- Histoire de la Picardie
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L'histoire de la Picardie est très ancienne puisque d'importants vestiges des époques les plus reculées de la préhistoire y ont été découverts : l'Abbevillien et l'Acheuléen tirant leurs noms de sites picards.
L'historien Jules Michelet a dit : « L'histoire de France semble entassée en Picardie. »
Sommaire
Préhistoire
La présence d'hommes pré-néandertaliens il y a 450 à 300 000 ans est attestée dans la Somme grâce à des fouilles réalisées à Amiens (quartier Saint-Acheul) et à Cagny, village voisin.
Remontant à plus de 14 à 15 000 ans, un campement saisonnier de chasseurs de rennes, des hommes modernes dits de Cro-Magnon, a été découvert à Verberie, à proximité de Compiègne (Oise).
Au troisième millénaire avant notre ère, la sépulture mégalithique collective de La Chaussée-Tirancourt (Somme), constituée de grandes dalles de grès, accueille en plusieurs siècles d'utilisation près de 350 défunts et constitue l'un des vestiges de cette nature les plus importants d'Europe. À cette époque, la Picardie est parsemée de villages réunissant au plus quelques maisons rectangulaires de bois et de terre de 10 à 40 m de long, d'une architecture simple mais efficace.
Antiquité
Dès le IIIe siècle avant notre ère, la Picardie est partagée entre plusieurs peuples celtiques : Ambiens, Bellovaques, Suessions et Viromanduens. Ces populations exploitent densément le territoire, avec l'implantation d'un réseau de fermes. À partir du IIe s. av J.-C., de nombreux oppida sont fondés : Vermand, Pommiers, La Chaussée-Tirancourt, Villeneuve-Saint-Germain, Gournay-sur-Aronde, Condé-Variscourt etc. C'est aux Belges, installés sur le territoire des armoricains vaincus, que l'on attribue l'aménagement du trophée et du sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre (Somme) où s'entassent des milliers d'ossements humains.
Moyen Âge
Article détaillé : L'Aisne au Moyen Âge.Au haut Moyen Age, en 600 au plus tard, est constitué dans la région entre Oise et Manche le duché mérovingien du Dentelin.
La Picardie du Moyen Âge connaît une expansion économique importante, fondée sur une modernisation de son agriculture. Trois facteurs clefs sont à l'origine de ce développement :
- La généralisation d'un outillage en fer nécessaire pour la culture des champs ayant une terre riche mais lourde (d'où une installation importante en Picardie de « fèvres[1] », les forgerons[2]), qui donneront leur nom à de nombreuses familles.
- L'apparition du collier pour les chevaux, permettant une plus grande efficacité pour l'utilisation de la charrue.
- L'assolement triennal, qui dure jusqu'à la révolution industrielle du XIX ème siècle.
Le mot « picard » ne semble avoir été employé qu'à partir du XIIe siècle pour désigner les habitants des régions situées au nord de Paris qui ne parlaient pas le flamand : c'est ainsi que des villes telles qu'Arras, Boulogne, Calais, Cambrai ou Tournai étaient considérées comme « picardes ».
La féodalité
D'après René de Belleval, on compterait une cinquantaine de feudataires et plus d'une centaine d'arrière-fiefs rien que dans le Pays de Somme[3], les comtes de Montreuil (future Maison de Ponthieu contrôlent la côte maritime, les comtes de Vermandois contrôlent l'Amiénois et le Vermandois[4], la maison de Clermont-en-Beauvaisis et celle des comtes de Soissons contrôlent le sud de la Picardie ; en second ordre, la maison d'Abbeville et de Mons-Boubert, la maison de Breteuil, les sires de Coucy, les sires de Picquigny, les sires de Vismes, de Cambron, d'Albert, et autres[5].
Époque moderne
Pendant près de deux siècles, de la mort de Charles le Téméraire au traité des Pyrénées, soit entre 1477 et 1659, la Picardie a constitué une province frontière de la France. On distinguait alors la Basse-Picardie (Calaisis, Boulonnais, Ponthieu, Marquenterre, Vimeu) et la Haute-Picardie (Amiénois, Santerre, Vermandois, Thiérache).
Lors de la création des départements, en 1790, la majeure partie des régions de la Picardie forma le département de la Somme, le reste étant partagé entre les départements de l’Aisne (Thiérache et partie du Vermandois), de l’Oise (parties de l’Amiénois et du Santerre) et du Pas-de-Calais (Boulonnais, Calaisis, parties du Ponthieu et du Marquenterre).
La Picardie se compose de plusieurs sous-régions, qui étaient des comtés, vicomtés ou bailliage et sénéchaussée.
Histoire contemporaine
Article détaillé : Bataille de la Somme.Notes et références
- Picardie, Christine Bonneton, 2003, p. 17 Éric Blanchegorge, Yvan Brohard et al.,
- Le nom de famille Forgeron
- Histoire du département de la Somme
- René de Belleval, Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, 1861
- Lucien Groué, Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie - Aux confins de la Picardie et de la Normandie, 1858, p. 95
Annexes
Bibliographie
- Éric Blanchegorge, Yvan Brohard, Olivier Engelaere, Jean Estienne, Fabienne Gégou, Michel Gilloire, Jacques Guignet, Jean-Marc Hoeblich, Jean-François Leblond et Vincent Trelcat, Picardie, Bonneton, Paris, 2003, 320 p.
Articles connexes
Catégories :- Histoire des régions de France
- Picardie
- Histoire de la Somme
- Histoire de l'Oise
- Histoire de l'Aisne
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