- Pierre Mazeaud
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Pierre Mazeaud Parlementaire français Date de naissance 24 août 1929 Mandat Député 1968-1978
puis 1986-1998Circonscription Hauts-de-Seine
puis Haute-SavoieGroupe parlementaire UDR (1968-1978)
RPR (1986-1998)Cinquième République modifier Pierre Mazeaud, né le 24 août 1929 à Lyon (4e) est un juriste, homme politique et alpiniste français.
Sa famille compte plusieurs juristes connus (il est le neveu d'Henri Mazeaud, et l'oncle de Denis Mazeaud).
Pierre Mazeaud a pratiqué l'alpinisme à haut niveau. Il a réalisé plusieurs premières ascensions d'envergure aux côtés des plus grands alpinistes de sa génération. En 1978, il dirigea la première expédition française qui réussit à gravir l'Everest et a atteint lui-même au sommet le 15 octobre.
Depuis 1968, il a été à plusieurs reprises député, vice-président de l'Assemblée nationale, secrétaire d'État. Il a été conseiller d'État, membre, puis président du conseil constitutionnel jusqu'en mars 2007. Il est aussi vice Président du comité d'honneur de l'UNI, syndicat étudiant.
Sommaire
Formation
- Faculté de droit de Paris
- Docteur en droit
Carrière
- 1961-64 : magistrat
- 1961 : chargé de mission au cabinet du Premier ministre Michel Debré.
- 1962-67 : conseiller technique au cabinet du Garde des Sceaux
- 1965 : candidat aux municipales à la mairie de Limoges (battu par Louis Longequeue)
- 1967-68 : chargé de mission auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports
- 1968-73 : député des Hauts-de-Seine
- 1969 : Proche supporter de Georges Pompidou lors de la campagne pour les élections présidentielles[1].
- 1973-74 : secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs dans le 2e gouvernement Messmer
- Mars-mai 74 : secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, chargé de la Jeunesse et des Sports dans le 3e gouvernement Messmer
- 1974-76 : secrétaire d'État auprès du ministre de la Qualité de la vie, chargé de la Jeunesse et des Sports dans le 1r gouvernement Chirac
- 1976 : conseiller d'État
- 1979-89 : maire de Saint-Julien-en-Genevois
- 1988-98 : député de Haute-Savoie
- 1987-88 : vice-président de la Haute Cour de Justice
- 1987-88 : président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale
- 1992-93 : vice-président de l'Assemblée nationale
- 1993-97 : président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale
- 1992-98 : conseiller régional de Rhône-Alpes
- 1987-97 : juge titulaire à la Haute Cour de Justice
- 1997-98 : vice-président de l'Assemblée nationale
- 1998 : nommé membre du Conseil constitutionnel le 21 février 1998 par le président de la République Jacques Chirac, il a prêté serment le 3 mars 1998
- 2004 : nommé président du Conseil constitutionnel le 27 février 2004 par le président de la République
- 12 décembre 2005 : élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques au fauteuil d'Alice Saunier-Seité.
- Il est membre de l'Académie des sports.
- 2007 : élu président de l'association française des docteurs en droit (AFDD).
- 2007 : président de l'association "La Montagne pour 2018", association dont l'objectif est de promouvoir auprès du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) l'idée d'une candidature française pour l'organisation des JO d'hiver 2018 entre Annecy, Gap et Grenoble.
- De janvier 2007 à septembre 2010 il est président de la Fondation Charles de Gaulle.
- 18 juillet 2007 : nommé vice-président du Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions par le président de la République Nicolas Sarkozy. Ce comité réunit des hommes politiques et des constitutionnalistes d'horizons divers. Il aura trois mois pour élaborer des propositions, dans la ligne du discours que le président de la République a prononcé le 12 juillet 2007 à Épinal.
