-puissance peut être désirée et honorée par des hommes impuissants, mais la toute-puissance nest pas aimée, seulement crainte. Quelle espèce dêtre sera un Dieu qui nest que tout-puissant? C'est un être sans expérience, un être sans destin et un être qui nest aimé par personne. Un homme qui éprouve limpuissance, un homme qui souffre parce quil aime, un homme qui peut mourir est donc un être plus riche quun Dieu tout-puissant, incapable de souffrir ni daimer, immortel »[7].

La mort du Christ au Calvaire affecte alors la vie trinitaire, car la filiation et la paternité divine sont effacées par labandon du Fils par le Père. Hans Urs Von Balthasar explique que le Père se sacrifie aussi « quand il sacrifie son bien-aimé et le fait passer de léternité dans le temps. [...] Par la privation que le Père éprouve du fait de lengagement terrestre de son Fils, il mesure la grandeur de son amour pour le Fils et la grandeur de lamour du Fils pour lui »[8].

Cette kénose lors de l'incarnation introduit lidée de devenir dans la compréhension de Dieu. Cette idée a été soutenue par Arius au IIIe siècle, et plus récemment par Hegel. On retrouve également lidée de devenir en Dieu dans la kabbale juive. Reprenant Hegel, Hans Küng écrit : « Dans lancienne conception du temps, Dieu était considéré le plus souvent comme léternel atemporel situé derrière le flux uniforme du devenir absorbant le passé, le présent et lavenir. À présent, Dieu est connu dune manière nouvelle : comme le futur eschatologique, comme celui qui vient. Ainsi la théologie devient eschatologie. »[9].

Kénose de la création

La kénose de la création sarticule autour de trois axes : limpuissance de Dieu face au mal, le retrait de Dieu, et sa manifestation au Calvaire. Cette approche théologique tend à entrer en opposition à lidée de Providence divine.

Lévénement de la croix, dit Maurice Zundel, impose à lhomme de changer son regard sur Dieu : « Dieu fragile, c'est la donnée la plus émouvante, la plus bouleversante, la plus neuve, la plus essentielle de lÉvangile. Dieu fragile remis entre nos mains. Dieu fragile remis à notre conscience. Dieu fragile et désarmé tellement que cest à nous de le protéger contre nous-mêmes »[10]. Hans Jonas se propose de penser Dieu après Auschwitz[11], le scandale du mal étant alors à son comble : « Après Auschwitz, nous pouvons affirmer, plus résolument que jamais, quune divinité toute-puissante ou bien ne serait pas toute bonne, ou bien resterait entièrement incompréhensible (dans son gouvernement du monde, qui seul nous permet de la saisir). Mais si Dieu, dune certaine manière et à un certain degré, doit être intelligible (et nous sommes obligés de nous y tenir), alors il faut que sa bonté soit compatible avec lexistence du mal, et il nen va de la sorte que sil n'est pas tout-puissant. C'est alors seulement que nous pouvons maintenir quil est compréhensible et bon, malgré le mal quil y a dans le monde. Et comme nous trouvons douteux en soi le concept de toute-puisssance, c'est bien cet attribut- qui doit céder la place »[12]. Hans Jonas reconnaît plus loin dans son essai que sa réponse est différente de celle de Job, mais « toutes deux sont louanges, car le renoncement se fit pour que nous puissions être ».

Dieu respectant infiniment ses enfants, Il décide de ne pas du tout intervenir dans le déroulement de leur histoire. Limage de Dieu dans lAncien Testament doit donc être renouvelée, selon Maurice Zundel. Cest, dit-il, « une des plus émouvantes preuves de lamour de Dieu [que] davoir accepté dêtre représenté sous le travesti dun langage inadéquat, qui a pu lui donner, à certaines heures, [...] un visage que les hommes eux-mêmes ne voudraient pas avoir »[13]. Limpuissance de Dieu est donc la conséquence de la liberté quil a donnée à lhomme. Dieu sefface donc pour laisser à lhomme un espace de liberté, comme lexplique le père Marc Domergue, jésuite : « Dieu est anéantissement, effacement de soi. Son être est de se faire disparaître. Au profit de qui ? De lautre dont il est le tout autre. La croix du Christ nest pas une sorte dentreprise suicidaire de Dieu, elle est Dieu se faisant Dieu, si lon peut parler ainsi. Et que lon naille pas dire : la mort sur la croix concerne la nature humaine du Christ, pas sa nature divine, qui est immuable et impassible. Cette façon de voir nhonore pas suffisamment le egeneto de Jean 1, 14 : « il s'est fait homme » ou « il est devenu homme ». Le divin se fait humain, en forme d'homme »[14].

