- Gordon Arnold Lonsdale
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Konon Molody
Konon Trofimovitch Molody Surnom alias Gordon Arnold Lonsdale, alias le nom de code "Ben", alais US Navy Commander Alec Johnson Naissance 17 janvier 1922
Moscou, RSFSRDécès 9 septembre 1970 (à 48 ans)
URSSOrigine RSFSR Allégeance Comité d'information près le Ministère des affaires étrangères d'URSS - MGB - KGB Arme Service des "illégaux" de l'espionnage extérieur soviétique Grade Colonel Service 1951 - 1970 Conflits Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale),Guerre Froide Commandement Rézidiente d'une Rézidientoura "illégale" du KGB, Réseau d'espions de Portland Distinctions Ordre du Drapeau rouge
Ordre de l'Étoile rouge
Ordre de la Guerre patriotique
1ère classe
2ème classe
de multiples médailles, dont
Médaille "Pour les mérites de guerre"
Médaille du Courage
l’insigne du membre émérite des organes de sécurité d’EtatAutres fonctions enseignant à l'Ecole du Drapeau rouge du KGB (1965-1970) Famille épouse - Galina, le fils Trophime né en 1958. Galina avait une fille d'un mariage précedent - Lisa. Image : Timbre soviétique de 1990 à l'effigie d’espion Konon Molody Konon Trofimovich Molody (en russe Конон Трофимович Молодый) (né le 17 janvier 1922 - mort le 9 septembre 1970), mieux connu en Occident comme Gordon Arnold Lonsdale, était un officier de carrière du Service des renseignements extérieurs du KGB soviétique, l'un des "illégaux" (agent secret sans couverture diplomatique) soviétiques les plus remarquables du XXe siècle, le chef du réseau d'espions d'Île de Portland au Royaume-Uni, ayant travaillé sous le nom de code "Ben". [1].
Biographie
Un homme de nulle part
Le 7 janvier 1961, les détectives du Département spécial de Scotland Yard sous la direction du commissaire de police (superintendant) George Gordon Smith ont arrêté à Londres cinq personnes, toutes faisant partie du réseau d'espions d’Île de Portland. L’une d’elles était un homme d'affaires canadien du nom de Gordon Lonsdale travaillant dans le commerce des juke-box, du bubble-gum et des machines à sous. Il voyageait souvent en Europe continentale, organisait beaucoup de fêtes et avait un grand nombre d'amies.
Le vrai Gordon Arnold Lonsdale
Gordon Arnold Lonsdale est né le 27 août 1924 dans le Cobalt, Ontario, Canada.
Son père, Emmanuel Jack Lonsdale, était un mineur et sa mère, Olga Elina Bousa, était une immigrante de la Finlande. Les Lonsdales s’étaient séparés en 1931 et une année plus tard Olga retourna avec son fils dans sa Finlande natale. Le jeune homme est supposé être mort vers 1943 à l'âge de 19 ans. Son identité usurpée avait permis aux soviétiques d’obtenir les papiers pour la réutilisation par leur agent secret Konon Molody.[2]
Il y a peu de doute que le Lonsdale né dans le Cobalt en 1924 n'était pas le Lonsdale arrêté à Londres en 1961 : celui-là avait été circoncis, le dernier ne l'était pas.
La jeunesse de l’espion
Konon Molody est né à Moscou en 1922, dans la famille d'un scientifique. Son père est mort en 1929 et sa mère Evdokia Molodaya (en russe Евдокия Константиновна Молодая) avait du mal à élever toute seule deux enfants.
À l'âge de 10-11 ans le garçon est envoyé vivre en Californie pour y vivre avec sa tante Tatiana Piankova (en russe Татьяна Константиновна Пьянкова) et apprendre l'anglais. [3]
L'adolescent parlant à la perfection l'américain est revenu en URSS en 1938 pour terminer ses études secondaires dans un lycée soviétique et y obtenir l'équivalent du bac.
