- Joseph Antoine Morio De L'Isle
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Joseph Antoine Morio de L'Isle
Joseph Antoine Morio de Marienborn est un colonel français, général de division au service du roi de Westphalie Jérôme Bonaparte, né le 16 janvier 1771 à Chantelle-le-Château (Allier) et mort le 25 décembre 1811 à Cassel (Westphalie, Allemagne).
Sommaire
Biographie
Élève de la marine le 24 mars 1789, il servit pendant seize mois, en 1789 et 1790, dans la Méditerranée et dans l'Archipel grec, et fut admis le 1er septembre 1792, en qualité d'élève sous-lieutenant d'artillerie, à l'école de Châlons ; il obtint le grade de lieutenant en second le 1er juin 1793 et celui de lieutenant en premier le 30 août suivant. Il fit la campagne de cette année à l'armée du Nord et prit une part glorieuse à l'affaire du camp de César, sous Cambrai, et à la retraite de l'armée sur Maubeuge.
Nommé capitaine dans le corps du génie le 1er vendémiaire an III, il fut envoyé dans la place de Grenoble et désigné, peu de temps après, pour, faire partie de l'armée expéditionnaire des Indes-Orientales.
Cette expédition ayant été ajournée, le gouvernement désigna le capitaine Morio pour faire partie de l'armée de l'Ouest et l'envoya à La Rochelle. Il était passé en l'an IV à l'armée du Rhin, lorsqu'il fut désigné pour accompagner le général Aubert-Dubayet, nommé à l'ambassade à Constantinople.
De retour en France en l'an V, il reçut l'ordre de se rendre à l'armée d'Italie pour, être attaché à la place de Palmanova, dont on restaurait les fortifications.
Nommé l'année suivante commandant du génie de l'armée des îles du Levant, il dirigea avec habileté la retraite de Butrolum en Épire, et fut ensuite employé au siège de Corfou. Le 1er brumaire an VII, il fut promu extraordinairement au grade de chef de bataillon par la commission du gouvernement français des îles du Levant.
Confirmé par arrêté des Consuls du 4 nivôse an VIII, il fut envoyé en mission extraordinaire auprès de l'armée d'observation en Westphalie; il rejoignit l'armée de réserve en Italie, assista au siège de Peschiera et fut nommé sous-directeur des fortifications le 7 germinal suivant.
Promu au grade de chef de brigade le 9 nivôse an X, il revint dans la Lombardie et fut chargé de présenter un projet de travail relatif aux fortifications de la place de Legnano. Le ministre de la guerre lui adressa, le 20 frimaire an XI, le brevet de directeur provisoire.
Il fit ensuite, en qualité de commandant du génie, les guerres de Hanovre de l'an XI à l'an XIII. Les 19 frimaire et 20 prairial an XII, il reçut la décoration de la Légion d'honneur et la croix d'officier de cet Ordre, fut nommé électeur du département de l'Allier, et pourvu le 13 messidor an XIII du titre de directeur titulaire.
Le colonel Morio fit avec distinction les campagnes de l'an XIV et de 1806 à la Grande Armée, et reçut, à la fin de cette dernière guerre, la décoration de l'ordre du Lion de Bavière.
Lorsque Napoléon Ier fonda, le 11 août 1807, le royaume de Westphalie en faveur de son frère Jérôme Bonaparte, le colonel Morio le suivit en qualité d'adjudant et devint successivement général de brigade, général de division et grand écuyer au service de ce prince. Le roi l'envoya à Naples en 1808 pour complimenter son beau-frère Joachim Murat sur son avènement au trône.
En 1810, Jérôme le nomma colonel général des chasseurs de la Garde westphalienneet lui conféra le titre de comte.
On lit dans le Moniteur du 7 janvier 1812, article Westphalie :
« Le général de division comte Morio, grand écuyer de Sa Majesté, a été assassiné le 24 décembre 1811 par le nommé Lesage, maréchal ferrant, qui venait d'être renvoyé des écuries du roi.
« Sa Majesté, qui honorait de son amitié le général Morio, a pris la part la plus vive à ce triste événement. »
Source
« Joseph Antoine Morio de L'Isle », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
Notes et références
Notice sur le général de division Joseph Antoine Morio de Marienborn rédigée par Laurent Desché - Président de la Bibliothèque généalogique d'Orléans et descendant de la famille Morio.Sources : archives familiales, recherches aux archives communales de Chantelle, dossier d'officier du colonel Morio au service historique de la Défense, Histoire de Chantelle de l'abbé Boudant, Correspondance de Napoléon Bonaparte.