Lévénement de la croix a une place particulière dans la théologie de la kénose. Ainsi, pour le théologien allemand Eberhard Jüngel, le christianisme occidental « a cru pouvoir penser Dieu, dans son être divin, sans le penser en même temps comme le crucifié ». La Passion du Christ a été trop longtemps considérée « comme un événement concernant uniquement le vrai homme, mais non pas le vrai Dieu. La perfection qui revenait à Dieu en vertu de la loi métaphysique interdisait de le penser comme souffrant ou même de le penser en liaison avec un mort »[15].

Kénose de la Trinité

De la kénose de la création, Dieu sefface pour faire venir à lexistence les créatures, découle la kénose de la Trinité, le désir de seffacer par amour conduit Dieu à engendrer un autre Lui-même. Dans un élan damour, les trois personnes mettent leur joie à seffacer lune devant lautre. Maurice Zundel parle de désappropriation infinie : « Dieu est celui qui na rien. La Trinité veut dire : la divinité nest à personne parce que la divinité, cest le jaillissement éternel de la lumière et de lamour du Père dans le Fils, du Fils dans le Père, et du Père et du Fils dans le Saint-Esprit »[16]. François Varillon exprime cela par lidée dhumilité de Dieu. « Le Père nexiste pas d'abord comme personne constituée en elle-même et pour elle-même : cest lacte dengendrer le Fils qui le constitue personne. Il faut donc éviter de dire que le Père est Celui qui se donne; il est plutôt Acte de se donner. De même le Fils et le Saint-Esprit »[17].

Histoire de la théologie de la kénose

Paternité de la kénose : la thése de la substitution pénale

Luther par Cranach l'Ancien

Dans son commentaire de lépître aux Galates, Luther développe la thèse de la substitution pénale : « Lui-même est certes innocent, car il est lagneau de Dieu, immaculé, sans tache, mais parce quil porte les péchés du monde, son innocence est chargée de la culpabilité de tous ces péchés. Quels que soient les péchés que moi, que toi, que nous, nous avons commis et commettrons, ils sont aussi bien ceux du Christ que sil les avait commis. Somme toute, il faut que notre péché devienne le propre péché du Christ, sinon pour périrons pour léternité. Dimpies sophistes ont obscurci cette vraie connaissance du Christ que nous ont livrés Paul et les Prophètes »[18]. Luther affirme conséquemment que Jésus a reçu le peine du dam, c'est-à-dire de la damnation.

Bossuet reprend à son compte cette théorie de la substitution pénale : « Jésus, linnocent Jésus, na pas joui de cette douceur dans sa passion [...]. Parmi tant de honte et tant de tourments, il ne lui est pas permis de se plaindre, ni même de penser en sa conscience quon le traite avec injustice. Il est vrai quil est innocent à légard des hommes ; mais que lui sert de le reconnaître, puisque son Père, d il espérait sa consolation, le regarde lui-même comme un criminel ? Cest Dieu même qui a mis sur Jésus-Christ seul liniquité de tous les hommes. »[19].