La Grande guerre Patriotique
Suite de l'entrée de l'URSS le 22 juin 1941 dans la Seconde Guerre mondiale (voir détails Opération Barbarossa) contre le régime hitlérien et ses alliés, le jeune homme s'engage comme volontaire dans l'Armée rouge et suit avec gloire toute la campagne pour la finir à Berlin au grade militaire d'un officier subalterne lieutenant-en-chef.
Il a été décoré à plusieurs reprises y compris de: l'Ordre de l'Étoile rouge, l'Ordre de la Guerre patriotique (1ère et 2e classes), de multiples médailles, dont Médaille "Pour les mérites de guerre, Médaille du Courage.
Institut du commerce extérieur
Après la guerre il a suivi la formation à l'Institut du commerce extérieur près le ministère du commerce extérieur d'URSS où il a commencé d'apprendre le chinois. En juillet 1951 Konon a reçu le diplôme no 8103503 avec mentions.
Pendant ses études supérieures il a été repéré par le Ministère de la sécurité d'Etat - futur KGB pour devenir candidat aux éléments opérationnels dans le Service de l'espionnage extérieur soviétique.
Formation d'espion
En 1951 il est entré au service d'espionnage de l'URSS et y a suivi une formation d’espion dans le service des "illégaux". Il s'est marié à cette époque avec enseignante de la langue russe.[4]
Travail sous la direction de Wilhelm Fischer à New-York
Rapidement après la formation d'espion, le Soviétique Konon Molody, devenu un étranger sous un faux nom, a émigré, via l’Allemagne fédérale, aux USA où il a été placé sous le commandement secret du colonel Wilhelm Fischer, qui dirigeait un réseau d’illégaux (en russe: нелегальная резидентура) à New-York. Le jeune éclaireur Molody jouait le rôle subalterne et remplissait les tâches techniques dans la chasse secrète des nazis - criminels de guerre[5].
Début de la mission secrète autonome
En 1954, à bord d’un navire céréalier soviétique, Molody est parti illégalement pour le Canada où il a utilisé les vrais-faux papiers afin de se faire passer pour Gordon Arnold Lonsdale. Sur place le prétendu Lonsdale réussi à obtenir les vrais papiers canadiens y compris le passport authentique pour partir à l'étranger.
L'année suivante le faux canadien était dans la capitale britannique, en prenant les cours de chinois à l'École universitaire d'Études Orientales et africaines. Son plus grand soucis à cette époque était de cacher le fait qu'il parle déjà très bien cette langue.
Couverture : capitaliste – millionnaire et aristocrate
Molody-Lonsdale est entré dans le commerce en vendant et louant des juke-box, du bubble-gum et des machines à sous aux pubs, clubs et cafés. Cela l’amenait souvent en Europe continentale où il a pu recruter d'autres agents et monter des boîtes à lettres pour les communications secrètes.
Assez rapidement ses affaires deviennent très florissantes. Il crée plusieurs entreprises et devient vite un vrai capitaliste, possédant une fortune de plusieurs millions de livres sterling. En 1960 une de ses créations industrielles a reçu la médaille d'or à la foire européenne de Bruxelles. [6],[7]
Le faux canadien Gordon Lonsdale aurait été même anobli par la reine d’Angleterre et devenu Sir Gordon.
Épouse
Douze longues années, de 1952 à 1964, une petite femme, vivant en URSS avec sa mère et sa soeur, attendait dans une chambre d'un appartement communautaire au nord de Moscou son aristocrate et millionnaire de mari qui courrait les jupons en Angleterre pour consolider sa couverture de dandy. Elle s’appelait Galina Petrovna Péchikova (en russe Галина Петровна Пешикова) et était l'épouse légitime du vaillant éclaireur soviétique Konon Molody.
De rares lettres qu’elle recevait de lui avaient sur les enveloppes les caractères chinois. Même les gens de la famille ne savaient pas où il était en réalité : car afin de brouiller les pistes, y compris pour ses proches Konon Molody alias Gordon Lonsdale alias tovaritch "Ben" se trouvait au fin fond de la Chine profonde en train d’aider les camarades communistes de Mao Zedong dans la construction de la société meilleure.[8],[9]
Ils se voyaient quant même de temps en temps, en général dans les pays du Pacte de Varsovie et en cachette. C’est ainsi que leur fils Trophime a été conçu. Molody n’a pas assisté à l’accouchement. Lorsque Lonsdale a reçu un télégramme secret du Centre : "Trophime … 53 cm", il n’a même pas compris au début qu’il s’agissait de la naissance de son fils.
