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Jean-Antoine Houdon
Jean-Antoine Houdon (20 mars 1741, Versailles - 15 juillet 1828, Paris), bien connu pour ses œuvres réalistes, est un sculpteur français. Habile non seulement dans le travail en marbre, Houdon avait aussi un talent et aptitude pour façonner l'argile, le plâtre, le bronze et la terre cuite. On l'appelle souvent « le sculpteur des Lumières ».
Sommaire
Vie
Le père de Houdon est concierge de l'École royale des élèves protégés où l'on enseigne le dessin, de 1749 à 1775; aussi Houdon se retrouve-t-il en contact avec les arts dès son plus jeune âge. Il passe la plus grande partie de sa jeunesse à Versailles où, même aujourd'hui, on peut trouver plus de 58 de ses œuvres sur un total de 300. À 15 ans, il entre comme élève à l'Académie royale de peinture et de sculpture, où il se forme auprès de Michel-Ange Slodtz, Jean-Baptiste Pigalle et Lemoyne.
Après l'Académie, Houdon obtient en 1761 la bourse qui va avec le prix de Rome. Il arrive à Rome lorsque le classicisme florissant commence à détrôner le berninisme. Houdon étudie les œuvres de l'antiquité et les artistes de la Renaissance comme Michel-Ange. Il apprend rapidement à combiner le réalisme avec l'idéalisme grec. Il séjourne à Rome de 1764 à 1768, date à laquelle il revient à Paris. En 1771, Houdon devient membre de l'Académie royale, où il commence à enseigner sept ans plus tard. Il se marie en 1786 et a trois filles qui lui servent plusieurs fois de modèles.
Houdon fait partie d'une loge maçonnique, Les Neuf Sœurs[1], qui a soutenu la jeune république américaine. Il y côtoie Benjamin Franklin, et lorsque celui-ci retourne en Amérique, fait la connaissance de son remplaçant, Thomas Jefferson, qui lui commande un buste et le persuade de faire une statue de George Washington. En 1785, « appelé par l'État de Virginie pour fixer les traits de Washington », Houdon traverse l'Atlantique et passe plusieurs semaines à Mount Vernon. Une des statues de Washington se trouve aujourd'hui au capitole de Richmond. Houdon est un des seuls artistes européens de son temps à avoir fait le voyage en Amérique du Nord.
En 1795, sous le Directoire, Houdon est nommé membre de l'Institut. Lorsque il prend sa retraite en 1814, Il aura successivement travaillé sous Louis XVI, sous la Révolution française et sous l' Empire.
Il continue à sculpter jusqu'à sa mort. Selon lui :
« C'est la nature dans toute sa noblesse, sa parfaite santé que nous recherchons, ou si non, nous ne sommes que de chétifs imitateurs »
Il est fait Chevalier de l'Empire le 1er avril 1809[2].
Œuvres
L'Écorché
L'Écorché, sculpté en 1767 avant son retour à Paris, est le premier succès d'Houdon. Celui-ci s'intéresse vivement à l'anatomie du corps humain et veut que ses œuvres soient fidèles à la nature. C'est de cet intérêt qu'est issu l'Écorché, œuvre qui continue à être reproduite aujourd'hui. C'est l'œuvre caractéristique du réalisme tel que le conçoit Houdon.
D'autres œuvres (la frileuse) démontrent sa virtuosité dans le modelé.
Le Salon
Peu après être retourné à Paris en 1768, Houdon présente au Salon « des statues mythologiques et allégoriques,» notamment une Diane et une Baigneuse, aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York . Parmi ses bustes exposés au salon, on peut mentionner ceux de Lafayette, de Benjamin Franklin, d'Honoré de Mirabeau, de Jacques Necker, et de Jean Sylvain Bailly.
Les portraits
Houdon est principalement connu comme portraitiste ; ses portraits sont extrêmement précis et vivants et de nombreuses personnalités de son temps posent pour lui ; On lui doit les bustes de la tsarine Catherine II de Russie et du philosophe Denis Diderot, quatre bustes différents de Voltaire et un buste de Rousseau réalisé après la mort de celui-ci. Les yeux de ses portraits sont célèbres et Grimm, frappé par le jeu de la lumière et l'expressivité de leurs regards, remarquait que : « Houdon était peut être le premier sculpteur qui ait su modeler les yeux ».
