- Isopyre
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Opale
Opale
Catégorie III : oxydes et hydroxydes
Opale-AG (Opale précieuse) (5x2.5cm) Mexique Général Catégorie Minéral Formule brute SiO2*nH2O Identification Couleur variées Échelle de Mohs 5,5-6,5 Éclat vitreux; résineux; nacré; cireux; gras; mat. Propriétés optiques Indice de réfraction no = 1,5442
ne = 1,5533Biréfringence Δ = 0,0091 ; biaxe positif Dispersion 2vz ~ 0-10° Fluorescence ultraviolet oui Trait blanc Transparence Transparent, translucide, à opaque Autres propriétés Densité 1.9-2,5 Fusibilité Ne fond pas dans la flamme mais devient mate et crépite Solubilité Soluble dans HF et KOH Caractères distinctifs Magnétisme aucun Radioactivité aucune Principales variétés Opal-AN (Hyalite) Opal-CT (Lussatite) Opal-C Opal-AG Une opale est un minéral composé de silice hydratée de formule SiO2, nH2O avec des traces : U;Mg;Ca;Al;Fe;As;Na;K. la terneur en eau est comprise habituellement entre 3 et 9 %, elle peut atteindre 20% suivant les variétés.
Il ne s’agit pas d’une espèce au sens strict du terme mais cette famille a une reconnaissance officielle par l’IMA[1]
Elle se compose de trois espèces minérales bien distinctes,
- la cristobalite,
- la tridymite et
- la silice amorphe hydratée.
Elle se décompose en 4 variétés
- Opal-CT (la lussatite des francophones) composée de cristobalite-tridymite (d’où les deux lettre « C » et « T »)
- Opal-C Est une forme qui est encore à l’étude. Il semble que la base soit une cristobalite, présentant d’importantes anomalies de structures cristalline. Les différences sont assez franches pour la distinguer de la cristobalite,; de même le terme cristobalite-microcristalline n’est pas encore prouvé.
- Opal-AG C’est l’opale la plus connue, formée de microsphères de silice amorphe, associées à des molécules d’eau dans des proportions variables. La lettre « A » désigne le caractère amorphe, la lettre « G » suggère que nous somme en présence d’un gel.
- Opal-AN (la hyalite des francophones). Forme amorphe (Lettre A) comme la précédente mais cette opale apparait dans les formations volcaniques, où les pegmatites déposent la silice à des températures élevées. La lette « N » (normal) rappelle que la structure en réseau est plus proche de la silice mais il reste tout de même des molécules d’eau dans des proportions significatives.
Sommaire
Etymologie
L'origine du terme opale vient du mot sanskrit « upala » signifiant pierre précieuse, qui est à lorigine du grec "opallion" et du latin "opalus" selon Pline l'ancien. « C'est le feu de l'escarboucle, le pourpre de l'améthyste , le vert éclatant de l'émeraude , brillans ensemble , tantôt séparés, tantôt unis par le plus admirable mélange ; le bleu et l'orangé viennent encore, sous certains aspects , se joindre à ces couleurs , et toutes prennent plus de fraîcheur du fond blanc et luisant sur lequel elles jouent, et dont elles ne semblent sortir que pour y rentrer et jouer de nouveau. » PLINE[2]
Optique
- les feux colorés de l'opale-AG (iridescence)sont dus aux jeux de lumière provoqués par sa stratification qui provoquent des interférences et donnent cet éclat nacré (la couleur bleue des papillons morpho est due au même phénomène de diffraction par des structures microscopiques régulièrement espacées). Cette diffraction n'existe pas dans l'opale-AG commune appelée potch, dans laquelle les sphères, plus petites et de tailles différentes les unes des autres sont disposées au hasard. Les reflets blancs, bleus, gris et noirs (plus rares) sont assez fréquents mais les reflets rouges dus à des sphères plus grosses (350 nanomètres) sont très rares.
- L'opalescence, concerne le phénomène optique observé sur le fond translucide de nombreuses opales.
Synonymie
- cachalong, mot d'origine mongole qui a été atribué à la calcédoine puis a une variété d'agate mais qui désigne une opale sans iridescence et opaque. [3].
- Opale commune (common opal) opale-AG[4]
- Opale noble (opale-AG)
- Opale potch, désigne une opale-AG sans iridescence.
- Vidrite (pour l'opale-AG)[5]
- L"'opale de bois", qui désignait au XIXe Siècle le bois silicifié, n'est en rien une opale.
Variétés
L'opale présente diverses sous-variétés, dont certaines sont utilisées en joaillerie et classées comme pierre fines ; ces variétés se distinguent par leur origine, la couleur du fond ou sa nature. Sans jeux de couleurs elle est classée « commune », avec jeux de couleurs elle est classée « précieuse » ou « noble ». Le « dessin arlequin » désigne une répartition extrêmement rare des couleurs d'une opale, celle de l'habit aux carreaux bien définis, ce n'est pas une variété. Une opale « arlequin » peut être noire, blanche, boulder, etc.