- Février 2008 : préside la commission[2] chargée d'émettre un rapport[3] sur la politique d'immigration menée par le gouvernement. Ce rapport, rendu public le 7 juillet 2008, juge très sévèrement les projets du gouvernement, notamment sur les quotas d'étrangers à expulser. La Cimade critique néanmoins le lien opéré entre aide publique au développement et contrôle des flux migratoires, parlant d'un « chantage » [4].
- Membre de la composition arbitrale, avec Jean-Denis Bredin, avocat, et Pierre Estoup, magistrat, dans l'affaire Bernard Tapie contre le Crédit lyonnais[5]
Alpinisme
La montagne est la première passion de Pierre Mazeaud[6]. Il découvre la montagne avec son père à Grenoble où il habita jusqu'à ses seize ans[7]. Il commence à pratiquer l'alpinisme en 1947 à Chamonix[8] et, de retour à Paris, il découvre l'escalade en forêt de Fontainebleau[9]. En 1952, Pierre Mazeaud effectue son service militaire à l'école militaire de haute montagne[10].
À Paris, Pierre Mazeaud consacre ses weekends à l'escalade, dans le Saussois, dans les Ardennes ou à Chamonix[11]. Dans le Saussois en 1953, il fait la connaissance des alpinistes Lucien Bérardini, Jean Couzy et Robert Paragot[12].
En 1956, Pierre Mazeaud escalade la face nord de l'aiguille du Plan dans le massif du Mont-Blanc puis entre dans l'alpinisme de très haut niveau en faisant la cinquième ascension française du Piz Badile par sa face nord, dans la chaîne de la Bernina[13],[14]. L'année suivante, dans le massif du Mont-Blanc, il tente sans succès la voie Bonatti sur la face est du Grand Capucin puis réussit l'ascension de l'arrête sud de l'aiguille Noire de Peuterey et la traversée des aiguilles du Diable[15]. En 1958, dans les Dolomites, il parcours en tête la voie Comici à la Cima Grande puis, en second derrière René Desmaison, la voie Cassin à la Cima Ovest[16],[14]. Après ces répétitions de voies réputées, Pierre Mazeaud s'engage dans l'ouverture de voies nouvelles.
René Desmaison choisit Pierre Mazeaud pour réaliser en juillet 1959 son projet de nouvelle voie directe dans face nord surplombante de la Cima Ovest, la voie Couzy (ce projet avait été imaginé deux ans auparavant par René Desmaison et Jean Couzy, mort accidentellement quelques mois plus tôt). Pour cette ascension, ils sont accompagnés par une seconde cordée composée de Pierre Kohlmann et Bernard Lagesse qui les aident à équiper les premières longueurs de la voie avant d'assurer leur ravitaillement en vivres et en matériel au moyen d'un filin qui les relient à la cordée de tête. L'ascension, presque intégralement en escalade artificielle, nécessite en effet une quantité très importante de matériel et durera quatorze jours[17],[18]. À la fin du mois de septembre 1959, René Desmaison et Pierre Mazeaud réalise une autre première, celle du pilier nord-ouest des Grands Charmoz, dans les aiguilles de Chamonix[19].
En 1960, Pierre Kohlmann ouvre avec Pierre Mazeaud la voie directe dans la face sud du Pouce dans les aiguilles Rouges[20] puis ils ouvrent dans le massif du Mont-Blanc une voie sur le versant de Chamonix de l'aiguille du Peigne[21]. En février 1961, ils réalisent une première hivernale, celle du couloir Nord du Piz Cengalo dans la chaîne de la Bernina[22].
Pierre Mazeaud fait partie de l'équipe d'alpinistes menée par Pierre Kohlmann qui, en 1961, participent dans les gorges de la Jonte au tournage du film de cape et d'épée le Miracle des loups[23].
