Grande Loge nationale française

Grande Loge nationale française

La Grande Loge nationale française (GLNF) est une obédience maçonnique française fondée en 1913 et basée sur les préceptes dits de régularité proclamés par la Grande Loge unie d'Angleterre en 1929 (dont notamment la croyance en Dieu). C'était la seule obédience française qui appartienne, jusqu'en juillet 2011, au groupe de reconnaissance de la Grande Loge unie d'Angleterre et des principales Grandes Loges régulières d'Amérique du Nord. Elle n'est pas reconnue par les autres obédiences françaises.

C'est une obédience maçonnique différente de la Grande Loge de France, avec laquelle elle fut parfois confondue dans les médias.

Sommaire

Histoire

Pour comprendre l'histoire de la GLNF, il convient de remonter à la décision prise par la principale obédience maçonnique française, le Grand Orient de France, en 1877, dans le cadre de la Querelle du Grand Architecte de l'Univers:

Dans le contexte de la fin du Second Empire et du rétablissement d'un système républicain en France, l'Église catholique romaine, craignant de perdre à terme son statut privilégié de religion d'État, s'engageait de tout son poids dans les questions politiques et condamnait avec une égale vigueur la franc-maçonnerie et la République française. Ce conflit bouleversa l'équilibre idéologique des loges: les catholiques pratiquants et les royalistes se tenant désormais à l'écart des loges, celles-ci devinrent assez rapidement républicaines et anticléricales.

C'est dans ce climat passionné que le convent du GOdF supprima en 1877 de ses constitutions l'obligation de la croyance en Dieu. Le même convent supprima également l'obligation pour ses loges d'invoquer le Grand Architecte de l'Univers lors de l'ouverture de leurs travaux. Chaque Loge devenait ainsi libre de le faire, ou pas. La plupart d'entre elles décidèrent de ne plus le faire.

Ces décisions, ainsi que le soutien accordé par le Grand Orient de France à un régime républicain, furent très mal ressenties par la Grande Loge Unie d'Angleterre et par la plupart des autres obédiences, principalement dans l'Empire britannique. Toutefois, les évolutions politiques suivantes, et en particulier celles qui allaient donner naissance à l'Entente cordiale à l'approche de la première guerre mondiale, permirent pendant longtemps le maintien de relations amicales, exprimées notamment lors de la consécration à Londres sous la Grande Loge Unie d'Angleterre des loges "La France" et "l'Entente Cordiale"[1].

Cependant, différents membres du Grand Orient de France, et notamment Édouard de Ribaucourt (alors Vénérable pendant près de vingt ans de la loge Les Amis du Progrès) étaient en désaccord avec les positions antireligieuses de leur obédience. D'autres ne supportaient plus les diktats centralisateurs de cette Obédience. En 1911, Ribaucourt réveille à Paris la loge Le Centre des Amis pour laquelle il obtient une patente du G.O. qui lui permet de travailler au Rite écossais rectifié et d'utiliser l'invocation au Grand Architecte de l'Univers lors des tenues. En 1913, il reçoit une nouvelle version obligatoire des rituels où toutes les références au Grand Architecte de l'univers ont été soigneusement omises. Après de nombreuses négociations qui n'aboutirent pas, la rupture fut décidée[1].

La Loge "Le Centre des Amis" s'érige en Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et ses Colonies le 5 octobre 1913[2]. Puis, selon une lettre datée du 29 octobre 1913[1], « l'Anglaise 204 » de Bordeaux annonce son souhait de rejoindre la nouvelle obédience. L'annonce de la reconnaissance anglaise a lieu le le 3 décembre 1913 en tenue trimestrielle de Grande Loge au Freemason's hall. L'Anglaise 204 rejoint alors la GLNIRFC le 4 décembre (le lendemain de la reconnaissance par la Grande Loge Unie d'Angleterre)

Le 29 octobre 1948, l'obédience change de nom pour adopter le nom de Grande Loge Nationale Française. Elle demeure néanmoins marginale et n'est pas très représentative par son effectif, qui restera jusque dans les années 1960 essentiellement composé d'anglophones résidant en France.