Le père Bourdaloue, jésuite et prédicateur célèbre de son temps, reprend ce thème sous langle de la vengeance de Dieu: « Il fallait que la réprobation sensible de lhomme-Dieu remplît la mesure de la malédiction et de la punition qui est due au péché [...]. Ce nest point dans le jugement dernier que notre Dieu irrité et offensé se satisfera en Dieu : ce nest point dans lenfer quil se déclare authentiquement le Dieu des vengeances ; cest au calvaire : Notre Dieu est le Dieu des vengeances. Cest que sa justice vindicative agit librement et sans contrainte, nétant point resserrée, comme elle lest ailleurs, par la petitesse du sujet à qui elle se fait sentir. Tout ce que les damnés souffriront nest quune demi-vengeance pour lui ; ces grincements de dents, ces gémissements et ces pleurs, ces feux qui ne doivent jamais séteindre : tout cela nest rien ou presque rien en comparaison du sacrifice de Jésus-Christ mourant »[20].

Le prédicateur dominicain Monsabré reprend aussi le thème de la malédiction dans ses conférences de Carême de 1880 et 1881 : « Dieu a trouvé dans son Christ ce quil aurait en vain cherché dans les autres victimes : le péché à châtier...Dieu voit en lui comme le péché vivant...Et pénétrée de l'horreur que liniquité inspire à la Sainteté divine, sa chair sacrée devient à notre place un objet maudit. »

Les pionniers de la théologie de la kénose

Cette approche théologique apparut dabord chez des théologiens protestants et anglicans du XIXe siècle. En 1857, Thomasius affirme que, tout en gardant conscience de sa divinité, le Verbe avait cessé dexercer son action divine dans le cosmos au cours de sa vie terrestre en Terre dIsraël. En 1870, Gess, théologien calviniste, va plus loin : en sincarnant, le Verbe perd provisoirement tous ses attributs divins. Il ne procède plus du Père, mais devient une simple âme humaine. Une fois glorifié, il reprend tous ses attributs divins et la pleine conscience de sa divinité[21]. En 1895, Charles Gore, théologien anglican, estime que, en sincarnant, le Verbe ne perd pas ses attributs, mais restreint sa toute-puissance et refuse de tout connaître. Plus tard, Serge Boulgakov (1871-1944) propose une théologie de la kénose influencée par Hegel et par les fols en Christ, un idéal de lhumanisme russe.

Critiques contre la théologie de la kénose

Les critiques actuelles contre la théologie de la kénose sappuient sur trois types de sources : limage de Dieu dans lAncien Testament, les positions des Pères de l'Église, et la spiritualité des saints. Voici les arguments qui lui sont opposés.

Joie parfaite de Dieu

Une autre interprétation du verset de Paul de Tarse exposé plus haut est quen sincarnant, Jésus-Christ ne réclame pas de traitement de faveur, mais attend paisiblement lheure son Père viendra le glorifier. LÉvangile de Jean vient appuyer de cette interprétation : « Père, lheure est venue, glorifie ton Fils ![...] Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de la gloire que javais auprès de toi avant que le monde fût »[22]. Il y a aussi une spiritualité de la joie chez de nombreux saints[23], qui provient de la joie parfaite de Dieu.

Connaissance de Jésus de sa filiation divine

Témoignant à ses disciples la source de sa joie profonde, Jésus dit : « Je suis dans le Père et le Père est en moi »[24]. Ce qui fait dire au père Descouvemont : « Le Verbe na pas pu renoncer non plus à avoir conscience de son identité de Fils de Dieu.[...] Est aliénée toute personne qui ne sait pas ou ne sait plus qui elle est... qui se prend pour Napoléon alors qu'elle ne lest pas ! Si Jésus navait pas su dès le début de sa venue sur terre quIl était le Fils de Dieu en personne, il eut été un aliéné ! Cest pourquoi il nest pas juste de dire que le Christ vivait de foi comme nous »[25].

Analogie du langage sur Dieu

Selon le Livre de la Sagesse[26], les Pères de l'Église ont estimé que même après lincarnation, les chrétiens devaient continuer à parler de Dieu de façon analogique. Le chrétien peut donc attribuer à Dieu toutes les perfections et qualités existant chez lhomme, mais il convient de nier le mode imparfait sous lequel se trouvent réalisées ces perfections chez lhomme. Ainsi, la souffrance de Dieu ne pourrait pas être comprise au sens on lentend habituellement. Raïssa Maritain écrit :«Pour un être créé, être capable de souffrir est une réelle perfection, car c'est lapanage de la vie et de lesprit, c'est la grandeur de lhomme; et puisquon nous enseigne que nous fûmes créés à la ressemblance de Dieu, est-il donc si difficile de présumer tout bonnement quil doit y avoir dans lEssence impénétrable quelque chose de correspondant à nous, sans péché ?[...] Parce quelle implique en sa notion même une imperfection, la souffrance ne peut être attribuée à lEssence impénétrable »[27].

