- Security Service
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Créée le 1909 Agence précédente Secret Service Bureau Juridiction Gouvernement du Royaume-Uni Siège Thames House, Londres, Angleterre, Royaume-Uni
Employés 3 800 Ministre responsable Theresa May, Secrétaire d'État à l'Intérieur Direction Jonathan Evans, Directeur général Agence mère Département de l'Intérieur Site Web https://www.mi5.gov.uk/ Le Security Service (« Service de sécurité »), communément dénommé MI5 (pour Military Intelligence, section 5)[1], est le service de renseignement britannique, responsable principalement de la sécurité intérieure du Royaume-Uni et du contre-espionnage.
Sommaire
Missions
Le service est basé depuis 1994 à Thames House, à Londres. Chargé à l'origine du contre-espionnage (dit aussi contre-ingérence) et de la lutte contre l'IRA en coopération avec la Special Branch du Metropolitan Police Service, MI-5 a commencé à réorienter ses activités dès le début des années 1990 en se concentrant sur la lutte contre les terrorismes extrémistes islamistes et l'IRA toujours. À cette fin, les sections F3 (terrorisme international) et F5 (lutte contre l'IRA) du MI-5 ont été détachées de la Division F, chargée du renseignement politique, au profit d'une nouvelle sous-direction "T". Le MI-5 a aussi dû s'intéresser à la lutte contre le crime organisé en général, et à ses différentes formes (narcotrafic, blanchiment d'argent…). Le MI-5 n'a pas de pouvoirs d'enquête, d'instruction ou d'arrestation. Ses officiers ne sont que chargés de collecter du renseignement. Pour les interpellations d'espions ou de terroristes, ils doivent faire appel, par exemple, à la Special Branch. Les officiers du MI-5 peuvent néanmoins participer aux interpellations et perquisitions. Les méthodes de travail de MI5 sont si secrètes qu'il a fallu le procès d'un groupe extrêmement dangereux de l'IRA interpellé en 1996 pour que, pour la première fois, soient présentées devant un tribunal britannique des preuves (rapports de surveillances, écoutes) rassemblées par le MI-5.
Il est l'équivalent de la DCRI française.
Ses effectifs, voisins de 1 900 agents en l'an 2000, sont croissants depuis les attentats du 11 septembre 2001 et ceux du 7 juillet 2005 à Londres. Ils étaient ainsi de 3 382 agents (administratifs inclus) en avril 2008, 3 500 début 2010 avec un objectif de 4 100 agents en 2011, au terme d'une grande vague de recrutement[2].
Histoire
Les origines du MI5 remontent au 1er octobre 1909, avec la création par le capitaine Vernon Kell (« K ») et le capitaine de vaisseau Sir Mansfield Smith-Cumming (1859-1923, KCMG, CB) (« C ») du Secret Service Bureau, au sein du War Office (ministère de la Guerre), sur les recommandations du Premier ministre du Royaume-Uni Herbert Henry Asquith, afin de lutter contre l'espionnage de l'empire allemand dans les ports britanniques.
Dès 1910, le Secret Service Bureau est composé d'une Home Section et d'une Foreign Section. Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, l'organisation compte déjà 14 membres et ses pouvoirs sont largement étendus, et elle démantèle son premier réseau clandestin qui communiquait avec l'Allemagne au travers de messages écrits à l'encre invisible.
En janvier 1916, le War Office crée le Directorate of Military Intelligence (Directoire des renseignements militaires) et la Home Section devient le MO-5 puis le MI-5.
À partir de 1917, suite à la révolution russe, le MI5 est chargé de la lutte contre la subversion communiste dans les forces armées. Le 15 octobre 1931, le MI5 voit ses compétences s'étendre à l'ensemble du territoire britannique et devient le Security Service. Toutefois, la désignation de MI5 restera en usage jusqu'à nos jours. Elle enquête avant guerre sur les mouvements fascistes britanniques.
Cependant, l'organisation aurait été mal préparée au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et son directeur, Vernon Kell, est remercié en 1940, après 31 ans de loyaux services.
Au cours de ce conflit, le MI5 va arrêter une centaine d'espions allemands, dont un certain nombre sera retourné en agents doubles.
Avec la guerre froide, ses effectifs en temps de paix vont augmenter et en quelques années, le service comptera 850 membres.
En 1952, la responsabilité du MI5 - exercée par le Premier ministre - est transférée par Winston Churchill au Home Secretary (ministre de l'Intérieur), sir David Maxwell Fyfe (en), sans toutefois devenir un organe du Home Office (Ministère de l'Intérieur).
Son existence est longtemps restée secrète et il fonctionnait sur base d'une directive de 1952 définissant le rôle de son directeur général, établie par le ministre de l'Intérieur, Maxwell Fyfe. Ce n'est qu'en 1989 que le Security Service Act « officialise » le MI5 et crée un tribunal chargé de juger les cas d'illégalités commis par ce service. La nomination publique en 1992 de la directrice générale, Mrs. Stella Rimington, constitue aussi une reconnaissance officielle de l'existence du service.
En juillet 1993, faisant face aux accusations d'écoutes téléphoniques de la famille royale, le MI5 a publié une brochure sur ses activités. C'est également suite à cette affaire que la directrice générale, Mrs. Rimington, apparaîtra pour la première fois devant les caméras de la presse.
Au début du XXIe siècle, il s'est encore agrandi et s'est adapté à la modernité en recrutant notamment sur Facebook. L'organisation travaille essentiellement à contrer la menace du terrorisme islamiste, bien que la surveillance d'éléments irlandais radicaux demeure une préoccupation quotidienne.