Mais jusqu’à son arrestation, le procès et la condamnation en 1961, la femme de Molody était persuadée que son mari était diplomate en Chine.
Le réseau d'espions d’Île de Portland
L'"illégal" Lonsdale-Molody, sous le nom de code "Ben", avait pour tâche principale le rôle de l’officier traitant d’une source anglaise recrutée auparavant par le KGB en Pologne communiste – le sujet de sa Majesté britannique en:Harry Houghton[10] considéré comme source de haute qualité et importance, nom de code "Le Chah".
L’ancien cryptographe au cabinet de l'attaché de l'Amirauté britannique près l'ambassade du Royaume-uni à Warszawa, suite aux problèmes d’alcoolisme, a été rapatrié en Angleterre et nommé dans un centre de recherches de la marine militaire britannique spécialisé en conception des sous-marins.
Molody alias Lonsdale s’était présenté à Houghton en tant qu’un US Navy Commander Alec Johnson. Houghton pensait travailler pour les services secrets amis américains qui, soit disant, voulaient ainsi vérifier la fiabilité des données de leurs alliés britanniques[11]
Houghton avait réussi à recruter à son tour sa copine en:Ethel Gee qui travaillait dans le laboratoire de photographie de la base navale[12]. Faisant les copies des blueprints dans le centre de Dessin technique des sous-marins, Gee en fabriquait une copie supplémentaire qu’elle sortait secrètement et passait discrètement à son copain Houghton.
Lorsque les soviétiques ont constaté l’importance et le volume des documents ainsi copiés ils ont transféré des États-Unis un couple américain des "illégaux" de Morris[13] et Léontine Cohen [14] sous les fausses identités néo-zélandaises de Peter et Helen Kroger qui s’occupaient de la miniaturisation des copies en faisant des Micropoints photos pour ensuite les faire expédier secrètement en URSS au quartier général du KGB.
C'est ainsi que le Réseau d'espions de Portland a été constitué et a fonctionné plus de cinq ans. Suite à son travail, les soviétiques en savaient sur les sous-marins britanniques autant que l'Amirauté de la Couronne.
Laboratoire chimique de Porton Down (Salisbury)
Le réseau de Lonsdale en 1957 a reçu l’ordre d’infiltrer Porton Down, le centre militaire de recherches chimiques et biologiques dans la plaine de Salisbury (Angleterre) où les militaires britanniques et américains travaillaient sur les nouvelles armes bactériologiques et chimiques avec l’aide des anciens médecins allemands des Waffen-SS. Certaines recherches sur les humains avaient été initiées par les nazis dans les camps de concentration.
Lonsdale a réussi d’infiltrer la cible et provoquer un scandale en Grande-Bretagne en organisant les fuites dans la presse.[15],[16]
La trahison
Le réseau de Lonsdale a été grillé par un traître parmi les officiers de sécurité de la Pologne communiste. Mikhaïl Golenewsky, un agent du département anglais du service de sécurité polonais a été recruté comme source sous le nom de code "Sniper" par la CIA.
Sans connaître tous les détails, le traître avait entendu parler que le service des renseignements du "frère soviétique", avait recruté une source anglaise en Pologne, ce que la CIA a comunqué au MI5.
Suite à une longue enquête menée par Charles John Lister Elwell[17] le contre-espionnage britannique a fini par se mettre sur les traces de en:Harry Houghton et ensuite de tout le réseau dirigé par Molody-Lonsdale, sans toute fois avoir découvert la vraie identité de celui-ci.
Les enquêtes des Britanniques n’avaient pas encore abouti, lorsque le traître polonais a fui la Pologne communiste pour les États-Unis. Craignant que les russes allaient conserver le travail de tous les réseaux que pouvait connaître le transfuge, le MI5 et le Scotland Yard ont décidé de précipiter les arrestations du réseau du canadien Lonsdale.