En juillet 1961, accompagné des Français Pierre Kohlmann, Antoine Vieille et Robert Guillaume et rejoints par les Italiens Walter Bonatti, Andrea Oggioni et Roberto Gallieni, Pierre Mazeaud tente la première ascension du pilier central du Freney sur le versant italien du mont Blanc. L'orage interrompt l'ascension et la tempête qui s'installe contraint les alpinistes à une retraite qui se transforme en tragédie. Seuls Walter Bonatti, Roberto Gallieni et Pierre Mazeaud survivront, Pierre Mazeaud étant secouru in extremis après que ses deux camarades survivant ont atteint le refuge et signalé aux secours l'endroit où l'épuisement l'avait immobilisé[24],[25],[26].
Après une première tentative infructueuse en juin 1960 avec Alzetta[27], Pierre Mazeaud réussit en juillet 1962 avec Walter Bonatti première ascension du versant est des Petites Jorasses dans le massif du Mont-Blanc[14],[28].
Au cours de l'été 1963, Pierre Mazeaud réalise plusieurs premières dans le massif du Mont-Blanc : il ouvre avec Antoine Tsinant une voie à la pointe Durier au mont Maudit[29], puis avec André Contamine une voie au mont Blanc du Tacul[30] et enfin ouvre une nouvelle voie sur la face sud de l'aiguille du midi[31]. Le jour de Noël 1963, il accomplit avec René Desmaison et José Giovanni la première de l'éperon nord de la pointe centrale de l'aiguille du midi[32].
En 1964, Pierre Mazeaud et les alpinistes Roberto Sorgato et Wido Ender sont les trois acteurs du film Cordée européenne de Lothar Brandler[33]. Ce film, qui montre l'ascension de la voie Branler-Hasse à la Cima Grande dans les Dolomites, sera primé au festival de Trente[34].
Avec Ignazio Piussi et Roberto Sorgato, Pierre Mazeaud réalise en 1965 la première ascension directe du versant nord-ouest de la Civetta dans les Dolomites[14],[35]. Au cours de leur ascension, ils sont victimes d'un énorme éboulement qui les blesse tous les trois ; Pierre Mazeaud, violemment touché à la tête, s'évanouit et frôle la mort[36].
À l'instigation du cinéaste Jacques Ertaud, Pierre Mazeaud et Lucien Berardini partent en février 1966 pour le Hoggar. Leur objectif : la première ascension de la Takouba dans la Garet El Djenoun. Lucien Bérardini effectue en tête les passages en escalade libre, Pierre Mazeaud ceux en escalade artificielle[37], leur entreprise couronnée de succès est filmée par les caméras de l'équipe de Jacques Ertaud[38].
En avril 1971, Pierre Mazeaud participe à une expédition internationale à l'Everest mais les choix de la direction de l'expédition lui interdisent de tenter le sommet ; il rentre en France, déçu[39]. En 1978, Pierre Mazeaud repart pour l'Everest à la tête d'une expédition française. Il atteint le sommet le 15 octobre accompagné des Français Jean Afanassieff et Nicolas Jaeger et de l'Autrichien Kurt Diemberger ; ils sont les trois premiers Français à atteindre ce sommet[40].
Décorations
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Officier de l'ordre du Mérite sportif
- Commandeur de l'ordre de Tahiti Nui (30 décembre 1997)
Citations
- « Le respect de la Constitution est non un risque mais un devoir. »
- Propos destinés à Pascal Clément alors Garde des Sceaux, le 27 septembre 2005.
- « Notre système de contrôle de constitutionnalité n'est pas parfait mais je n'en connais pas de meilleur. »[réf. souhaitée]
- « La loi ne doit pas être un rite incantatoire. », vœux du président du Conseil constitutionnel au président de la République, 3 janvier 2005.