Acte de naissance en archives. Parrain : Joseph de Jarrier, écuyer, sieur des Gouttes, de la paroisse de Teilhet (63) et marraine : Pétronille Lartaud, épouse de Gilbert Morio.
Sur le registre paroissial, il a été écrit en marge "plus tard, général du Génie".
Etudes au séminaire de Bourges et chez les oratoriens du collège de Moulins.
Signature Jh Antne MORIO.
Parrain de son frère Joseph en 1789.
Elève de la Marine du 24/08/1789 au 01/01/1791, il embarque sur l'Adélaïde, pour les mers du Levant.
Elève sous-lieutenant à l'Ecole d'application de l'Artillerie à Châlons le 01/09/1792. Lieutenant en second, le 01/06/1793 jusqu'au 30/08/1793 au 3e régiment d'artillerie. Lieutenant en premier à la 18e compagnie d'artillerie légère de l'armée des Alpes le 30/08/1793, jusqu'au 1er vendémiaire an III. Sert à l'armée du Nord en 1793/1794. Retraite de la Belgique sur Valenciennes. Affaire et retraite du camp de César. Blocus de Cambrai. Nommé capitaine dans le corps du génie le 1er vendémiaire an III, 22/09/1794, à 23 ans, il est envoyé à Grenoble (armée des Alpes), puis désigné pour faire partie d'un corps expéditionnaire dans les Indes orientales (5 germinal an III au 17 thermidor an III, 25/03/1795 au 04/08/1795). Cette expédition ayant été ajournée, il est employé à la Rochelle en 1795 (17 thermidor an III au 14 frimaire an IV, 04/08/1795 au 05/12/1795).
Domicilié en 1795 à Paris, section de la fontaine de Grenelle, il est témoin de la déclaration de naissance de son neveu Achile Bonneton.
Acte de mariage avec Anne Petit en archives (13 vendémiaire an IV, 05/10/1795). Il est capitaine au corps du génie et signe MORIO fils.
Témoins du mariage : Antoine Morio, père de l'époux, Jacques Bonneton, son beau-frère, mari d'Anne-Marie Morio, Antoine Petit, père de l'épouse, René-Germain Petit, frère de l'épouse, agent national du district de Gannat. Le mariage est célébré par Rollin, "officier publique", à l'orthographe bien incertaine.
Les deux époux auront une fille Catherine Morio, née et décédée en 1796.
Il se rend de La Rochelle à Paris et de Paris à l'armée du Rhin en Moselle, avant le 13 ventôse an IV (03/03/1796), sur ordre du ministre de la Guerre du 28 frimaire an IV (19/12/1795). Etat de frais de 351 livres en numéraire ou 35.103 livres en assignats. Il se rend de Strasbourg à Paris d'après les ordres du ministre du 18 pluviose an IV (07/02/1796). Etat de frais du 6 germinal an IV : 349 livres, 14 sols, 5 deniers (26/03/1796).
1796, employé à l'Armée du Rhin 14 frimaire an IV au 2 germinal an IV, 25/11/1795 au 22/03/1796).
Il embarque à Toulon et accompagne le général Aubert-Dubayet dans son ambassade à Constantinople du 2 germinal an IV au 26 germinal an V, 22/03/1796 au 15/04/1797. De retour en France, il part le même jour pour l'armée d'Italie (26 germinal an V, jusqu'à la paix avec l'empereur d'Allemagne), à Palma Nova, puis à Corfou, où il commande le génie de l'armée des Iles du Levant le 20/10/1797. Il est fait prisonnier au siège de Corfou par les turcs et les russes. Il s'évade à la nage d'après l'abbé Boudant.
Il est nommé chef de bataillon à titre provisoire le 22/10/1798 (promu extraordinairement par le commissaire du gouvernement français dans les îles du Levant). Il revient à Corfou le 04/03/1799 et est confirmé dans ce grade à dater du 1er brumaire an VII, 22/10/1798, par arrêté des consuls du 4 nivose an VIII, 25/12/1799.
L'abbé Boudant laisse entendre qu'il aurait participé au coup d'état du 18 brumaire an VIII, 09/11/1799 (Histoire de Chantelle, p. 259).
