- Général Massu
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Jacques Massu
Jacques Massu Naissance 5 mai 1908
Châlons-sur-Marne, FranceDécès 26 octobre 2002 (à 94 ans)
Conflans-sur-Loing, FranceOrigine France Allégeance Armée française - FFL Arme Troupe aéroportée Grade Général d'armée Service 1928 - 1969 Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Guerre d'AlgérieCommandement Forces françaises en Allemagne Faits d’armes Forces françaises libres
Bataille de Normandie
Libération de Paris
Libération de StrasbourgDistinctions Grand Croix de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre de TOE
Croix de la Valeur MilitaireAutres fonctions Gouverneur militaire de Metz Jacques Massu, général français, né le 5 mai 1908 à Châlons-sur-Marne, mort le 26 octobre 2002 à Conflans-sur-Loing était un militaire français, compagnon de la Libération et ancien commandant en chef des Forces françaises en Allemagne. Il s'illustra notamment dans la colonne Leclerc et la 2e DB, durant la Seconde Guerre mondiale ainsi que durant les guerres d'Indochine et de l'Algérie, où il ordonne et défend l'usage de la torture[1].
Sommaire
Origines et études
Arrière-petit-neveu du maréchal Ney, Jacques Massu est né à Chalons-sur-Marne dans une famille d'officiers militaires français. Il fait ses études au Lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris, au collège libre de Gien (1919-1925) et au Prytanée national militaire (1926-1928). Entré à l'école militaire de Saint-Cyr, il en sort sous-lieutenant (promotion maréchal Foch) en 1930 et commence sa carrière militaire comme officier d'infanterie coloniale dans les colonies françaises du Maroc, du Togo et du Tchad.
Seconde Guerre mondiale
Il est officier en Afrique équatoriale, à la tête de la 3e compagnie du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad et de la subdivision militaire du Tibesti, quand en juin 1940, le capitaine Massu répond à l'appel du 18 juin du général de Gaulle et rejoint la France libre, au côté du gouveneur Félix Eboué.
Il participe à la bataille du Fezzan avec la colonne Leclerc. Méhariste au Tibesti, il a transformé son « vaisseau du désert » en « pétrolier » pour un rendez-vous de ravitaillement avec les camions de Bagnold du Long Range Desert Group qui prenaient les FFL de Leclerc comme passagers.
En 1941, il est à la tête du bataillon de marche du Tchad. Comme lieutenant-colonel à la 2e D.B. il participe aux batailles du théâtre de l'ouest européen qui le mène au coeur de l'Allemagne nazie après avoir participé à la libération de Paris en août 1944.
Guerre d'Indochine
En septembre 1945, le lieutenant-colonel Massu est placé à la tête du détachement précurseur qui débarque à Saigon et participe au dégagement de la ville et du sud de l'Indochine. Le 19 décembre 1946, le Viêt-minh s'empare d'Hanoï. Le général Leclerc envoie alors au Tonkin le groupement du colonel Massu qui reprend la ville à l'issue d'une action très brutale. Il inflige de lourdes pertes au Viêt-minh qui ne pouvait lutter contre une troupe parfaitement aguerrie par les campagnes antérieures, les soldats ayant pour la plupart déjà combattu au sein des FFL (Forces Françaises Libres) ou de l'Armée de la Libération, durant la Seconde Guerre Mondiale. L'empereur Bao Dai avait exigé de Leclerc que le groupement Massu fut renvoyé à Saïgon et que le colonel - qui ne s'était pas embarrassé de faire des prisonniers - fut immédiatement rapatrié en France [2].
Afrique du Nord
Il quitte l'Indochine pour devenir parachutiste. Il prend d'abord la tête de la demi brigade coloniale de commandos parachutistes en Bretagne de 1947 à 1949, puis, en juin 1955, devenu général de brigade, il commande le groupe parachutiste d'intervention puis en 1956 la 10e division parachutiste, connue par la suite sous le nom de division Massu avec laquelle il débarque le 6 novembre 1956 à Port-Saïd (Égypte), lors de l'opération de Suez. Après avoir pris la ville, il combat au côté des Britanniques qu'il rejoint pour prendre Ismaïlia. L'opération tourne court suite au rappel des troupes par les gouvernements français et britanniques.
Il est alors affecté avec la 10ème division en Algérie. Le 7 janvier 1957, le ministre résident dans la colonie française, Robert Lacoste, confie tous les pouvoirs de police à l'armée afin de faire cesser l'offensive du FLN dans la capitale algérienne (des attentats à la bombe dans des lieux publics ont fait des dizaines de morts et de blessés). Les quatre régiments de la 10e division parachutiste quadrillent alors la ville, employant tous les moyens pour dépister les poseurs de bombes et trouver leurs caches. C'est la bataille d'Alger qu'il remporte avec des méthodes brutales, parmi lesquelles la torture systématique[réf. nécessaire]. Le général Massu fait lui-même l'expérience de la gégène[3].