- alumocalcite, décrite par Kersten sur des échantillons provenant de Lybenstock Erzgebirge, n'est en fait qu'une halloysite [6].
- diatomite, peut être considérée comme une variété d'opale, elle se forme par l'accumulation des squelettes fossiles de diatomées (diatomea).
- fiorite, décrite par Thompson en 1790, d'après des échantillon de Santa Fiora, Amiata Mt., Grosseto, Toscane, Italie. Opale botryoïdal, concrétionnée ou sous forme de stalactite de couleur blanche.
- synonymie de fiorite :
- amiatite
- quartz hyalin concrétionné (René Just Haüy).
- forcherite, décrite par le minéralogiste autrichien Aichhorn en 1860; opale jaune-orangée trouvée initialement à Holzbrücken mill, vallée d'Ingering, Knittelfeld, Styrie, Autriche, qui doit sa particularité à l'inclusion de microscopiques fragments de réalgar et d’orpiment[7].
- hydrophane, décrite par Georges-Louis Leclerc de Buffon en 1785 [8] , opale dont la transparence et les feux n'apparaissent que si elle est humide ou immergée dans l'eau.
- isopyre, décrite par Wilhelm Karl Ritter von Haidinger[9] à partir d'échantilons de ce minéral en Cornouailles. Opale en masse vitreuse noire à rougeâtre rappelant l'obsidienne.
- mascareignite, variété d'opale d'origine végétale et de squelette de diatomée. Décrite par Alfred Lacroix en 1936. L'aspect l'a fait prendre pour des cendres volcaniques. Elle n'est présente que sur l'ile de la Réunion (Archipel des Mascareignes).
- menilite, variété d’opale brune ou grise, décrite à partir d’échantillons de Ménilmontant, Paris. Découvert et nommé par Saussure, mais décrite par Abraham Gottlob Werner sous le terme de polierschiefer[10].
- neslite variété d'opale légère et tendre en nodule blanchâtre, décrite par Leymerie à Nesle (qui à donnée l'etymologie) près de Villenauxe-la-Grande en 1840. L'anylse chimique en a été faite par Damour.[11]. Cette opale a la propriété, originale, de flotter sur l'eau.
- synonyme pour neslite
- opale nectique
- quartz nectique [12]
- opales par dépots (Siliceous sinter des anglo-saxons), variété d'opale rencontrées par dépots de fumeroles ou de geyser.
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- hydrolite (selon Mackenzie)
- geyserite (synonyme : terpizite) qui désignait au XIXe siècle les dépots de silice amorphes (pouvent imprégner les débrits végétaux( plusieurs gisements dans le monde : Chine, Espagne, Hongrie, Islande, USA.
- viandite, décrite par Goldsmith est également une variété d'opale par dépots, analogues à ceux de la geyrserite. Son aspect particulier, qui rapelle la viande, a déterminé son nom.[13]
- opale de feu, transparente, jaune orange ou rouge, avec ou sans jeux de couleurs.
- opale noire, aux feux vifs multicolores sur fond sombre gris à noir, l'opale noire provient presque exclusivement de Lightning Ridge ; les couleurs spectrales paraissent plus intenses sur le fond sombre. Les pierres de haute qualité sont extrêmement rares.
- opale d'or (Gold opal) variété brun-vert à jaune d'opale, décrite par Ernst Friedrich Glocker en 1847 sur des échantillons de Erdőhorváti, Zempléni Mts., Borsod-Abaúj-Zemplén Co., Hongrie.[14]
- quincite (synonyme quinzite), variété d'opale rose découverte à Quincy, près de Bourges, Cher, France. Décrite par Pierre Berthier. Ce minéral a longtemps été décrit comme une variété de magnésite[15] Erreur qui était reprise dans des publication jusqu'en 2000.
Galerie
Opale nectique (Neslite) - St Ouens - Paris[16] (3,3x2,9cm) Gisements pour opale-AG
Le lessivage dû à l'érosion entraîne la silice en solution, jusqu'à la nappe. Ce lessivage, tertiaire concerne aussi bien la roche que les coquilles prises dans le dépôt. L'opale s'est déposée, par paquets dans la roche ou à la place des coquilles, lorsque la nappe est descendue suite à une longue période de sécheresse.
Le dépôt n'est donc pas prévisible, il n'y a pas de veines, et l'exploitation doit se faire très délicatement, à la main ou avec de petites machines (exploitation plus ou moins artisanale) pour ne pas rater les dépôts qui peuvent être gros comme le poing ou même moins.
Les gisements principaux se trouvent en Amérique (USA, Mexique) et en Australie.
La première découverte d'opale en Australie date de 1849 et fut faite par le géologue allemand Johannes Menge. La production commença à White Cliffs (NSW) en 1890 et à Opalton (Qld) en 1896.