Envoyé de Paris le 27 brumaire an VIII, 18/11/1799 en mission secrète par le 1er consul, auprès de l'armée d'observation prussienne en Westphalie et dans le Bas-Rhin. Il est à Dusseldorf le 27 frimaire an VIII, 18/12/1799 et réclame des fonds au ministre de la Guerre, pour pouvoir continuer sa mission. Il est de retour à Paris le 16 nivôse, 06/01/1800. Il écrit le 17 nivôse au ministre pour lui réclamer le paiement du montant de ses dépenses. Ses frais "de bouche" lui seront refusés. Il remet avant cette mission un mémoire sur le tyrol autrichien. Choisi nominativement par le 1er consul Bonaparte pour aller en Suisse déterminer des lignes militaires défensives, avec une commission, par arrêté du 5 nivôse an VIII, 26/12/1799. En 1800, à la 1re armée de réserve et à celle d'Italie. Siège de Peschiera. Nommé par arrêté du 1er consul sous-directeur des fortifications à Pescheria le 7 germinal an VIII, 29/03/1800.
A la première armée de réserve, commandée par Bonaparte depuis le 11 pluviôse an VIII, 31/01/1800, jusqu'à la fin de la campagne. Passage du Pô à Plaisance, sous les ordres du Prince Murat. Il construit un pont en 24 heures. Bataille de Marengo.
Commandant le génie de l'armée d'observation du Midi en 1801. Il met la place de Tarente en état de défense avant le 3 nivôse an 10, 24/12/1801 (rapport au ministre demandant le grade de chef de brigade dans l'arme du génie, avec recommandation du général en chef Murat et du lieutenant général Soult).
Il est promu à 30 ans par arrêté du 1er consul, chef de brigade le 31/12/1801 et chargé de préparer un projet de fortification à Legnano.
1802/1803, à l'armée d'Italie.
Directeur provisoire des fortifications le 11/12/1802, il occupe cet emploi le 20/01/1803 à l'Ile d'Elbe. Il se rend d'Italie en Hollande au mois de ventose an XI (février-mars 1803. Il arrive au quartier général de Breda (troupes françaises en Batavie) avant le 17 germinal an XI (07/04/1803). Il est chef de brigade du génie. Il commande ensuite le génie de l'armée de Hanovre en 1803/1805.
En archives : lettre du 21 ventôse an XII, 12/03/1804, écrite par le Chef de Brigade Morio, commandant l'Arme du Génie, au quartier-général de l'Armée de Hannovre (sic) et adressée à sa cousine Reine Henriette Lartaud, épouse de Gilbert Morio, qui l'a sollicité pour appuyer l'entrée de son fils Antoine Morio à l'Ecole vétérinaire.
Il est breveté directeur titulaire des fortifications le 02/07/1805 et commandant du génie du 1er corps de la Grande armée en octobre 1805 et au moins jusqu'en avril 1806. Il fait en cette qualité les campagnes de 1805 et 1806, dont les batailles d'Austerlitz (02/12/1805, actuellement Slavkov-n-Brno, République tchèque) et d'Iéna (14/10/1806). Campagne de vendémiaire an XIV (septembre-octobre 1805), comme commandant du génie au 1er corps de la Grande armée. Campagne de brumaire et frimaire an XIV (novembre-décembre), dans la même qualité. Passage de l'Inn à Wasserburg. Il reçoit une lettre du Ministre pour témoigner de la satisfaction de Sa majesté l'Empereur. Passage du Danube à Stain et Crems, il refait le pont sur pilotis en onze jours. Bataille d'Austerlitz. Il se trouve à GroB-Mezeritz le 21 frimaire an XIV, 12/12/1805, où il rédige un premier état de ses services. Blessé d'un coup de pistolet à la jambe au combat de Schleitz le 09/10/1806, il participe cependant à la bataille d'Iéna le 14.
Aide de camp du prince Jérôme Bonaparte le 04/01/1807, pendant la campagne de Silésie. Général de brigade le 18/11/1807, ministre provisoire de la guerre du royaume de Westphalie le 14/12/1807, ministre titulaire de la guerre le 02/02/1808, colonel général des chasseurs de la Garde westphalienne et général de division en 1810. Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie le fait comte de Marienborn en 1810 et son Grand Ecuyer.
Il est assassiné à Kassel le 24/12/1811 par Lesage, maréchal-ferrant qu'il venait de renvoyer des écuries du roi. Il est inhumé dans le cimetière militaire de Hesse-Kassel.
