Rézidientoura

Rézidientoura
Antenne secrète de l’espionnage soviétique ou russe à l’étranger
Резидентура советской или российской разведки
Création 20 décembre 1920
Type Structure extérieure de l’espionnage
Siège Les antennes dites "légales" se trouvent sous le toit des représentations officielles de l’URSS ou de la Fédération de Russie à l’étranger, diplomatiques et/ou consulaires
Affiliation(s) INO Vé-Tché-Ka, NKVD, MGB, MVD ; la Pé-Gué-Ou du KGB ; SVR, la GRU

Dans le domaine de l'espionnage soviétique et russe, rézidientoura (en russe : резидентура) est une antenne secrète ou clandestine à l'étranger dirigée par un rézidiente.

Sommaire

Le KGB

Les antennes dites "légales" du KGB

Le plus souvent les rézidientouras ou antennes dites "légales" se trouvaient sous la couverture des ambassades ou des consulats d’URSS dans les grands pays étrangers. Ces antennes possédaient les moyens importants techniques et les télécommunications codées[1].

Les antennes dites "illégales" du KGB

Les rézidientouras ou antennes dites illégales sont des réseaux clandestins autonomes dépendant de la Direction "S" de la Pé-Gué-Ou du KGB.

Même étant très fragiles en cas de défaillances (n'ayant aucune protection diplomatique), les rézidientourass clandestines, dites « illégales », étaient et restent la forme idéale opérationnelle car quasiment indécelables par les services "ennemis" du contre-espionnage. Ces structures sont complètement autonomes et possèdent le plus souvent l'équipement radio nécessaire qui leur permet les communications codées directes avec le "Centre" (administration centrale à Moscou) sans passer par l'intermédiaire des antennes "légales" sous le toit des représentations officielles diplomatiques soviétiques ou russes à l'étranger.

Toutes les opérations réellement importantes (dont le nombre reste assez limité) passent uniquement par ces réseaux clandestins. Dans les antennes dites "légales" du KGB à l'étranger le travail pour le compte de la Direction "S" était appelé la ligne « N » (линия "Н").

Organigramme type d’une antenne du KGB à l’étranger, dite « légale »

Direction générale

  • Chef d’antenne (rézidiente), au rang de colonel ou général-major (parfois même général-lieutenant), sous la couverture diplomatique du premier ou deuxième conseiller, parfois ministre-conseiller
  • Premier adjoint au chef d’antenne (dans les antennes de grande taille dites « principales »), lieutenant-colonel ou colonel, très rarement général-major, second conseiller ou premier secrétaire
  • Commissaire idéologique - chef du bureau de la section du Parti communiste de l’URSS, un élu, remplissant ses responsabilités sur la base volontaire en sus des responsabilités opérationnelles ordinaires – dans les grandes antennes, un fonctionnaire professionnel au solde du Parti, « libéré » des responsabilités opérationnels

Ligne « PR »

  • Chef d’antenne adjoint, chargé de la « ligne PR » (les renseignements politiques) – commandant ou lieutenant colonel, parfois colonel – premier ou deuxième secrétaire
  • Officier(s) opérationnel(s) subalterne(s) – de capitaine au lieutenant-colonel – de l’attaché au deuxième secrétaire

Ligne « KR »

  • Chef d’antenne adjoint, chargé de la « ligne KR » (contre-espionnage extérieur) – commandant ou lieutenant colonel, très rarement colonel – premier ou deuxième secrétaire
  • Officier(s) opérationnel(s) subalterne(s) – de capitaine au lieutenant-colonel – de l’attaché au deuxième secrétaire

Ligne « X »

  • Chef d’antenne adjoint, chargé de la « ligne X » (les renseignements scientifiques et techniques) – commandant ou lieutenant colonel, très rarement colonel – premier ou deuxième secrétaire
  • Officier(s) opérationnel(s) subalterne(s) – de capitaine au lieutenant-colonel – de l’attaché au deuxième secrétaire

Ligne « N »

  • Responsable de la « ligne N » (soutiens des « illégaux ») – commandant ou lieutenant colonel, très rarement colonel – premier ou deuxième secrétaire
  • Officier(s) opérationnel(s) subalterne(s) – de capitaine au lieutenant-colonel – de l’attaché au deuxième secrétaire

Ligne « EM »

  • Responsable de la « ligne EM » (infiltrations des diasporas ethniques soviétiques à l’étranger)
  • Officier(s) opérationnel(s) subalterne(s) – de capitaine au lieutenant-colonel – de l’attaché au deuxième secrétaire

Divers

  • Officier(s) de l’unité « OT » (la logistique opérationnelle – l’appareillage spécial)
  • Officier(s) de l’unité « RP » (les « écoutes » – interceptions radio électroniques)
  • Officier(s) de l’unité « I » (informatique)
  • Chiffreur(s) codeur(s)
  • Opérateur(s) radio
  • Secrétaire(s) dactylo
  • Comptable(s) – caissier(s)
  • Chauffeur(s)
  • Garde(s) frontières
  • Technicienne(s) d’entretien (le plus souvent – les épouses des officiers opérationnels)

Le SVR

Dans les sources ouvertes en général il y n’a pas d’information suffisamment étalée et vérifiable sur les structures étrangères du SVR.

Les antennes du SVR (rézidienntoura – ru:Резидентура) restent les principales structures opérationnelles du SVR à l'étranger. Elles sont couvertes par le secret d'État et leur existence est habituellement niée par les autorités russes, malgré toutes les défections antérieures et les nombreuses publications sur le KGB.

Antennes dites « légales » du SVR

Nonobstant une forte diminution de nombre d'antennes dites "légales" du SVR à l'étranger dans les années 1990 (fermetures estimées à 40% et concernant surtout les antennes dans les petits pays où il n'y avait pas d'intérêts vitaux pour le Russie), ces structures héritées de la Pé-Gué-Ou restent d'actualité malgré leur vulnérabilité à cause de la surveillance constante. Mais l’avantage de la protection internationale par l'immunité diplomatique est toujours indispensable dans un certain nombre de cas d'activités d'espionnage. La « veille pays » et l’analyse des sources ouvertes peuvent parfaitement se réaliser sur la base des antennes dites « légales » qui par ailleurs servent à faire saturer les réseaux de surveillance des pays d’accueil et à détourner l’intérêt des services du contre-espionnage des vraies activités du SVR qui passent par les réseaux clandestins ou non traditionnels.

Antennes dites « illégales » du SVR

Même étant très fragiles en cas de défaillances, les antennes sous la couverture profonde dites « illégales » restent la forme opérationnelle idéale car quasiment indécelables. Toutes les opérations réellement importantes (dont le nombre reste assez limité) passent uniquement par ces réseaux clandestins, complètement coupés de contact avec les représentations officielles diplomatiques russes.

Antennes non traditionnelles du SVR

Très peu d’information a filtré dans la presse concernant cette nouvelle forme des activités d'espionnage du SVR à l'étranger qui est en quelque sorte à mi-chemin, un hybride entre les formes classiques « légales » et « illégales ».


La GRU

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rézidientoura de Wikipédia en français (auteurs)

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