Il fallut attendre l'année 1965 pour voir l'essor définitif de la GLNF. Une scission importante était intervenue en 1964 au sein de la Grande Loge de France à la suite d'un traité d'alliance conclu avec le Grand Orient de France. Au cours de cette crise, plusieurs centaines de francs-maçons - parmi lesquels une vingtaine de membres de L'Anglaise 204, qui avait rejoint la GLDF - quittèrent la Grande Loge de France pour rejoindre les rangs de la Grande Loge Nationale Française, lui permettant ainsi de dépasser les 4000 membres, de travailler au Rite écossais ancien et accepté et de fonder des Loges composées principalement de francophones.

Dans un mouvement inverse, il est arrivé à plusieurs reprises que des membres ou des loges de la GLNF, désireux d'autonomie vis-à-vis de la Grande Loge Unie d'Angleterre (GLUA) et de relations fraternelles avec le courant maçonnique majoritaire en France la quittent pour fonder de nouvelles obédiences. Ce fut le cas de la Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra[3] en 1958, de la Grande loge écossaise réformée et rectifiée d'Occitanie [4] en 1995, du Grand Prieuré des Gaules[5] en 2000, et en 2005 de la Grande Loge des Maçons Réguliers Francs et Accepté[6].

Liste des grands maîtres de la GLNF

  • Edouard de Ribaucourt : 1913 à 1919
  • Charles Barrois : 1919 à 1929
  • Henri de Mondehare : 1929 à 1933
  • Louis-Gabriel Jollois : 1933 à 1938
  • Marcel Vivrel : 1938 à 1947
  • Pierre Chéret : 1947 à 1958
  • Ernest Van Hecke : 1958 à 1971
  • Louis-Auguste Derosière : 1971 à 1980
  • Jean Mons : 1980 à 1989
  • André Roux : 1989 à 1992
  • Claude Charbonniaud : 1992 à 2001
  • Jean-Charles Foellner : 2001 à 2007
  • François Stifani : depuis 2007

Fonctionnement actuel

La GLNF est dirigée par un Grand Maître élu pour 5 ans renouvelable; il est assisté par un Député G.M. et plusieurs assistants G.M. choisis et nommés par le GM au sein d'un conclave appelé le Souverain Grand Comité[7]. À moins de changement, les seuls postes électifs sont celui du G.M et celui du Grand Trésorier. La GLNF a adopté un découpage territorial calqué sur le découpage administratif français en 32 régions ou provinces. Chaque région est dirigée par un G.M.Provincial, nommé par le G.M., lui aussi assisté par un Député GMP, deux ou plus assistants GMP ainsi qu'un Collège d'officiers Provinciaux. Leur mandat est également de cinq années.

Les rites

Lors de la création de la Grande Loge Nationale Française seuls deux rites étaient pratiqués, le Rite Émulation en Anglais et le Rite Ecossais Rectifié. Ceci fut le cas jusqu'en 1965, date à laquelle les rangs de la GLNF sont grossis en nombre par les membres dissidents de la Grande Loge de France. Il ne faut pas oublier que cette dernière obédience travaille au REAA, et que les membres ont aussitôt constitué de nouvelles loges de la GLNF qui ont commencé à travailler à ce rite ainsi qu'au rite Émulation en Français.

Il fallut ensuite attendre l'année 1979 pour voir apparaître, sous l'impulsion de Francs-maçons refusant de laisser ce rite historique au seul monopole du Grand Orient de France, les premières Loges travaillant au Rite Français, selon le Régulateur de 1801. Ce furent, respectivement, "Les Anciens Devoirs", No. 238, et "St Jean Chrisostome", No. 239, à l'Orient de Neuilly. La première Loge travaillant au Rite Français en province fut consacrée au Luc en Provence en juin 1980 sous le titre de loge "Le Bailli de Suffren n°254". Le premier maillet en a été tenu par le TRF J.C. Foellner, ancien GM de la GLNF.

Le 27 novembre 1983, après le démantèlement de la base de l'OTAN de Fontainebleau où une loge américaine pratiquait le Rite d'York américain, sous l'impulsion d'un de ses anciens Vénérable Maître s'étant installé pour sa retraite à Nice, la première Loge travaillant à ce Rite a été consacrée à l'Orient de Nice sous le titre de "Yorktown n° 350".