Chevalier de la Légion d'honneur du 11/12/1803, officier du 14/06/1804, commandeur de l'ordre royal de la Couronne de Westphalie le 14/11/1810, Grand-cordon de l'ordre royal de Hollande, Grand-croix de l'ordre de l'Eléphant, commandeur de l'ordre du mérite militaire de Bavière.
En archives : notice sur le Général du Génie Morio, par M. l'Abbé Boudant, curé de Chantelle, publiée par C. Desrosiers, imprimeur-éditeur à Moulins en 1861.
L'auteur a annoncé sa visite, puis adressé le 01/09/1847 au ministre de la guerre une demande de communication de pièces sur les généraux Morio, n'ayant pu être reçu à la date prévue. Les renseignements demandés lui ont été envoyés à Chantelle le 24 août. Sa demande est appuyée par une lettre du secrétaire général délégué de la Préfecture de l'Allier du 22/09/1847 (documents figurant au dossier du Général Morio de Marienborn au service historique de l'armée de terre à Vincennes). On peut donc affirmer que l'abbé Boudant n'a pas consulté le dossier complet et a seulement reçu une copie des états de service, établie par les services du ministère de la guerre.
Notice publiée dans le Dictionnaire Napoléon, ouvrage collectif publié sous la direction de Jean Tulard - Ed. Fayard 1989 : MORIO (Louis-Antoine), comte de Marienborn, 1771-1811, ministre de Westphalie, colonel français puis général westphalien, ministre de la guerre de Jérôme avant d'Albignac et Sahla. Commandant le corps westphalien en Espagne, il quitta ce pays sous prétexte de maladie et vint se présenter à Compiègne devant l'Empereur qui le traita de lâche et lui arracha ses épaulettes. Jérôme en fit néanmoins un comte de Marienborn et le colonel-général de sa garde. Napoléon le reprocha à son frère à plusieurs reprises, qualifiant Morio de "fou". Celui-ci avait épousé la soeur de Le Camus, favori de Jérôme. Il fut assassiné en 1811.
Autre source : dictionnaire des Colonels de Napoléon - Danielle et Bernard Quintin - S.P.M. 1996 : décorations : Chevalier de l'ordre royal de la Couronne de Westphalie, Grand Croix de l'Ordre de l'Eléphant, Chevalier de l'ordre du Mérite militaire de Bavière.
Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux archives de la Guerre, publiée par Ernest Picard et Louis Tuetey - Ed. Charles Lavauzelle 1912 - Paris - tome 1er 1804-1807, p. 197 - Au Maréchal Berthier "Paris, 20 mars 1806. Mon Cousin, remerciez le roi de Bavière de ma part de ce qu'il accorde l'ordre du Lion aux généraux Salligny, Malher, Drouet, Klein, Ordener et Dupas et la croix du Mérite militaire aux généraux La Planche de Morthière et Du Taillis, à l'adjudant commandant Gérard et au colonel Morio... Napoléon". op. cité, p. 604 - "à Paris, 16 août 1807. M. Daru, intendant général, rend compte à l'Empereur des obstacles que va éprouver la rentrée des contributions qui restent dues dans le royaume de Westphalie. Il attribue ces obstacles à M. Morio, aide de camp du roi de Westphalie, qui parcourt les provinces de ce royaume et fait tout pour en séparer les intérêts de ceux de l'empereur." "Renvoyé au major général pour faire connaître que le royaume de Westphalie doit payer les contributions comme les autres provinces, et que M. Daru a bien fait de faire rentrer M. Morio dans l'ordre. Témoignez mon mécontentement à M. Morio de tout ce qu'il prend sur lui. Napoléon."
Lettre de Napoléon 1er à Jérôme Napoléon, roi de Westphalie à Cassel "Paris, 17 décembre 1811. Mon frère, je reçois votre lettre du 13 décembre. Je ne vois pas dans les états qui l'accompagnent l'organisation de l'artillerie, du génie, des équipages et caissons de toute espèce de votre armée. Je n'y vois pas les caissons d'ambulance, les caissons des transports militaires pour les vivres. Votre armée a besoin d'avoir une quantité de voitures nécessaires pour porter dix jours de vivres. Je ne vois pas non plus l'organisation du corps que vous voulez laisser à Cassel pour garder le pays, réprimer les insurrections et se porter où il serait nécessaire.
