Piet Mondrian

Piet Mondrian
Piet Mondrian
in De Stijl, vol. 5, nr. 12, Décembre 1922
in De Stijl, vol. 5, nr. 12, Décembre 1922

Nom de naissance Pieter Cornelis Mondriaan
Naissance 7 mars 1872
Amersfoort
Décès 1er février 1944
New York
Nationalité Pays-Bas
Mouvement artistique Art abstrait, De Stijl

Pieter Cornelis Mondriaan, appelé Piet Mondrian[1] à partir de 1912, né le 7 mars 1872 à Amersfoort aux Pays-Bas et mort le 1er février 1944 à New York aux États-Unis, est un peintre néerlandais reconnu comme un des pionniers de l’abstraction.

Il est, avec les Russes Vassili Kandinsky et Kasimir Malevitch, parmi les premiers peintres à s’être exprimé en utilisant un langage purement abstrait. La réputation de Mondrian s’est construite sur l'épuration radicale du tableau conçu dès le début de sa carrière selon une représentation transcendentale de l'image (en particulier dans le paysage) [2]. Là, toute trace de référence au naturel visible est progressivement évacuée au profit de principes en accord avec une certaine vision de l'Universel. Il tend vers des moyens réduits afin de faire jouer chacun des paramètres dont il a choisi de disposer avec la plus grande subtilité. Cette méthode se manifeste depuis son interprétation de plus en plus abstraite du cubisme analytique de 1912 à 1914 à Paris, jusqu'à ce qu'en 1917, (de retour à Paris jusqu'en 1938) il concentre tous ses moyens sur la construction d'une simple composition parfaitement équilibrée faite de formes réduites à des rectangles et quelques couleurs, placées sur une trame orthogonale, et le tout décliné en séries jusqu'à la fin de sa vie. La rigueur exemplaire de sa démarche explicitée dans ses écrits théoriques et le caractère évolutif d'une série à l'autre, mais aussi la subtile logique sensible dans chaque série de variations : tout ceci a fait de Mondrian l'une des figures essentielles du mouvement moderne au XXe siècle. Non seulement dans le monde de l'art moderne mais aussi, par son implication auprès des architectes et des designers, dans le monde des productions humaines modernes, jusqu'au mobilier, jusqu'aux objets industriels de consommation courante, dans les nouveaux espaces, privés et publics.

Sommaire

Périodes artistiques

1872 - 1907

Mondrian en 1899

Le père de Mondrian , enseignant en école primaire, était aussi un pasteur calviniste, un homme exalté et qui dessinait souvent. Il encouragea son fils, mais faute de moyens[3] s'opposa à ce que celui-ci s'inscrive, à vingt ans, en 1892, à l'Académie nationale des beaux arts d'Amsterdam. Mondrian a été initié par son oncle à la peinture de plein air, une innovation dans les années 1880, un héritage de Johan Barthold Jongkind et de l'école de La Haye. Dans la structure des paysages d'avant 1900 Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. Plus généralement après 1900 le tableau de Mondrian cherche à faire voir des idées, et semble proche du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passibloem(Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop[4] , personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilinéaires très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin. Vers 1907 (Le nuage rouge)il développe un style d'esquisse où la structure graphique se porte sur quelques rares formes, le tableau se vide et les couleurs se font plus acides. C'est à ce moment là qu'il aurait découvert, chez Jan Sluijters, l'emploi arbitraire de la couleur et les dessins de Van Dongen d'alors, relevant du Fauvisme le plus intense[5].

1908 - 1911

Les œuvres de Van Gogh, découvertes lors d'une rétrospective à Amsterdam en 1905[6] et à nouveau exposées à Amsterdam en septembre et octobre 1908[7], auront eu un effet amplificateur sur ce qui était en cours après la rencontre avec Toorop. Le tableau Devotie (Dévotion), 1908, semble en découler. Plus près encore du dernier Van Gogh : Moulin dans la clarté du soleil, de 1908. C'est dans un élan d'un lyrisme inouï que Mondrian intensifie à l'extrême l'idée contenue dans le "moulin /soleil". Sur un mètre quinze, la stridulence des rouges hachés de gris bleu sur un ciel tout morcelé dans une mosaïque de bleus pâles et de jaunes citron. Depuis 1904, il s'intéresse à la théosophie, aux mathématiques et à la géométrie. En 1909, il s'inscrit à la société théosophique. La pensée théosophique, développée dans la seconde moitié du XIXe siècle par Helena Blavatsky, met en avant l'idée d'un ordre cosmique du monde, au delà des apparences et du visible. Mondrian est sensible à cette recherche d'une peinture plus spirituelle. La transcendance du traitement de la lumière, décomposée sur des formes simples en contrastes de couleurs saturées, le conduit vers une abstraction croissante. Le monumental Duinlandschap (Paysage de dunes), 1910/11, réduit le sujet du tableau à n'être plus que l'oblique d'une ligne où l'horizon bascule dans une mosaïque de losanges hachurés.