On peut encore citer ses portraits de Voltaire (en buste, sur pied au Panthéon, ou assis à la Comédie-Française), de la comédienne Sophie Arnould, de Molière, de Napoléon Bonaparte, ainsi que ceux de plusieurs grands hommes américains : celui de Washington déjà évoqué, de Robert Fulton, Benjamin Franklin ou Thomas Jefferson.
Catalogue
- Voltaire assis, statue, marbre (1780), Paris, Comédie-Française
- Portrait d'Alexandre Brongniart [1], buste, terre cuite (1777), Paris, musée du Louvre
- Portrait d'Anne-Ange Houdon [2], buste, plâtre (1791), Paris, musée du Louvre
- Apollon repoussé par le vent [3], médaillon, marbre (1782), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Benjamin Franklin [4], buste, terre cuite (1778), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Buffon [5], buste marbre, Paris, musée du Louvre
- Portrait du duc de Choiseul [6], buste, marbre (1780), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Cicéron [7], buste, plâtre, Paris, musée du Louvre
- Portrait de la comtesse de Jaucourt [8], buste, marbre (1777), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Condorcet [9], buste, terre cuite (vers 1785), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Diderot [10], buste, marbre (1775), Paris, musée du Louvre
- Diane chasseresse [11], statue, bronze (1790), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Diderot [12], buste, terre cuite (1771), Paris, musée du Louvre
- Portrait de George Washington [13], buste, terre cuite (1786), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Jean-Charles-Pierre Lenoir [14], buste, marbre (1784), Paris, musée du Louvre
- La Frileuse [15], statuette, terre cuite (1793), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Louise Brongniart [16], buste, terre cuite (1777), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Madame Adélaïde [17], buste, marbre (1777), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Madame Houdon [18], buste, plâtre, Paris, musée du Louvre
- Modèle du monument funéraire du prince Alexandre Mikhaïlovitch Golitsyne [19], groupe, terre cuite (1777), Paris, musée du Louvre
- Monument du cœur du comte d'Ennery [20], groupe, marbre (1781), Paris, musée du Louvre
- Morphée [21], statuette, marbre (1777), Paris, musée du Louvre
- Le Sommeil, statuette, terre cuite, Paris, musée du Louvre
- Portrait de Sabine Houdon [22], buste, plâtre (1788), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Sabine Houdon [23], buste, plâtre (1791 ?), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Sophie Arnould [24], buste, marbre (1775), Paris, musée du Louvre
- Vestale [25], statue, marbre (1787), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Voltaire [26], buste, marbre (1778), Paris, musée du Louvre
- Buste de fillette, buste, plâtre (1791), Lyon, musée des Beaux-Arts
- L'hiver, dit La Frileuse (1783), Montpellier, musée Fabre
- L'été, (1783), Montpellier, musée Fabre
- Les enfants Brongniart, Paris, musée du Louvre
- Saint-Bruno (1767), Rome, Basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs
- Buste du Marquis de Méjanes [27], marbre (1786-1787), Aix-en-Provence, bibliothèque Méjanes
Réglement d'armoiries
- Armes de Chevalier de l'Empire :
« D'azur au chevron cousu de gueules du tiers de l'écu, chargé du signe des chevaliers légionnaires, accompagné en chef, à dextre d'un croissant, à sénestre d'un arc et d'une flèche, le tout d'argent; et en pointe d'un vieillard assis dans un fauteuil, le tout aussi d'argent. (Ces armes rappellent la statue de Voltaire assis dans un fauteuil, un des chefs-d'oeuvre de Houdon).[2] »Notes
Bibliographie
- Valérie Roger, « Du portrait malgré lui à la grâce intemporelle du visage », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, Articles, 2007, [En ligne], mis en ligne le 13 juin 2008. URL : http://crcv.revues.org/index3323.html. Consulté le 29 août 2009.
Liens externes
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