- Reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade
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La reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade en 1815–1816 est un épisode des guerres d'indépendance en Amérique du Sud. Peu après la fin des guerres napoléoniennes, Ferdinand VII, tout juste de retour sur le trône d'Espagne, décide de l'envoi de troupes afin de reprendre la majorité des colonies sud-américaines, qui avaient crée des juntes auntonomes ainsi que des États indépendants.
Sommaire
Le corps expéditionnaire et la campagne
En 1815, l'Espagne envoie vers ses colonies sécessionnistes le plus grand corps expéditionnaire jamais envoyé à l'époque aux Amériques. Le colonel Pablo Morillo, un vétéran de la lutte espagnole contre les Français, est choisi pour la commander. L'ensemble des forces équivalait environ à 10 000 hommes et 60 bateaux. À l'origine, ils devaient marcher sur Montevideo, dans la Vice-royauté du Río de la Plata, mais il est rapidement décidé d'envoyer ces troupes dans la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade (de nos jours la Colombie, l'Équateur, le Panama) et le Venezuela.
Quittant le port de Cádiz le 17 février 1815, le contigent arrive initialement sur l'île Margarita en avril, où aucune résistance n'est rencontrée. Après avoir quitté l'île, les troupes de Morillo viennent renforcer les forces royalistes déjà présentes sur le territoire vénézuelien, en entrant dans Cumaná et Caracas en mai. Une petite partie du corps principal se met en route vers Panamá, tandis que le reste du contingent se dirige vers la ville côtière néo-grenadienne de Santa Marta qui était toujours sous contrôle royaliste.
Après avoir assuré le ravitaillement et reçu le soutien de volontaires à Santa Marta le 23 juillet, le corps expéditionnaire espagnol assiège Carthagène des Indes. Au terme d'un siège long de cinq mois, la ville fortifiée tombe en décembre 1815. En 1816, les efforts combinés des forces espagnoles et coloniales, partant d'un côté de Carthagène vers le sud et de l'autre des bastions royalistes de Quito, San Juan de Pasto et Popayán vers le nord, achèvent la reconquête de la Nouvelle-Grenade, symbolisée par la prise de Bogotá le 6 mai 1816. Un conseil de guerre permanent est mis en place afin de juger les personnes accusées de trahison et rébellion, provoquant l’exécution de plus d'une centaine de célèbres responsables républicains, notamment Jorge Tadeo Lozano, Francisco José de Caldas et José María Cabal. Les unités de l'armée républicaine de la Nouvelle-Grenade sont incorporées dans l'armée royaliste et envoyées au Pérou.
Réactions des Républicains
En apprenant l'arrivée d'un corps expéditionnaire, les chefs républicains ont pris diverses positions. Les divisions internes, qui s'étaient développées durant les années précédentes de lutte, diminuent mais restent tout de même un obstacle important. Elles ont empêché un effort coordonné des différents camps, malgré les multiples tentatives d'unité, comme par exemple la constitution des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade. Un facteur significatif de la désunion est le refus des représentants du Royaume-Uni et des États-Unis de reconnaître ces pays et d'apporter une aide économique et militaire pour résister efficacement aux forces de Morillo. De plus, les provinces elles-mêmes ne se fournissent pas les unes aux autres l'aide nécessaire. Enfin, plusieurs personnalités républicaines, dont l'action et le charisme auraient été d'importance , décident de s'exiler, bien que d'autres chefs restent sur place et tentent de réorganiser les affaires politiques et militaires afin de faire face à la nouvelle menace.
À la suite des conflits internes dans la Nouvelle-Grenade, Simón Bolívar, qui avait agi sous l'autorité des Provinces Unies, quitte son commandement le 8 mai 1815, après avoir échoué à mater Carthagène en mars comme représailles pour ne pas lui avoir fourni hommes et armes. Bolívar se rend en Jamaïque puis à Haiti, une petite République qui s'est elle-même libérée de la domination française, où lui et d'autres chefs indépendantistes sont cordialement accueillis. La communauté grandissante en exil reçoit de l'argent, des armes et des volontaires du président haïtien Alexandre Pétion, et reprend la lutte pour l'indépendance dans les frontières lointaines de la Nouvelle Grenade et du Venezuela, où ils établissent des unités de guérilla avec les habitants. Elles constituent la base à partir de laquelle la lutte pour établir les Républiques se propage vers les autres régions d'Amérique du Sud sous contrôle espagnol.
Personnalités
- Policarpa Salavarrieta, née en 1795 à Guaduas, héroïne de la résistance colombienne face à la reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Spanish reconquest of New Granada » (voir la liste des auteurs)
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