- IG Farben Agfa
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Interessengemeinschaft Farbenindustrie
Logo de I.G. Farbenindustrie AGCréation 1925 Disparition 1952 Forme juridique Société anonyme Siège social Francfort-sur-le-Main Activité(s) Produits chimiques
Raffinage du pétrolemodifier L'abréviation IG Farben désigne la société allemande fondée le 1er janvier 1925 sous le nom de IG-Farbenindustrie AG[note 1], un « groupement d'intérêt économique » (GIE). Le premier GIE (aussi appelé la « petite IG », par opposition à l’IG de 1925) a été fondé en 1905, par rapprochement concerté des sociétés chimiques BASF, Bayer et Agfa. Un conseil de gestion commun fut créé, mais chacune des sociétés conserva son identité propre.
IG Farben produisit de nombreux produits chimiques : ammoniac synthétique (duquel étaient dérivés des engrais azotés et des explosifs), essence synthétique, médicaments, colorants, plastiques, caoutchouc synthétique, pellicule photographique, engrais, textiles.
Sommaire
Historique
La défaite de l'Allemagne après la Première Guerre mondiale porte un coup très rude à l’industrie chimique allemande, car les Alliés confisquent tous ses actifs à l’étranger. Afin de faciliter et d’accélérer le retour de celle-ci sur la scène mondiale, six grandes sociétés chimiques décident de fusionner :
- les trois sociétés de la « petite IG » (BASF, Bayer et Agfa) ;
- Meister Lucius et Brüning/Höchst ;
- Griesheim Elektron ;
- Weiler ter Meer.
Juridiquement, il s’agit d’une « fusion-acquisition », où la BASF joue le rôle de la société acquérante en procédant à une augmentation de capital. Le siège de la nouvelle société fut établi à Francfort-sur-le-Main. La marque Bayer désignait l’ensemble des médicaments d'IG Farben et la marque Agfa les produits photographiques (pellicules, appareils photos, optique).
De 1925 à 1939, IG Farben va devenir un empire industriel de tout premier plan. Grâce à un important groupe de recherche et de nombreux partenariats (en particulier avec la Standard Oil américaine), elle a mis au point plusieurs procédés industriels très importants conduisant à de nouveaux produits :
- synthèse de l’ammoniac ;
- synthèse du méthanol ;
- caoutchouc synthétique ;
- plastiques ;
- textiles synthétiques ;
- antibiotiques ;
- essences synthétiques (à partir du charbon) ;
- sarin.
Le premier président du directoire d'IG Farben fut Carl Bosch, jusqu’à sa mort en 1940. Hermann Schmitz, le directeur financier, lui succéda jusqu’en 1945.
En 1939, IG Farben profite de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne pour acquérir la totalité de son industrie chimique. Elle fera de même dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale, en particulier en France avec la création de la société Francolor (filiale à 51% d'IG Farben). À partir de 1941, elle construisit à Auschwitz une usine d’essence synthétique et de caoutchouc, en employant du personnel en provenance du camp de déportation voisin.
De plus, l’une de ses filiales, la Degesch, va être amenée à fabriquer le gaz Zyklon B, qui sera utilisé par les nazis dans les chambres à gaz de certains camps d’extermination. Pour satisfaire à la demande grandissante de main-d'œuvre, la société exploita aussi des travailleurs forcés dans plusieurs camps de travail. Au faîte de sa puissance, le conglomérat employa environ 190 000 personnes, dont 80 000 travailleurs forcés.
Les dirigeants d’IG Farben seront jugés par un tribunal américain en 1947 à Nüremberg ; certains seront reconnus coupables de crimes de guerre et condamnés à des peines de prison. La société sera dissoute par décret en août 1950, et démantelée en 1952 en 12 sociétés héritières, dont Agfa, BASF, Hoechst, Bayer AG et Dynamit Nobel. Une nouvelle société, IG Farben in Abwicklung (« IG Farben en dissolution »), est créée afin de régler des contentieux juridiques en cours. Celle-ci sera dissoute en 2003.
Le siège social d’IG Farben fut construit à Francfort par l'architecte Hans Poelzig et était, en son temps, le bâtiment le plus moderne d'Europe. Il fut récupéré intact par les Américains en 1945, et il abrita jusqu’à la chute du Mur de Berlin le quartier général des forces américaines en Allemagne. Après leur départ, il a été entièrement rénové et transformé en un campus universitaire (Université Johann Wolfgang Goethe).
Une controverse existe, relative à l'implication de Wall Street dans la direction de l'entreprise : plusieurs hommes d'affaires américains, dont Edsel Ford, Henry Ford, Walter Teagle, C.E. Mitchell, Paul Warburg et W.E. Weiss, ont joué un rôle essentiel dans le développement d'IG Farben[1].
Bibliographie
- Peter Hayes, Industry and Ideology, IG Farben in the Nazi Era, Cambridge university press, 1987
- Gottfried Plumpe, Die IG Farbenindustrie AG, Duncker & Humblot, 1990
- Heike Drummer, Jutta Zwilling, Von der Grüneburg zum Campus Westend, 2007
- Jean-Philippe Massoubre, Histoire de l'IG Farben (1905 - 1952), L'Harmattan, 2008
Notes et références
- Notes
- ↑ IG-Farbenindustrie AG s'écrit au long Interessengemeinschaft Farbenindustrie Aktien Gesellschaft :
- Interessengemeinschaft : « Groupement d'intérêt économique »
- Farbenindustrie : « industrie des couleurs »
- Aktien Gesellschaft : « société par actions »
- Références
- ↑ (en) Anthony C. Sutton, The Empire of I.G. Farben
Articles connexes
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