Toute-puissance de Dieu

La toute-puissance de Dieu est un thème récurrent de lAncien Testament. Dieu est représenté comme un roc solide sur lequel les hommes peuvent prendre appui[28]. Les hommes sont fragiles et ont besoin dun bon pasteur qui soccupe spécialement des brebis faibles du troupeau[29]. Enfin, pour montrer à son peuple que cest bien par Lui quil peut obtenir la victoire et non par ses propres forces, Il choisit souvent des êtres qui paraissent faibles pour sauver Israël [30].

Présence de Dieu à sa création

Thérèse d'Ávila par Rubens

Thérèse d'Avila, sous l'influence de certains clercs, doute que Dieu soit présent dans toute la création. Cette idée serait panthéiste. Mais un dominicain, le père Vicente Barrón, lui explique la doctrine de Thomas d'Aquin selon laquelle Dieu est en toutes choses «par son essence, sa puissance et sa présence»[31]. Elle décrit ensuite une expérience mystique : « Il me semblait que, du fond de mon âme, se trouvaient ces trois adorables Personnes et je les voyais, elles se communiquaient à toutes les créatures, sans manquer à aucune et sans se séparer de moi »[32].

Providence de Dieu

Dans l'Ancien Testament, le Livre de la Sagesse parle de la Providence : « Comme elle est unique, la Sagesse peut tout et, sans sortir d'elle-même, elle renouvelle l'univers. [...] Elle déploie sa vigueur d'un bout du monde à l'autre, elle gouverne l'univers avec douceur »[33]. Paul de Tarse dit également que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu[34]. Néanmoins, il ne faut pas oublier que Dieu est un Dieu caché, comme le dit Isaïe[35].

Manifestation de Dieu dans sa création

Selon le psaume 19, « les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de ses mains ». La contemplation de la nature permettrait donc de découvrir son Créateur. Par ailleurs, pendant son ministère public, Jésus-Christ accomplit de très nombreux miracles, qui manifestent de façon éclatante l'action de Dieu dans le monde. L'évangile selon Jean rapporte le premier miracle de Jésus ainsi : « Tel fut le premier des signes de Jésus. Il l'accomplit à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en Lui »[36].

Union parfaite et éternelle du Père et du Fils

Au XIIe siècle, Joachim de Flore enseigne que le Père se donne tellement à son Fils qu'Il ne garde rien pour Lui. Le quatrième concile du Latran rappelle à son encontre en 1215: « On ne peut dire que le Père a transféré sa substance au Fils en l'engendrant, comme s'il l'avait donnée au Fils sans la retenir pour Lui-même : elle aurait d'ailleurs cessé d'être substance. Il est donc clair que le Fils en naissant a reçu sans aucune diminution la substance du Père, et ainsi le Père et le Fils ont la même substance »[37]. Par ailleurs, le onzième concile de Tolède affirme que les Personnes divines sont aussi bien inséparables dans ce qu'elles font que dans ce qu'elles sont.