Le 3 novembre 2009, Christopher Andrew, professeur d'histoire moderne à Cambridge, publie Defend the Realm: The Authorized History of MI5 (Défendre le Royaume : L'Histoire autorisée du MI5), ouvrage dans lequel il raconte cent ans de l'histoire du MI5, ce service l'ayant autorisé à accéder à plus de 400000 dossiers auparavant « classés défense ». Ce livre avait d'ailleurs été commandé par Christopher Andrew, un ancien directeur du MI5, à l'historien en 2002[3].
Surveillance
Les services secrets surveillèrent Harold Wilson dès son élection en 1945, craignant que celui-ci n'ait des liens avec des communistes[3].
Margaret Thatcher a, quant à elle, demandé à ce que soient surveillés des syndicalistes, prétextant un risque d'actions subversives et ce, jusque dans les années 1980[3].
En juillet 2006, le membre du parlement Norman Baker accusa le Gouvernement britannique de « rassembler des informations sur des personnes qui ne constituent pas de danger pour le pays », après qu'il apparu que le MI5 cachait des documents secrets sur 272 000 individus, l'équivalent d'une personne adulte sur cent soixante[4]. Il a été révélé plus tard qu'un système de "feu de signalisation" s'opérait[5],[6] :
- Vert – actif – environ 10% des documents.
- Orange – demande de renseignements interdits, des compléments d'informations doivent être ajoutés – environ 46% des documents
- Rouge – demande de renseignements interdits, des informations substantielles ne doivent pas être ajoutées – environ 44% des documents
Directeurs[7]
- 1909–1940: Vernon Kell (à partir de 1919, Sir Vernon Kell KBE, CB) (né en 1873–mort en 1942)
- 1940–1941: Brigadier Oswald Allen Harker (né en 1886–mort en 1968)
- 1941–1946: Sir David Petrie KCMG, CIE, CVO, CBE, KStJ (né en 1879–mort en 1961)
- 1946–1953: Sir Percy Sillitoe KBE (né en 1888–mort en 1962)
- 1953–1956: Dick White (à partir de 1955, Sir Dick White KCMG, KBE) (né en 1906–mort en 1993)
- 1956–1965: Roger Hollis (à partir de 1960, Sir Roger Hollis KBE, CB) (né en 1905–mort en 1973)
- 1965–1972: Martin Furnival Jones (à partir de 1967, Sir Martin Furnival Jones CBE) (né en 1912–mort en 1997)
- 1972–1979: Michael Hanley (à partir de 1974, Sir Michael Hanley KCB) (né en 1918–mort en 2001)
- 1979–1981: Sir Howard Smith (né en 1919–mort en 1996)
- 1981–1985: Sir John Jones (né en 1923–mort en 1998)
- 1985–1988: Sir Antony Duff GCMG, CVO, DSO, DSC (né en 1920–mort en 2000)
- 1988–1992: Patrick Walker (à partir de 1990, Sir Patrick Walker KCB) (né en 1932)
- 1992–1996: Stella Rimington (à partir de 1996, Dame Stella Rimington DCB) (née en 1935)
- 1996–2002: Stephen Lander (à partir de 2000, Sir Stephen Lander) (né en 1947)
- 2002–21 avril 2007: Dame Eliza Manningham-Buller DCB (née en 1948)
- 21 avril 2007- en cours : Jonathan Evans, né en 1958, est diplômé en Humanités de l’université de Bristol. Il rejoint le service en 1980 et fait partie du contre-espionnage jusqu’en 1985, avant d’être affecté à la lutte contre le terrorisme en Irlande du Nord. Nommé chef de la branche antiterroriste internationale du MI5 en 2001, il était adjoint à la directrice générale depuis 2005.
Commandants en Chef
Anecdotes
- Ce service a été rendu célèbre par la BD Blake et Mortimer, d'Edgar Pierre Jacobs.
- Il est également question du MI5 dans plusieurs albums de la série de bandes-dessinées Clifton.
- Le quotidien des agents du MI5 a fait l'objet d'une adaptation en série télévisée.
- Dans la série de livres Cherub, l'agence d'espionnage éponyme est une section du MI5, dont la particularité est de n'employer que des enfants.
Voir aussi
Articles connexes
- MI6, services secrets britanniques
- Autres services de contre-espionnage :
Bibliographie
- Christopher Andrew, Defend the Realm: The Authorized History of MI5, Knopf, 2009, ISBN 978-0-307-26363-6
Notes et références
- Les services de renseignement et de contre-espionnage britanniques sont désignés par les lettres « MI » pour Military Intelligence, suivies du numéro du bureau.
- (en) « Ageing spies unable to use the internet », dans [The Telegraph], 28 mars 2010 [texte intégral (page consultée le 3 avril 2010)].
- Le MI5 révèle cent ans de secrets, Le Figaro, 5 octobre 2009.
- MI5 has secret dossiers on one in 160 adults — The Mail on Sunday, 9 juillet, 2006.
- Parliamentary Answer Revealing Traffic Light Coding of MI5 Files — Hansard, 25 février 1998.
- Traffic Light Coding of MI5 Files — Hansard, 5 juin, 2006.
- Former Directors General — site officiel du MI5, consulté le 11 octobre 2008
Liens externes
- (en) Site officiel
- (fr) « Nouvel espion en chef », Le Devoir, 8 mars 2007.
Catégories :- Service de renseignements britannique
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