Un nombre croissant de loges travaillent désormais au Rite Standard d'Écosse, c'est-à-dire au Rite pratiqué dans les loges de la Grande Loge d'Écosse dont le siège est à Edinbourg.

La GLNF travaille à ces six Rites fondamentaux. La GLNF comprend actuellement 1635 Loges (décembre 2009) dont la répartition par rite est :

  • Rite Écossais Rectifié, 224 Loges soit 12,61 % de l’effectif,
  • Rite Émulation, 286 Loges soit 18,61 % de l’effectif,
  • Rite Écossais Ancien et Accepté, 692 Loges soit 46,60 % de l’effectif
  • Rite Français, 264 Loges soit 15,19 % de l’effectif,
  • Rite York, 77 Loges soit 4,26 % de l’effectif,
  • Rite Standard d’Écosse, 59 Loges soit 2,52 % de l’effectif,
  • Loges de Recherche, 20 Loges soit 0,13 %,
  • Loges de Bienfaisance, 13 Loges soit 0,09 %.

Développement et croissance

Après avoir été très minoritaire (moins de 4 000 membres) et composée principalement d'anglophones expatriés en France jusqu'à la fin des années 1960, la GLNF a connu depuis un développement très important au point de devenir la deuxième obédience française derrière le Grand Orient de France.

Ses effectifs sont ainsi passés de 6 000 au début des années 1970 à 35 000 en 2000, puis à 44 000, regroupés en plus de 1 400 loges, en 2011, avec un objectif annoncé de 50 000 en 2012[8].

Cette croissance extraordinaire et probablement unique au monde n'est pas sans soulever un certain nombre d'interrogations. En particulier, s'il est avéré qu'elle est en partie le résultat d'une politique de recrutement particulièrement active dans certaines de ses « provinces », des articles de presse posent régulièrement la question d'un processus de sélection des nouveaux membres éventuellement moins exigeants que dans d'autres obédiences. Les accusations d'affairisme attachées à l'obédience expliqueraient, notamment dans certaines provinces du sud de la France, des recrutements en nombre élevé et fondés sur d'autres critères que la recherche de la voie initiatique[9].

La question de la régularité

La "régularité" est un ensemble de critères qui définissent théoriquement la Maçonnerie traditionnelle[10].

En France au moins six obédiences répondent à ces critères[11].

Traditionnellement, la Grande Loge Unie d'Angleterre reconnait dans chaque pays les obédiences qu'elle a permis de fonder. L'obédience ainsi "reconnue" peut ensuite ouvrir le dialogue avec les obédiences locales, pré-existantes ou non, afin qu'elles soient aussi en amitié avec la Grande Loge Unie d'Angleterre[12].

Ce mouvement d'ouverture a eu par exemple lieu en Allemagne lors de la création de la GLAfAM, au nord des États-Unis entre les loges blanches et les loges Prince Hall, et plus récemment en Tchéquie par la fusion de la GL et du GO.

La GLNF insiste beaucoup sur le fait, essentiel à ses yeux, qu'elle est la seule obédience maçonnique française qui soit reconnue comme « régulière » par la Grande Loge Unie d'Angleterre et par le groupe des 196 autres Grandes Loges dont c'est le cas et qui constituent le courant le plus important numériquement ("mainstream") de la franc-maçonnerie mondiale, mais également le plus touché par une forte désaffection de ses membres (Grande-Bretagne et États-Unis).

Toutefois, en 2011, toutes les obédiences "régulières" européennes dont la Grande Loge Unie d'Angleterre [13]., la Grande Loge d’Écosse et la Grande Loge d'Irlande prennent leurs distances de la GLNF, interdisant par là même à ses membres de visiter ou recevoir des frères de la GLNF.

Il n'existe donc plus en France de Grande Loge en amitié avec la Grande Loge Unie d'Angleterre.