Non-nécessité de la création du monde

Au IIe siècle, Irénée de Lyon aborde la question de la contingence de la création dans une controverse avec les gnostiques : « Ainsi en va-t-il du service envers Dieu : à Dieu, il n'apporte rien, car Dieu n'a pas besoin du service des hommes; mais à ceux qui le servent et qui le suivent, Dieu procure la vie, l'incorruptibilité et la gloire éternelle. Il accorde ses bienfaits à ceux qui le servent, parce qu'ils le servent, et à ceux qui le suivent, parce qu'ils le suivent: mais il ne reçoit d'eux nul bienfait, car il est parfait et sans besoin. Si Dieu sollicite le service des hommes, c'est pour pouvoir, lui qui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent à son service. Car de même que Dieu n'a besoin de rien, de même l'homme a besoin de la communion de Dieu »[38].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Ouvrages du courant de la théologie de la kénose
  • Le Dieu crucifié, de Jürgen Moltmann, Éd. du Cerf/Mame, coll. Cogitatio fidei, Paris, 1978,
  • La Dramatique divine, Hans Urs Von Balthasar, 6 vol., Culture et Vérité, Namur, 1990-1997,
  • Je est un autre, de Maurice Zundel, Desclée de Brouwer, 1971,
  • L'Humble Présence. Inédits de Maurice Zundel, 2 vol., de Marc Donzé, Éd. du Tricorne, Genève, 1985,
  • L'Humilité de Dieu, de François Varillon, Bayard, 2002,
  • La Souffrance de Dieu, de François Varillon, Éd. du Centurion, 1975,
  • Le Concept de Dieu après Auschwitz. Une voix juive, de Hans Jonas, Rivages Poche, Paris, 1994,
  • Le Père non puissant, de Joseph Moingt, in du Père à la paternité, L'Harmattan, Paris, 1996,
  • Dieu qui vient à l'homme, de Joseph Moingt, Éd. du Cerf, coll. Cogitatio fidei, 2002,
  • Dieu aussi connaît la souffrance, de Dominique Gonnet, Éd. du Cerf, 1990,
  • La Croix : folie de Dieu, d'André Gozier, Soceval, 2005 (ISBN 2-90324-265-8),
  • Un Dieu précaire in Et si Dieu n'existait pas ?, d'Adolphe Gesché, Cerf, 2002 (EAN 9782204067126).
Ouvrages opposés à ce courant théologique

Notes et références

  1. lHumble Présence, de Maurice Zundel, p. 170 et 176
  2. Ainsi Origène étudiant le sacrifice dIsaac par Abraham, interprète Isaac comme le Christ selon lesprit, demeuré impassible, tandis que le bélier finalement sacrifié figure le Christ selon la chair, offert sur lautel de la croix (8e Homélie sur la Genèse).
  3. Entre autres, ps 18, 2 ; ps 89, 14 ; ps 62, 3.
  4. Le figuier stérile : Marc 11, 12-26 ; Matthieu 21, 18-22. Parabole du fruit : Matthieu 12, 33. Parabole du semeur : Matthieu 13, 3-30 ; Marc 4, 1-20 ; Luc 8, 4-15. Parabole de la graine de moutarde : Matthieu 13, 31-32 ; Marc 4, 30-32 ; Luc 13, 18-19. Parabole du grain semé : Marc 4, 26, 29
  5. Jean 12, 24
  6. La souffrance de Dieu, p. 71
  7. le Dieu crucifié, p. 254
  8. la Dramatique divine, t. IV, le Dénouement. p. 240
  9. Incarnation de Dieu. Introduction à la pensée théologique de Hegel comme prolégomènes à une christologie future. ch. VI : le Dieu de lavenir, p. 500
  10. Vivre Dieu, textes choisis et présentés par France-Marie Chauvelot, p. 167
  11. Il sagit pour Jonas de parler pudiquement de la Shoah
  12. Le Concept de Dieu après Auschwitz, p. 32
  13. Dialogue avec la vérité, Paris, Desclée de Brouwer, 1964, p. 125
  14. Le Dieu de Jésus, Paris, Grasset-Desclée de Brouwer, 1997, p. 98
  15. Dieu mystère du monde. Fondement de la théologie du crucifié dans le débat entre théisme et athéisme, t. I, p. 58
  16. Vivre Dieu, p. 158
  17. lHumilité de Dieu, p. 107
  18. In Epistulam sancti Pauli ad Galatas commentarium, vol. XV, Opera Luther, Éd. de Weimar, p.435
  19. Œuvres oratoires de Bossuet, t. III, Carême des Minimes pour le Vendredi saint
  20. Œuvres complètes, 1er sermon sur la Passion de Jésus-Christ, Lyon, Guyot, t. X, 1821.
  21. Dieu souffre-t-il ? de Pierre Descouvemont, p. 104
  22. Jean 17, 1-5
  23. Voir François d'Assise, Réginald dOrléans - compagnon de saint Dominique - ou Claire de Castelbajac
  24. Jean 14, 11 et Jean 17, 21
  25. Dieu souffre-t-il ? p. 143
  26. « La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur auteur» (Sg 13, 5)
  27. Les Grandes Amitiés, Paris, Desclée de Brouwer, 10e éd., 1949, p. 201
  28. Ps 18, 32
  29. « Il mène au repos les brebis, mais les agneaux fragiles, Il les mène sur son coeur. (Isaïe 40, 11). »
  30. Dans le premier livre de Samuel, par exemple, on voit que David est préféré à Saül. David est choisit parmi ses frères alors quil est le plus jeune.
  31. Somme théologique, 1a, q. 8, a. 3
  32. Œuvres complètes, t. I, Relation 18, p. 397
  33. Sg 7, 27a et Sg 8, 1
  34. Romains, 8, 28
  35. Isaïe 45, 15
  36. Jean 2, 11
  37. Denziger, Enchiridion symbolorum, § 432
  38. Contre les hérésies, IV, 14, 1. trad. A. Rousseau, Paris, Éd. du Cerf, coll. Sources chrétiennes, n° 100 bis, p. 539