1912 - 1916

En octobre 1911, Mondrian avait vu à Amsterdam des œuvres de Georges Braque, radicales dans leur cubisme analytique affirmé. Comme deux alpinistes encordés, Braque et Picasso, s'étaient lancés vers les cimes de l'expérimentation pure. A la fin de l'année, Mondrian était à Paris. D'abord installé au 33 avenue du Maine, il déménage en mai 1912 dans un atelier au 26 rue du Départ, près de la gare Montparnasse. Pieter Cornelis Mondriaan décida de se faire dorénavant appeler Piet Mondrian. Tout de suite, il va prendre le chemin du cubisme, abandonne en conséquence les couleurs vives. Du cubisme, il dira : « Je sentis que seuls les cubistes avaient découvert le droit chemin et pendant longtemps je fus très influencé par eux». Et rapidement, il amplifie la tendance à l'abstraction qui travaille le cubisme analytique : les séries d'expérimentations construites avec les motifs du pot de gingembre et du pommier en fleurs atteignent la frontière où la figure s'efface dans une structure. Elle se réduit à des variations formelles sur quelques signes : courbes tendues des branches et leurs tension dans l'espace, verticalement, mais rabattue vers l'horizontale avec le temps.

En janvier 1914, Mondrian écrit à son ami Bremmer : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grandes conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses[...]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie » [8].

En 1915, de retour au pays en raison de la mort de son père, il s'emploie à dépasser le cubisme dont il souligne les insuffisances et il évolue alors vers une abstraction plus pure. Les dessins composés sur le motif d'une jetée dans l'Océan aboutissent à la simplification radicale du graphisme à de simples tirets horizontaux et verticaux. Le sujet (son sens universel) semble s'effacer dans le processus de construction plastique du tableau.

1917 - 1938

Composition inspirée des oeuvres de Mondrian, illustrant le néo-plasticisme

Mondrian fut un contributeur très important de la revue hollandaise De Stijl fondée par Theo van Doesburg en 1917, le titre de cette revue donnant son nom au "mouvement" (De Stijl ne fut jamais un mouvement véritable). De retour à Paris en 1919, Mondrian prend possession de son nouvel atelier, au 26 de la rue du Départ, qui sera peu à peu envahi de cartons de couleurs[9] et[10] disposés et déplacés au gré des changements qui affectent l'espace de l'atelier, sur les toiles abouties ou en cours de réalisation. Les toiles se prolongent ainsi dans l'atelier qui affecte en retour le contenu des toiles et participe provisoirement à leur forme et à leur place. Il fait publier dans la revue De Stijl parmi de nombreux écrits son essai "Réalité naturelle et réalité abstraite" [11] . Il souhaite écarter la nature matérielle au profit de son essence. Aussi écarte t-il "la forme et la couleur naturelles" et au premier chef la courbe et le vert, pour ne plus s'exprimer que par "l'abstraction de toute forme et couleur, c'est-à-dire [...] la ligne droite et la couleur primaire nettement définie"[12]. Il travaille donc à partir de 1920 avec les couleurs primaires : rouge, jaune et bleu, qu’il associe au blanc, qui lui sert de fond, et au noir, qui délimite les couleurs entre elles. Il structure ses œuvres de manière géométrique en utilisant essentiellement des formes rectangulaires et des lignes d'épaisseur variable. Les croyances théosophiques de Mondrian lui font accorder à l'angle droit une signification universelle. Plus que tout compte le rapport entre couleurs, entre dimensions, entre positions. En effet, pour lui, "le rapport [de la verticale à l'horizontale] est à l'image de la dualité et des oppositions qui régissent d'une façon générale la vie et l'univers - le masculin et le féminin, l'extérieur et l'intérieur, le matériel et le spirituel"[12]. Mondrian a alors défini son système de représentation qu'il nomme peinture néo-plastique et qu'il développera pendant plus de 20 ans jusqu'à son séjour à New-York.

Il travaille toujours à la fois instinctivement et avec une grande rigueur. Les séries de variations, strictement numérotées à partir de 1920, enchaînent toutes les possibilités plastiques. En 1930, il se contraint à ne travailler plus qu'avec la ligne, sans aucune couleur. La "Composition losangique avec double ligne" lui permet de retrouver une nouvelle variable : la double ligne. Et la couleur réapparaît...

En 1928, les oeuvres de Mondrian et de Nicolas Eekman seront exposées ensemble à la galerie Jeanne Bucher.

En 1930, il devient membre du groupe Cercle et Carré fondé par son ami Michel Seuphor et par Joaquin Torres Garcia. En 1931, il devient membre du groupe Abstraction-Création, fondé par Vantongerloo et Auguste Herbin. C'est alors une figure majeure du mouvement moderne dans les arts et en architecture.

En 1931, la Styliste de mode Lola Prusac crée pour la Maison Hermès sellier à Paris crée une gamme de valises et de sacs à incrustations géométriques bleu et rouge qui étaient très inspirées des oeuvres de Mondrian de cette période[13].