Anciens devoirs

Comme toutes les Grandes Loges reconnues par la Grande Loge Unie d'Angleterre ("UGLE" ou "GLUA"), elle souscrit sans réserve aux 8 "principes fondamentaux pour la reconnaissance d'une Grande Loge" édictée par celle-ci en 1929[14] et résume ses propres principes dans la "Règle en 12 points"[15] qu'elle a promulgué.

Parmi ces derniers points, elle insiste principalement sur la reconnaissance d'un Principe supérieur, créateur du Monde, appelé métaphoriquement Grand Architecte de l'Univers, sur l'interdiction de toutes controverses politiques ou religieuses dans le cadre de la Maçonnerie, sur l'existence d'une seule obédience régulière pratiquant uniquement les trois premiers degrés par état ou nation (ce que récuse la UGLE[16]), et sur l'absence de tous liens maçonniques avec des obédiences qu'elle ne reconnaît pas.

Elle exige de ses membres qu'ils aient "foi en Dieu" unique et révélé, celui-ci ne pouvant pas à ses yeux être un simple principe créateur ou n'importe quel "être suprême". En effet, et contrairement à certaines des autres obédiences reconnues par l'UGLE[17], elle condamne fermement le déisme, auquel elle reproche officiellement, notamment sur son site web[18], de générer "le relativisme, le syncrétisme, l'indifférentisme et l'agnosticisme". Cette position particulière n'est cependant pas partagée par la totalité de ses membres et il n'est pas impossible que la GLNF finisse à terme par assouplir ses positions sur ce sujet, dans une évolution comparable celle qui s'est produite dans les années 1980 au sein de la Grande Loge Unie d'Angleterre[19].

Régularité de la GLNF

Il fut parfois reproché à la GLNF de ne pas avoir attendu d'avoir regroupé trois loges comme l'aurait voulu la tradition maçonnique et comme l'exigèrent par la suite les "basic principles" anglais de 1929.

Cependant, Alec Mellor dans son "Dictionnaire de la Franc-maçonnerie et des Francs-maçons [20]." donne l'explication suivante:

«  Cette règle n'était pas encore admise aussi impérativement que de nos jours en 1913, date où deux loges seulement fondèrent la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière, premier nom de la Grande Loge Nationale Française. Aussi est-ce une mauvaise querelle que les obédiences irrégulières lui ont cherchée à cet égard. Au demeurant, eût-elle été constituée irrégulièrement - ce qui n'est pas le cas -, la reconnaissance ultérieure de l'obédience nouvelle par la Grande Loge Unie d'Angleterre doit être tenue comme ayant couvert l'Irrégularité et fait rétroagir la régularité de la date de la fondation. »

Indépendance vis-à-vis des systèmes de hauts-grades

Un des points essentiels de la "régularité" est celui de l'indépendance de la Grande Loge qui administre dans le respect du corpus spirituel de chaque Rite les trois premiers degrés de la franc-maçonnerie, au regard des organisations de "hauts-grades" complémentaires.

Les Loges des trois premiers degrés, appelées quel que soit leur Rite "Loges Bleues" ou "Loges symboliques", sont invariablement placées sous l'autorité administrative du Grand Maître de l'Obédience. Les ateliers supérieurs, également appelés Loges de Perfection, suivent une progression propre à leurs Rites respectifs. A cet égard, le Suprême conseil pour le REAA, le Grand Prieuré Rectifié de France pour le RER, le Grand Chapitre de l'Arche Royale pour la France pour le rite Émulation et le Grand Chapitre Français pour le rite Français, ont chacun leurs propres structures et leur propre hiérarchie indépendante, garantes du corpus spirituel de chaque Rite.

Relations avec les autres obédiences françaises

La GLNF ne participe pas à la réunion d'obédiences groupées sous la dénomination "La Maçonnerie Française" qui regroupe les 9 principales obédiences françaises autour du centre de recherche de l'Institut Maçonnique de France, du Salon du Livre Maçonnique et d'autres manifestations et colloques. En revanche, il lui arrive de participer, au cas par cas, à certaines autres manifestations. Ce fut le cas par exemple à l'occasion de l'exposition maçonnique de Tours, en 1997.