Procès et condamnation
Placé en garde à vue au Département spécial de Scotland Yard, Molody-Lonsdale a dit au commissaire de police (superintendant) George Gordon Smith qu'il ne parlerait de rien, ne donnerait même pas son nom ni adresse. Les services de renseignements occidentaux, y compris le MI5, la CIA et la Gendarmerie royale du Canada, ont dû recourir aux enquêtes approfondies pour apprendre quelque chose sur ce personnage. Ils n'ont pu trouver rien d'autre qu'il était russe, avait un background marin et n'était pas l'homme qu’il prétendait être selon les papiers d’identité en sa possession. Lorsque lui et ses associés sont arrivés au procès à la Old Bailey (Cour d'assises centrale de Londres) le 13 mars 1961, personne ne savait qui il était vraiment.
Le Lonsdale qui était jugé à Londres en 1961 a été accusé de l'espionnage, avec ses associés Harry Houghton, Ethel Gee, Peter et Helen Kroger. En refusant encore de révéler son identité réelle, "Gordon Lonsdale" a été condamné à 25 ans de prison. En purgeant leurs peines à la prison de Wormwood Scrubs, lui et Peter Kroger ont rencontré George Blake, le traître condamné.
L'échange
En 1964 "Gordon Lonsdale" a été échangé contre l'espion britannique en:Greville Wynne qui avait été arrêté par les Soviétiques. Dans le cadre du processus d’échange, les Soviétiques ont reconnu que le prétendu canadien "Gordon Lonsdale" était bel et bien leur espion et ont révélé aux Britanniques son vrai nom, Konon Molody.
La légende romantique veut que l'échange fût initié par les épouses respectives des deux espions, mais la dure réalité d'espionnage du temps de la Guerre froide se marie mal avec le romantisme. Du fait de rideau de fer (censure totale de l’information venue de l’Occident), l’épouse de Molody a appris son arrestation et condamnation plusieurs mois plus tard. Lorsqu’elle a été amenée par les responsables du KGB en République démocratique allemande (RDA) pour y accueillir son mari d'espion de retour du Royaume-Uni, on ne le lui a même pas dit jusqu’au dernier moment pourquoi on lui faisait faire ce voyage.
L'échange s'est passé sur un pont entre la RDA et le Berlin-Ouest. La scène a été reproduite d'une manière artistiquement géniale dans le film de Savva Koulich la Saison morte paru en 1968.
La gloire amère du colonel du KGB de retour au bercail
A son retour en URSS de la prison britannique et une fois passé la procédure d’interrogatoires musclés pour être sûr de sa loyauté, le vaillant éclaireur Konon Molody a repris le service au rang militaire du Colonel à la PGOU.
Vu le tapage médiatique en Occident autour de l’affaire Lonsdale, le pouvoir politique soviétique et le KGB ont décidé de faire de lui un exemple du travail héroïque d’un éclaireur. Molody a été autorisé d’écrire un livre de mémoires et a donné des interviews aux médias des pays du Pacte de Varsovie. Le tout bien évidemment scrupuleusement organisé et orchestré par le KGB.
Il ne pouvait néanmoins pas être décoré des insignes de héros de l’Union soviétique ni de l'Ordre de Lénine car, malgré tout, il a échoué dans une mission, même à cause d’une trahison d’un autre. L'ex canadien Lonsdale n'a été décoré, si l'on peut dire, que de l'Ordre du Drapeau rouge.
Konon Molody, sous sa fausse identité canadienne de Gordon Lonsdale, a publié à Londres en 1966 le livre "20 ans au service secret soviétique" avec une biographie totalement inventée. Au lieu d’éclaircir l’histoire, cette publication a été une arme de propagande et de désinformation dans la guerre froide.[18]
Le KGB a octroyé au colonel Molody et sa famille un nouvel appartement sur le quai Frounzenskaya, pas très grand mais confortable et dans une résidence dite de qualité supérieure.
