- Jean Bichier
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Jean Hélion
Jean Hélion (au civil Jean Bichier), né le 21 avril 1904 à Couterne et mort le 27 octobre 1987 à Paris était un peintre français figuratif. Il fut celui qui introduisit l’Art abstrait aux États-Unis.
Sommaire
Biographie
Enfant, il est proche du front de la Première Guerre mondiale à Amiens. Il fait des études de préparateur en pharmacie à Lille, puis de chimie en 1920 à l'Institut industriel du Nord (aujourd'hui École centrale de Lille), mais devient dessinateur en architecture à Paris.
Dans les années vingt, il se lance dans l'art géométrique aux côtés de Piet Mondrian, de Fernand Léger et de Theo van Doesburg, puis rapidement il s'oriente vers une abstraction qui privilégie le volume, le rythme et le mouvement. Dès 1925, le collectionneur Georges Bine lui permet de s'y consacrer à plein temps.
À partir de 1927, il collabore à la revue artistique « l'acte » et fait des analyses et des synthèses dans les principales revues européennes. L'année suivante il expose au Salon des Indépendants. De nature avenante, il s'intègre au cercle des artistes de Montparnasse.
À la fin des années trente, il commence à souligner les contours notamment ceux des têtes à la manière de Jean Arp. D'abord tenté par le communisme, comme le furent un certain nombres d'artistes de l'époque, il fait un voyage en Union soviétique, d'où il revient désabusé, puis part visiter les États-Unis; il y découvrira la force et la violence du capitalisme, mais il parvient à s'installer à New York.
En 1939, il s'approche techniquement de la figuration avec son tableau « La Figure tombée », à contre-courant de tous ses confrères, il se met à peindre d’après nature, et se consacre à une œuvre figurative, inspirée des scènes de la vie quotidienne. Il n'abandonnera plus, l'art figuratif, allant même, dans les années 1950, jusqu'à l'extrême et même au grotesque.
Cependant, il décide de revenir en France en 1940, mais peu après, il est arrêté et envoyé en Silésie, d'abord dans un camp puis sur un bateau-prison. Il s'en évade en 1942 et après être passé à nouveau par Paris, il parvient à revenir aux États-Unis, où il publie un livre intitulé « Ils ne m'auront pas » qui se vend très bien.
Jean Hélion dont la situation financière avait jusque-là été toujours difficile, épouse Pegeen Guggenheim, fille de la richissime et extravagante Peggy Guggenheim.
Sa peinture devient figurative avec des natures mortes dans lesquelles il intègre des objets de la vie ordinaire, surtout des citrouilles, des chapeaux melon et des parapluies, objets chargés de symboles, qui trouvent dans ses œuvres une place permanente. Plus tard, il passera à un compromis avec des taches colorées.
Des années cinquante aux années soixante-dix, il subit un véritable boycott, de la part des galeries, des musées, dû à sa recherche de l'extrémisme dans l'art abstrait, qui le poussait à représenter des formes anthropomorphes, se pliant à la nécessité de peindre « ce qu’il voyait ».
En 1963, il se remarie avec Jacqueline Ventadour. En 1965 il expose à la Biennale de Paris. Mais vers la fin des années soixante, il commence à perdre la vue. Il se met alors à introduire des aveugles (avec une canne blanche) dans ses tableaux. Et, en 1971, il subit une double opération de la cataracte.
Jean Hélion a toujours su exprimer dans ses œuvres sa jeunesse d'esprit à travers la vivacité des couleurs et le rythme de ses compositions. Salué dans les années soixante, par la nouvelle génération de peintres, celle de Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo, il est aujourd'hui considéré comme le précurseur des fauves allemands des années soixante-dix et des figuratifs des années quatre-vingt. Toutefois, on retient généralement avant tout son œuvre des années 1930/40.
Ses œuvres
- Composition orthogonale (1930)
- Figure debout (1936)
- Abstraction bleu et rouge (1936)
- Figure rose (1937)
- Au cycliste (1939)
- Figure tombée (1939)
- Nu et pots à fleurs (1947)
- À rebours (1947)
- Les Liseurs de journaux (1948)
- Le Lecteur et le gisant (1951)
- Paysage avec un laboureur (1968)
Citations
- « Quel bel objet qu’une tête, si complexe, si riche, si près d’un œuf ; cependant si abstrait (...). La tête peinte, l’image très artificielle de la tête naturelle du modèle, offre un champ de valeurs aussi vaste que toutes mes conceptions abstraites. » (mai 1939).
Liens externes
- Des photos des tableaux de Jean Hélion sur [1]
- Dossier : Jean Hélion, exposition au Centre Pompidou, 2004
Sources
- Exposition « rétrospective Jean Hélion » au Centre Georges Pompidou (décembre 2004 - mars 2005) - Dossier de presse incluant une biographie.
- Jean Hélion de Philippe Dagen - éd. Hazan, 292 pages
- Jean Hélion par Hervé Bize - éd. Cercle d'Art, collection Découvrons l'Art
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