Le général Morio est tout à fait incapable de commander votre corps d'armée. Il faut le garder auprès de vous comme grand maréchal ou comme aide de camp, ou bien le charger de commander le génie de votre armée. Ces 16.000 hommes, commandés par ce général, ne seraient d'aucune valeur. Je ne vois pas non plus d'homme capable de commander la cavalerie et sachant bien se tirer d'une charge, etc..."
Lettre à Jérôme Napoléon, roi de Westphalie à Cassel "Paris, 26 décembre 1811. Mon Frère, je reçois votre lettre du 22 ; j'y réponds sans perdre de temps. Je pense que le général Morio, qui a votre confiance, est très-bien placé dans votre maison. C'est même un officier distingué, qui serait utile dans votre état-major ou dans votre génie, ces services ayant de l'analogie ; mais il n'a jamais mené au feu même une compagnie de voltigeurs. Un parfait honnête homme et un homme d'honneur pourrait-il désirer d'être grand maréchal d'un prince qui a détrôné sa famille? Il peut désirer d'être colonel ou général, vous ayant reconnu ; il pourra être avec honneur le grand maréchal de votre fils, mais pas le vôtre...".
Texte sur l'armée westphalienne par Emmanuel Desanois - Cercle Histoire et Figurines
"Le Royaume de Westphalie fut créé en 1807 par l'Empereur au profit de son plus jeune frère Jérôme, à partir du Hanovre, du Brunswick et de la Hesse-Cassel. L'ORGANISATION EN 1808
A l'origine, l'armée Vestphalienne, issue du « Corps d'Infanterie franco-hessois » formé par le maréchal Mortier avec d'anciennes troupes de Brunswick et de Hesse-Cassel, comprend :
- la Garde à pied : 1 Bataillon de grenadiers, 1 Bataillon de chasseurs, 1 Bataillon de chasseurs-carabiniers d'élite
- la Garde à cheval : 1 escadron de Gardes du Corps, 1 régiment de chevau-légers lanciers à 4 escadrons,
- 6 régiments d'infanterie de ligne à 3 bataillons
- 2 bataillons d'infanterie légère
- 1 régiment de cuirassiers
- 1 régiment de chevau-légers
- 2 escadrons de gendarmes d'élite.
Les bataillons d'infanterie de la Garde sont à 8 compagnies de 80 hommes, ceux de la ligne à 6 compagnies de 120 hommes sur le modèle français de 1808. Les escadrons de cavalerie sont à 80 hommes environ, 4 escadrons pour chaque régiment de cavalerie dans la ligne.
LES WESTPHALIENS EN ESPAGNE
Au début de 1809 sont envoyés en Espagne le 1° régiment de chevau-légers et la 2° division d'infanterie, sous le général Morio, comprenant :
- 1° brigade : 2° et 4° de ligne, 2 bataillons chacun
- 2° brigade : 3° de ligne ( 2 bataillons ), 1° bataillon léger
L'infanterie restera en Catalogne jusqu'à 1811 : à cette date les cadres seront rapatriés en Westphalie pour servir à encadrer des conscrits. Seul un bataillon demeure, où seront regroupés les soldats encore valides des 3 régiments. Quant aux chevau-légers, ils n'opèrent pas avec l'infanterie, mais dans le IV° Corps de Sébastiani plus au Sud, jusqu'à la fin de 1813.
LA CAMPAGNE DE 1809
En 1809 sont formés :
- le 3° Bataillon léger
- le 1° régiment de hussards
Le Roi Jérôme reçoit en avril le commandement du X° Corps, chargé de couvrir l'Allemagne du Nord. La composition du Corps est la suivante :
- 1° division : les 3 bataillons d'infanterie de la Garde, l'escadron des Gardes du Corps, 3 escadrons de chevau-légers de la Garde
- 2° division : 1°, 5° et 6° régiment d'infanterie, 1° cuirassiers - 3° division : 4 régiments d'infanterie
hollandais et 1 régiment de cuirassiers de même nationalité.
Au cours de cette campagne, d'ailleurs, les Westphaliens auront les pires ennuis, contre les rebelles prussiens de Von Schill d'abord, puis contre les Brunswickois en route pour l'Angleterre.
CAMPAGNES DE RUSSIE ET DE SAXE
En 1810 et 1811 sont formés :
- les 7° et 8° régiment de ligne
- le 4° Bataillon léger
- le 2° régiment de cuirassiers
- le 2° régiment de hussards
Un 2° régiment de chevau-légers, supposé créé en 1812, n'a probablement jamais été réellement recruté.