1938 - 1944

En 1938 il se réfugie à Londres, puis en 1940, suite aux bombardements de Londres s'embarque, en octobre, pour New York. Il y trouve une ville en correspondance avec ses tableaux, ne serait-ce que par son plan, mais aussi par son rythme. Depuis longtemps passionné par le Jazz, il adopte avec enthousiasme le Boogie-Woogie et réalise plusieurs chefs-d’œuvre : Brodway Boogie-Woogie, New York City, et enfin Victory Boogie-Woogie qui resta inachevé à sa mort.

Rapidement intégré au monde de l'art avec l’appui de Peggy Guggenheim et devint l'ami de Max Ernst. Il fut sollicité pour divers jurys d'expositions et à cette occasion fit remarquer à Peggy Guggenheim la valeur naissante de Jackson Pollock. Il fut aussi vite intégré avec les honneurs dans le groupe des American Abstract Artists. Du 21 mars au 13 mai 1945, le Museum Of Modern Art de New York lui rendait hommage avec un accrochage respectueux[14] où le monde de l'art découvrit les peintures réalisées aux États-Unis. Construites sur le jeu orthogonal de lignes colorées, celles-ci acquirent dans ses derniers tableaux une vibration surprenante. Visible dès la phase d'étude, cette vibration était obtenue grâce à une mise en place par tâtonnement de petits morceaux de papiers, peints à l'huile, posés les uns à côtés des autres, avec la fragilité des Post-it. Victory Boogie-Woogie resta ainsi dans l'atelier[9] dans cet état flottant, ouvert au public pendant les six semaines qui suivirent la mort de l'artiste.

Notes

Références

  1. Prononcer : "Pît Mon-dri-anne"
  2. Brigitte Leal 2010, p. 2
  3. Ouvrage collectif 2002, p. 28
  4. Ouvrage collectif 2002, p. 128
  5. Ouvrage collectif 2002, p. 121
  6. (Collectif) 2011, p. 17
  7. Ouvrage collectif 2002, p. 124
  8. Brigitte Leal 2010, p. 8
  9. a et b Traduction du catalogue publié à l'occasion de l'exposition présentée à Stuttgart, Staatsgalerie, 1981 1982
  10. Collectif 2010
  11. Mondrian 2010
  12. a et b Serge Lemoine,(Collectif) 2007, p. 85
  13. Livre de Jean-R. Guerrand "Souvenirs cousus sellier" Un demi-siècle chez Hermès Editions Olivier Orban Paris 1987
  14. Collectif 2010, p. 21


Bibliographie

  1. Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, Paris, éditions Gründ, 1999, 13440 p. (ISBN 2700030192), p. 744-747 .
  2. Serge Lemoine,(Collectif), L'art moderne et contemporain, Paris, Larousse, 2007, 310 p. (ISBN 9782035856289) .
  3. Traduction du catalogue publié à l'occasion de l'exposition présentée à Stuttgart, Staatsgalerie, 1981, L'atelier de Mondrian : recherches et dessins, Macula, 1982, 136 p. (ISBN 2865890058) 
  4. John Milner, Piet Mondrian, Phaidon, 1992, 240 p. (ISBN 0714894036) 
  5. (en) Joop M. Joosten et Robert P.Welsh, Piet Mondrian: Catalogue Raisonné, Harry N. Abrams, 1997, 1160 p. (ISBN 0810942879) 
  6. Ouvrage collectif, Mondrian, de 1892 à 1914 : les chemins de l'abstraction, Paris, Paris : Réunion des musées nationaux : Musée d'Orsay, 2002, 223 p. (ISBN 271184336X) 
  7. Serge Lemoine, Mondrian et de Stijl, Paris, Éditions Fernand Hazan, 2010, 160 p. (ISBN 9782754104715) 
  8. Brigitt Leal, Mondrian, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2010, 376 p. (ISBN 9782844264510) 
  9. Brigitte Leal, Mondrian / De Stijl, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2010, 60 p. (ISBN 9782844264527) 
  10. Mondrian, Réalité naturelle et réalité abstraite, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2010, 95 p. (ISBN 9782844264886) 
  11. Mondrian, Brigitte Leal, Ecrits français, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2010, 239 p. (ISBN 9782844264534) 
  12. Collectif, Piet Mondrian au Centre Pompidou, Paris, Télérama hors série, 2010, 100 p. (ISBN 9782914927277) 
  13. (Collectif), Mondrian / De Stijl au centre Pompidou, Paris, Beaux Arts Editions, 2011, 66 p. (ISBN 9782842787769) 


Voir aussi

Liens externes

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Aucune grande exposition couvrant la période abstraite de son œuvre n’avait été organisée en France depuis celle présentée au musée de l'Orangerie en 1969. La dernière rétrospective sur Piet Mondrian étant centrée sur la période 1892 - 1914 ne permettait d'appréhender que son œuvre avant l'abstraction. Elle fut présentée au musée d’Orsay au Printemps 2002. Piet Mondrian, les années parisiennes, et De Stijl sont au Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou, du 1er décembre 2010 au 21 mars 2011. L'exposition Mondrian au centre Georges Pompidou



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Piet Mondrian de Wikipédia en français (auteurs)

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