Le Stuart Range Opal Field fut découvert lors de la prospection pour l'or en 1915. Les champs d'opale de Coober Pedy produisent les trois quart des opales du monde. Ils s'étendent sur 70 kilomètres de Mintabie au nord à Andamooka au sud, découvert entre 1920 et 30 et dont les opales ont une faible teneur en eau (< 6%) et des couleurs vives.
L'opale se trouve dans des couches d'argiles sableuses déposées au Crétacé par la mer peu profonde qui recouvrait les trois larges dépressions qui forment le Great Artesian Basin : le Carpentaria Basin, le Eromanga Basin et le Surat Basin.
Lightning Ridge est connu pour ces squelettes transformés en opale dont Pandora qui provient de l'épaule d'un plésiosaure.
- Au Mexique : San Juan del Rio découvert en 1855.
- Aux États-Unis : Virgin Valley (Nevada) et Opal Butte.
- Autres gisements (non exhaustif) : Brésil, Éthiopie, Indonésie, Honduras, Slovaquie.
Les plus grosses opales
- La plus grosse opale qualité gemme au monde pèse 4,72 kg
- La Jupiter Five : 5 kg, le plus gros morceau d'opale non travaillé
- Persephone : opale polie.
Gemmologie
Opales artificielles
On peut donner un aspect opalescent à un matériau transparent en formant des petites paillettes ou des bulles, qui vont créer le même phénomène de diffraction (voir l'article Réseau de diffraction).
La réaction chimique de Stöber permet de produire des suspensions de billes de silice d'un diamètre de quelques centaines de nanomètres. Ces suspensions donnent des opales par simple décantation suivie d'un chauffage à 945 °C pendant quelques heures. Les opales obtenues sont laiteuses.
- Dans la verrerie, on peut utiliser un verre contenant du fluor. Lors de la solidification, il va se former des précipités de fluorure de sodium (NaF) et de fluorine (CaF2). Ces particules font moins de 0,5 µm de diamètre, et représentent typiquement 5 à 7 % du volume total[17].
- Après la fermeture de Gilson qui en a été le pionnier, les seuls producteurs d'opale synthétique sont Kyocera d'Inamori et Chatham Created Gems de San Francisco. L'opale synthétique présente des champs de couleur plus grands, à bords irréguliers et des couleurs plus vives, mais ce n'est pas toujours évident. On y voit aussi des strates par transparence, qui n'existent pas dans les opales naturelles.
- la fluorescence et la phosphorescence de certaines opales sont de bon critères de reconnaissance des opales naturelles.
Terminologie
l'opale-AG n'est pas une pierre précieuse, comme son étymologie le suggère mais une pierre fine.
- « BLUE OPAL» désigne en fait la lazulite (Phosphate de magnésium et de fer).
- « OPALE CELESTE », « OPALE DE CEYLAN » ou « OPALE CELESTE » désigne en fait une Pierre de Lune.
- « OPALE CHINOISE » désigne une calcédoine.
- « OPALE NOIRE » désigne un doublet fait d’opale blanche collée sur onyx.
Toutes ces terminologies sont interdites par le C.I.B.J.O (Word jewellery confederation).
Liens externes
Références
- ↑ American Mineralogist 92 (2007) 1325.
- ↑ Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle: Volume 31, Par Jacques Eustache de Sève.1819. P.211
- ↑ Esquisses critiques Par Pierre Lièvre 1921 P.192
- ↑ Jones, J.B. and E.R. Segnit (1971), The nature of opal. I Nomenclature and constituent phases. Journal of the Geological Society of Australia: 18: 57-68
- ↑ An index of mineral species & varieties arranged chemically 1955, Par Max Hutchinson Hey, British Museum (Natural History). Dept. of Mineralogy
- ↑ Traité de minéralogie, Volume 3 Par Armand Dufrénoy 1856
- ↑ Aichhorn: Wiener Ztg., Abendbl., 11.07.1860
- ↑ Histoire naturelle des minéraux - Page 598 1785
- ↑ The Edinburgh new philosophical journal - Page 263 1827
- ↑ Théorie de la terre, Volume 2. Par Jean-Claude de La Métherie, 1797.
- ↑ Bulletin de la Société geologique de France Tome 12 Paris 1841 - Page 19
- ↑ Dictionnaire de minéralogie, de géologie, et de métallurgie Par Henri Landrin 1852
- ↑ Les méthodes de synthèse en minéralogie: cours professé au Muséum Par Stanislas Meunier 1891
- ↑ E.F.Glocker (1847) Gen. Spec. Min. Sec. Ord. Nat. Dig. Synopsis p.131
- ↑ Traité élémentaire de minéralogie, Volume 2 Par François Sulpice Beudant
- ↑ Le gypse de Paris et les minéraux qui l'accompagnent: (première contribution à la minéralogie du bassin de Paris) Alfred Larcoix 1897
- ↑ Encyclopedia of Chemical Technology, Kirk-Othmer, 1980
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