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Kénose de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Kénôse — Extended Play von Deathspell Omega Veröffentlichung 2005 Label Southern Lord, Norma Evangelium Diaboli, The Ajna Offen …   Deutsch Wikipedia

  • Kenose — Kénose Christianisme Religions abrahamiques (arbre) Judaïsme · Christianisme · Islam Courants Arbre du christianisme Grandes confessions : Catholicisme · Orthodoxie · Protestantisme …   Wikipédia en Français

  • Kénôse — Album par Deathspell Omega Sortie 4 octobre 2005 Durée 36:20 Genre Black metal / Avant garde metal Producteur Deathspell Omega Label …   Wikipédia en Français

  • Kénôse — Infobox Album Name = Kénôse Type = ep Artist = Deathspell Omega Released = October 4, 2005 Recorded = Genre = Black metal Length = Label = Southern Lord Producer = Reviews = * Scene Point Blank (8.8/10)… …   Wikipedia

  • Kenose — Ke|no|se 〈f.; ; unz.; Theol.〉 Verzicht Christi auf seine göttl. Eigenschaften bei seinem Dasein als Mensch; oV Kenosis [zu grch. kenos „leer, bar, entblößt“] * * * Kenose   [griechisch »Entleerung«] die, , Kenosis, in der evangelischen… …   Universal-Lexikon

  • Kenose — Kenosis (griechisch: „Leerwerden“, „Entäußerung“) ist das Substantiv zu dem von Paulus im Brief an die Philipper gebrauchten Verb ekenosen, „er entäußerte sich“ (Phil. 2, 7). Über Jesus ausgesagt, bedeutet der Begriff den Verzicht auf göttliche… …   Deutsch Wikipedia

  • Kenose — Ke|no|se 〈f.; Gen.: ; Pl.: unz.; Theol.〉 Verzicht Christi auf seine göttl. Eigenschaften während seines Menschendaseins; oV [Etym.: zu grch. kenos »leer, bar, entblößt«] …   Lexikalische Deutsches Wörterbuch

  • Fas — – ite, maledicti, in ignem aeternum Studioalbum von Deathspell Omega Veröffentlichung 2007 Label Norma Evangelium Diaboli, The Ajna Offen …   Deutsch Wikipedia

  • Deathspell omega — est un groupe de black metal français formé en 1998 à Poitiers. Fichier:Deathspell Omega logo.gif 300px D un point de vue thématique, leur musique est centrée sur le satanisme d un point de vue métaphysique. Leurs derniers albums, Si Monumentum… …   Wikipédia en Français

  • Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum — Album par Deathspell Omega Sortie 16 juillet 2007 Durée 46:16 Genre(s) Black metal Producteur(s) Deathspell Omega …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/927929 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”