Afin d'éviter de recevoir de part et d'autres des membres exclus des autres obédiences françaises à la suite d'affaires judiciaires, le GLNF a mis en place en 2002 des accords administratifs avec le GODF et la GLDF (sans qu'il y ait pour autant reconnaissance au sens maçonnique) afin de faciliter les échanges d'informations sur les membres radiés.

Critiques

La GLNF a fait face à diverses critiques au cours de son histoire:

Soupçons d "affairisme"

À la fin des années 1990 la GLNF a été particulièrement secouée par un certain nombre d'affaires politico-financières (affaire des HLM de Paris, affaire des HLM des Hauts-de-Seine, affaire de la DCN de Toulon, affaires du tribunal de Nice), qui affectèrent également à un degré moindre des membres d'autres obédiences[21].

À la suite de ces scandales, la GLNF a affirmé avoir fait un certain ménage interne et recentré ses activités autour de ses préoccupations spirituelles et de l'interdiction traditionnelle des débats politiques ou religieux en loge[réf. souhaitée].

Utilisation de fichiers

Alain Bartoli, membre de la loge « Lympia 72 » de l'obédience a reconnu avoir effectué des recherches nominatives dans le Système de traitement des infractions constatées sur ordre du grand maître provincial de la GLNF, Bernard Merolli. Selon Bartoli, il vérifait la présence d'un casier judiciaire des postulants francs-maçons. Le grand maître Bernard Merolli a démenti cette affirmation, n'y voyant qu'une initiative personnelle de Bartoli[22].

GLNF et les dirigeants de pays en voie de développement francophones

Par ailleurs, la GLNF reconnaît la Grande Loge du Congo et son grand-maître, Denis Sassou Nguesso, alors que ce dernier ne respecte pas les critères posés par la règle en 12 points de croyance en Dieu (Sassou N'Guesso s'étant toujours réclamé du marxisme) ou de bonne réputation (celui-ci faisant l'objet d'une procédure de "crime contre l'humanité" en France du fait de son implication supposée dans des massacres au Congo Brazzaville).

Enfin, certains auteurs[Qui ?] lui ont également reproché sa reconnaissance de Omar Bongo comme Grand Maître de sa Grande Loge Nationale.

Crise de gouvernance

Depuis quelques années, une crise s'est développée au sein de la GLNF, principalement autour de la conception de la grande maîtrise exprimée par le nouveau grand maître, François Stifani, ainsi que des pratiques et des modalités de sa gouvernance.

En décembre 2009, plusieurs représentants provinciaux de la GLNF se sont exprimés ouvertement contre des dérives constatées dans ce domaine (allongement de 3 à 5 ans de la durée de mandat du grand maître sans concertation et acquisitions de biens mobiliers et immobiliers conséquents, communication externe inadéquate). Les mesures disciplinaires prises pour faire cesser et sanctionner ces critiques internes ont mis en évidence une absence de démocratie interne officiellement revendiquée et un mode de gouvernance dans lequel le grand-maître est élu ou réélu par un « Souverain grand comité» dont il a lui-même désigné préalablement les membres. Tout ceci a entrainé un profond malaise qui s'est diffusé à travers de nombreuses loges[23],[9].

La direction de la GLNF a décidé d'organiser le 16 octobre 2010 une assemblée générale « plurilocalisée » dont la légalité a été contestée. À la suite d'actions juridictionnelles de certains membres de l'association GLNF, des jugements du tribunal de grande instance de Paris ont été rendus dans un sens défavorable à la direction de l'obédience[24].

Les décisions rendues par les tribunaux portant injonction d'organiser une nouvelle assemblée générale mentionnant dans son ordre du jour la mise aux voix de la révocation du grand maître, président de l'association GLNF, ont conduit à la fin du mois de janvier 2011 à la démission du président et de l'ensemble du conseil d'administration de la GLNF, et à la désignation d'un administrateur judiciaire pour gérer les affaires courantes et organiser l'assemblée générale de l'association.

La forte médiatisation de la crise a entrainé depuis début 2011 la suspension des relations avec les proncipales obédiences "Regulières" européennes[25].