Bien évidemment, un espion grillé ne retourne quasiment jamais dans le service actif. Konon Molody comme beaucoup d'autres a dû se contenter des postes d'enseignant à l'Ecole du Drapeau rouge du KGB où il a côtoyé Wilhelm Fischer, Kim Philby, George Blake et d’autres espions grillés et transfuges connus.
On raconte que l’ancien aristocrate et millionnaire a eu beaucoup de mal à s’y faire à la vie d’un soviétique lambda et aurait été assez critique par rapport à la société en URSS de la période de la stagnation bréjniévienne.
Décès
Colonel du KGB et membre émérite des organes de sécurité d’Etat d'URSS Konon Molody est mort le 9 septembre 1970, officiellement suite à une hémorragie cérébrale foudroyante lorsqu'il s’est baissé dans la forêt pour ramasser un champignon.
La mort de Molody a été annoncée sur les radios subversives occidentales le lendemain, à croire qu’il était sous la surveillance des services secrets ennemis même en URSS.
Il a été enterré au cimetière du monastère Donskoï à Moscou [19],[20]. Son tombeau se trouve à côté de celui de Wilhelm Fischer[21]
Suite à la mort de son mari, son épouse Galina a été hospitalisée dans un asile psychiatrique et a passé le reste de sa vie en se cachant des médias.
Pratiquement aucun des membres du Réseau d’espions de Portland n’a dépassé les 50 ans. L’un est mort de cancer à l’age de 42 ans, l’autre – d’infarctus à 44 ans. Et enfin Molody – à 48 ans d’attaque cérébrale. [22]
Les amateurs des théories de complots ont déclaré à maintes reprises que la mort subite d’un ancien illégal devenu quasiment dissident tombait trop bien pour ses employeurs pour ne pas y voir le spectre du tristement célebre laboratoire n°12 ou la fabrique des poisons du KGB. [23]
Faits curieux et anecdotes
- Le responsable de l'NKVD Guenrikh Iagoda en personne aurait fait falcifier le passeport de l'enfant Konon Molody pour que le garçon puisse obtenir un visa d'entrée aux États-Unis pour y habiter avec sa tante de 1933 à 1938[24].
- Le futur espion du KGB, Molody a été décoré de l'Ordre de l'Étoile rouge au printemps de 1945 pour avoir trouvé à Königsberg …un bordel où les soldats et officiers hitlériens passaient le temps après les dures journées militaires. Plusieurs hauts gradés ont ainsi été captivés vivants par les Russes qui ont obtenu d’eux les renseignements précieux pour les batailles ultimes avant la victoire.
- Après la fin des études supérieures, Molody devient l’enseignant des langues chinoises et a participé à l’écriture d’un manuel de mandarin. [25]
- Le jeune Konon Molody a rencontré sa future femme dans un appartement situé au-dessus de celui de la fille de Joseph Staline – Svetlana Allilouïeva.
- La super malchance, connue de tous les espions, a failli griller le futur chef du réseau clandestin de Portland au tout début. Lorsque le prétendu canadien Gordon Lonsdale était une fois à l’aéroport de Paris, un copain d’enfance de Konon Molody Georges Maslov lui a couru après en criant son nom russe. Il a fallu à Molody avoir des nerfs d’acier pour calmer les effusions amicales du Soviétique un peu fada qui n’a pas compris pourquoi son copain lui a froidement tourné le dos en parlant l'anglais avec mépris et étonnement.
- La légende (biographie de couverture) de Lonsdale a été tellement bien faite par le KGB qu’un irlandais l’a contacté parce qu’il avait, soit disant, connu lui-même et son père en Birmanie[26].
- On dit qu’à son retour en URSS, l’ancien millionnaire canadien a dû s’acquitter des retards de cotisations au Parti communiste de l’Union soviétique en payant plusieurs milliers de roubles en devises étrangères [27].
