- Guerre des Mille Jours
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Guerre des Mille Jours
(Guerra de los Mil Días)
Enfants soldats lors de la guerre des Mille JoursInformations générales Date 17 octobre 1899 - 21 novembre 1902 Lieu Colombie, Panamá Issue Victoire du parti conservateur. Indépendance du Panamá. Belligérants Parti libéral Parti conservateur Commandants Rafael Uribe Uribe
Benjamín HerreraPróspero Pinzón
Ramón González Valencia
Pedro Nel Ospinamodifier Commencée en octobre 1899, la guerre des Mille Jours (guerra de los Mil Días en espagnol) fut le fruit de la rivalité entre les conservateurs et les libéraux en Colombie et opposa ainsi ces deux camps, les forces gouvernementales conservatrices étant bien mieux organisées et armées que leurs adversaires.
Cette guerre civile de grande ampleur, qui provoqua la création de nombreux fronts de guérilla, prit fin en 1902 après avoir causé la mort d’environ cent mille personnes, soit 3,5 % de la population de l’époque. De plus, la guerre amena la perte de la province de Panamá, suite à l’intervention des États-Unis, qui provoquèrent la sécession de ce territoire (devenu en 1903 un État indépendant), afin de pouvoir y creuser le canal qui allait relier l'Atlantique et le Pacifique.
Sommaire
Débuts d’une guerre civile inattendue et meurtrière
Depuis 1890, le pays connaît le boom caféier et, sous l'égide des conservateurs, les bases d'un État unitaire et centralisateur « de régénération et de paix scientifique » ont été mises en place. Cependant, les libéraux, mécontents de la constitution centralisatrice de 1886, vont s’engager dans l’épreuve de force militaire, trouvant comme prétexte la récession provoquée par l'effondrement temporaire des cours internationaux du café.
La date prévue pour le début de la guerre civile était le 20 octobre 1899. Cependant, en raison de l'imprudence de certains des généraux libéraux qui ont souhaité commencer la guerre plus tôt, elle a réellement débuté le 17 octobre. En effet, ce jour-là, le général Juan Francisco Gómez Pinzón se déclare en faveur de la guerre et affronte avec succès à San Gil les troupes du gouvernement dirigées par le capitaine Sanmiguel. Le lendemain, le gouvernement déclare l'ordre public troublé sur tout le territoire national et, à Bucaramanga, plus de mille volontaires des jeunesses libérales sont tuées à coups de baïonnettes[1].
La participation populaire est massive (paysans, citadins pauvres, artisans...), notamment lorsque la défaite des caudillos libéraux ouvre la voie à des guérillas plus radicales, incontrôlées. Ces guérillas sont par ailleurs souvent menées par « ceux d’en bas » qui ne respectent pas les ordres de leurs chefs. On assiste dès lors, par moments, à une dérive vers le banditisme. La guerre aurait ainsi fait entre cent mille et deux cent mille morts sur deux millions et demi d’habitants, en ignorant cependant la part prise par les épidémies et les disettes.
Les enjeux
L’enjeu du conflit dépasse nettement la question purement colombienne.
Tout d’abord, la lutte des libéraux trouve des échos dans les pays voisins. Des chefs d’État et des caudillos vénézuéliens y participent avec leurs troupes, la guerre se déplaçant parfois sur leur propre territoire. Des réseaux « Maceo », (du nom du héros de l’indépendance cubaine, Antonio Maceo), avec la participation des anciens combattants de l’île, relaient les libéraux colombiens. Leurs homologues nicaraguayens et équatoriens les soutiennent également. Les enjeux de la construction du canal de Panamá par les États-Unis et l’opposition des libéraux dans plusieurs pays ne sont pas étrangers à cette solidarité régionale. D’ailleurs, l’issue du conflit annonce la réussite des États-Unis à imposer leur projet de canal interocéanique dans la province du Panamá.
En 1901, ne voyant pas le bout du conflit, les dirigeants libéraux et conservateurs appellent à l’aide le gouvernement des États-Unis qui accepte d'intervenir à condition de soutenir le camp qui lui offrira les plus grandes perspectives dans la province colombienne de Panamá.[réf. nécessaire] En effet, Panamá est un point stratégique car c'est un isthme séparant l’océan Atlantique de l'océan Pacifique. Or, Washington a besoin d’un canal qui lui permette de déployer rapidement ses troupes et ses marchandises d’un océan à l’autre. La faction gouvernante accepte aussitôt le marché. Sans perdre de temps, les marines débarquent au Panamá et vont neutraliser les forces libérales.
Les traités
Finalement, un premier accord, le traité Neerlandia, est paraphé le 24 octobre 1902, mettant fin à cette guerre.
Le 21 novembre de la même année, l'armistice est signé sur le navire de guerre USS Wisconsin entre les libéraux avec le général Lucas Caballero Barrera et le colonel Eusebio A. Morales (qui représentait le général Benjamin Herrera et les conservateurs avec les généraux Víctor M. Salazar et Alfredo Vázquez Cobo. La guerre des Mille Jours voit ainsi la victoire du parti conservateur qui restera au pouvoir jusqu'en 1930.
Conséquences
Dès 1903, alors que le gouvernement colombien demande de meilleures compensations en échange du territoire où le canal doit être construit, il se voit traité avec mépris par les États-Unis. Theodore Roosevelt va reconnaître l'indépendance que le Panamá vient de proclamer, et envoie en appui la flotte américaine. Les travaux du canal vont alors démarrer, comme une étrange conclusion à la guerre puisque la lutte pour le canal se solde par la défaite régionale des libéraux et le montage d’un État panaméen formellement indépendant. À la suite de ce conflit, la Colombie perdit ainsi un accès important au commerce maritime. C'est alors que l'influence des États-Unis dans la politique intérieure du pays se fera de plus en plus sentir.
Bilan
Bilan humain
Bilan économique
Ces Colombiennes qui ont combattu
On commence à découvrir l'existence des femmes colombiennes qui ont participé à la guerre des Mille Jours en tant que combattantes des groupes de guérilla libéraux.
La plupart de ces femmes appartenait aux couches de population modestes, et, bien que nombre d'entre elles aient incorporé les troupes pour des motifs affectifs, il ne faut pas perdre de vue que d'autres décidèrent aussi de le faire librement et pour des raisons politiques. Elles ont porté des armes et ont monté à cheval ; certaines ont même accédé au grade de capitaine.
Mais, lorsque le gouvernement colombien a décidé de donner une pension aux combattants de la guerre des Mille Jours, les femmes qui avaient combattu au même plan que les hommes n'ont pas eu le droit d'en bénéficier, sous prétexte qu'elles n'avaient pas le statut de citoyennes[2]. En effet, le droit de vote des femmes en Colombie ne sera instauré qu'en 1954.
Annexes
Liens externes
- (es)rincondelvago.com la guerra de los mil dias.
- (es)cucutanuestra.com - guerra de los mil dias, Cucuta.
- (es)La Guerra de los mil días
- (es)Alfredo Camelo, La tragedia de la Guerra de los Mil Días y la Secesión de Panamá
Références
- (es)Antonio Vélez Ocampo, « Guerra de los mil días », Bibliothèque Luis Ángel Arango, 2005. Consulté le 30 mai 2011
- (es) Héroïnes des révolutions colombiennes
Catégorie :- Guerre civile en Colombie
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