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Jean-Baptiste Herbin-Dessaux
Pour les articles homonymes, voir Herbin.Jean-Baptiste Herbin-Dessaux, lieutenant-général français, né le 31 décembre 1755 à Jonval (Ardennes), militaire français.
Il entra comme soldat le 21 novembre 1775 dans le régiment royal (24e, devenu 23e d'infanterie), fut nommé sous-lieutenant le 30 septembre 1781, et fit, sous les ordres du marquis de la Rozière et du comte de Chastaignier, les campagnes de 1781 et 1782 contre les Anglais. Lieutenant le 11 juin 1787, il fut promu capitaine le 30 mars 1792, et prit le commandement d'une compagnie dé grenadiers le 1er juin suivant.
Il fit avec distinction les guerres de 1792 à l'an V aux armées des Alpes et d'Italie. Pendant la campagne de 1793, le général en chef lui confia le commandement d'un bataillon de grenadiers et celui de l'avant-garde de la division de Maurienne. Le capitaine Herbin justifia ce choix honorable, et rendit alors les plus grands services. Il se distingua particulièrement aux combats d'Épierre les 13 et 15 septembre, ainsi qu'à la reprise des postes d'Abaretta et du col de la Madeleine, et contribua beaucoup par sa bravoure et son intelligence aux succès qu'obtint l'armée à cette époque. Le 24 floréal an II, commandant la colonne de droite à l'attaque du Mont-Cenis, il coopéra vaillamment à la prise de cette position, en s'emparant des premières batteries de l'ennemi et en dirigeant leur feu contre ses colonnes en retraite, dans lesquelles il porta le ravage et la confusion. Sa conduite distinguée dans cette journée lui mérita l'estime et les suffrages de tous les généraux présents à l'affaire, et le 26 du même mois, il fut nommé adjudant-général chef de brigade par les représentants du peuple en mission à l'armée des Alpes.
Confirmé dans son grade par arrêté du gouvernement du 16 brumaire an III, il fut employé à l'état-major général de l'armée d'Italie le 25 prairial suivant, et se fit encore remarquer au siège dela citadelle de Milan et aux glorieuses affaires des 16,17 et 18 thermidor an IV, à Salo, à Lodano et à Castiglione. Ce fut lui qui, le 17, s'empara de Santo-Ozeto et mit en déroute deux bataillons ennemis qui défendaient cette position. Réformé le 28 ventôse an V, un arrêté du Directoire exécutif, du 24 germinal suivant, le maintint en activité, et le 11 fructidor de la même année, il fut employé dans la 8e division militaire. Il passa, le 6 germinal an VI, dans la 7e division, et le 16 thermidor an VII, à la tête des troupes qu'il commandait dans le département du Mont-Blanc ; il attaqua et reprit les postes retranchés de Belvéder et de la Tuille, au Petit-Saint-Bernard, battit complètement les Autro-Russes, leur tua une trentaine d'hommes, leur en blessa un grand nombre et fit 56 prisonniers.
Nommé général de brigade le 7 germinal an VIII, et employé à l'armée de réserve le 14 du même mois, il fut mentionné honorablement sur le rapport du général de division Dupont, pour la part glorieuse qu'il prit à la bataille de Marengo. Chargé du commandement du Mont-Blanc (7e division militaire) le 7 brumaire an IX, il fut créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, et commandeur de l'Ordre le 25 prairial suivant. En vertu de l'article 99 de l'acte des Constitutions de l'Empire, il fut déclaré membre du collège électoral du département des Ardennes, et le 13 fructidor an XIII, il eut le commandement d!une brigade dans l'armée d'Italie, commandée par le maréchal Masséna.
Le 8 brumaire an XIV, à la tête de 2 régiments d'infanterie de ligne, le général Herbin-Dessaux chargea et culbuta à la baïonnette une colonne ennemie qui laissa sur le champ de bataille près de 1 200 hommes tués ou faits prisonniers. Au combat de Castel-Franco, le 3 frimaire suivant, il contribua puissamment au succès de la journée, par sa bravoure et l'habileté de ses manœuvres. Il continua de servir à l'armée d'Italie pendant les années 1806, 1807 et 1808, fut créé chevalier de la Couronne de Fer le 18 mars 1807, et fut autorisé le 21 février 1809 à rentrer dans ses foyers pour y attendre le règlement de la pension de retraite qui lui fut accordée le 7 avril suivant. Le 22 mars 1812, comme président de la députation du collège électoral du département des Ardennes, il fut admis à une audience de l'Empereur.
Rappelé à l'activité le 4 février 1814, comme commandant la levée en masse du département des Ardennes, le général Herbin-Dessaux fut investi du commandement de la 2e division militaire le 16 mars suivant. Les places étaient presque entièrement, dénuées de garnison, les caisses publiques à peu près vides, les dépôts de conscrits sans organisation. Il s'empressa de remédier à ces inconvénients, et grâce à son zèle et à son activité, les bataillons furent bientôt formés et équipés, et les habitants, dont il avait acquis l'estime et la confiance, versèrent sur sa demande une partie de leurs contributions dans les caisses du trésor public. C'est avec ces ressources et ces faibles moyens de défense, appuyés de ses démonstrations énergiques, qu'il parvint à conserver au pays les places fortes de la division avec le matériel et les magasins de vivres et de munitions qu'elles renfermaient.
Après l'abdication de l'Empereur, il fit sa soumission au gouvernement royal, et fut chargé, le 23 juin, du commandement du département des Ardennes. Nommé chevalier de Saint-Louis par ordonnance royale du 19 juillet, il passa, le 4 août, au commandement de la subdivision des arrondissements de Rocroy et de Mézières, et fut promu au grade de lieutenant-général le 31 décembre de la même année. Le 26 janvier 1815, s'appuyant de ses services, il adressa une pétition au roi pour obtenir le titre de comte, mais cette demande n'eut pas de résultat. Il la renouvela le 10 février auprès du maréchal duc de Dalmatie, alors ministre de la guerre, mais sans plus de succès, et en avril, il sollicita du prince d'Eckmuhl, ministre de l'Empereur, sa confirmation dans le grade de lieutenant-général.
Napoléon Ier le nomma, par décret du 3 mai, commandant supérieur de Mézières. Cependant il fut remplacé dans, ces fonctions en juin suivant, et fut confirmé dans le grade de lieutenant-général par décret du 11 du même mois.
Admis à la retraite le 1er octobre 1816, le général Herbin-Dessaux s'était retiré à Balan (Ardennes), où il est mort le 16 octobre 1832.
Source
« Jean-Baptiste Herbin-Dessaux », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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