- Sous le faux nom de Constantin Panfilov, le colonel du KGB Konon Molody avait consulté le metteur en scène Savva Koulich lors du tournage de son film Saison morte sur la vie d’un éclaireur soviétique dont Molody-Lonsdale avait été le prototype. Selon certaines publications, le futur président russe Vladimir Poutine, ex-lieutenant-colonel du KGB, aurait choisi la carrière au sein du KGB sous l’emprise du film Saison morte et de la biorgaphie de Konon Molody.[28]
- Les conférences publiques données par l’espion Konon Molody en URSS ont soudainement pris fin lorsque lors d’une rencontre avec les ouvriers de l’usine automobile ZIL de Moscou, l’ancien millionnaire canadien Lonsdale a déclaré qu’il pouvait faire de cet établissement soviétique piteux et délabré une vraie fabrique productive exportatrice en un an.
- Selon Paul Brighton et Dennis Foy, parmi les actions de la fondation "Dignité et l'honneur" figurait ... la remise "d'un prix portant le nom du légendaire agent de renseignement soviétique Konon Molody, mieux connu sous le nom de Gordon Lonsdale, qui a dirigé le réseau d'espions d'Île de Portland dans les années 1950."[29]
Un peu d’histoire administrative
Parmi les chercheurs et journalistes continue d’exister une querelle sur l’allégeance exacte de Molody-Lonsdale : était-il un "illégal" du KGB ou du GRU ? Nombreux sont ceux qui le disent plutôt espion militaire. Il y a beaucoup de véracité dans leur argumentation : il a commencé sa carrière d’officier de renseignement militaire encore pendant la Grande guerre Patriotique (pour la finir à la tête de l’Etat major d’une petite unité de renseignements), il a travaillé principalement sur les questions militaires (chasse des nazis, sous-marins, chimie militaire, projets atomiques, etc.).
Le vrai problème se situe en réalité dans la genèse des organes de sécurité d’Etat soviétique. Pendant longtemps la séparation des renseignements civils et militaires n’existait pas. Ou, plutôt, les deux organismes doublaient leur travail respectif. Dans le cas de Molody, c’est encore plus compliqué car à l’époque où il devient élément opérationnel de carrière de renseignement (espion), les deux renseignements étaient "sortis" de la juridiction du Ministère de la sécurité d'Etat et réunis sous le même toit (et des très bizarres) : le Comité d’information auprès du Ministère des affaires étrangères. C’est seulement en 1954 qu’est apparu le KGB auprès du Conseil des ministres de l’URSS avec sa Première Direction générale (renseignement dit politique que l’on connait - la PGOU) et le renseignement militaire est parti au sein de la Direction générale des renseignements de l’Etat major des forces armées soviétiques. Molody-Lonsdale a été définitivement rattaché au Département "S"(les "illégaux") de la PGOU du KGB.
Décorations de Molody
En principe dans les articles sur Molody ne figure pas la liste exhaustive de ses décorations.
Mais au vu de son état de service, des faits de guerre publiés, de ces décorations annoncées, il devait être décoré au moins des ordres, médailles et insignes suivants :
Ordre de la Guerre patriotique de 1ère classe
Ordre de la Guerre patriotique de 2ème classe
Insigne du membre émérite du KGB (1957)
Insigne pour le 50ème anniversaire des organes du VCHK/KGB (1967)
Notes et références
- ↑ (ru)Biographie officielle de KonoMolody sur le Site du SVR - attention: site non neutre
- ↑ Arthur Tietjen, Soviet Spy Ring, publié par Pan Books en 1961
- ↑ (ru)Русская Тоска. Section du bas: Почти все
- ↑ (ru)Mon père s'appelait Ben interview avec le fils de Konon Molody