Le 13 mai 1958 des manifestations éclatent en Algérie française suite à l'exécution de trois soldats français par le FLN. Suite à l'invasion par la foule du siège du gouvernement général, Massu est le seul, grâce à sa popularité, à pouvoir se faire entendre. Faute de pouvoir enrayer le mouvement, il en prend la tête et fonde un comité de salut public dont il se nomme président[3] et qui exige du président René Coty la création d'un gouvernement de salut public. Cet épisode du Putsch d'Alger incitera au retour du Général de Gaulle au pouvoir afin de mettre fin à la crise de mai 1958.
En juillet 1958 Jacques Massu reçoit ses étoiles de général de division et prend, en décembre, la tête du corps d'armée d'Alger en exerçant simultanément les fonctions de préfet régional pour l'Algérois.
Ayant critiqué la politique du président de la République en Algérie, dans une interview accordée au Süddeutsche Zeitung de Munich, il est rappelé à Paris. Bien qu'il démente les propos tenus, il est démis de son poste de commandant du corps d'armée d'Alger en janvier 1960. La nouvelle provoque une réaction violente concrétisée par la semaine des barricades à Alger[3].
En 1962, il est nommé gouverneur militaire de Metz et commandant de la 6ème région militaire.
En mars 1966, il est nommé commandant en chef des Forces françaises en Allemagne, en résidence à Baden-Baden où, le 29 mai 1968, Charles de Gaulle viendra le consulter en pleine tourmente de mai 68. En juillet 1969, il quitte ses fonctions et entre dans le corps de réserve.
Polémiques
Jacques Massu a été accusé par d'anciens Combattants algériens, notamment Louisette Ighilahriz, d'avoir donné son aval aux pratiques de torture pendant la guerre d'Algérie et même d'y avoir participé. S'il a confirmé l'essentiel de ses précédentes déclarations quant aux pratiques et aux descriptions faites dans son livre La vraie bataille d'Alger, il a cependant démenti avoir été personnellement impliqué et admettait en 2000 « qu'on aurait pu s'en passer »[4]. La fin de la guerre d'Algérie a été suivie d'une large loi d'amnistie pour les actes commis en relation avec cette dernière, qu'ils soient du fait du FLN, de l'OAS ou des militaires français. Cette loi fut encore complétée en 1966, en juillet 1968 et en 1982.
Retraite
Vivant retiré, à partir de juillet 1969, en sa demeure gâtinaise de Conflans-sur-Loing, il consacra de nombreuses années à l'écriture de ses mémoires, avant de décéder le 26 octobre 2002 à 94 ans.
Vie privée
Jacques Massu a été marié à deux reprises. Il a eu trois enfants, dont une fille issue de son premier mariage (décédée du vivant de son père), et Malika et Rodolphe, adoptés lors de son séjour en Algérie.
Carrière militaire
- 1930 : Sous-lieutenant à sa sortie de Saint-Cyr
- 1932 : promu Lieutenant
- 1939 : promu Capitaine
- 1942 : promu Commandant
- 1944 : promu Lieutenant-colonel
- 1946 : promu Colonel
- 1955 : promu Général de brigade
- 1958 : promu Général de division
- 1963 : promu Général de corps d'armée
- 1966 : promu Général d'armée
Décorations
Intitulés
- Presidential Unit Citation (États-Unis)
- Grand Croix de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du 14 juillet 1941
- Croix de guerre 1939-1945 (huit citations)
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures (trois citations)
- Croix de la Valeur militaire (deux citations)
- Croix du Combattant
- Médaille Coloniale avec agrafes « Maroc », « Afrique française libre », « Fezzan », « Tunisie » et « Extrème-Orient »
- Distinguished Service Order (Grande-Bretagne)
- Grand Officier du Nichan el Anouar
- Grand Officier de l'Étoile noire du Bénin
- Grand Croix de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
Citations
- Charles de Gaulle, accueilli par Massu sur l'aéroport d'Alger : "Alors Massu, toujours aussi con ?"
- Réponse de Massu : "Toujours con, toujours gaulliste mon général..."
- "Je suis un soldat, j'obéis !"
Bibliographie
- Portrait du lieutenant Henri Leclerc de Hauteclocque, Ass. des anciens de la 2e DB, Paris 1969
- La vraie Bataille d'Alger, Plon, Evreux 1971
- Le Torrent et la Digue, Plon, Paris 1972
- Sept ans avec Leclerc, Plon, Paris 1974
- La Vérité sur Suez : 1956, Plon, Paris 1978
- L'Aventure Viêt-minh, Plon, Paris 1980
- Baden 68 : Souvenirs d'une fidélité gaulliste, Plon, Paris 1983
- À la découverte de leurs racines, tome I, chapitre le général Massu, de Joseph Valynseele et Denis Grando (L'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, 1988)
- Massu, le soldat méconnu, Paris, 1993
- Avec de Gaulle, Editions du Rocher, Paris, 1998
Lien externe
Notes et références
- ↑ Jacques Massu, La vraie Bataille d'Alger
- ↑ Général Aussaresses, Pour La France - Services Spéciaux 1942-1954, Editions du Rocher, Paris, 2001
- ↑ a , b et c Jean Planchais et Florence Beaugé, Jacques Massu le général repenti, article paru dans l'édition du Monde du 29 octobre 2002
- ↑ Encyclopédie Universalis
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