Œuvres
- Le Mariage et la condition de la femme mariée à Rome (thèse de droit romain)
- Montagne pour un homme nu, Arthaud, 1971 (réédition Arthaud, 1998. 373 p. (ISBN 2700311892))
- Éverest 78, Denoël, 1978
- Sports et liberté, Denoël, 1980
- Nanga-Parbat, Montagne cruelle, Denoël, 1982
- Des cailloux et des mouches --- ou l'échec à l'Himalaya, Orban, 1985
- Rappel au règlement, Editions France-Empire, 1995
- En toute liberté, Flammarion, 1998
Notes et références
- Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin et Michel Royer diffusé le 16 novembre 2011 dans le cadre de l'émission « histoire immédiate » sur la chaîne de télévision France 3 Témoignage de Pierre Mazeaud dans le documentaire La folle histoire des présidentielles de
- Arrêté du 30 janvier 2008 relatif à la commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d'immigration
- Commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration (dite commission Mazeaud), « pour une politique des migrations transparente, simple et solidaire », juillet 2008
- Cimade, Analyse du Rapport Mazeaud, juillet 2008
- Le Monde du 12 juillet 2008 Formé de trois personnalités - Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Denis Bredin, avocat, et Pierre Estoup, magistrat - le tribunal arbitral, chargé de solder ce litige, a condamné le CDR à verser 285 millions d'euros à M. Tapie qui s'estimait floué d'une plus-value conséquente réalisée par la banque lors de la vente d'Adidas en 1993. "Les arbitres allouent aux liquidateurs du groupe Tapie une indemnité en principal de 240 millions d'euros, au titre du manque à gagner, et une autre indemnité de 45 millions d'euros au titre du préjudice moral", selon un communiqué du CDR.
- Montagne pour un homme nu, p. 255
- Montagne pour un homme nu, p. 11 et 12
- Montagne pour un homme nu, p. 14
- Montagne pour un homme nu, p. 15
- Montagne pour un homme nu, p. 27
- Montagne pour un homme nu, p. 33 et 39
- Montagne pour un homme nu, p. 31
- Montagne pour un homme nu, p. 33 à 35
- Grande encyclopédie de la montagne, t. 6, Atlas, Paris, 1977, p. 1752
- Montagne pour un homme nu, p. 35, 36 et 37
- Montagne pour un homme nu, p. 41 et 42
- ISBN 2-84230-229-X) chapitre 12 p. 102 à 114 René Desmaison, Les forces de la montagne, mémoires, Hoëbeke, Paris, 2005 (
- Montagne pour un homme nu, p. 47 à 78
- Montagne pour un homme nu, p. 96 à 103
- Montagne pour un homme nu, p. 107 à 109
- Montagne pour un homme nu, p. 110 à 114
- Montagne pour un homme nu, p. 121 à 126
- Montagne pour un homme nu, p. 127 et 128
- Mazeaud et la loi de la survie, par Charlie Buffet Le Monde
- Montagne pour un homme nu, chapitre 11 « Le pilier central du Frêney » p. 129 à à 156
- Paris, 1997 (ISBN 2-7003-1144-2) Walter Bonatti, Montagnes d'une vie, chapitres XII « La grande tragédie du pilier central (1961) », Arthaud,
- Montagne pour un homme nu, p. 106
- Montagne pour un homme nu, p. 166 à 171
- Montagne pour un homme nu, p. 178 à 180
- Montagne pour un homme nu, p. 181 et 182
- Montagne pour un homme nu, p. 182 à 185
- Montagne pour un homme nu, p. 193
- Montagne pour un homme nu, p. 201
- Montagne pour un homme nu, p. 205
- Montagne pour un homme nu, chapitre 16 « La Civetta » p. 215 à 229
- Montagne pour un homme nu, p. 225 à 226
- Montagne pour un homme nu, p. 239
- Montagne pour un homme nu, chapitre 17 « Parce qu'il n'y a pas de conclusion, le Hoggar » p. 233 à 248
- Montagne pour un homme nu, chapitre 20 « Chomolungma » p. 267 à 283
- 50 ans de l'Everest tvmountain.com
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