En juillet 2011, prenant acte de ces suspensions de reconnaissance, la Grande Loge Unie d'Angleterre a dans un premier temps demandé à ses membres de ne plus fréquenter les loges de la GLNF et a finalement annoncé le 19/7/2011 la suspension de ses relations: "Grande Loge Nationale Française : please note that with effect from 19 July 2011 relations have been suspended."[13]

Annexes

Bibliographie

  • Jean E. Murat, La Grande Loge Nationale Française, Presses Universitaires de France, collection Que sais-je?, Paris, deuxième édition corrigée : juin 2009, (ISBN 978-2-13-057388-3)
  • Alec Mellor, La Grande Loge Nationale Française - Histoire de la Franc-maçonnerie régulière - ses principes, ses structures, ID première, Collection Gislebertus, Allerey-su-Saône, 1993, (ISBN 2-910251-00-4)
  • Anonyme, Histoire de la Grande Loge Nationale Française 1913-1963, Jubilé de la Maçonnerie régulière en France, Paris, Dépôt légal no 285, 4e Trimestre 1963
  • Daniel Ligou (sous la direction de), Histoire des Francs-Maçons en France, Tome 2 1815-2000, Privat, Toulouse, 2000, (ISBN 2-7089-6839-4)
  • Daniel Ligou, Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, PUF, 2006
  • Roger Dachez, Histoire de la franc-maçonnerie française, PUF, Paris, 2003, (ISBN 2-13-053539-9)
  • Gilbert Garibal, Être franc-maçon aujourd'hui, Marabout, Alleur (Belgique), 1994, (ISBN 2-501-02029-4)
  • Michel Brodsky, Encyclopédie de la franc-maçonnerie, Le Livre de Poche, 2008 (ISBN 978-2-253-13032-1).
    Article « Grande Loge nationale française»
     

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. a, b et c Brodsky 2008
  2. Cf Ligou, Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie
  3. Grande Loge Traditionnelle et Symbolique-Opéra http://www.gltso.org/
  4. Grande loge écossaise réformée et rectifiée d'Occitanie http://www.rite-ecossais-rectifie.org/la-grande-loge
  5. Grand Prieuré des Gaulles http://www.gpdg.org/
  6. http://www.rgle.org.uk/MHC_France.htm
  7. http://www.glnf.asso.fr/page.asp?arb_n_id=151
  8. Site officiel
  9. a et b Voir notamment: Sylvain Courage, « Crise de nerfs à la GLNF: Les combines des grands maîtres », dans Le nouvel Observateur, no 2412, janvier 2011 .
  10. http://www.fm-fr.org/Editoriaux/La-Ma%C3%A7onnerie-traditionnelle-existe-t-elle-encore.html
  11. http://www.fm-fr.org/Les-Ob%C3%A9diences-Traditionnelles/
  12. http://www.ugle.org.uk/static/news/european-speech.htm
  13. a et b http://www.ugle.org.uk/about-ugle/recognised-foreign-grand-lodges/
  14. Voir le texte dans l'article "Grande Loge unie d'Angleterre"
  15. Voir le texte sur le site de la GLNF:http://www.glnf.asso.fr/glnf.asp?id=64
  16. Point de la UGLE sur la liberté de reconnaitre plusieurs obédiences par pays ou régions http://www.ugle.org.uk/static/news/european-speech.htm
  17. Par exemple la Grande Loge Régulière de Belgique, ou certaines grandes loges des États-Unis.
  18. Article Théisme et Déisme sur le site officiel de la GLNF
  19. Voir l'article Grande Loge unie d'Angleterre.
  20. Voir Dictionnaires de la Franc-maçonnerie et des Francs-maçons, sous « Régularité », Alec Mellor, Belfond 1971-1979; 2005, p. 188 (ISBN 2-7144-4158-0).
  21. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-maitres-des-affaires_484842.html
  22. Le Parisien, Perquisition chez les francs-maçons niçois, Eric Giacometti, 01.11.2000
  23. http://www.hiram.be/GLNF-Les-mutins-s-organisent_a3132.html
  24. Compte-rendu de l'audience de référé du 29 décembre 2010 par le journaliste de l'Express François Koch
  25. http://www.granloggiaregolareitalia.org./download/COMUNICATO_GLNF.pdf

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