Jacques Boucher de Perthes

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J. Boucher de Perthes

Le musée Boucher de Perthes à Abbeville

Jacques Boucher de Perthes, de son vrai nom Jacques Boucher de Crèvecœur de Perthes, (né près de Rethel (Ardennes), le 10 décembre 1788, mort à Abbeville (Somme), le 5 août 1868), préhistorien français, qui fut l'un des fondateurs de sa discipline.

Biographie

En 1804, il devint commis de son père, directeur des douanes à Abbeville et un des fondateurs de la Société d'Émulation de la localité ; il fut envoyé en Italie, puis à Boulogne, à la direction générale des douanes à Paris, six mois à La Ciotat et à Morlaix du 11 juillet 1816 à août 1824. Il ne revint à Abbeville qu'après vingt ans d'absence. À l'époque, les découvertes d'ossements fossiles se multipliaient dans les tourbières et sablières. Boucher de Perthes publia divers ouvrages : Romances, Ballades et Légendes en 1829, Opinion de M. Christophe sur les prohibitions et la liberté du commerce en 1830, Nouvelles en 1832, Discours aux ouvriers en 1833, Satires, Contes et Chansonnettes en 1833, De la probité en 1835, Du Courage, de la bravoure, du courage civil en 1836.

C'est alors qu'il devint président de la Société d'émulation d'Abbeville, se lia avec Casimir Picard et entreprit l'installation d'un musée local.

De 1838 à 1841, il publia les cinq volumes de La Création, exposé philosophique, rencontrant les idées de Georges Cuvier, où l'ancienneté de l'Homme n'est pas en discussion.

En 1844, il découvrit dans les couches les plus anciennes de la terrasse de Menchecourt-les-Abbeville (alluvions de la Somme) des outils en silex à côté d'ossements de grands mammifères disparus qu'il data du Pléistocène. Il rédigea plusieurs ouvrages entre 1846 et 1864, notamment Antiquités celtiques et antédiluviennes, dans lesquels il démontra que l'Homme existait déjà à cette période — il est aujourd'hui convenu de situer le Pléistocène entre 2,5 millions et 10 000 années avant le présent. Avant ses conclusions, il était généralement admis que l'apparition de l'Homme remontait à 4 000 ans av. J.-C., conformément au récit biblique.

En 1859, Boucher de Perthes obtient la reconnaissance de son travail^[1] grâce aux visites successives à Abbeville et à Amiens des géologues et paléontologues anglais Hugh Falconer, Joseph Prestwich, John Evans, Robert Godwin-Austen, John Wickham Flower, Charles Lyell, mais également de scientifiques français comme Albert Gaudry, Armand de Quatrefages et Édouard Lartet. Tous purent constater l'association, à des niveaux stratigraphiques profonds et sans remaniement, de restes fossiles de faunes disparues et d'artéfacts lithiques.

En 1860, Boucher de Perthes prononça et publia un discours demeuré célèbre : De l'Homme antédiluvien et de ses œuvres, qui conclut que :

• l'Homme a bien été le contemporain de certains animaux disparus, à une époque antérieure au Déluge ;
• les climats ont changé puisqu'il y avait des éléphants et des hippopotames dans la vallée de la Somme ;
• on peut distinguer une période tropicale, une période glaciaire et une période tempérée.

Avec sa théorie de l'existence d'un homme antédiluvien, Boucher de Perthes s'attira les foudres de la communauté scientifique, notamment du géologue Léonce Élie de Beaumont, qui en 1863 affirmait encore ne pas croire que mammouths et humains aient été contemporains. Dès 1851, Jean-Baptiste Noulet arriva au même résultat de façon indépendante. En 1863, il obtint une preuve flagrante de sa théorie : lors de fouilles archéologiques, il découvrit la « mâchoire de Moulin-Quignon » dans une couche géologique contenant des silex taillés et des ossements d'espèces éteintes. Cette trouvaille suscitant la polémique, il s'ensuivit le « procès de la mâchoire », notamment entre savants français et britanniques. Il s'avéra que la mâchoire était un faux mais cette fraude, réalisée par des carriers à qui Boucher de Perthes offrait 200 francs pour la découverte de vestiges humains, permit la réunion d'une commission franco-britannique de savants déterminante pour la préhistoire en tant que science : cette commission détermina des critères d'authenticité, de méthodes de fouilles et son retentissement médiatique diffusa les idées de la science préhistorique dans le public^[2].

En 1864, Édouard Lartet trouvait à la Madeleine, dans la Dordogne, un mammouth gravé par les hommes préhistoriques. En 1866, Henry Testot-Ferry, avec lequel il entretient une longue relation épistolaire, découvre à son tour des ossements d'éléphants dans les gisements de la Roche de Solutré. Les scientifiques commencèrent alors à se rendre compte de l'importance de l'œuvre de Boucher de Perthes, malheureusement très peu de temps avant son décès.

Il afficha également son intérêt pour le spiritisme^[3]. Il donna son nom au musée local et au lycée d'Abbeville.

Œuvres

• Romances, Légendes et Ballades
• Chants Armoricains ou Souvenirs de Basse-Bretagne
• Opinions de M Christophe, I. Sur la Liberté du Commerce.
• Opinions de M Christophe, II. Voyage Commercial et Philosophique.
• Opinions de M Christophe, III. M. Christophe à la Préfecture.
• Opinions de M Christophe, IV. Le Dernier Jour d'un Homme.
• Satires, Contes et Chansonettes
• Petit Glossaire, Esquisses de Moeurs Administratives.
• De La Création, Essai sur L'Origine et la Progression des Êtres
• Petites Solutions des Grands Mots
• Antiquités Celtiques et Antédiluviennes
• Hommes et Choses
• Sujets Dramatiques
• Emma ou Quelques Lettres de Femme
• Voyage a Constantinople.
• Voyage au Danemark, en Suède, etc.
• Voyage en Espagne et en Algérie.
• Voyage en Russie, en Lithuanie, en Pologne.

Voir aussi

Liens externes

• Les amis du musée Boucher de Perthes Abbeville Baie de Somme

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