- ↑ (ru)Мертвый сезон
- ↑ (ru)"La saison pas morte de Konon Molody"
- ↑ (ru)ТИТУЛ РАЗВЕДЧИКА (12-2003)
- ↑ (ru)La bien-aimée de l'espion Lonsdale
- ↑ (ru)Un amour long comme une vie
- ↑ (ru)Dossier sur Houghton sur le Site du SVR
- ↑ (ru)Свой среди чужих
- ↑ (en)THE RING OF CONFIDENTIALITY: From the Echo, first published Friday 8th Dec 2000
- ↑ (ru)Dossier sur Morris Cohen sur le Site du SVR
- ↑ (ru)Dossier sur Léontine Cohen sur le Site du SVR
- ↑ (en)Porton Down - The Terrible Secret
- ↑ (fr)Guerre biologique
- ↑ (en)Daily Echo (UK), 22nd January 2008, "MI5 man broke island spy ring"
- ↑ (ru)"Вестник" №26(259), 19 декабря 2000, Людмила ВАЙНЕР (Чикаго), КОНОН МОЛОДЫЙ, ОН ЖЕ - АРТУР ЛОНСДЕЙЛ
- ↑ La photo du tombeau du colonel Molody au cimetière du monastère Donskoï à Moscou - original
- ↑ (ru)La photo du tombeau du colonel Molody au cimetière du monastère Donskoï à Moscou - copie
- ↑ (ru)Le tombeau de Wilhelm Fischer au cimetière du monastère Donskoï à Moscou
- ↑ (ru)Le récit du docteur Korol sur la femme de Molody
- ↑ Фабрика ядов, Boris Volodarsky "The KGB poison factory: from Lenin to Litvinenko"
- ↑ (ru)Le réseau d'espions de Portland de l'homme d'affaires Lonsdale
- ↑ (ru)Le prototype du film Saison morte
- ↑ (ru)"После встречи Штирлица с женой я и появился на свет"
- ↑ ce qui était équivalent à l’impôt sur la fortune dans un pays communiste
- ↑ (ru)L'interview avec l'acteur Donatas Banionis qui a jouéle rôle de Molody dans le film
- ↑ "News Values" : Par Paul Brighton, Dennis Foy - Publié par SAGE, 2007 - ISBN 1412945992, 9781412945998 – Page 185, 186. "Dignity and Honour has a respectable front and a website, which names among its governors Evgeni Primakov, the former Russian prime minister, and former ambassadors to the US and UN. Its ambitions are modest and include 'help to veterans' and 'help to needy children', as well as organising a prize in the name of 'legendary Soviet intelligence officer' Konon Molody, better known as Gordon Lonsdale, who ran the Portland Spy ring in the 1950s"
Voir aussi
Articles connexes
- Service des "illégaux" russe
- KGB
- PGOU
- SVR
- Liste d'espions
Bibliographie
- Soviet Spy Ring, by Arthur Tietjen, published by Pan Books, (1961)
- SPY: twenty years of secret service: memoirs of Gordon Lonsdale, Hawthorn Books NY, N. Spearman, London, (1965).
- Spy Book: The Encyclopedia of Espionage, by Norman Polmar and Thomas B. Allen, published by Greenhill Books, (ISBN 1-85367-278-5) (1997)
- The Mitrokhin Archive: The KGB in Europe and the West, by en:Christopher Andrew (historian) and en:Vasili Mitrokhin, published by Penguin Books, (ISBN 0-14-028487-7) (1999)
- "The Portland Spy Case" by en:Ludovic Kennedy, in Great Cases of Scotland Yard by en:Reader's Digest, pages 306-414.
- Гордон Лонсдейл: Моя профессия – разведчик, Издательство: Орбита, 1990 г. Твердый переплет, 320 стр. ISBN 5-85210-023-4. Тираж: 100000 экз. Формат: 84x108/32, Acheter ce livre sur le Site Ozon.ru
- Le livre d'Agranovsky "Profession - l'étranger"
- Peter et Helen Kroger, Gordon Lonsdale "Lettres de la prison de sa Majesté" Крогер Х., Крогер П., Лонсдейл Г., Письма из тюрем Ее Величества. 1961-1969. 2002 г.
Liens externes
- (ru)Le recueil des articles sur Molody-Lonsdale – riche collection, mais attention, de nombreuses fautes et déformations
- (ru)Le Web-site officiel du SVR attention : site non neutre
- (ru)Le musée du SVR de Russie attention : site non neutre
- (ru)Le site du Club des vétérans des organes de sécurités d'Etat
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