L'armée Westphalienne constitue en Russie le VIII° Corps de la Grande Armée, d'abord sous les ordres du Roi Jérôme, puis sous ceux de Junot. Organisé d'abord en 2 divisions d'infanterie et 3 brigades de cavalerie (Garde comprise ), le VIII° Corps perd d'abord sa brigade de cuirassiers, rattachée au IV° Corps de cavalerie, puis 3 de ses régiments d'infanterie, transférés aux X° et XI° Corps.
Malgré un commandement supérieur lamentable, les Westphaliens se conduisirent plutôt bien lorsqu'ils en eurent l'occasion, en particulier à La Moskowa. Ils furent pratiquement réduits à l'effectif de 2 compagnies au cours de la retraite.
En 1813 l'armée Westphalienne n'eut pas le temps de se réorganiser, quelques formations disparates entrèrent en campagne, en particulier dans les garnisons de Dresde et de Küstrin. Deux nouvelles unités apparurent à cette époque de manière éphémère :
- les Fusiliers de la Garde (ou Régiment de la Reine) à 2 bataillons et les hussards Jérôme-Napoléon (2, puis 3 escadrons) à recrutement français
Après Leipzig le royaume de Westphalie disparut, et les troupes restantes se retrouvèrent, soit dans l'armée prussienne, soit dans celle de la Hesse-Cassel reconstituée." (source : site internet - Histoire et figurines).
Ce texte permet de mieux comprendre que la cassure entre Napoléon et le général Morio, s'est probablement accentuée pendant la guerre d'Espagne.
Le divorce du colonel Morio :
En archives, copie du procès-verbal de conciliation du 04/02/1802 (15 pluviôse an X ), concernant le divorce entre les époux, devant Antoine Mignot, adjoint au maire de Chantelle.
Le motif invoqué est l'incompatibilité d'humeur et de caractère. Les conciliateurs sollicités par l'époux sont Claude Morio, rentier, 71 ans, oncle du demandeur, Jacques Bonneton, propriétaire, 29 ans, beau-frère et témoin du mariage, François Brunel, 34 ans, marchand, également beau-frère du demandeur. L'épouse n'assiste pas aux différentes réunions de conciliation.
En archives, copie du procès-verbal de l'assemblée de conciliation du 05/04/1802 (15 germinal an X), devant """Marc Antoine Guillomet""", maire de Chantelle. Les conciliateurs sont """Etienne Brazey""", militaire, âgé de 28 ans, en remplacement de """Claude Morio""" (décédé le 17/10/1802), """Jacques Bonneton""" et """François Brunel""".
En archives : copie du procès-verbal de la 3e assemblée de conciliation du 4 juillet 1802 (15 messidor an X), devant """Marc Antoine Guillomet""", avec les 3 précédents conciliateurs.
Les 3 assemblées prescrites par la loi ayant eu lieu, sans que les époux aient pu se concilier, l'époux demandeur est admis à se présenter dans 6 mois soit le 15 nivôse de l'an XI, 06/01/1803, pour faire prononcer le divorce, conformément aux lois du 20 septembre 1792 et du 1er vendémiaire an V.
En archives : copie du proçès-verbal du 06/01/1803 (15 nivose an XI) par """Marc Antoine Guillomet""", refusant de prononcer la dissolution du mariage, pour incompatibilité d'humeur et renvoyant les parties à se pourvoir. Les 4 témoins sont : """Jacques Bonneton""", 31 ans, """François Brunel""", 35 ans, """Antoine Artaud""", militaire 27 ans, """Philippe Blanc""", propriétaire.
Anne Petit a fait opposition à la requête en prononciation du divorce, par acte d'huissier, signifié le 05/01/1803.
Plusieurs jugements sont rendus par la Cour de Lyon le 13/05/1806, par la Cour de cassation le 24 thermidor an XIII, par la cour de Riom le 1er floréal an XII, par le tribunal de première instance de Gannat le 26 frimaire an XII.
Le 29/01/1807, il a obtenu un jugement de la cour de Lyon (69), département du Rhône, qui l'autorise à faire prononcer le divorce (découverte de Laurent Desché en 1999, dans les registres paroissiaux de Chantelle). """Philippe Blanc""" et """François Brunel""", ses beaux-frères, assistent au prononcé du divorce le 01/10/1807 en la maison commune de Chantelle. Il signe Colonel Morio et est désigné comme général de brigade commandant l'armée du génie, actuellement auprès de la grande armée.
Voir aussi
Articles connexes
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